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 L5R, Une aventure au creux de la vague

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Faust72
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MessageSujet: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeLun 16 Mai 2022 - 23:53

Voici donc la création de notre petite page afin que vous puissiez poster sans souci une description de votre personnage ainsi que les résumés.


Et également la grille des points d'expérience.
Si vous répondez oui à la question, vous gagnez un point d'expérience.

- Avez-vous fait une majorité de RP pendant la séance ?
- Avez-vous aider/gêner un PNJ/PJ lors de la séance ?
- Avez-vous pris un risque pendant la séance ? Vous êtes-vous mis en danger ?
- Avez-vous réaliser une action "cinématographique" ?
- Avez-vous développer votre personnage ?
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeSam 21 Mai 2022 - 17:05

L5R, Une aventure au creux de la vague Motoko10
Motoko-san dans son plus beau kimono.
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeDim 22 Mai 2022 - 0:38

Un nouveau faisceau de brindille.



 Je suis portée par le vent.


Les routes, les routes, toujours les routes. La voie de la vague est avant tout une voie sans fin. Et pour ma part, sans destination ni but. Et j’ai mal aux pieds.
 Les contes ne parlent pas de ça : les maux de pied. Les fiers samouraïs qui partent combattre le mal en Outre Monde et reviennent nimbés de la glorieuse aura des Kamis n’ont pas d’ampoule au gros orteil.

Partir était la seule solution, je dois m’en convaincre. Ça n'aurait pas pu bien finir. Et tant pis si je dois marcher toute la journée avec un paquetage de vêtement et mon nécessaire d’écriture sur le dos. 

Je suis actuellement dans une terres de clans mineurs, à l’ouest des terres scorpions et à l'est des terres impériales. Au moins ici je risque moins de me faire contrôler, moi qui n'ai pas de passe-droit pour traverser les frontières.

Un buisson a bougé. Je me fige. Si c’est un brigand, c’en est fini de moi. Je ne sais pas me battre, je n’ai que mes mots pour me protéger. Je fixe le buisson, qu’au moins ils sachent que je les ai vus. Droite. Digne. Inflexible. Je n’ai pas peur d’un lâche qui se cache dans un fourré.
Une samouraï en sort. Du moins, elle y ressemble. Elle est encapuchonnée, ne porte pas de mon et semble excessivement joyeuse.
Après nous être identifiées mutuellement en tant que samouraï, nous nous présentons un peu plus proprement. Elle dit s'appeler Nami. Nami ? “Vague”? Est-ce son vrai nom, où bien insiste-t-elle lourdement sur son statut de ronin ? 
Quoiqu’il en soit, elle est dans la même situation que moi : elle voyage seule, et a priori dans la même direction. Même si la seule chose qui définit ma direction, c’est qu’elle n’est pas derrière moi.
Nous marchons vers un village au sud. J'observe discrètement Nami du coin de l'œil. C’est clairement une rustre. Pas étonnant qu’elle soit ronin.

Quand nous arrivons à l’entrée du village, notre venue semble provoquer la panique. Un homme en armure nous accueille, la main sur la poignée de son katana. Pas de mon, lui non plus. Et il porte de la fourrure. Quelle horreur. Est-ce que tous les ronins finissent fatalement par ressembler à ces deux péquenots ?

L’homme ne nous croit pas quand nous lui disons que nous sommes ici par hasard. Ils se trouve que nous arrivons en même temps que deux autres ronins, qui tiennent également le même discours que nous. Il nous amène jusqu’à eux. Il s’agit d’un homme et d’une femme. 
L’homme à l'un de ses yeux décolorés… Suis-je condamné à ne rencontrer que des parias à présent ? 
Après être parvenu à convaincre (plus ou moins) le premier ronin, qui dit s’appeler Makoto, il nous autorise à rester pour la nuit.  L’homme au mauvais œil fait le serment de protéger le village qui lui offre l’hospitalité. Il se nomme Goru et la femme qui l’accompagne se nomme Reiko. Il proposent tous d’aider le village le temps de notre séjour, mais je précise que mes compétences se limitent à des arts de courtisans, comme les contes et la danse. Makoto semble néanmoins ravis: il n’a pas du voir ce genre de distractions depuis bien des lunes, par ici. 

Makoto nous invite à le suivre. Nami parle d’éducation pour les villageois. Je vois, son talent est donc l’humour. Makoto nous présente Saïko, le chef du village, un jeune homme qui a succédé à son défunt père. Nous apprenons que le village est la cible de brigands, qui ont tué le père de Saiko. Le village étant à la frontière de plusieurs domaines, il n’a pas de protecteur, sauf quand il est temps de payer les impôts : à ce moment, toutes les familles en revendiquent la souveraineté… 
Durant la conversation, je remarque que Reiko a aussi un mauvais œil, dissimulé derrière une mèche de cheveux. Elle parle étrangement, elle vient apparemment du nord. Goru aussi semble venir du nord, mais de bien plus loin. 
Reiko a une philosophie étrange, elle parle souvent de l’après-vie, j’ai l’impression diffuse qu’elle flirte avec les limites de l’acceptable dans ses propos. 
Selon Makoto et Saiko, au moins dix brigands harassent le village. Ils ont donné un ultimatum, mais ne le respecteront probablement pas. Je remarque que Makoto enchaîne les verres de saké, sans que cela ne semble lui faire vraiment d’effet. 
Une maison est réservée pour les nouveaux arrivants. 
Nami sort chasser. Reiko et Goru méditent puis discutent de philosophie. C’est le moment de leur demander s’ils ont un lien de parenté, leur réponse est non. Étrange coïncidence, alors. Deux atteints du mauvais oeil,  ronins, du nord, voyageant ensemble…
Un peu plus tard, nous parlons des villageois. Goru suggère d’évoquer le conte du faisceau de brindilles qui ne rompt pas, pour faire comprendre aux paysans qu’unis, ils pourraient peut-être repousser les brigands. Intérieurement, je ne suis pas convaincue. Des paysans qui repoussent des brigands finissent tôt où tard par s’imaginer qu’ils peuvent tenir tête à des samouraïs, puis se font massacrer. 
Quoi qu’il en soit, leur conversation me fatigue, j’ai besoin de sommeil. Et je vais devoir dormir habillée, vive la cohabitation. 

Je suis réveillée en sursaut par des hurlements dans la nuit. 
J’ouvre les yeux, et je vois une lueur au plafond : le toit est en feu ! Je commence à remballer frénétiquement mes quelques affaires. À côté, Goru fait une courte échelle à Reiko, et au bout de quelques secondes, le feu s’estompe : le bois du plafond s’est changé en terre… 
C’est donc une shugenja ? 
Je file sur le pas de la porte. Nami est déjà dehors, au cœur du combat. Il y a des hommes à cheval qui enflamment les maisons et attaquent les paysans. Une femme semble les mener.

Je tente de faire des signes pour rassembler les femmes et les enfants, mais c’est inutile dans cette cohue. Je ne parviens qu'à attirer l’attention d’un brigand qui me frôle à cheval et me blesse au bras. La pire douleur de ma vie. Nami désarçonne un cavalier et tente de monter sur le cheval. Assise sur la nuque de l’animal, elle est un peu ridicule, mais contrairement à moi elle se rend utile. Makoto décapite un cavalier, Goru en fait chuter un autre. Je retourne à l'intérieur en me tenant le bras, c’est trop de violence pour moi. Tout ce sang… A travers la porte, je regarde le combat. Reiko invoque des boules de feu, et occis le barbare qui a eu l’impudence de me blesser. Tout ce sang, quelle horreur.
La femme qui les mène s’enfuit. Nami et Makoto la poursuivent à cheval… Elle a bien progressé en l’espace d’une minute. 

Bientôt les combats cessent. Tous les assaillants sont morts, sauf un, qui est prisonnier. 
Reiko vient s’occuper de ma blessure... Elle est douée, je n’aurai même pas une cicatrice selon elle. Je commence à lui être un peu trop redevable à mon goût. Pendant qu’elle me soigne, elle continue à manquer de bienséance, en particulier avec un commentaire obscure concernant mon “anatomie”, entre deux phrases bizarres parlant de résurrection. Kamis, donnez moi la force de ne pas répondre.

Quand Makoto revient, il file vers Saiko en nous ignorant. Ils échangent des mots, Saiko répond au samouraï ! Makoto se dirige ensuite vers le prisonnier, le frappe, puis l’interroge au sujet d’un sabre Licorne que possédait la femme. J’apprends du même coup qu’ils l’ont rattrapée et tuée. 
Le prisonnier avoue : ils devaient juste profiter de la période trouble, et devaient laisser des marques scorpions derrière eux pour signer le forfait. 

Il semblerait donc que les Licornes cherchent à faire accuser les scorpions… Le prisonnier nous indique également qu’un brigand manquerait à l’appel, il aurait fui avant l’attaque.
Lorsque Goru demande ce que l'on fait du prisonnier, Makoto répond qu’il ne porte pas de wakisashi. Il le tue.  Certes.
Makoto dit ne pas pouvoir quitter le village, mais nous oui. Nous allons donc nous mettre en route pour la ville Scorpion où se trouve Neji Bayushi Sama, pour lui rapporter les événements. Eurk, un Bayushi. Il va falloir surveiller chacune de ses paroles, et chacune des nôtres.  Je sens que je vais devoir me charger des discussions. 

Saiko s’étonne du sort qui a changé le bois en terre, selon lui, il n’existe pas de tel sort. Non mais qu’y connaît-il ? Décidément il se permet bien des impertinences ! J’aimerai bien savoir ce que Makoto lui doit, pour qu’il le laisse prendre ce genre de liberté. 

Au matin, on cuit les lapins attrapés par Nami et on fait une petite fête. 
Makoto nous confie le sabre Licorne. Il semble appartenir à la famille Utaku.
Il se dit heureux de voir que d’autres suivent la voie du bushido.

Nami baptise son cheval “Epona”
Reiko fait une sorte de communion pour éviter les "fantômes", les flammes du bûcher sont vertes. Pendant le voyage, elle me refait un soin, et fait à nouveau des compliments étranges concernant mon “anatomie particulière”. C’est ta personnalité qui est particulière, rétorqué-je, avant de reporter mon attention sur les marques scorpions. Ce sont bien des faux.

Quand nous arrivons à la cité, le garde connaît déjà nos noms. “Nous vous attendions”, nous dit-il. Le daimyo nous attend? Espions, où divination? 
En tout cas, nous sommes bien reçu. Étonnamment bien, pour des samouraïs sans maître.
Et surtout, on nous prépare un bain… Ahhhhh… Je revis. La civilisation. Mon élément.
Reiko me demande des conseils d’étiquette… Ah, oui, il y en a pour qui la situation n’est pas aussi confortable. Je lui conseille, entre autres, de ne rien dire que ne soit pas nécessaire. À demi-mots, je lui conseille même de ne rien dire du tout.
Nami et Reiko demandent des vêtements décents. Tss. T’est une femme et t’as même pas de kimono … Nom mais Ohé, quoi.
Je sors le mien de mon paquetage. Des mois que j’attends de pouvoir le porter à nouveau…

Reiko demande également à des serviteurs de la rendre présentable. Bon courage. Ils s’y attèlent avec zèle. Lorsqu’ils ont fini, elle est méconnaissable. Son mauvais œil est caché derrière une frange élégante. J’hésite presque à lui faire un compliment. Presque.
À l'instant où nous sommes prêtes, on nous signale que le daimyo peut nous recevoir.

Nous sommes reçus comme des invités de marque. 
Le daimyo est seul avec un serviteur derrière lui. Je lui fais remarquer que ses gens font un travail exceptionnel. Il semble amusé, en jetant un coup d'œil au serviteur. 
Nous relatons l'histoire (enfin, Je relate l'histoire). Bien sûr, nous avons tout fait selon le bushido. Je tâche de ne donner que les détails pertinents. Je n’affirme rien dont je ne sois sûre. Je reste tellement vague que je n’évoque même pas la présence de Makoto.
Le daimyo ne semble pas surpris. Il examine le sabre, et brûle les papiers incriminant les scorpions. Tout dans ses gestes et ses paroles semble calculé pour nous montrer qu’il s’attendait déjà à tout ce que nous allions dire. Vérité, ou artifices de scorpions? 
Bien sûr, il nous explique que si la supercherie n’avait pas été découverte, le clan du Scorpion aurait dû subir une punition exemplaire, comme se séparer d’une des branches de leur famille.

Goru signale que nous avons laissé le corps de la Licorne dans la nature. Je n’avais pas du tout pensé à ça. Tous ces combats sont nouveaux pour moi. Le daimyo dit que ce n’est  pas grave car les Licornes n'admettrons pas cette histoire, et que le retour du katana dans leur famille résoudra la situation. 
Il nous invite à aller dans une de ses auberges… Jusqu’à ce qu’il requière nos services ? 
Il roule le papier sur lequel il prenait des notes, l'attache à un oiseau et relâche le volatile par la fenêtre. Puis il s’incline devant le serviteur.  Ah. Évidemment. Technique de Scorpion. Utiliser un leurre et se fondre dans le décor pour mieux scruter les réactions de l'adversaire.
Je ne sais pas pourquoi, mais je ne peux m’empêcher de penser que cette histoire n’est pas aussi simple qu’elle n’y paraît. En tout cas, me voilà accueillie dans une ville. Une ville scorpion, certes, mais une ville quand même. Il va être temps de faire vraiment connaissance avec mes compagnons d’infortune.
 Pas question que je reparte de ce lieu sans être accompagnée. Comme l’a évoqué Goru il y a quelques jours, la brindille est fragile, mais le faisceau de brindilles résiste.

Je suis une brindille portée par le vent… 


Dernière édition par Frhejal le Dim 21 Jan 2024 - 14:10, édité 10 fois

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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeDim 19 Juin 2022 - 16:18

Panier de crabes chez les Scorpions



Acte II – Scène I : débats au dojo, batifolages aux bains et palabres au palais
 
Je suis perdue.
Perdue dans cette ville Scorpion, pourtant pas si grande, entourée de gens incompréhensibles aux intentions obscures. Je devrais être dans une bibliothèque, chez moi, en train de poursuivre mes études des secrets de la Création…
Mais je n’y suis pas. Il n’y a plus de ‘’chez moi’’. Tout ça à cause d’une poignée d’imbéciles incompétents préférant balayer certaines questions sous le tapis plutôt qu’admettre leur ignorance.
 
Nous sommes donc les hôtes de Bayushi Neji, dirigeant de cette bourgade de province. Un homme aux méthodes… étonnantes. Il veut nous tester avant de nous confier une tâche de plus grande importance, ce qui est bien normal.
Tout le monde ne semble pas nous apprécier, ici, cependant. Ce qui compréhensible aussi, d’ailleurs…
 
Goru-san a rencontré quelques déboires au dojo. Le senseï local a tenu à l’affronter en duel, en théorie d’entrainement, mais qui a viré à la bien réelle bastonnade à coups de bokken. Il est évident que les attaques du senseï étaient calculées et volontaires… Heureusement que Goru-san a conservé son sang-froid et a préféré mettre fin au combat avant que les choses ne tournent mal.
 
Je ne suis pas sûre, par exemple, que Makoto-san aurait réagi de la même façon. Depuis qu’il nous a rejoint à l’auberge, voici quelques jours, son humeur est exécrable. Elle oscille entre l’irritabilité et l’indifférence, mais il faut dire que le saké n’arrange pas les choses…
C’est une chance que Motoko-san soit là et sache trouver les bons mots permettant de le calmer.
 
Trouver les bons mots, voilà quelque chose qui me pose plus de problèmes. Mon entretien avec Bayushi-sama s’est moins mal déroulé que ce que j’aurais pu craindre. Il m’a fait grand peur en feignant de s’empoisonner pour tester ma réaction…
Il faut décidemment que je m’attende à tout de la part des Scorpions.
 
Ceci étant dit, celle qui est le plus à plaindre est certainement Nami-san. Engagée dans une improbable partie d’Oni-gokko contre Shosuro Kagura, une bien étrange tireuse de cartes au service de Bayushi-sama.
Kagura… je l’ai recroisée plus tard, aux bains. Je ne sais pas trop quoi penser d’elle. Elle est tellement… expressive ? Débordante ? En tous cas, les autres ont préféré quitter les lieux, gênés par son absence de… d’étiquette. Je n’étais pas particulièrement à l’aise non plus, mais j’avais trop de questions à lui poser.
J’ai d’ailleurs bien eu ma confirmation : Kagura est aussi une shugenja. Enfin, depuis que je suis partie, je rencontre quelqu’un qui partage ma connexion avec les kamis !
Je crois bien que moi aussi je l’intéresse. On ne doit pas croiser des ishiken-do comme moi tous les jours… A moins que ce ne soit pour une autre raison. Mais contrairement à ce que les autres ont l’air de croire, il ne s’est au final rien passé dans ces bains.
Rien de… définitif, du moins. Je ne sais pas. Je ne connais rien à… ces choses-là.
 
Le soir même, notre attente a en partie touché à sa fin. Bayushi-sama nous a expliqué que nous allions devoir escorter un convoi jusqu’aux terres du clan du Crabe. Même si la nature exacte de la cargaison demeure secrète, il a clairement insisté sur son importance extrême.
Mais si nous menons cette mission à bien, nous pouvons espérer un poste plus permanent à sa cour.
 
Et en ce qui me concerne, c’est bien ce genre d’espoir qui me maintient en vie. Notre statut de ronin est une anomalie frôlant l’hérésie… L’unique raison qui m’a empêché de faire seppuku est justement l’espoir de me rendre utile.
L’occasion se présente enfin.
Quoi qu’il en soit, ce fut une soirée très agréable. Kagura-san était présente, et nous avons pu discuter longuement de la pertinence du système de recensement prévu par le Code Civil, et débattre du statut théologique de Ryoshun no Kami…
Les autres ont fini par nous interrompre, toutefois… J’imagine que les bushis ne savent pas apprécier les sujets ne concernant pas leurs précieux sabres.
 
Acte II – Entracte : interlude au clair de Lune
 
Au beau milieu de la nuit, quelques jours avant notre départ… Mon nom murmuré par le vent me parvient aux oreilles…
Je jette un œil dehors. Shosuro Kagura m’attend dans la cour, sous le regard de Sire-Lune.
J’essaye bien de ne pas réveiller Motoko-san, qui partage ma chambre, mais elle a l’ouïe fine… et décide, une fois debout, de m’accompagner.
L’entrevue est brève. Kagura se livre encore une fois à un tirage de cartes. J’ignore la signification de ce qu’elle a obtenu, mais le résultat a eu l’air de la troubler profondément. Elle nous a enjoint à la plus grande prudence dans notre mission d’escorte, les menaces pesant dessus étant plus grandes que nous ne pouvons l’imaginer.
Et ensuite…
Et ensuite elle est partie. En me laissant son paquet de cartes, et l’injonction de venir lui rendre en mains propres une fois la mission accomplie… ça, et aussi un autre souvenir sur mes lèvres.

Motoko dit que ce n’est que de la manipulation. Une tactique grossière pour obtenir ma loyauté et m’inciter à bel et bien revenir.

Peut-être. Peu importe. Nous ne sommes tous que des outils, de toute façon. Moi, au moins, j’en ai conscience.
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeDim 19 Juin 2022 - 16:19

Acte II - Scène II : la Vie est un long chemin boueux pavé d'ennuis

Escorter une caravane, donc.
Celle-ci a fait une arrivée plutôt discrète en ville. Une dizaine d'ashigarus menant moitié moins de chariots. Et encore... ces hommes font davantage penser à de simples manutentionnaires qu'à de véritables hommes d'armes.

Le seul élément qui attire un peu plus l'attention est l'homme à leur tête. Une sorte d'officier, voyageant incognito car n'arborant aucun signe de clan et se présentant uniquement sous le nom de ''Heiji''.
Mais tout dans son attitude transpire l'homme de cour, et d'une certaine importance. Nous supposons tous assez rapidement que c'est peut-être lui, le véritable objet de l'escorte.

Un rapport avec la présence de la famille dirigeante Bayushi en ville, récemment ? Nami-san avait en effet repéré leur présence au palais...
Quoi qu'il en soit, Heiji-sama tient à repartir au plus vite. Enfin... ce qu'il tient à faire ou à voir accompli a autant de constance qu'un esprit de l'Air, comme nous avons rapidement pu le constater les jours suivants.

C'est bien simple : quelles que soient nos actions, il y trouve à redire. Attendre ses directives ne trouve pas plus grâce à ses yeux que prendre des initiatives. Il me rappelle mon senseï, quand il cherchait à troubler ma concentration lors des prières...
Sauf que mon senseï, il faisait exprès.
Heureusement, Motoko-san démontre son incroyable talent en diplomatie en le convaincant successivement de se placer à l'avant ou à l'arrière de la caravane pour mieux canaliser son humeur.
Elle y parvient même étonnamment facilement... j'ai bien peur que ce ''Heiji'' ne soit pas aussi intelligent que son rang l'aurait laissé supposer. Je comprends mieux pourquoi Bayushi Neji avait éclaté de rire quand j'avais affirmé que statut était synonyme de sagesse.

Malgré tout, c'est après plusieurs jours de voyage que les choses empirent réellement.
Une pluie diluvienne s'est abattu sur notre convoi, nous obligeant à faire halte dans un relai de poste.
J'avais déjà pris la précaution d'interroger les kamis de l'Air les jours précédents, qui m'avaient bien indiqués que nous étions probablement sous la surveillance d'au moins un homme armé...
Aussi, après deux jours de déluge ininterrompu, une intuition m'a traversée. Et cette fois, ce sont les kamis de l'eau qui l'ont confirmée. Cet orage n'avait rien de naturel, et c'est toute une cabale de shugenjas... malheureusement non identifiés... qui en est à l'ogirine.

Leur objectif est de toute évidence de nous obliger à emprunter la route principale, la seule encore praticable par nos chariots avec ce temps.
Il fallait néanmoins nous attendre à une embuscade.
Ce qui est bel et bien arrivé.

Les détails de l'attaque m'ont été rapportés par les autres. Nami, partie en éclaireuse, a vite repéré une patrouille de 7 ou 8 soldats Scorpion venant vers nous.
Heiji a donné l'ordre de disposer le convoi selon une position défensive. Lui-même, Goru et Makoto se sont portés en avant pour discuter avec le commandant de la patrouille... mais les choses ont très vite dérapé.

Pour faire simple, le commandant Scorpion a donné l'ordre de saisir le convoi, en dépit de notre laisser-passer. Mais ses hommes sont ensuite immédiatement passés à l'attaque, sans même laisser le temps aux ashigarus de réagir.
Ils s'en sont également violemment pris à Heiji, cherchant visiblement à l'assassiner. Par bonheur, c'était sans compter sur la compétence de mes camarades. Malgré ses blessures, Goru a triomphé en duel du commandant félon, pendant que Nami protégeait Heiji au péril de sa propre vie.
Même nos ashigarus se sont défendus vaillamment, sans doute animés par la conscience du fait que la justice et le droit étaient de notre côté.

Et moi ?
Moi, j'avais préféré garder un oeil sur le chariot le plus important, contenant notre mystérieuse mais précieuse cargaison. J'étais restée bien à l'affût de tout lâche qui aurait tenté de se faufiler dans les ombres...
... mais le traitre est arrivé en pleine lumière, sans se dissimuler.
Je pensais encore que Makoto était venu me prêter main-forte quand il m'a assommée net d'un coup du pommeau de son katana. Trahie par un Lion... ça, je ne l'avais pas vu venir.

Il s'est ensuite enfui avec la cargaison. Motoko-san a bien tenté de le retenir, mais en vain. Elle s'est même retrouvée à devoir lutter contre un des soldats Scorpion, parvenant même (plus par chance qu'autre chose, selon elle-même) à l'occire d'un coup de lance bien placé.

Quand je me suis réveillée, les Scorpions étaient tous morts, mais nous avions perdus la moitié de nos hommes et Heiji-sama était lui-même sur le point de se présenter face à Emma-O.
Décision a donc été prise de rebrousser chemin jusqu'à la dernière auberge. Là, mes soins ont permis à Heiji-sama de se remettre (en partie) sur pieds, et nous avons également pu lui exposer la situation.

C'est alors produit un autre évènement inattendu : abandonnant son anonymat, notre mystérieux seigneur s'est présenté comme Asako Heijiro, un homme de la plus haute importance au sein du Clan du Phénix !
Il faut dire que nous avions déjà quelques soupçons, ne serait-ce que par la qualité et la précision des cartes routières qu'il utilisait, tout droit sorties des archives de la capitale de mon clan...
Mais voilà qui ne fait que renforcer le mystère sur la nature du chargement dérobé.

Les kamis n'ayant bien entendu aucun mal à repérer Makoto, j'ai pu informer les autres que ce dernier était parti vers le Nord-Est... soit tout droit vers les terres Lion.
Asako-sama a alors donné l'ordre de nous rendre à Ryoko-Owari, se trouvant plus ou moins sur le trajet, afin d'y contacter diverses autorités.

Comme nous pouvions nous y attendre, à peine arrivés sur place la garde Scorpion nous as tous placés aux arrêts, ou plus exactement en résidence surveillée.
En revanche, ce à quoi je ne m'attendais absolument pas... c'est que notre premier visiteur ne soit autre que Goro, mon frère !
Je reconnais avoir complètement perdu mes mots en le voyant ainsi surgir à l'improviste. Lui, en revanche, a pu nous dire que la famille Bayushi était proprement furieuse de la mort de sa patrouille.

D'autant plus furieuse, d'ailleurs, qu'il semble exister un flou certain sur l'origine de l'ordre d'arrestation de notre convoi. En effet, nous avions pris la précaution de récupérer ce document sur le défunt commandant de nos assaillants, et il a toutes les apparences d'un vrai...
Pourtant, personne ne revendique en être l'auteur. La famille Hida est également furieuse de ne pas avoir vu son chargement parvenir à destination, et pour couronner le tout la famille Otaku réclame vengeance pour l'affaire du village...
Bref, la situation en ville est aussi complexe que tendue.

Tout cela, nous avons pu en discuter à l'extérieur, avant de retourner dans notre résidence d'assignation.
Et c'est là que la complexité et la tension sont encore montés d'un cran.
Car à notre retour, nous avons découvert Asako Heijiro mort, face contre terre dans une flaque de sang...
Sa position pourrait laisser entendre qu'il s’ait fait seppuku... mais alors d'où viendrait cette odeur de charogne aussi prononcée ?

Par tous les kamis... moi qui voulait juste me rendre utile, je crois que je me suis retrouvée impliquée dans une affaire qui dépasse l'entendement.
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeJeu 1 Sep 2022 - 20:27

Le corps de Asako Heijiro est là, dans sa flaque de sang. Cela ne va pas faciliter notre situation.
Il ne faut pas bien longtemps pour qu'une horde de Shugenjas arrive. Même en restant au fond de ma cellule, attendant de savoir ce qu'on va faire de nous, je me rend compte, en apercevant les lueurs vertes, qu'ils utilisent un sort de jade pour écarter les risques de corruption.
Je suis finalement surpris qu'on nous change finalement de résidence, nous octroyant un étage entier dans une excellente auberge de la ville, proposant des repas fins. Le soir, une geïsha vient même nous distraire. Quel luxe pour les ronins que nous sommes ! Mais à la promptitudes des serviteurs à répondre à nos appels, nous réalisons vite que nous avons quitté une prison pour une autre, plus agréable.
Là, nos hôtes Scorpions ont tout loisir de laisser traîner quelques oreilles pour espionner les confidences que nous nous faisons.
Reïko nous avoue qu'elle trouve que la position de Heijiro n'était pas normal : il a laissé la place à un acolyte pour la décapitation. Ce que nous confirme Nami. Pourtant, la divination entreprise par Reïko est sans appel : les kamis de l'eau appelés affirment bien qu'il s'agit d'un sépoku. Pourtant personne ne semble lui en avoir donné l'autorisation.
Toutefois, dans la vision donnée par les kamis, il se trouve au centre de la pièce. Son corps a été déplacé.
Certe, il n'est pas exclu qu'un shugenja puisse demandé aux kamis de donner de fausses informations mais quel niveau celui-ci devrait-il avoir !
Le lendemain, Bayushi Neji arrive au petit-déjeuner accompagné d'un autre Bayushi de plus haut rang. Mes compagnons m'informent qu'il s'agit du daïmyo du clan Scorpion.
Celui-ci demande à Nami comment la Licorne a pu survivre. La bushi explique alors les circonstances de sa mort : comment Makoto l'a décapitée devant ses yeux.
Il semble que les Licornes n'apprécient pas le traitement qui a été réservé à l'une des leurs et Bayushi-sama nous missionne pour la rencontrer.
D'autre part, il nous informe qu'il a eu des excuses officielles du clan Mante. Motoko, le porte-parole de notre groupe, explique les péripéties du voyage.Nous apprenons à cette occasion que Mokoto est devenu ronin après avoir tué son supérieur.
A 14h, l'Utaku se présente à l'auberge accompagnée de sa délégation. Elle est bien vivante , porte une cicatrice dans le cou et souffre d'une raideur à la hanche. Elle entre en déclarant : "C'est elle, même si son complice n'est pas là. Elle n'a rien fait pour l'en empêcher". Ces accusations sont lancées à l'adresse d'une femme rauonnante de dignité dont nous apprendrons qu'elle est sa tante et gouverneur du clan. cette dernière demande rien moins que nos têtes.
La version présentée par l'Utaku est bien loin de celle rapportée par Nami et même bien loin de la réalité que nous avons partagée. Selon elle, elle ne dirigeait pas le groupe de bandits mais les traquait et était sur le point de les arrêter lorsque nous avons agi contre elle.
Durant tout l'échange, l'Utaku semble "contrôlée". Ses réactions sont plus celles d'une courtisane que d'une bushi. Reïko plaode en notre faveur.
Après l'entrevue, nous réunissons nos impressions :
Reïko pense que la gouverneur était sous influence, comme droguée. Nami, quant à elle, est persuadée que la personne qui s'est présentée n'atait pas la Licorne de l'attaque. Enfin, pendant toute l'entrevue, les gardes qui la tante et la nièce semblaient ne pas être à l'aise.
Pendant que Nami installe des pièges aux fenêtres pour nous assurer une certaine défense, Reïko essaie de communier avec les kamis de la terre dans l'espoir d'avoir des réponses à ses questions. Les kamis lui assurent que la gouverneur n'était pas droguée mais qu'une magie était à l'oeuvre. Se peut-il qu'il s'agisse de maho ?
Le soir même, nous décidons de faire le mur. Notre intention est de rejoindre la délégation Licorne afin d'obtenir une entrevue avec la gouverneur et d'essayer de percer le mystère qui l'entoure.
La disposition des lieux, l'absence momentanée de serviteurs, tout nous laisse à penser que les Bayushi attendent que nous nous évadions.
Nous cherchons à être les plus discrets possibles, privilégiant les ruelles sombres aux rues éclairées mais hélas, Reïko est apostrophée dans une rue par son professeur. Cette rencontre a quelque chose de curieux mais pour l'instant, c'est surtout un problème : s'il parle aux autorités, nous sommes en mauvaise posture.
Nous arrivons à l'auberge où réside la délégation Licorne. Nami entreprend de créer une diversion. Peu de temps après une cavalcade de chevaux sort de la cour de l'auberge.
Je commence à escalader le mur afin d'accéder à la fenêtre du premier, comme le prévoyait le plan. Je me rend compte que cela sera beaucoup plus difficile pour Motoko, peu habituée à ce genre d'excercice. Heureusement, Nami, ayant revêtu des vêtements de servante, vient nous apporter son aide.
Devant les appartements de la gouverneur, deux gardes (celles-là même qui l'accompagnaient lors de notre entrevue) nous empêchent de passer. Motoko parvient, après moult difficultés, à obtenir une entrevue avec la chef de clan. Quant à moi, je reste sagement à l'extérieur avec les gardes.
L'entrevue semble difficile et alors que Motoko sort des appartements, la gouverneur lui assène un coup de katana dans le dos laissant notre camarade en sang, au seuil de la mort.
Avec l'énergie du désespoir, je parviens à convaincre les deux gardes de ne pas m'attaquer. Elles restent stupéfaites par les événements. Je me mets face à la gouverneur pour l'empêcher d'avancer.
Des cris provenant de l'escalier m'indiquent que Nami et Reïko ont elles aussi leur lot de combat... avec l'Utaku. Malgré l'opposition que représente la samouraï Licorne, elles finissent pas prendre le dessus et devant le désastre, Utaku sama tente de se faire sépuku.
Nous sortons de l'auberge, la samouraï Licorne prisonnière et Motoko toujours mourante. Un palfrenier m'offre de me servir d'un cheval Utaku pour transporter notre courtisane. La bête semble étonnament coopérative. Les serviteurs de notre "résidence" ne semblent pas plus étonnés de notre retour et de notre état. Je ne reste pas, trop impatient de ramener le cheval à son écurie.
Lorsque je reviens, Soshuro Kagura est présente. Est-ce Reïko qui l'amène ici ou en apprendre plus sur nos actions pas si discrètes que ça ? Un peu des deux probablement. Reïko est parvenue à stabiliser notre courtisane.


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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeVen 23 Sep 2022 - 22:44

La gouverneur Licorne s’en va. Nous discutons entre nous de la journée qui s’est écoulé.
Puis, enfin, nous nous reposons.

Au petit matin un scorpion, se nommant Kokan Soshi, entre et se met à méditer. Nous de même. Cela dure plus de 30 min. Le temps commence à devenir long. Surtout en silence, et avec un invité. A la fin de la méditation, il nous apprend que nous attendons une autre personne. Et il trouve étrange que cette autre personne soit en retard.

Notre seconde invitée, arrive et se nome Mina. Elle porte les couleurs Dragon. Son regard s’arrête sur Goru et Reiko. J’oublie qu’ils ont une particularité en commun qui peut être dérangeante. Elle est svelte, musculeuse. Son regard est implacable. Sa voix est rauque.Après son inspection de la troupe, elle déclare qu’elle veut bien de moi mais de Goru pour l’entrainement.

Kokan lui rappelle alors les « lignes du contrat ». Mina reste alors statique, mais son corps cri au scandale. Cependant, elle garde le masque, comme on le lui a appris depuis qu’elle est né.

Kokan entrainera Motoko et Reiko. L’entrainement peut débuter.

Avec Goru, nous marchons sur plusieurs kilomètres avant qu’elle ne décide de s’arrêter.
Elle demande à Goru de se battre en duel face à un arbre et de gagner ce duel. Et cette demande se fait d’un ton impérieux, qui n’accepte aucune demande de précision. Pendant que Goru essaye de battre un arbre, elle me donne mon exercice.

Monter et descendre du muret, le plus rapidement possible. Pourquoi ?

Bon je monte le muret sans conviction. Puis je le redescends. Mais mon pied glisse. Je suis sur le point de me briser le cou, quand j’attrape de justesse une prise qui me permet de me remettre dans le bon sens pour la chute libre. J’atterrit au sol, en un seul morceau. Seulement grâce à la bonté des kamis. Et je me fais incendier par Mina.
En plus de ces consignes … bizarre …, il faut supporter sa mauvaise humeur. La journée promet d’être longue !

Elle ajoute à ma consigne un assaut. Donc je monte le mur, pour le redescendre de suite, et direct je la combat. Enfin, la boucle peut recommencer.

Mais comme je n’aime pas faire les choses sans comprendre, je m’arrête en haut du mur pour la faire réagir. Elle monte le mur en m’engueulant. Elle me fait comprendre qu’il ne faut pas que je comprenne mais que je fasse bêtement ce qu’elle demande. On pourra dire que l’entrainement fut productif !

Comme je ne veux pas faire les choses bêtement, je la défie ; on s’engueule elle essaye de m’expliquer de me dit qu’il ne faut pas comprendre mais faire. Donc je fais bêtement les consignes.

La fin de journée est là. Nous sommes fatigués. Nous refaisons les kilomètres retour. Une fois arrivé en ville, Mina me passe un onguent. Elle fait quelque chose d’illégal sous la contrainte des scorpions. Je ne sais pas ce qu’ils ont sur elle, mais cela semble important pour qu’elle se comporte de cette manière. Ce n’est pas pour autant que j’ai envie de continuer l’entrainement demain.

Nous arrivons à l’auberge. Quand nous rentrons dans notre salle commune, les autres sont déjà là à nous attendre. Motoko fait une gueule de 10 pieds de long, alors que Reiko sourit comme si elle était au paradis. Après les politesses basique je me dirige vers ma chambre. Je ne pourrais aps garder le masque longtemps entre ma fatigue physique et moral. Kokan m’enjoint de parler de notre entrainement. Après ma tirade, il menace en sous-entendu que si l’entrainement se passe mal, il dira deux mots à notre professeur. Sur ces paroles Mina devient blanche. Merci mais non merci, je ne veux pas en plus empirer son humeur par ma faute.

Donc nous sommes prisonniers chez les scorpions, qui menace toute personne qui n’agit comme ils le veulent. Et il faut en plus supporter la mauvaise ambiance générale. Mais que c’est chouette d’être ici.

Les professeurs s’en vont et nous décidons d’aller aux bains. J’en profite pour mettre l’onguent sur mon poignet endoloris. Ça me brûle mais j’endure la douleur.

Lors de ces bains, les filles discutent. Et on apprend à demi-mot que Motoko est Ronin car elle n’as pas pu être avec l’homme qu’elle aimait car il était marié.
 
La soirée se déroule tranquillement, tout comme la nuit.

Au matin, les professeurs arrivent en même temps. Je remarque que Mina a de gros cernes sous les yeux. Comme si elle n’avait pas de la nuit. Le Soshi nous apprend que la pédagogie va changer. Je comprends mieux les cernes de Mina. Nous partons ensemble vers les rizières. C’est une marche de 30 min en mode balade. Une fois que nous sommes arrivés aux rizières, le Soshi démarre le cours pour Motoko. Elle dit que je suis franche et donc facilement manipulable. C’est ce qu’on va voir !

La discussion continue mais c’est au tour de Goru d’être inspecté ; Nous apprenons la raison de sa condition de Ronin : refuser l’ordre d’un supérieur !
Mina demande à discuter avec moi, à part du groupe. Elle s’excuse de ses paroles de la veille, je m’excuse de mon comportement insolent. Elle m’apprend qu’elle va essayer de m’enseigner le truc d’une autre façon que celle de la veille qui n’as pas porté ses fruits. Tout au long de la conversation avec Mine, je remarque qu’elle n’est pas dans le champ de vision du Soshi. Donc elle est bien menacée par les scorpions !

La formation continue. Mais aujourd’hui je combats Goru et je n’arrive pas à faire ce que je veux. On recommence le combat mais je ne comprends toujours rien. Pourtant c’est censé être un enseignement. Je ne fais que d’échoué. Est-ce là ce qu’elle souhaite m’enseigner ?

Voyant que je ne progresse toujours pas elle veut essayer un combat avec moi. Toujours rien. Cela ressemble beaucoup à ma viede Ronin, au premier abord on pense que cela est dure mais que ça va passer avec le temps, mais il n’en est rien. Alors on fait tout pour oublier notre vie, nos choix.

Nous retournons à l’auberge, et je n’ai toujours pas envie de parler. Kagura vient me voir. Elle me dit que si Mina m’embête trop alors le mot magique c’est Goreï. Je lui ai répondu que je savais gérer cela et que menacé Mine ne ferait qu’aggraver la situation. Une fois Kagura reparti, je me dis que je ne pourrais pas faire une telle chose à Mina car je ne voudrais qu’on me le fasse.

Kagura nous apprend que l’usurpatrice est décédée, et qu’elle n’en est pas à l’origine. Je suppose que c’est ce fameux groupe de mage qui l’as assassinée pour la faire taire.
Pendant la nuit nous entendons beaucoup de bruit venant de la chambre de Reïko. Elle a de la chance de pouvoir vivre ce bonheur sans contrainte.
 
Au petit matin, la chance de Reiko (et que celle-ci s’en vante) vexe Motoko qui part dans les bains.
Le moment de l’apprentissage va commencer et Mina est arrivé en avance pour commencer mon apprentissage plus tôt. A l’abri des regards, elle me montre ce qu’elle attend de moi. Une attaque suivie d’une défense optimale. Ce qui revient à monter puis à descendre un mur !

Nous rejoignons ensuite le groupe pour continuer les enseignements en public.
Nous sommes fatigués de notre journée, que nous prenons à peine le temps de discuter avant d’aller dans nos chambres respectives. Ais c’est sans compter sur l’espièglerie de Kagura et Reiko qui reprennent leur ballet musical dans leur chambre, en laissant la porte légèrement ouverte. Une véritable comédie musicale, pour embêter Goru.

Le lendemain Reiko reçoit un cadeau juste devant sa porte. Elle nous montre le contenu de la boite, à Motoko et Moi-même. A l’intérieur se trouve : 4 rubans de soie rouge de 30 cm de long, de l’huile de massage parfumée, un petit fouet à thé en bambou, une cravache en bambou, 3 petits galets de marbres de 2 cm de diamètres, 2 petites pinces, de la cire à cacheter et un pot de miel. Reiko ne sais pas à quoi cela peut servir.… Nous lui répondons avec un grand sourire qu’elle peut en parler avec Kagura, cette dernière comprendra à quoi servira ces objets.

C’est la fin de la semaine de formation. Nous apprenons aussi que nous somme déclarés innocent de ce qui s’est passé lors de la dernière mission. Cependant, une réunion avec le clan phenix est exigée. La réunion pourrait être difficile. Ce qui est bizarre, c’est que Kagura prend beaucoup de précaution à choisir ces mots pour nous apprendre cela. Nous nous préparons comme nous pouvons aujourd’hui, on demande des habits décents et on fait appel à des heimin pour la coiffure.

Le jour J nous faisons la parade en ville. Certaines personnes pensent même que nous sommes de haut dignitaire. Quelle mascarade !
Arrivé dans la salle, nous voyons de groupe distinct. A gauche le clan phenix composé d’un seigneur Isawa, d’un seigneur Agasha et d’un seigneur Asako. Avec aussi le frère de Reiko et son professeur. A droite se trouve des crabes, avec notamment le Daïmyo Hida de clan ainsi qu’un Kuni. Le hida ne cache pas sa colère et on indignement que nous sommes déclarés innocent.

Un Asako énumère des faits et nous devons dire oui ou non face à ces faits :

Avez fait partie de l’escorte de la mission ? oui

Lors de l’affrontement avec la troupe de scorpion avez-vous aidé à tuer des scorpions ? Oui

Savez-vous ce qui était transporté ? Non

Aviez-vous confiance au Lion ? Oui

Avez-vous aidé à l’assassinat de l’usurpatrice ? Non

Avez-vous poursuivi jusqu’ici le Lion ? Oui

Avez-vous du faire des actions deshonorante ? Oui (le reste du groupe non) et le Daimyo Hida s’énerve encore plus.

Le Kuni s’approche de nous pour tester Reiko sur ces capacités. Une fois ce test passé avec succès, on nous impose un collier qui a les conditions suivantes :

Si on parle du contenu du coffre aux personnes non autorisés nous mourrons.

Si nous nous éloignons trop les uns des autres, nous mourrons.

Si nous de cette mission aux personnes non autorisés nous mourrons.

Les personnes à qui nous pouvons parler de la mission et de l’objet sont celles présentes dans cette pièce et le Daimyo Scorpion.

L’objet qui était dans le coffre était un réceptacle pour le kami majeur Hida.

PARDON ?!?!?!?!

Ils ont créé un artefact qui permet d’invoquer un kami majeur dans une enveloppe humaine avec le risque conséquent que la personne meurt.

QUOI ?!?!?!?!?!?!?!?

Devant notre air hébété, le hida explose de colère et s’apprête à attraper Motoko. Je m’interpose. Du coup je suis soulevée du sol sans plus de ménagement, et maintenu en l’air par le colback. Alors que le hida est en train de hurler à pleins poumons, le Kuni lance un sort pour qu’il ne bouge plus de la ou il est. Malgré ce sort puissant, on peut voir des fissures apparaitre dans le socle de pierre érigé par le sort du kuni à travers le tatami.
Nous sommes réquisitionnés porter volontaire pour retrouver le coffre
C’est un réceptacle en forme de crabe dont le matériaux nous est caché et qui fait la taille du coffre. Pour le début de piste, comme les scorpions n’ont rien trouvé nous iront en terre dragon voir les Kitsuki, surement qu’ils auront une piste.

Évidemment ils sont au courant pour le désastre provoqué en secret par les phenixs ! tout ça me semble effectivement évident !

Ils exigent un rapport par mois de nos actions
Lorsque nous sortons du château, nous entendons encore le Hida crier. Les gardes nous font tourner à gauche vers les magnifiques jardins, on peut enfin respirer. Puis de nouveau à gauche. ?! et nous entrons dans une petite salle ou le Daïmyo du clan Scorpion nous attend pour prendre le thé.

Il fait parties de la seule autre personne à qui nous pouvons discuter de cette mission. Il nous fait tester la distance à laquelle il ne faut surtout qu’on s’éloigne les uns des autres. Il nous propose que l’on fasse une caravane marchande afin de pouvoir accéder aux terres Dragons sans question. Il nous informe que Kagura nous accompagnera. Cette bonne nouvelle nous réjouis qu’à moitié, puisque nous ne devrons pas lui parler de la mission. Il nous dit que si nos demandes pour cette mission restent dans l’acceptable, il pourra nous fournir notre nécessaire. Je demande un loup et du maquillage, devant la surprise de mes compagnons et du Daimyo. C’est accordé.
En espérant que je puisse passer incognito en terre Dragon avec cette mascarade ….


Dernière édition par oawx le Dim 23 Oct 2022 - 0:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeSam 8 Oct 2022 - 17:10

Acte V : Chauds et froids




Année XX de l’Ère xxxx, mois YY, jour ZZ

Sortie de réunions


Dans quelle sombre danse me suis-je laissée entraîner ?

Invoquer… Non, pire, convoquer un Kami. Quel esprit tordu a eu cette idée ? Et quel esprit tordu a tenu à la mettre en œuvre ? 
Et qui a eu l’idée de faire traverser tout l’Empire à un objet aussi dangereux ? Objet qui a fini sous la seule protection d’un groupe de Rônin qui ne se connaissait pas un mois plus tôt …  
J’en tombe des nues. Je suis sidérée de ce que nous avons entendu durant la réunion avec les Phénix et les Crabes, suivie de l’entrevue avec le Daimyo Scorpion. 
J’aimerai pouvoir croire que j’ai imaginé tout cela, mais le collier autour de mon cou me prouve que non. 
Nous allons devoir visiter les terres Dragons, et Kagura doit nous accompagner sans que nous puissions lui donner les détails de notre mission.

Bien entendu, mes compagnons sont tout autant atterrés que moi par le contenu de la caisse qui a été dérobée sous notre garde. Nous cherchons à ne pas y penser en se concentrant sur la préparation du voyage. Nami et Goru, particulièrement, cherchent à soigner leur apparence. Ou plutôt, ils cherchent à la changer. Clairement, Goru ne souhaite pas être reconnu sur ses terres natales. Il envisage de se laisser pousser la barbe, de changer de coiffure et de porter un cache œil. Nami demande à se procurer du maquillage et un loup.
L’espace d’un instant, j’ai cru qu’elle souhaitait se féminiser et faire un peu honneur à l’enveloppe charnelle que lui ont donné ses parents, mais avec le recul, je pense qu’il n’en est rien. Elle veut probablement faire un peu plus “Scorpion”.
Pour ma part, je m’estime déjà heureuse d’avoir retrouvé mes cheveux blancs. J’ai aussi récupéré des vêtements de voyage qui se veulent presque neutres : brun-gris, avec un léger liseré rouge. 

Visite d'un Senseï


On nous annonce la visite de deux Phénix : Le frère de Reiko (Agasha Goro) et son ancien senseï, (Isawa Yoshi). Le senseï commence par lancer un sort d’air pour s’assurer qu’on ne nous écoute pas. Il présente ensuite des excuses pour les agissements du conseil.  Selon lui, la méthode utilisée pour nous obliger à accomplir notre mission était contestable, même envers des rônins. Il nous explique aussi qu’il n’aurait jamais autorisé la création de l'artefact s’il avait été informé. Reiko ne peut se retenir et demande ce qui a bien pu passer par la tête de celui qui a fait cela. 
Je note que le frère de Reiko est très tendu, il semble guetter les réactions du senseï. Il se détend en voyant que Yoshi est disposé à répondre à Reiko malgré sa brusquerie.  
Le créateur de l'artéfact a été exécuté. Le but était de créer une arme, le côté “Artistique” brachyrhynque* est venu après. L’objet permet d’enfermer le kami jusqu’à ce que le “réceptacle” cède. Le Kami est alors libre de repartir. 
Il faut croire qu’ils ont fait un certain nombre d'essais… Le senseï ajoute qu’il est notable que les Kamis n’ont rien fait pour s’opposer à tout cela. C’est à méditer. 
Nous échangeons ensuite sur le danger que représente ce pouvoir. Songeons un instant que chaque clan cherche à ramener son Kami en Rokugan… Et pensons aux guerres divines qui pourraient s'ensuivre. D’ailleurs, pourquoi Hida no Kami en particulier?  “Un accident” d’après Yoshi. Ils auraient donc pu invoquer Dame Doji? Brr, j’en frémis. 

Reiko dit ne pas vouloir savoir comment l’artefact fonctionne. Difficile de la croire, la soif de connaissance et les questionnements de cette femme et nous ont tenus occupés pendant de nombreuses heures de voyage. 
La suite de la conversation est tranquille, et le senseï parvient à se maintenir à la frontière de l'agréable et du glacial, ouvert d’esprit mais sans excès. Quand nous ressortons, le senseï et Reiko restent à l’intérieur de la pièce pour s’entretenir. Pendant ce temps, Goro nous confie qu’il n’a jamais vu le senseï aussi enjoué. Et bien, qu’est-ce que ça doit être quand il est de mauvaise humeur.
Une odeur de brûlé nous parvient bientôt. Est-ce qu’elle a essayé de montrer ses nouveaux talents à son ancien mentor ? Quand ils ressortent, Goro entraîne sa sœur à l’intérieur. Ils ressortent quelques minutes plus tard en riant… Cela doit être bien curieux de faire partie d’une fratrie. 
Le senseï nous confie une lettre d’introduction pour les dragons, ainsi qu’un parchemin “miroir” pour que Reiko puisse lui communiquer un rapport chaque mois, avec ordre de ne pas chercher à étudier son fonctionnement, de peur de le rendre inutilisable. Ils nous confie également avoir fait partie de ceux qui ont élaboré le trajet du convoi. Il aurait préféré que l’artefact passe par la mer, ce qui aurait été plus rapide, et plus pratique pour le faire disparaître définitivement en cas de problème. Selon lui, si la piste Dragon ne mène à rien, peut-être devrons-nous enquêter du côté des Phénix, pour découvrir comment l’itinéraire a été divulgué… Il demande à Reiko d’être exhaustive dans ses rapports, et de les envoyer AVANT de faire des choses. Enfin, il nous conseille de ne faire confiance à personne. 
Reiko pose une question bête, puis se fait tremper par une flaque d’eau qui se matérialise au-dessus de sa tête. Comme elle ne se sèche pas instantanément, il lui préconise trois heures de méditation et d’incantations par jour. 

Quand il sort, il croise Kagura qui s’incline en disant qu’elle sait à qui elle a l’honneur.


Petite soirée festive.


À présent que nous sommes “entre nous”, l’heure est aux explications. Nous expliquons à Kagura pourquoi nous ne pouvons pas lui donner de détails, nous lui exposons le fonctionnement des colliers, et les termes de la mission… Du moins ce qui ne relève pas du secret absolu. 
Elle nous procure les diverses choses demandées : des loups pour Goru et Nami, un cache œil, du maquillage… 
A la question “qui a déjà fait des bêtises en terre dragon”, la réponse ne m’étonne guère : Goru (il y a 5 ans) et Nami (il y a 6 mois).  Ils déjà tellement voyagé... Alors qu'en six mois, j'ai à peine traversé les terres Grues et Scorpion...


Le soir venu, Kagura propose de la compagnie à Nami, en lui disant que  "beaucoup d'hommes seraient intéressés”. Devant l’air circonspect de Nami, elle ajoute “Ou bien des femmes ?”
Nami se dit ouverte à tout, mais pas maintenant… Mais elle change vite d’avis. Je dois dire que ça, je ne l'avais pas vu venir. Lorsque Kagura revient, c’est en compagnie de geishas et de serviteurs qui sont toutes et tous remarquablement avenants. Cela  me ferait presque de l’ombre. Il n'est pas difficile de voir que Kagura entend bien nous faire profiter de cette soirée... Cette femme est épuisante.
Bien entendu, Kagura laisse entendre à tous que Reiko est chasse gardée.
Le saké coule à flot, et Nami ne s’en prive pas. Au moins trois messieurs lui tournent autour. Je commence à me demander sur quels critères se basera son choix, mais plus son état d'ébriété avancé, plus il paraît clair qu’elle n’a juste pas l’intention de se limiter à une seule prise. Heureusement, Kagura se charge de limiter sa consommation d’alcool. 

Pour ma part je préfère regarder ailleurs. Je prends un verre qui me monte un peu vite à la tête. un jeune danseur parvient à accaparer un peu de mon attention. Dans un coin de la pièce, je vois Goru qui cherche à repousser les avances de deux jeunes femmes. Il a une expression triste, et cela se voit qu’une lutte intérieure le tiraille. Kagura l’a à l'œil, et les verres de saké qui disparaissent des mains de Nami réapparaissent rapidement dans celles de Goru. Le pauvre a presque les larmes aux yeux, à force de s’obliger à repousser ses prétendantes. L’une bat en retraite, mais l’autre parvient petit à petit à faire céder sa garde. Peut-être aurait-il simplement besoin d’une personne à qui se confier. Les geisha sont aussi là pour ça, non ?

Je reprends un Verre, penDant que mon danseur me propoze d'échanger quelques gestes de ddanse. Je me doute bien qu’il cHerche à être agréabl. Et puis, cela fait Bien Loongtemps qu’on ne m’a pas courtisée. Sa conVversation est assez distrayante, l’espace d’un instant je parvviens même à oublier le collier Mortel que j’ai au cou. Au fond, c'est assez AgréAble de se sentir Désirée, après Tout ce temps. iL y a qqquelques effleurements. Mais malheurrreusement pour ce brave homme, il va falloir qu’il comprenne qu’il n’est p-pas mon gge-genre. huhu mais c’est mignon de le vvoir essayer. 
Nami a Dis-pa-ru avec ses TrOIs bellâtres, Goru se rend à sa chAmbre avec sa geiSha…
Mon dnseUr fait de soN mieuxx pOur me plaire, le p-p-p-ovre… Pppeut-être qu’avec un vverr de plUs, j’y verRai assez Flou pour lui fascsiLiter la tAche. tiEns REiko et KagurAa ont diSpAru Ossi. Aha jEvEux MêmE pAssavoIr Ce qUe’lles Font Hihi.. BonJai PEut-EtruN peUaBusédUSAké,PArdOnJeUnehome,Jezcroiskegevé’(prandrCong&çefùUnplésirVrémantGespèreVùrevoarbi1to OùEsTmaChAnbreAHcéparLàmonFuTOnje me réveille d’un coup, totalement sobre. C’est le matin.
Je suis dans ma chambre, Reiko a les mains posées sur moi. Bon sang est-ce que j’étais ivre à ce point ? Elle m’explique que je ne respirais plus. Elle a dû utiliser un sort pour supprimer les effets de l’alcool. Je suis partagée entre le soulagement d’avoir réussi à rejoindre ma chambre seule sans faire de bêtises, et la honte de m’être mise dans cet état. Kagura et Goru sont également levés. La Scorpion me demande avec facétie si mon oreille d’artiste parvient à discerner combien de personnes sont dans la chambre de Nami.
Au moins trois personnes… Qui ne sont pas en train de méditer, ça j’en suis sûre. J’ai besoin d’un thé.
Nami finit par sortir de sa chambre, extrêmement joyeuse. Quelle inconvenance. 
Une fois que ses partenaires ont été remerciés, et notre petit déjeuner pris, nous allons au bain.



Préparatifs


Durant le reste de la journée, Kagura fait un effort pour être une hôte convenable. Nous faisons les boutiques en groupe. Dans le quartier des forgerons, Kagura nous fait découvrir une petite boutique bien dissimulée, où Nami fait l'acquisition d’un bâton quasiment incassable. Nous apprenons que le sabre de Goru est d’origine Miromoto, que son premier porteur est mort, et son fils… également. Mais pour rien au monde Goru ne ferait retirer leur nom du sabre. Mmm…
Nous passons ensuite à une bibliothèque où je consulte quelques contes populaires Scorpion, pour quelques Zéni. Je cherche à comprendre un peu mieux la philosophie de ce clan…
Nous devons aussi empêcher Reiko de se ruiner en achetant un parchemin à 5 Koku. Celle-là, promettez lui n’importe quelle connaissance nouvelle, et elle vous offrira tout ce qu’elle possède. Si de l’eau de mer pouvait étancher sa soif de connaissance, on pourrait déjà rejoindre les Îles de la Soie et des Épices à pied. 

Contrairement à la veille, la soirée qui précède le départ est calme. Kagura nous informe que nous avons l’ordre de ne pas lui fausser compagnie.
Alors que Goru et Reiko entament une conversation sur le sujet de l’honneur et de la connaissance, Nami exprime discrètement sa saturation de ce genre de débats en allant se coucher. 
Kagura va à la fenêtre et contemple Ryoko Owari. Je pense que c’est le moment d’aller lui parler. Je veux être sûre une bonne fois pour toute que ses sentiments envers Reiko ne relèvent pas de la manipulation.
Je commence par parler de la ville qui s’étend devant nous, en sous-entendant qu’elle pourrait lui manquer pendant ce voyage. Elle répond que non, d’un air qui me semble désabusé. La façon dont elle regarde en direction de mes camarades, toujours en pleine discussion philosophique, me laisse croire qu’elle nous envie. 
Quand je lui demande si elle est sincère envers Reiko, elle commence par esquiver la question en demandant si j’aurai préféré qu’elle me courtise moi. Je me retiens à peine de rire, et je lui répond que nous aurions été clairement incompatibles. Simplement, je ne souhaite pas que Reiko soit victime de déception. 
La réponse de Kagura me laisse entendre qu’elle est sincère, mais elle insiste sur un fait que je ne peux nier :  le bushido passe avant tout. Je comprends qu’elle tient à Reiko, mais que si elle doit choisir, elle suivra son devoir. C’est déjà plus de sincérité que ne comptait en obtenir de sa part. Je retourne vers les autres, dont la conversation a dérivé sur le sujet “Les Rokugani pré-kami étaient-ils équivalents à des Gaijins?”. Alors que j’argumente que les Gaijin sont comme des abeilles qui ne fournissent pas de miel, Reiko et Kagura partent échanger deux mots et un baiser presque chaste. Elles sont mignonnes.

Voyage et Libellule


Le matin, nous nous mettons en route avec une caravane de 8 roulottes. On m’a remis la liste avec la teneur de la cargaison : des kimonos, des parchemins, des tissus divers… Quelques ashigarus nous accompagnent. Kagura a une expression très neutre et renfermée. Elle me montre la carte : nous contournerons le territoire Lion, naviguerons sur le fleuve, passerons par le clan de la Libellule avant d’arriver à notre destination. 

Une fois sur le navire, Kagura a le mal de mer. Nous ne la voyons sourire qu’au moment où elle repose le pied sur la terre ferme. 

Au clan de la Libellule, nous sommes hébergés dans une belle auberge, où un Tonbo nous accueille. il s’incline excessivement bas,  et nous donne du “Sama” avec un ton mielleux. Il nous informe également que nous allons devoir faire face à des délais administratifs, et qu’il “semblerait” que les routes soient endommagées. Kagura est très impatiente de continuer et suggère de laisser la cargaison là. Nous pouvons en effet prétexter que nous allons négocier les prix en amont, et que nous reviendrons chercher ce qui a été vendu plus tard. nous nous laissons un peu de temps pour y réfléchir.  
Goru et Nami vont “à la chasse”, mais ils vont en profiter pour voir si les routes sont vraiment endommagées. Reiko et moi partons faire les boutiques. Reiko me demande des conseils pour faire un cadeau à Kagura. Comme c’est charmant... Si je n’avais pas eu la conversation avec Kagura avant notre départ, j’en aurais probablement profité pour la mettre une nouvelle fois en garde contre les dangers de l’attachement, surtout envers une Scorpion… Mais je commence à retenir les cours de Soshi Sensei. Kagura est une faiblesse pour Reiko, mais… Cela peut devenir vrai dans l’autre sens.
Pas facile de savoir ce qui ferait plaisir à la shugenja. Quelque chose en rapport avec l’Air ?  un éventail ? Vers la fin de l’après-midi, nous sentons les colliers se resserrer pendant une minute. Les autres se sont un peu trop éloignés, mais ils se sont vite rendus compte de leur erreur.
De retour à l’auberge, les chasseurs n’ont ramené qu’un lièvre. Ils nous confirment que la route est impraticable, la faute à quelques éboulements qui semblent un peu trop bien ciblés. 
Kagura ressort étudier le chemin. À son retour, elle nous affirme que le chemin serait praticable à pied, mais pas en une seule journée. Il va falloir prévoir de quoi camper, et dormir serrés. Le lendemain au petit déjeuner, nous annonçons notre décision de partir en laissant le convoi sur place. Le Tonbo proteste, il argue que la logistique est à mettre en place, qu'il faut réserver des entrepôts… Kagura perd patience et lâche un papier sur la table : durant la nuit, elle a fait toutes les démarches. Elle lui ordonne d’arrêter ses simagrées, puis elle sort. Je me retiens de me mordre les lèvres. J’ai encore été trop polie. Comme Kagura nous le dira à la sortie, le Tonbo s’est lui-même reconnu comme notre inférieur en s'inclinant comme si nous étions des invités de marque et en nous appelant “sama” sans arrêt. C’était normal de lui imposer notre décision. Avant que nous ne sortions tous, je le remercie tout de même pour mon accueil et lui demande une dernière fois quelques conseils. Il semble hésiter, mais nous recommande finalement de faire très attention aux routes à la nuit tombée. 
Nous nous mettons en marche, avec des provisions pour deux jours, et de quoi camper. 

Dans les montagnes


Nous passons le premier éboulement sans trop d’encombre, mais Reiko et moi avons du mal à avancer au rythme des autres. La courtisane et le rat de bibliothèque traînent la patte, surtout par rapport à l’éclaireuse Crabe et au Dragon originaire des montagnes… Goru et Kagura décident de se répartir mon paquetage.

Le second éboulement nous pose plus de difficultés que le premier. Nami passe devant pour sécuriser la voie, mais la paroi commence à s’effondrer. Goru la rattrape in extremis de façon spectaculaire. Il y aurait un conte à faire là-dessus. Et pour l’emphase, il faudrait probablement y ajouter une romance, et peut-être un sacrifice. Et pour finir en apothéose, la montagne pourrait se venger et les emporter tous les deux dans une avalanche, où le froid les garderait ensemble pour toujours, figés dans une éternelle jeunesse… Je m’égare.

Nous nous arrêtons pour la nuit. Autour du feu, Kagura évoque rapidement son ancêtre Tonnerre. Personne ne relève, mais je ne peux m’empêcher de me questionner sur les sentiments de Kagura envers cet ancêtre:  fierté ? Jalousie ? Il faudra que je questionne notre bibliothèque ambulante au sujet du Tonnerre Shosuro… Mais pour l'instant, les autres expliquent à Reiko le concept de “tour de garde”. Et nous nous demandons comment elle a pu rester en vie tout ce temps toute seule sur les routes. 
L’ordre décidé pour les tours de garde est : Goru, Kagura, Nami, puis Reiko et moi en duo. 
Nami nous réveille bien plus tard que prévu. Elle nous dit avoir entendu du bruit dans les montagnes. Il fait froid. On était bien au chaud toutes serrées… euh, tous serrés. J’oublie toujours qu’il y a Goru dans le groupe.
Reiko est aux aguets. pour ma part, je sers plus à la garder éveillée en badinant, qu’autre chose.. J'hésite à lui demander de me parler des Tonnerres, mais même si les autres semblent endormis, je préfère attendre un moment où nous serons vraiment seules.
“Il y a quelque chose qui vole au vent” dit-elle tout à coup, me coupant dans mon monologue sur la symbolique du papillon sur les éventails. Je regarde la direction qu’elle indique. Une étoffe bleue virevolte dans le ciel. Elle nous arrive dessus, cela semble être une écharpe. 
Au moment où le vent vient la plaquer sur mon visage, j’en reconnais les motifs.



 *brachyrhynque : relatif au crabe. Enfin il parait. peut aussi avoir un rapport avec la forme du bec de certaines espèces de crabe. On s’en fout, ça faisait classe dans le texte de toute façon.


Dernière édition par Frhejal le Ven 1 Mar 2024 - 11:24, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeLun 31 Oct 2022 - 11:35

Acte VI


Scène I : dans la vallée de l'ombre, de la mort et des larmes

Résumons la situation...
Nous sommes au milieu des montagnes, il fait froid, il fait venteux, les routes sont coupées par des éboulements, on nous a affirmé que des brigands rodaient dans la région, et voilà qu'en plus il y a des gens qui ont tout l'air de s'entretuer un peu plus loin sur notre route.
Je ne vais pas mentir : je ne suis pas rassurée.

Motoko non plus, d'ailleurs, à en juger par l'expression qu'elle arbore en découvrant cette écharpe échappée de je ne sais quel écharpement ayant lieu plus bas dans la vallée.
Famille... Grue, de toute évidence, vu la couleur du tissu... et pas n'importe laquelle, d'après les yeux embués de ma camarade.
Mais peu importe pour le moment, il y a plus urgent.

Nous replions promptement bagages, pendant que Nami va jeter un coup d'oeil dans la vallée, démontrant une nouvelle fois ses talents d'éclaireuse...
J'en profite pour interroger les kamis sur le nombre potentiel d'ennemis certainement assoiffés de sang qui nous attendent en bas. Et pour toute réponse, j'ai droit à un tourbillon de vent dans la poussière. Aussi nombreux que les grains portés par le souffle, donc...
Je ne vais pas mentir : je suis encore moins rassurée.

A peu près au même moment, l'odeur caractéristique de la chair brûlée me parvient aux narines... ça, et aussi le fait que Nami revienne en courant avec une mine particulièrement inquiète. Ou même paniquée, en fait.
Il s'agit donc de décarrer d'ici au plus vite.
Goru, en habitué des montagnes, indique un sentier qui permettrait de poursuivre notre route non pas en descendant dans la vallée, mais plutôt en longeant le sommet de la crête.
Enfin, ''sentier''... disons plutôt un pan de falaise un peu moins compliqué à escalader que les autres. Tout spécialement périlleux, donc.
Mais entre ça ou bien la perspective de croiser la bande d'assassins ayant de toute évidence commis un massacre en contrebas, en ce qui me concerne le choix est vite fait.

''La peur donne des ailes'', comme le dit l'expression. Les kamis de l'air invoqués par Kagura-chan aussi. Toujours est-il que je suis la première arrivée en haut de la pente, d'où j'aperçois sans difficultés la fumée du brasier funéraire.
En revanche, aucune trace de ceux qui l'ont allumé. Ce qui est bonne chose. Je crois que je me sens un peu plus rassurée.
Le temps de souffler, Nami peut nous expliquer que la bataille de ce matin opposait une troupe Mirumoto à une bande de brigands, ceux-là même qui ont certainement bloqué les routes. Non seulement les brigands semblent avoir été largement victorieux, mais en plus Nami a été en mesure de les identifier : les Justiciers (autoproclamés, bien sûr) de Tengoku.

Diantre.
Bigre. Et même bordel de merde, pour parler trivialement. J'ai entendu parler d'eux. Une troupe existant depuis déjà quelques siècles, que le clan du Dragon n'a jamais réussi à exterminer (quoi qu'il pourrait s'agir de plusieurs troupes successives reprenant le nom, après tout), et surtout connus pour leur fourberie et leur cruauté.
Je me demande juste comment Nami a pu les identifier aussi facilem...
Oh...
Ben oui, bien sûr...
C'est pour ça qu'elle était si réticente à revenir dans les terres Dragon, et qu'elle pris soin de dissimuler ainsi son identité...
Quand je demande depuis combien de temps elle a quitté leur groupe, Nami a le mérite de ne pas esquiver la question. Cela fait des mois qu'elle est parti, et ses anciens camarades la croient morte.
Sauf un.
Un des Justiciers, qui était (fort à propos) justement dans la vallée, et a repéré notre éclaireuse.
Nous voilà dans de beaux draps, si j'ose m'exprimer ainsi.

Tout cela créé une certaine tension dans notre petit groupe. Kagura en particulier semble se méfier de Nami. Déformation professionnelle, certainement. En ce qui me concerne, je fait pleinement confiance à notre Crabe.
Si elle avait voulu nous trahir, elle l'aurait déjà fait depuis longtemps...

Quoi qu'il en soit, nous reprenons notre route. Par les hauteurs, donc, et je me félicite de ne pas avoir le vertige.
L'avantage est que lorsque nous arrivons enfin en vue de Shiro Kitsuki, le panorama est imprenable.
Et la forteresse aussi, sans aucun doute. La ville est constituée d'un trio de châteaux solidement ancrés dans les montagnes, définissant un triangle entouré d'épaisses murailles.
Voilà un lieu qui inspire la sécurité.
Quoi qu'il ne faudrait pas crier victoire trop vite, car même à cette distance nous pouvons remarquer que les portes sont fermées... la cité serait-elle en état de siège ?
Si les brigands se sont suffisamment enhardis pour tendre des embuscades aux patrouilles armées, c'est une hypothèse malheureusement crédible.

Nous approchons donc en restant bien en vue, mais après de courtes négociations avec le portier, nous pouvons entrer dans la ville. Sous bonne garde, certes, mais comme j'en fait la remarque à la sentinelle nous avons l'habitude...
Chiotte. Encore une gaffe. Tais-toi, Reiko, réfléchis avant de l'ouvrir... Heureusement, j'arrive à rattraper le coup en disant que je faisais évidemment référence à ''l'hospitalité'' du clan de la Libellule.
Au moins, je sais improviser.

Nous voilà donc chez les Kitsuki, mais quelque chose me dit que nous aider ne va pas faire partie de leurs priorités...

Scène II : une Justicière dans la ville

Résumons la situation...
Nous sommes au milieu de Shiro Kitsuki, la garnison locale est sur les dents, les Justiciers de Tengoku grouillent à l'extérieur, et très probablement un peu à l'intérieur aussi.
En tous cas, il y en a moins un. Le mystérieux contact de Nami, qui parvient je ne sais comment à lui faire parvenir des messages écrits jusque dans l'auberge où nous nous trouvons.
J'aimerai bien en savoir plus sur cet individu, et pourquoi notre éclaireuse semble lui faire autant confiance, mais quand j'ai posé la question je n'ai eu en retour droit qu'à une menace à peine voilée...

Elle n'est pas sérieuse, non ? Je suppose... au moins j'espère. N'empêche que pendant un instant, j'ai eu vraiment peur de Nami... elle a quand même fait partie des Justiciers...
Au moins avons-nous eu la confession qu'elle ignorait qui ils étaient à l'époque où elle a commencé à travailler pour eux. Pêcher par naïveté, je peux difficilement jeter la pierre...

Quoi qu'il en soit, le daimyo Kitsuki a accepté de nous accorder une entrevue, après qu'on lui ai remis notre lettre d'introduction. Rendez-vous a été pris dans l'après-midi, ce qui nous laisse le temps de faire un tour en ville.
Nous faisons notamment un arrêt dans un petit salon de thé, assez confidentiel, répondant au nom assez improbable de ''Délices du Paon''. L'endroit est surtout un moyen pour Nami de faire passer un message à son contact, on est donc en droit du supposer qu'il s'agit surtout d'une couverture pour les Justiciers.
Nous passons également par le temple local, dédié à Togashi-no-Kami. Un lieu hautement historique et symbolique, où nous avons l'occasion de croiser un des célèbres moines tatoués, un vieil homme fort perspicace avec qui nous (enfin... surtout moi) débattons brièvement de l'intérêt des questions et des réponses.
En ce qui me concerne, je trouve qu'une question sans réponses est sans intérêt. Voilà bien un point de désaccord fondamental entre moi et les moines. Se satisfaire d'un paradoxe est surtout un bon moyen de dissimuler son ignorance. C'est de la lâcheté intellectuelle, ni plus ni moins.
Quoi qu'il en soit, le vieux moine glisse également quelques mots à l'oreille de Kagura-chan, qui semblent beaucoup la secouer, et même l'effrayer...
Mais quand je lui demande quelle était la teneur de ces propos, je n'ai droit qu'à un regard assassin qui là aussi me fait peur...

Mais merde à la fin !
Qu'est-ce qu'ils ont tous à me regarder comme ça ? Faut-il qu'ils aient fréquenté des gens malveillants pour voir ainsi des agressions de ma part dans une simple question...
Et puis en plus elles sont bien intentionnées, mes questions ! Comment je suis censée faire pour mieux connaitre les gens, si dès que je m'intéresse à eux ils réagissent aussi méchamment ?

En tous cas, inutile d'insister pour le moment. D'une part le daimyo nous attend, et d'autre part je n'ai absolument pas envie de froisser davantage Kagura...
L'entrevue avec Kitsuki-sama s'avère toutefois extrêmement brève. Visiblement agacé (et c'est un euphémisme), il commence d'abord par nous renvoyer en disant qu'il n'aura pas le temps de répondre à notre requête avant un bon mois...
En insistant poliment, nous finissons par apprendre que le daimyo est évidemment préoccupé par les Justiciers qui terrorisent la région.
Bien plus grave : nous apprenons également que les bandits ont enlevé une noble dame du clan Grue, qui n'est autre que l'épouse du daimyo de la famille Kakita. Les brigands en ont demandé rançon, exposant aux yeux du monde l'échec du clan Dragon a assurer la sécurité sur ses propres terres...

Il y a effectivement de quoi être sur les nerfs.
En posant la questions aux esprits de la Montagne, nous apprenons que la dame (répondant au nom de Kakita Mutsumi) est heureusement encore vivante... ce qui étonnamment semble agacer encore plus Kitsuki-sama.
Pour en avoir discuté plus tard avec Kagura, je comprends maintenant pourquoi cela met le daimyo dans une situation délicate. S'il tarde à monter une mission de secours, on peut lui reprocher d'avoir échoué à trouver où elle était retenue... et s'il monte une telle mission, il est malheureusement probable que les bandits exécutent leur otage, signifiant que les Kitsuki ont échoué à la libérer...
Autrement dit : quoi qu'il arrive, le daimyo a échoué deux fois, alors que si la dame Kakita était morte directement, il n'aurait échoué qu'une fois.

La situation est complexe.
Au moins j'aurais appris à cette occasion que, comme je le soupçonnais, l'écharpe appartient à la dame en question, et qu'il s'agit bien de la mystérieuse personne déjà mariée qui occupait les pensées de Motoko et qui l'a finalement poussée à quitter son clan...

Quoi qu'il en soit, nous nous sommes portés volontaires pour tenter de délivrer Mutsumi des griffes des Justiciers de Tengoku. D'une part parce que tant que la situation ne sera pas résolue notre propre affaire n'avancera guère... et d'autre part parce que cela nous attirera les faveurs du daimyo Kitsuki.
Ce dernier ne semble d'ailleurs pas spécialement dupe de la discrétion de Goru et de Nami, qui ont tous deux des choses à se reprocher sur les terres Dragon. Pas vraiment surprenant de la part du chef d'une famille d'enquêteurs.

Goru nous emmène sur les murailles pour admirer la vue, et discuter un temps des implications de la situation. Pendant ce temps, Nami disparait pour aller creuser le moyen de nous infiltrer parmi les Justiciers...
Sur place, nous recroisons le vieux moine. Goru débat avec lui du meilleur endroit où installer un campement secret dans les montagnes. En ce qui me concerne, je réfléchis plutôt au côté politique de l'affaire.
Encore une fois : la situation est complexe.
D'autant plus que nous ignorons comment le daimyo Kakita va réagir à la demande de rançon. Va-t-il y voir un moyen de se débarrasser de sa femme, ou bien est-il sincèrement amoureux d'elle ? Et puis cela soulèverait un tas de problèmes en cas de naissance d'un héritier, car dans l'hypothèse très probable où les bandits ont fait subir à Mutsumi les pires outrages...

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase, car je suis interrompue par une grande claque de Motoko, qui fond en larmes au même moment.
Et merde.
Tais-toi, Reiko, réfléchis avant de l'ouvrir... Nous ne sommes pas entre érudits analysant objectivement un problème arithmétique.
Je suis encore en train d'essayer de m'excuser, quand à la tête des autres je devine que les amulettes d'étranglement font leur office.
Kagura nous signale que Nami nous attend certainement au temple.

Effectivement, elle nous attend sur place. Ses recherches ont été relativement fructueuses.
La bonne nouvelle, c'est qu'il devrait être possible de nous faire recruter parmi les Justiciers de Tengoku, en faisant passer Motoko pour une nouvelle prisonnière...
La mauvaise nouvelle, c'est qu'il bien évidemment falloir faire nos preuves.
Et plus tôt qu'il ne faut pour le dire. Un recruteur des Justiciers devrait nous évaluer, moi et Goru, dès ce soir...
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeLun 31 Oct 2022 - 23:39

Scène III : la prisonnière des montagnes

Quelques heures avant le rendez-vous fatidique. Le repas se déroule dans une ambiance pesante. Je tente un rapprochement physique avec Kagura-chan. Étant donné que je semble dire une bêtise à chaque fois que j'ouvre la bouche, peut-être que le langage non verbal a plus de chances de lui faire comprendre que je ne voulais en aucun cas la blesser avec mes questions.
A en juger par la façon dont elle me serre la main, je crois que ça fonctionne. Peu conventionnel, mais efficace.
Pour relâcher toute cette tension, Goru suggère de passer au dojo local pour se défouler un peu. J'accepte avec enthousiasme, n'importe quoi qui permettra de changer les idées de Kagura est le bienvenue.
Je ne sais pas ce que lui a dit ce moine, mais quand on l'a recroisé sur la muraille elle a presque eu l'air d'avoir peur de lui... A croire qu'il ne s'agit pas d'un simple homme de foi... Très peu probable, même. Dans le doute, je crois que je ferais mieux de me méfier de lui.

Notre crochet au dojo est le théâtre de quelques passes d'armes. J'en profite pour tester les enseignements de mon frère, et je m'étonne moi-même en parvenant à toucher Goru. Avant qu'il ne me mette au sol en deux coups, mais tout de même.
Notre duelliste parvient ensuite à triompher de Kagura, mais je suis à peu près sûre qu'elle a fait exprès de perdre.

Ammaterasu se fait rasante sur l'horizon.
L'heure de notre entrevue approche.

Le salon des Délices du Paon. Un serviteur étrangement doté d'un wakizashi nous invitant à le suivre dans une salle privée. Une volée de marches s'enfonçant dans les entrailles de la montagne.
Un serviteur étrangement de plus en plus sûr de lui, et de moins en moins servile...
Une galerie éclairée à la lueur d'une lanterne.
Et finalement un homme bâillonné, attaché sur une chaise simplement posée là, au milieu du tunnel.

Voilà donc à quoi ressemble un entretien avec la pire bande de brigands que Rokugan ai jamais portée.

Notre interlocuteur ne s'est même pas présenté. Il faut reconnaitre que ça ne semble pas vraiment nécessaire...
Appliquant les conseils qu'on m'a répété, je ferme soigneusement la bouche et laisse Goru parler. Il raconte une histoire comme quoi nous avons été floués pour notre mission d'escorte marchande, et que nous avons sérieusement besoin d'argent.
Une fable qui a le mérite d'être cohérente avec tous nos agissements jusqu'à présent, ce qui la rend donc crédible.
Ce qui n'empêche pas notre interlocuteur d'en demander plus.

L'homme attaché sur la chaise serait un marchand ne payant pas ses dettes. On nous demande ''simplement'' de lui donner une bonne leçon.
J'imagine qu'on ne va pouvoir se contenter de coups de baguette sur les doigts...
Je commence à prendre la parole. Juste exposer quelques notions d'anatomie, histoire de seulement lui faire peur. Rien de bien compliqué. Je sais précisément comment soulager la douleur, alors je sais aussi précisément comment l'infliger, sans faire de blessures sérieuses pour autant.
C'est comme de l'acuponcture, mais à l'envers.
Je le sais, tout ça... Il n'y a rien de mal à le savoir, ce n'est que de la théorie. La connaissance n'est qu'on outil. Il n'y a rien de mal à en parler...

Je vais devoir le faire, pas vrai ?
Je vais devoir le faire.

C'est pour le plus grand bien. De toute façon, c'est ce marchand qui a commencé par faire affaire avec des gens peu recommandables, au fond c'est quand même lui responsable... S'il retient vraiment la leçon, je l'aurais aidé à devenir un homme meilleur. En fait, je vais même améliorer son karma.
...
Pas vrai ?

J'incise.

Il se débat. Violemment. Beaucoup plus que les mannequins des cours d'anatomie, en tous cas.
Ma lame manque de lui crever un oeil, à cause de toutes ses gesticulations. Goru en rajoute une couche en l'invectivant copieusement, avec un langage que je ne lui connaissais pas.
Tout ça a le mérite d'être particulièrement convaincant.
Notre interlocuteur semble satisfait, à tel point que c'est lui qui met fin à la séance de... et bien de torture, autant le dire clairement.
Plus exactement, il y met un terme en déverrouillant une porte et en faisant entrer dans le halo de la lanterne la femme et le fils du marchand. Tout ce petit monde semble partagé entre la peur et la colère, ce qui est ma foi compréhensible.
Ce qui l'est moins, c'est que la colère (surtout celle de la femme) a tout l'air d'être dirigée vers nous...
Ce n'est pas ma faute, ce n'est pas ma faute... Moi, je ne suis qu'un outil. Les actions ont des conséquences, voilà tout.
...
Pas vrai ?

Je crois que je n'ai jamais été autant soulagée de voir la lumière des étoiles. Nous rentrons à l'auberge pour dormir quelques heures, la suite des évènements devrait s'enchainer rapidement...
Le plan est simple. Nous faisons mine d'attirer Motoko dans un guet-apens, la livrons aux Justiciers de Tengolku, et suivons tout ce petit monde hors de la ville.
Initialement, Nami espérait plutôt nos suivre à distance, histoire de ne pas être confrontée à ses anciens camarades... toutefois, certains éléments dont elle ne nous as pas donné les détails ont rendu impossible ce mode d'infiltration. Elle va donc devoir venir directement avec nous.

Et le lendemain matin... c'est donc exactement ce que nous faisons. Une ruelle dans laquelle nous croisons ''fortuitement'' un trio de gros bras, un sac sur la tête de Motoko, quelques courtes menaces, et après un court trajet au travers un nouveau dédale de galeries (Shiro Kitsuki est décidément une vraie termitière)... nous voilà dehors.

Nos nouveaux comparses nous annoncent qu'il va falloir une demie-journée de marche avant d'arriver à destination. La conversation se fait bassement terre-à-terre, à base de femmes et de métaphores peu imaginatives... Au moins, je comprends à peu près tout.
Cette discussion permet tout de même de confirmer quelques éléments d'informations récoltés par Nami auprès de son toujours aussi mystérieux contact. Les Justiciers de Tengolku ont recruté en masse ces derniers temps, grâce à d'importants fonds monétaires fournis par des mécènes inconnus.
Mécènes qui, d'après la rumeur, auraient été aperçus vêtus d'habits de moines. Comme le monde est petit...
Plus important dans l'immédiat : cet argent leur a notamment permis de se procurer un équipement convenable, si bien que les Justiciers forment désormais une véritable armée !
Voilà qui n'est guère rassurant.

Quoi qu'il en soit, nous parvenons après une interminable marche en vue du campement des Justicers. Ou plutôt d'un des campements. Et celui que nous avons en face de nous, niché dans une cuvette naturelle entourée de hautes falaises, doit déjà abriter au bas mot un millier de personnes.

Rapidement, Motoko est entrainée à part, vers le centre du campement où sont retenus les otages. Enfin... une otage au moins.
Quant à nous, nous sommes dirigés vers l'arrière, là où se dressent les tentes des derniers arrivés. En effet, il va encore falloir faire nos preuves avant d'attirer l'attention des chefs des bandits.
La première chose que je constate, c'est que les conditions sanitaires de cette partie du campement sont déplorables. Les règles d'hygiène élémentaire, au sujet des latrines par exemple, ne sont même pas respectées.
Le point positif, c'est qu'avec mes compétences en médecine je ne devrais pas manquer de patients à soigner, et donc de gens qui ont tout intérêt à ce que je reste en vie...
Le point négatif, c'est qu'il va d'abord falloir rester en vie, justement. Du moment que je n'ai pas à me battre...

Mais à ce sujet, quelques heures à peine après notre arrivée, une corne donne un signal de rassemblement.
En suivant le mouvement, nous découvrons juché sur une estrade un des hommes les plus massifs que j'ai jamais vu.
Le fait qu'il ai l'air particulièrement enthousiaste n'est pas pour me rassurer...
Reste à voir la teneur du discours qu'il s'apprête à nous tenir...

A suivre...
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeMar 13 Déc 2022 - 17:01

Motoko a écrit:

Chaleur de tes lèvres,
Lame rouge dans nos mains blêmes,
Froideur des montagnes.
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Iliakou
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Iliakou


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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeLun 9 Jan 2023 - 21:07

Le rassemblement des justiciers avait quelque chose de terrible. Je me rendais compte de la puissance de ce groupe d'hommes... non de cette troupe d'hommes. Un homme grand comme seul le clan du Crabe peut en produire arrangait les troupes. Ce lieutenant, dont j'appris ensuite qu'il se nommait Tada, tenait un discours tout en violence : "Le plan s'est bien passé. Nous aurons notre revanche. Nous seront couverts d'or. Les Dragons vont payer". Puis en parlant des Grues : "Les troupes sont en marches".
Ni Nami, ni Reiko ne se sentaient à l'aise dans cette ambiance pour des raisons bien différentes. Mais étais-je plus à l'aise ?Elles se tenaient drrière moi. Si Reiko parvint à s'éclipser sans éveiller l'attention, Nami, elle, attira l'attention. Alors que Motoko était jeté au centre de la foule, je décidai de jouer le jeu de Tada et d'hurler avec les loups. Du reste, n'avais-je pas moi-même un compte à solder avec le clan du Dragon ? Je devais être convainquant car à cette instant, je lus dans les yeux de Motoko qu'elle me craignait.
Tada nous invita à répondre à quelques questions, en particulier Nami dont le départ n'avait pas été du goût de ses anciens compagnons. Les réponses que nous apportâmes durent un peu calmer la suspicion de Tada car nous fûmes alors moins surveillés.
Lorsque nous nous retrouvâmes tous les trois Nami, Reiko et moi-même, notre shugenja nous expliqua qu'un Moto (qui s'averra être le numéro 3 de la bande) l'avait engagée pour interroger un prisonnier plutôt mal en point. Reiko apprit par la suite que ce dernier était le fils du daïmyo Mirumoto. Il refusa de dire la moindre chose sur les défenses de la forteresse de son père. Reiko dût ruser en donnant au Moto quelqsues indications dont elle avait connaissance et de copieusement couvrir le prisonnier de sang pour donner le change.
Puis pendant la nuit, ce fut le drame : un cri retentit, brisant le silence, un cri de douleur, un cri de désespoir. Nami, Reïko et moi ne fument pas long à nous rendre vers le point d'origine du hurlement.
Cela venant de la tente où Dame Kakita et Motoko étaient confinées. Cette dernière en sortit, l'air hagard, son wakizashi découlinant de sang, elle-même couverte de sang. Elle avait accompli son devoir et mit fin à la vie de celle qui lui était la plus chère.
Tada, se voyant privé de son otage, entra dans une rage incroyable et tenta de tuer Motoko. Avant que j'ai le temps de réagir, Nami était sur lui pour l'en empêcher. Il nous fallut être trois (si l'on considère que Motoko était bien présente dans le combat) pour terrasser le lieutenant au bout d'un combat épique.
Je m'inquiétais de l'accueil qui nous serait réserver pour un tel acte car les bandits s'étaient regroupés pour nous regarder. Mais en fait, la fidélité des bandits envers leur chef était maigre. Les hommes notèrent la mort de Tada et l'ascension du Moto à sa place. Nul mal ne nous fut fait. Bien au contraire, la surveillance sur nos personnes fut allégée (à l'exception de Motoko).
Reiko nous parla de son plan pour exfiltrer le fils du daïmyo Mirumoto mais déjà le Moto songeait à s'en débarrasser puisqu'il avait obtenu de lui les renseignements qu'il voulait et que le jeune homme ne pouvait plus lui servir. Pour reculer le moment fatidique, je demandai à me charger personnellement de son cas, prétextant que ma vengeance envers mon ancien clan méritait que le samouraï dragon souffre longtemps plutôt que d'être simplement et rapidement exécuté.
Je rencontrai le prisonnier et lui fit part de nos intentions mais celui-ci ne semblait pas bien comprendre. Nous avions cependant sa collaboration mais s'il ne coopérait pas plus activement, nous aurions du mal à le garder en vie. Il fut maquillé pour paraître roué de coups. Il devait vivre pour que le plan de Reiko réussise. Il était le plus à même de donner l'alert à la forteresse Mirumoto.


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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeVen 10 Fév 2023 - 23:31

Nous sommes dans la tente pour les otages. Enfin je dis « nous », mais une personne est manquante. Reiko. Elle peut peut-être nous trouver un moyen de sortir d’ici. Ne faisons pas de vague.
« J’ai l’autorisation pour leur parler.» Je reconnaitrais cette voix entre mille. C’est avec un mélange de joie et de tristesse que je vois Haruo entrer dans la tente. Mon tendre Haruo.
Nous sommes en train de réfléchir pour sortir du campement, mais même Haruo ne sait pas quoi faire. De plus, en haut de cette organisation, ils veulent notre tête. Il ne peut rien faire en l’état pour nous aider, surtout que nous sommes prisonniers. Si encore nous étions libres de nos mouvements, il aurait quelques idées. Il se rappelle que nous étions 4. Alors il demande ou il peut la quatrième personne. Je lui réponds de chercher le médecin. Il ne me croit pas du premier coup. Mais il finit par comprendre. J’espère qu’ils pourront trouver une solution tous les deux. Au moment ou il part, je me laisse à un moment de faiblesse et lui fais un bisou dans le cou. Ce sera peut-être le dernier moment tendre que j’aurais avec lui.

[La suite est à améliorer ...]
 
Reiko essaye de sauver le fils du Daïmyo Mirumoto. Ils veulent aussi le tuer. On pense aussi à Kagura. Avec Motoko on se coiffe mutuellement.
Il y a eu aussi un essai  de cérémonie du thé fait par Motoko.
Un garde entre en trombe et va donner un coup de pied dans le dos à Goru qui se reposait calmement. « Le médecin m’as dit de te dire qu’à cause de toi on a encore perdu un otage »
J’apprend que c’est normal.ça fait parti d’un plan élaboré
Jour suivant
J’écoute les pas dans le campement près de la tente d’otage. Goru essaye d’apprendre à Motoko le kenjutsu.
1 nuit
Départ au matin, on se dirige entre le kyuden kitsuki et libellule. C’est un chemin un peu caché mais praticablecomme s’ils voulaient éviter quelque chose. On est très surveillé. Pause midi pour manger. Puis mal de ventre pour la moitié du campement.
Nuit
Matin – pourparler au milie (là ou on est) revendication
« nous sommes unis contre l’injustice de Rokugan d’où notre nom
Les rejoindre Goru oui
Reiko non
Moi et Motoko prisonnières
Le collier ne s’active pas Reiko !!!!!
J’essaye de ralentir mais je n’y arrive pas contrairement à Motoko.
Du cou j’en ai marre et j’accélère pour arriver à hauteur de Goru et surtout pour être devant le groupe. Je trouverais un moyen de me détacher et de m’enfuir pendant qu’ils seront en action. Je les invectivent pour que ce soit fait au plus vite. Les avancent plus vite !
Je suis demandée à l’avant
Discussion avec Haruo. Il veut me convaincre de rester. Il veut laisser une trace dans ce monde. Je le préviens que les moines sont dangereux. Il est à la tête des justiciers à cause et grâce à moi. Truc tranchant. Il a une police d’assurance mais il faut que je reste.
Discussion avec goru et Motoko. Je n’ai plus aucune confiance. On va laisser mes justiciers atttaquer kyuden mitsuki ?
Les grues arrivent dans quelques semaines. Motoko veut prévenir les grues. Tout faire pour que la citadelle kitsune ne soit pas prise d’assaut.
Je ne le trahirais pas. Je ne peux pas le faire. Pourrais-je à nouveau faire confieance à quelqu’un ?Est-ce que je risque ma vie pour quelques jours d’amour ? ou est-ce que je fais le nécessaire pour sauver Rokugan au péril de ma vie et sans reconnaissance ?
« à la charge » je donne la lame à Goru (la panique me fait faire les mauvais choix ..)
Goru revient en claudiquant
Attaque
Hors de combat
 
Goru attaque et termine. Il me porte
1 h de marche. On entend les cris des kitsuki. Des torches bruit arrivent vers nous. ce sont de sdragons Daimyo kitsuki
REiko me soigne
 
Je vois Reiko puis Goru.
Reiko !!
« oui j’ai des choses à expliquer mais pour le moment il faut soigner les autres »
Comment faire ? Elle viens de me soigner mais elle nous a trahis ?!?
Kagura n’est pas là
Echange d’info avec le Daimyo. Il part
Discussion avec Reiko. Son maitre a désactivé son collier. Elle me reproche que mon contact est à la tête des justiciers. Chose que je n’ai su que la veille.
Au moins son collier est désactivée et elle est en vie.
Convocation kami de la terre : fils mirumoto en vie , Kagura ?
Comme Reiko n’as pu les effet s du collier elle a pu parler à Kagura de la mission principal.
 
« Haruo a pu monter en grade suite à mon départ des justiciers car ils le soupçonnaient de m’avoir aidé. Il a du tuer pour rester en vie et donc monter ne grade. Donc c’est grâce à moi et à cause de moi qu’il en est là ou il est »  …
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeSam 25 Fév 2023 - 17:12

Acte IX

 La fin des Justiciers.


Préparatifs.


Nous voici à nouveau réunis tous les quatre, cette fois en compagnie de samouraïs dignes de ce nom. Est-ce la fin du cauchemar ? Pour autant que je puisse en juger, nous sommes toujours plus ou moins prisonniers. Mais au moins cette fois c’est de manière civilisée.
Reiko-san nous offre un de ses discours moraux dont elle a le secret … Beaucoup de phrases, pour arriver à la conclusion suivante : nous n’avons pas à nous mêler de juger les actions des daimyos, mais il est de notre devoir de faire justice contre les brigands. Merci Évidence-Sama. Ou peut-être a-t-elle voulu faire passer un message plus profond qui nous est passé au-dessus de la tête.

Les préoccupations de Nami-san sont plus personnelles : elle nous informe qu'elle n’aura pas la force de tuer Haruo, ce à quoi Goru-san répond qu’il pourra s’en charger.
Je me dis que Haruo sera soit tué dans une bataille (et dans ce cas nous n’aurons pas forcément le loisir de choisir qui le tuera), soit fait prisonnier (et dans ce cas j’espère qu’il aura la décence de faire seppuku… Non, que dis-je, c’est un ronin et un hors-la-loi, personne ne pourra lui permettre de faire seppuku).

Une fois seuls, nous sommes plongés dans l’attente et l’incertitude. Goru-san va voir l’intendant Kitsuki, un homme accoutré comme un paquet cadeau, qui l’envoie paître sans cacher son animosité envers nous. De son côté, Nami-San se prend pour un écureuil en grimpant à un arbre.
 Ma pensée s’égare. je repense à cette idée de seppuku pour un ronin. Le seppuku permet d’empêcher que le déshonneur d’un samouraï n’entache l’honneur de son maître, de sa famille, de son clan. Cela n’a plus de sens pour un ronin. Son suicide ne serait pas l’accomplissement de son devoir, mais au contraire un acte de lâcheté. A moins que… Un ronin reste un samouraï. Si le déshonneur est si grand qu’il fait honte à la caste des samouraïs toute entière, l’empereur peut-il autoriser le seppuku d’un ronin? Je me demande s’il existe un précédent. Il faudra que je demande à Reiko-san. D’ailleurs que fait-elle encore, celle-là ? Elle est assise dans un coin, avec son nécessaire à calligraphie, et elle s’occupe en faisant des gribouillages. Je ne comprends pas ce qu’elle fait, mais cela a l’air de l’absorber. On dirait une enfant qui réapprend à écrire. Elle a l’air contente d’elle en tout cas. Elle est interrompue par Nami-san qui redescend de son perchoir pour lui  demander s’il est normal que la fumée fasse “n’importe quoi” au-dessus de Kyuden Kitsuki. Peut-être des sorts d’air ?

Après un moment, le Daimyo Kitsuki, l’intendant et quelques samouraïs nous rendent visite. Le daimyo dit ne pas savoir quoi faire de nous. Certains voudraient nous faire exécuter, car nous représentons un danger potentiel. Nous parvenons à argumenter que nous avons accompli la mission. De plus, nous avons permis l’évasion du jeune Mirumoto. Goru-san les enjoint à ne pas se passer d’une aide qui ne leur ferait pas d’ombre en cas de succès, et qui pourrait être blâmée en cas d’échec. L’argument semble faire mouche.
Nous acceptons de rejoindre son armée, et nous y sommes intégrés en tant que samouraï. Dès ce moment nous notons un changement d’attitude de la part d’une partie au moins des autres samouraïs.

L’armée se met en marche, et nous arrivons face à Kyuden Kitsuki quelques heures plus tard. Je suis invitée à me rendre dans la tente des généraux. Je ne m’y sens pas du tout à ma place, et les regards que me portent ces hommes en armures me font comprendre qu’ils sont du même avis. Un général en particulier déclare que je ne sers à rien ici. J’avance que je peux leur fournir des informations sur les brigands… Ce qui le fait s’indigner : insinuerais-je qu’ils ne parviendraient pas à la victoire sans mon aide ? Je soupire intérieurement : allons-y pour un peu de flatterie à peine voilée. Je formule quelque chose du genre « Bien sûr que mon aide ne vous est pas indispensable. Mais je vous sais suffisamment fin stratèges pour savoir utiliser toutes les cartes dont vous disposez, et dont j’espère pouvoir faire partie. »
Kitsuki-sama a un petit rire. Il me semble bien différent de lors de notre première rencontre.  Il me demande ce que je peux leur dire au sujet des brigands.
J’évoque leur organisation interne, le fait qu’un groupe inconnu leur fournit une aide logistique, tout en guidant leurs actions (je ne donne pas plus de détails sur ce groupe, car s’il s’agit bien du même groupe que celui qui s’est emparé de la relique, je ne veux pas risquer de déclencher les colliers). Le général accuse immédiatement les scorpions, mais le Daimyo n’est pas de cet avis car ce sont justement les Scorpions qui nous ont envoyés (à ces mots, des regards suspicieux ou étonnés se tournent vers moi), et les scorpions n'iraient pas jusqu’à saboter leurs propres actions.

Le reste de mes informations semblent plus utiles pour la situation actuelle : j’évoque leur fonctionnement, la méthode d'ascension hiérarchique à base de meurtres, et les nombreuses tensions prêtes à éclater, comme par exemple la séparation en deux groupes lors de l’empoisonnement alimentaire.
Le Daimyo me demande alors d’user de ma diplomatie pour exacerber leurs querelles internes « en les mettant face aux évidences ». De ce que j’ai compris, il compte me placer face à la muraille en espérant que ma douce voix les pousse à s’entretuer. Je ne sais pas si je dois être flattée de sa confiance en mon art oratoire, ou bien si je dois être offusquée qu’ils s’imaginent que ma voix puisse être aussi déprimante. Même si je dois avouer que je ne suis pas un modèle de joie de vivre depuis que… Depuis que c’est arrivé.
Je rejoins mes trois acolytes. Ils ne semblent pas convaincus par l’idée de venir s’exposer sous la muraille. Peu de temps après, nous avançons tout de même devant les portes, en tenant devant nous des panneaux de branches pour nous protéger des flèches. Derrière nous, les Dragons ont rassemblé de nombreux troncs de pins, et les amassent pour allumer des bûchers.

Combats de mots, combats de sabres


Quand nous arrivons à portée de voix, une volée de flèches nous accueille, et se fichent dans nos protections. Haruo leur crie de cesser le feu, et je saisi l’occasion pour les narguer: oui, qu’ils gâchent leurs flèches ! En réponse, quelques projectiles fusent encore, et Haruo doit à nouveau les houspiller.
J’enchaine dans la provocation. il s’agit de convaincre les plus craintifs d’entre eux qu’ils n’ont rien à gagner à résister, et pour insister sur leur insignifiance à nos yeux, je m’indigne de la disparition de mon kimono, toujours dans la citadelle, un symbole de raffinement rokugani qui risque d’être sali par leur sang lors de l’assaut. Puis nous enchaînons sur tous les arguments préparés : les brigands sont dans une impasse, les bûchers sont prêts, ils sont le jouet d’un groupe qui les a menés à leur perte et dont ils ne connaissent même pas l’identité. Ils ont troqué des maîtres contre d’autres, qui se cachent.
Un bref échange houleux a lieu entre Nami-san et Haruo.

Des bandits braillent qu’ils préfèrent aller en Jigoku plutôt que de continuer à vivre en rampant. Reiko-san donne à son tour un argumentaire dont le sujet tourne principalement autour des horreurs indicibles qui les attendent dans l’au-delà.

À la surprise de beaucoup, Haruo annonce qu’il cèdera la cité sans heurts si le Daimyo Kitsuki vient lui-même s’agenouiller devant eux. Ridicule, dans quelle illusion vit-il ? À moins qu’il ne fasse cette requête pour prouver à ses compagnons la vanité des samouraïs.

Nous lançons quelques dernières invectives, pendant que Haruo et un de ses lieutenants se chamaillent. Je préviens que quand je reviendrai, ce sera pour récupérer mon précieux kimono au milieu de leurs corps sans vie.
Une volée de flèche me répond. Cette fois, Nami-san est grièvement touchée, nous battons en retraite, non sans être atteints par quelques flèches supplémentaires.

Quand nous revenons auprès de l’armée, le Daimyo Kitsuki semble satisfait de voir que les troupes ennemies se sont divisées en plusieurs groupes, visiblement peu d’accord entre eux. Alors qu’il nous félicite, un grand bruit retentit. Une brèche s’est ouverte dans la muraille dans un vacarme de tonnerre. Je n’ai jamais vu ou entendu parler de ce type de magie, même Reiko-san semble interloquée.

Kitsuki-sama, lui,  ne semble pas surpris. Il se contente de soupirer  “ils avaient piégé les entrées”. J’en déduis qu’un groupe d’assaillants a tenté de s'infiltrer par les souterrains. Des combats commencent à avoir lieu sur les murs.

Une fois Nami-san remise d'aplomb, mes compagnons se rendent à leurs postes de combat. Goru-san court en première ligne, tandis que Nami-san est plus en retrait, et que Reiko-san se prépare à soigner les blessés. Quant à moi, on m’invite à entrer dans la tente de l’état-major. Je me demande bien ce que je vais pouvoir y faire.
Après une heure de bataille, la porte n’est toujours pas tombée, bien que nous apprenions qu'un des Ronins en première ligne s’est particulièrement démarqué. Goru-san semble être en forme. La brèche est presque sous notre contrôle. Je suggère de ne pas s’engouffrer dans ce goulot et de laisser l’ennemi faire cette erreur, mais le général pense faire l’inverse, malgré les pertes potentielles. Je ne proteste pas : ce n’est pas à une courtisane de remettre en question l’expertise d’un chef de guerre…

Une heure plus tard, alors que nos troupes ont pénétré la cité, on nous annonce que le chef des brigands a été repéré dans un quartier particulier. Pour l’avoir, les généraux redirigent une des lignes arrières vers sa position. Je ne peux qu'espérer que Nami-san ne se trouve pas dans ce groupe, ou détachement, ou escouade, ou je ne sais pas comment on appelle ça. Après plus de trois heures et demi de combat, on apprend la capture des dirigeants ennemis, et la ville est finalement reprise.

Interrogatoires…


Le soulagement est palpable dans la tente. Les pertes sont importantes, mais c’est tout de même une victoire. Les prisonniers sont amenés devant nous, et je confirme leur identité: il s’agit bien des chefs : Haruo et l’ex-Moto qui lui sert de second. Ce dernier est extrêmement agité et injurieux, je ne crois pas avoir déjà entendu un langage aussi ordurier, même dans la bouche d’etas. Quoique, à bien y réfléchir, les etas ne parlent qu’entre eux, et quand ils le font leur rokugani est si pauvre et mal prononcé que je comprends à peine ce qu’ils disent.
Haruo, contrairement à son acolyte, est extrêmement calme, il a un léger sourire presque narquois, et il demande ce qu’on attend pour se débarrasser du Moto. Ce dernier dit une dernière fois qu’il crache à la face du Daimyo, avant qu’on ne l'emmène se faire pendre ailleurs, littéralement.

On fait remarquer à Haruo qu’il semble bien content pour quelqu’un qui va mourir.
- La mort est le compagnon de voyage du samouraï, nous répond-il.
- Vous n'êtes pas un samouraï ! s’énerve le Général.
- Si je ne suis pas un samouraï , alors la personne à côté de vous non plus, dit-il en me désignant.
Je bafouille qu’il a sacrifié son honneur, et qu’il est difficile de le considérer encore comme tel. Je sais déjà ce qu’il va me répondre, et cela rejoint mes réflexions internes du début de journée au sujet de la légitimité du seppuku chez les Ronins.
-Être un samouraï est un droit de naissance, lance-t-il.

Le Daimyo coupe le débat en lui disant que puisqu’il ne veut parler qu’avec des « confrères », alors il n’a qu’à argumenter avec moi. Je soupire intérieurement une fois de plus. Cet homme fait face à la mort, il a accompli son objectif principal et il méprise tous les samouraïs présents. Qu’en tirer de plus ?

Il dit qu’il n’a fait que rassembler ceux que les clans majeurs ont rejeté. Il fait la remarque que les Ronins viennent toujours des clans majeurs. Il dit aussi que la prise de Kyuden Kitsuki s’est faite grâce à Reiko-san, car il a obtenu les informations dont il avait besoin grâce à elle. De ce que j’ai compris, il l’a bernée… Mais j’ai peur que cela ne nous vaille encore de l’animosité de la part des généraux. Il semble également sous-entendre des choses à l’encontre du Daimyo Kitsuki, ce qui trouble les samouraïs présents, à l’exception du Daimyo lui-même. Ce dernier reste calme, et il annonce qu’il saura prendre ses responsabilités. Il se tourne vers moi, pour m'informer que le prisonnier est à nous pour le reste de la journée. Cela nous laisse donc une soirée pour l’interroger.

Peu de temps après, je rejoins mes compagnons à l’infirmerie, ils sont tous plus ou moins sains et saufs. Goru-san s’est effectivement démarqué dans un duel contre un ronin-Kakita.  Nami-san n’a pas eu à affronter Haruo au combat car elle est revenue sur une civière avant de le rencontrer. Elle est déjà rétablie, grâce aux shugenja, dont Reiko-san. Celle-ci est en pleine forme, une pince à la main, je ne sais pas bien dans quel but.
Je les mets au fait des discussions qui ont eu lieu, et nous nous rendons à la tente où est retenu Haruo. On décide de laisser d’abord Nami-san et lui en tête à tête, puis de l’interroger tous les quatre, après quoi nous laisserons peut-être Reiko-san seule avec lui. Elle dit pouvoir s’assurer qu’il a bien tout dit. Je ne suis pas à l’aise à cette idée : bien que personne ne m’a dit exactement en quoi consistent les méthodes d’interrogation de Reiko-san, je soupçonne qu’elle ne se résume pas à demander poliment. Ces méthodes avaient l’air de plaire aux brigands et cela ne peut pas être une bonne chose. Perdue dans ma morosité, je n’écoute pas ce que Reiko-san dit à Nami-san avant que cette dernière n’entre dans la tente. Mais lorsque nous y entrons à notre tour quelques minutes plus tard, Nami-san lui lance d’un ton acerbe “Tu vois, il est toujours vivant”. Haruo, qui n’a pas plus suivi que moi, lance une petite boutade : “bien sûr, vous m’avez pris pour une Grue ?”. Je ne relève pas. Nous devons extraire de cet homme un maximum d'informations pour notre mission.

Nous l’interrogeons au sujet des mystérieux “moines”. Il ne sait pas qui ils sont, et il s’en fout. Il ne pense avoir été avec une “tête pensante” qu’une fois. Ils ont des moyens très importants et très dispersés, en armes, en fournitures, en argent. Plus que n’en disposerait un simple clan. Ce sont eux qui sont venus trouver les brigands. Ils ont de très bons combattants, qu’il a vu gagner des combats à dix contre un.
Une fois, l’un d'eux s'est fait exécuter pour avoir laissé échapper un mot de trop, au sujet de l’organisation d’une “chasse”. C’était il y a quelques mois, Je me demande si cela peut correspondre à notre précédente mission.
Au sujet de leurs attentes vis-à-vis des “justiciers”, ils leur ont demandé de faire payer les Dragons : Ils savaient que Mutsumi-mi-sama…Non… Kakita-chan.. Mustumi-chama*..Heu !?

Respire.

Ils savaient que Kakita Mutsumi était en chemin, et ils voulaient qu’elle meure. Il en profite pour dire que cela a nécessité beaucoup d’efforts pour la maintenir en vie.
Ne pas réagir. Ne. Pas. Réagir.

Le reste n’est pas bien intéressant. Il est difficile de détecter leurs espions, car ils n’ont pas peur de se salir les mains (contrairement aux espions dragons habituels).
Il est temps de laisser Reiko-san le questionner… Pourtant je le sens sincère. Haruo sait qu’il va mourir prochainement, et il a accompli son but : on écrira des contes sur les ronins qui ont pris un Kyuden à un clan majeur. Quoi qu’il arrive, il ne regrette rien, fier qu’il est d’avoir fait usage de son libre arbitre jusqu’à la fin. Je crois qu’il nous a tout dit, et quel intérêt aurait-il à nous cacher encore des choses ? Nami-san semble aussi de cet avis, et elle sort, probablement très en colère contre l’insistance de Reiko-san à tout de même l’interroger plus en profondeur.

Je me dirige à mon tour vers la sortie, en signalant que je ne suis pas non plus à l’aise avec ce qui risque de se passer dans cette tente. Une fois dehors, je rejoins Nami-san, qui passe ses nerfs sur un buisson innocent (Bien que Reiko-san dirait que s’il s’est incarné en buisson, c’est qu’il mérite bien ce qui lui arrive).

Nous échangeons quelques paroles. Je pense que nous nous comprenons pour la première fois. Mais je sais que la situation est plus horrible pour elle qu’elle ne le fut pour moi. Dans mon cas, tout est arrivé très vite. Mutsumi-chama et moi avons à peine eu le temps de nous retrouver, avant que je n’ai eu à la laisser partir. Nami-san sait que Haruo va être exécuté. Elle ne peut qu’attendre pendant que Reiko-san lui fait subir on ne sait quoi, probablement pour rien. Nous nous interrogeons : à qui pouvons-nous faire confiance dans notre groupe ? Que savons-nous réellement les uns des autres ?  Un cri retentit en provenance de la tente. Le soleil va disparaître derrière les montagnes, et il ne restera bientôt plus que les cimes des montagnes pour refléter la lumière rouge du soleil couchant, telles des lames enduites de sang.

L’ombre nous entoure
Les combes sont des tombes
Où meurent les amours.

L5R, Une aventure au creux de la vague Downlo11


Interrogations.


Alors que nous terminons une cérémonie du thé, Reiko-san et Goru-san reviennent. Reiko-san se prosterne devant Nami-san pour s’excuser. Certaines paroles sont sensées être sympathiques et chaleureuses en n’importe quelles circonstances, sauf précisément celles où Reiko-san choisit de les prononcer. Elle a un don pour ça. En l'occurrence, cette fois-ci les paroles étaient “Tu as de la chance d’avoir quelqu’un qui te fait autant confiance.”
Elle dit aussi ne pas avoir blessé Haruo (je m’interroge sur ce qu’elle appelle “blesser”). Nami-san accepte ces excuses, mais ne pardonne pas pour autant à la shugenja.
Comme nous pouvions nous y attendre, Haruo n’a rien révélé de plus à Reiko-san.

Cependant, il s’est passé un fait étrange : malgré les gardes autour de la tente, un homme a tranquillement soulevé un pan de toile, s’est introduit dans la tente , a murmuré quelque-chose à l’oreille du prisonnier, et est ressorti sous les yeux de Reiko-san sans que Goru-san, qui était posté devant la tente, n’ai le temps de le voir partir. Haruo semble avoir été très marqué par les paroles de l’homme en question, qui n'était autre que le vieux moine tatoué que nous avions déjà rencontré. Reiko-san et Goru-san semblent penser que le vieux  moine n’est pas humain. Il me revient alors un fait anodin : pendant que mes camarades se chamaillent en attendant qu’il réponde à une de nos questions “stratégiques”, il s’était murmuré pour lui-même : “Voyons, qu’aurait fait Akodo ?“. Sur le moment, j’avais attribué cela à la sénilité du vieil homme. Quelle probabilité, en effet, qu’il ait un ami intime nommé comme le Kami lion ? Mais vu que mes camarades semblent persuadés qu’il n’est pas qu’un homme… Je ne sais que croire.
Mes pensées s’interrompent quand une silhouette se faufile derrière Reiko-san. C’est Kagura-san. Elle a passé son temps à protéger le fiston Mirumoto, ce qui n’était pas de tout repos semble-t-il...


Reiko-san emprunte le parchemin Phénix à Goru-san pour rédiger le rapport mensuel, pendant que Kagura-san s’éclipse on se sait où.

Je sors déambuler, et mes pensées se perdent en regardant les premières étoiles. Je remarque à peine les deux samouraïs qui me suivent à distance raisonnable. Assez loin pour ne pas m’imposer leur présence. Assez proche pour toujours m’avoir en vue. Bah, rien de surprenant. Je finis par retrouver Nami-san qui erre elle aussi dans le camp. Elle aussi a droit à sa paire de surveillants. Sans gêne, elle invite nos quatre chaperons à venir partager un repas.

Le lendemain nous sommes conviés à déjeuner avec le Daimyo Kitsuki. Le jeune Mirumoto est également présent. On nous le présente formellement : il s’agit ni plus ni moins que de l’héritier direct du Daimyo Mirumoto actuel. Goru-san tient à s’excuser de l’avoir … Frappé ? Ah, oui, quand il devait se faire passer pour un brigand, sans doute. Mirumoto-sama, quant à lui, aimerait remercier celle qui l’a défendu, mais Kagura-san n’est pas là. On dirait bien qu’elle ne tient pas à rencontrer les Daimyos. Reiko-san demande comment les brigands ont fait pour le capturer. Il commence à parler d’une embuscade, mais Kitsuki-sama l’interrompt, en affirmant que c’est sa faute, car il a sous-estimé les brigands. Il est facile de voir qu’il cherche à endosser les fautes, tout comme il s'apprête sûrement à assumer la perte temporaire du Kyuden.
Mais qu’importe, pour nous, le moment est venu de lui poser les questions pour lesquelles nous sommes venus des terres scorpions. Qui sont ces mystérieux moines ?


Selon Kitsuki-sama, des choses se trament depuis de nombreuses années. Des faits anodins en entraînent d’autres plus importants, sans pour autant attirer l’attention. Il prend l’exemple d’une mine prise par un clan, puis reprise par un autre, ce qui crée des tensions et annule une cour d’hiver…Et tout cela à cause d'informations fournies par … Personne. Les choses se passent comme si un groupe inconnu conspirait pour empêcher qu’un clan ne domine les autres. Habituellement dans pareille situation on soupçonnerait des manigances des Scorpions, mais bien souvent ce sont les Scorpions qui y perdent le plus.


Nous cherchons à nous renseigner sur le devenir de Makoto. Le Daimyo comprend que nous faisons référence aux événements ayant eu lieu en terres scorpions. Sauf qu’il ne savait pas que la famille Mushi avait reconnu avoir manipulé la météo.

A propos du groupe mystérieux, tous les clans en ont été victimes à un moment ou à un autre. Nous demandons si la famille impériale aussi, mais il ne dispose pas d'informations à ce sujet. J’en suis un peu soulagée : au moins les Dragons ne se permettent pas d'enquêter sur la famille impériale… Ou bien ne l’avouent pas publiquement.
Le Mirumoto sort, visiblement il est dépassé par l’ampleur de l’histoire, la mention de la famille impériale a achevé de lui donner l’envie d’aller voir ailleurs.

Selon Kitsuki-sama, le groupe intègre et traite très vite les informations, comme s’il n’y avait pas de pouvoir central. S’agit-il de groupes indépendants n’ayant conscience que de leur objectif commun? Disposent-ils de moyen de communication instantanée, comme le parchemin phénix? C’est possible, s’ils ont effectivement des pions dans tous les clans.
Nami-san demande où irait un voleur pour refourguer un objet de valeur. Selon le Daimyo, cela dépend : l’objet est-il dissimulable? Son apparence trahit-t-elle sa nature ? Si le voleur est encore en vie, il a intérêt à se faire oublier quelque part. Je songe au village où nous avons rencontré Makoto. Et au jeune chef de ce village, qui parlait à Makoto sans aucune marque de respect…

Reiko-san évoque le bracelet de Makoto, un bracelet de femme, qui pourrait avoir un lien avec la raison de son exil. Encore une piste sans direction…


Nouvelle piste ?


Plus tard, Nami-san veut se rendre à un endroit particulier pour elle. Sûrement quelque chose lié à Haruo. On laisse Reiko-san en caution au kyuden. Son collier est censé nous empêcher d’aller très loin, mais nous savons maintenant qu’en fait il n’en est rien…

Nous gravissons les pentes jusqu’à un promontoire assez haut. Une fois là-haut, Nami-san nous demande de regarder le paysage. J’en ai marre de ces montagnes. Cela manque de jardins. Cela manque d’océan à l’horizon. Derrière nous Nami-san déplace des pierres, puis manipule du papier. quand elle nous autorise à nous retourner, elle tient des documents évoquant divers marchandises, tissus, armes, armures… Nous les ferons déchiffrer par notre rate de bibliothèque


Nous revenons au Kyuden où nous avons chacun droit à une chambre. Enfin ! De l’intimité, de la VRAIE intimité. Et mon vieux kimono grue est intact. J’hésite à le revêtir, pour le plaisir. Mais supporterais-je le flot de souvenirs entremêlés dans ses fils ? Non, je vais garder mes larmes pour plus tard…

Reiko-san nous livre son expertise concernant les documents trouvés par Nami-san. Ce sont des bons d’échange pour du matériel, représentant des sommes importantes : le budget annuel d’un clan comme celui de la Libellule n’atteindrai pas ces sommes. Mais il y a  une chose étrange : les artisans et boutiques cités sont toutes des dépendances d’une famille crabe : les Yasuki. Tss… Une famille qui sait s’attirer les embrouilles, foi d’ex-Grue.

Le poids du passé


Au cours des jours suivants, le Daimyo nous invite régulièrement à sa table. Kagura-san est également conviée, mais elle refuse systématiquement les invitations. Le temps passe lentement et trop vite à la fois.

Chaque soir je regarde les montagnes par la fenêtre de ma chambre, sachant que les Grues  sont encore moins loin de nous que la veille. Bientôt je devrai répondre à Kakita-sama de la mort de son épouse. Cette perspective hante mes pensées. Il n’a jamais su la vraie raison de mon départ. Je crains qu’il ne saute à des conclusions fausses. Seules mes paroles les plus sincères pourront me défendre, et le convaincre de ne pas déclarer la guerre aux Dragons. Suffisamment de sang de samouraï a coulé, à commencer par celui de Mutsumi-chama. Je replie mon Kimono, que j’avais vaguement commencé à inspecter à la recherche d’accrocs, et je me prépare à me coucher. Comme tous les soirs, je pose mon wakisashi à côté de mon oreiller, puis une fois allongée je le fixe des yeux à travers l’obscurité. Pour m’habituer. Je ne veux pas m’endormir, je ne veux pas encore rêver de sang. Au réveil cette arme est aussi la première chose que je vois, baignée dans la lumière rougeâtre du soleil levant.

L5R, Une aventure au creux de la vague Echarp10

Après quatre ou cinq jours, Kitsuki-sama nous convie et nous demande d'accueillir le Daimyo Mirumoto, le père du jeune Mirumoto. Entrent alors trois hommes armés, la main au fourreau. Le plus grand est Mirumoto-Sama. Il s'avance face à Goru-san, et lui ordonne d’une voix colérique : “Je veux voir votre daisho.”
Quelle que soit la raison pour laquelle Goru-san a quitté les Dragons, il semble bien que son passé le rattrape.







*Je m’amuse à massacrer les suffixes…
-mi : pour s’adresser à une beauté.
-chan (pas officiel) : pour s’adresser à une fillette, peut aussi être utilisé pour s’adresser à son amoureuse; serait issu de “san” mal prononcé par les bambins.
-chama (pas officiel) : déformation “baby-talk” de “sama” (comme “chan” est la déformation de “san”). Selon certaines sources, c’est surtout utilisé pour s’adresser à une personne âgée de manière enfantine, mais ici je lui donne plus le sens de “petite maîtresse adorée”. T’façon on est à rokugan et pas au japon, et ça se passe dans la tête de Motoko, donc j’fais qu’est-ce que j’veux !


Dernière édition par Frhejal le Ven 1 Mar 2024 - 14:05, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeDim 12 Mar 2023 - 13:15

Acte X

 

Scène I : tout ce que l'on vous a dit était faux


Kyuden Kitsuki.
Ambiance pesante. J'ai une espèce de boule au ventre en permanence. En plus, j'en connait l'origine...
J'ai voulu faire mal à quelqu'un. J'ai eu profondément envie de voir la peur dans ses yeux. Et même si l'avouer à Nami m'a en partie soulagée, il n'empêche que comme elle l'a dit rien ne pourra effacer cet acte...
J'en parlerai bien à Kagura-chan, mais depuis que je lui ai offert mon galet et que je lui ai dit que... et bien... que je l'aimais, elle est introuvable.
Mais pas de question. J'ai promis de ne pas chercher à en savoir plus.
Promis.

De toute manière, un évènement bien plus important est venu se présenter à la forteresse, en la personne de Mirumoto-sama, daimyo du Clan du Dragon.
Ce dernier est venu porter de biens graves accusations envers notre camarade Goru-san. En quelques mots : il y a quelques années, le Clan du Dragon aurait découvert que la famille de Goru (plus exactement ses parents et lui-même) avaient succombé à la Souillure. Le daimyo a alors fort logiquement exigé que tous fassent seppuku, ce que Goru a refusé de faire.
D'où son statut de ronin.

Evidemment, nous avons tous pris la défense de notre camarade. Si on ne peut que comprendre la prudence du daimyo vis-à-vis de la Souillure, dans le cas présent elle semble excessive. J'ignore ce qu'il en était des parents de Goru, mais celui-ci est de toute évidence parfaitement pur.
Après tout, la Souillure est la manifestation du Mal incarné. Elle altère la matière et provoque la démence des êtres vivants... Or, Goru est aussi sain de corps que d'esprit.
Il est tout à fait inconcevable qu'il soit corrompu.
J'en ai d'ailleurs fait la remarque à Mirumoto-sama, en précisant que j'étais même en mesure de le démontrer grâce aux kamis et à l'invocation de jade.

Et c'est à ce moment que Goru m'a dit que si, en fait il est bien corrompu, et qu'il serait blessé par la jade.

...

Je...

...

Mais...

...

Tout ce qu'on m'a enseigné sur la Souillure est faux.

Je crois que je n'ai même pas vraiment écouté la suite. J'ai bien vaguement noté que Goru a affirmé que tout cela était le fruit d'une ancienne malédiction touchant sa famille, et que le daimyo Kitsuki avait pris notre défense en évoquant la promesse de nous aider, mais c'est à peu près tout...

Tout ce qu'on ma enseigné sur la Souillure est faux.
On peut être souillé, et quand même en pleine possession de ses capacités mentales.
Et les mutations physiques ? Goru ne semble en avoir aucune... à part l'oeil décoloré, mais j'en ai un aussi, et j'ai toujours cru que c'était lié à mon... ma connexion particulière avec le Vide.
Et puis surtout... et Daigotsu, alors ? Mon hypothèse était qu'il ne pouvait pas être empereur, parce qu'il n'était certainement tout simplement pas apte à cause de la Souillure, mais cette théorie vient de s'effondrer...

C'est...

Tout ça est inconcevable.


Scène II : la vérité est dans le papier


Plus tard.
Combien de temps exactement, je ne sais plus. Ma notion du temps est peu altérée, en ce moment...
Le daimyo Kitsuki a réussi à arracher à Mirumoto-sama la possibilité de régler cette affaire avec un duel judiciaire.
Autant dire que Goru ne dispose que de quelques jours pour s'entrainer ardemment. De plus, il y a toujours cette fameuse délégation Kakita qui doit venir ici, et avec laquelle Motoko doit s'entretenir...
Bref, nous sommes coincés ici pour quelques temps encore.

Dans l'intervalle, j'ai demandé la permission d'inspecter un peu les archives Kitsuki à la recherche d'informations sur les magouilles mercantiles de nos fameux moines...
Et me voilà donc au milieu de la bibliothèque Kitsuki.

La bibliothèque.
Enfin.
Seule avec des parchemins et du papiers. Seule dans le temple de la Connaissance et de la Vérité.
Les archives sont bien meilleures que les gens pour discuter. Un livre ne va pas se refermer juste parce qu'on a mal posé une question, un chiffre ne va pas se modifier en fonction de son humeur, il n'y a pas besoin de perdre son temps en courbettes et en ronds-de-jambe juste pour que votre interlocuteur se contente de retranscrire fidèlement ce qu'il sait...
Les archives ne mentent pas.
Jamais.
Bon, les personnes qui les ont rédigées, parfois...

Il va falloir être méthodique.
Première question : toutes les fournitures livrées aux Justiciers sont donc arrivées au compte-goutte, par le biais de multiples caravanes appartenant à des compagnies différentes... mais à quel moment ont-elles disparues ?
Hypothèse : les marchandises disparaissent de la circulation quelque part entre le Clan de la Libellule et ici... auquel cas il y aura des trous dans les bons de livraisons et...
Non, négatif, pas d'anomalie de ce côté...
Nouvelle hypothèse : les marchandises disparaissent alors de l'entrepôt... si on vérifie soigneusement les livres de comptes, on devrait...
Rien non plus. Il me manque des éléments.

Je me rends compte que j'ai faim.
Pause déjeuner.
Motoko me fait savoir qu'elle a eu droit à un rappel à l'ordre me concernant. Apparemment, demander directement d'accéder aux archives non-officielles, c'est insultant...
C'est complètement idiot. Si ces archives existent et que j'en ai besoin, et bien je demande ? Ce n'est pas comme si je l'avais dit devant tout le monde, où demandé à n'importe qui...
Le monde est décidément imparfait.
Mais comme le dit Motoko, pour changer le monde il faut rester en vie, et pour rester en vie il faut savoir faire des compromis.
Ma foi... ça se tient.

Je passe donc voir le daimyo Kitsuki pour déblatérer une excuse comme quoi l'histoire avec Goru m'a beaucoup déstabilisée émotionnellement (ce qui est quand même vrai, d'ailleurs), que du coup j'ai pu dire des choses absurdes, et que c'était dommage que les archives ne concernent pas certaines pièces comptables...
Je crois que je m'en suis plutôt bien tirée.

Retour aux archives. De nouveaux éléments sont apparus comme par miracle.
En grandes quantités.
Bien.
Donc, nous disions, nos marchandises...

Après quelques heures de recherches complémentaires, je mets enfin le doigt dessus.
Toutes les fournitures livrées aux Justiciers ont transitées par le même entrepôt : un établissement appartenant au clan de la Tortue.
Qui est donc potentiellement dans le coup. Reste à savoir qui est l'intermédiaire qui a tout sorti de Kyuden Kitsuki pour le fournir aux bandits... Mais pour savoir ça, il va falloir se rendre sur place.


Dernière édition par Nykos le Dim 12 Mar 2023 - 19:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeDim 12 Mar 2023 - 16:04

Scène III : l'heure du duel


Dernier repas avant le matin fatidique.
Goru semble plutôt calme. Il affirme ne pas craindre la mort, ce qui est effectivement une attitude rationnelle.
Les autres ont parfois un comportement des plus étranges en ce qui concerne l'au-delà...
Nami, notamment, ne cesse de lire et de relire le court poème que lui a fait parvenir Haruo avant son exécution, et qui semble dire en substance ''à bientôt dans une prochaine vie''. Je ne vois pas pourquoi elle se met dans un état pareil pour une telle évidence, il y a peut-être un sens caché qui m'échappe...
A la limite, je m'inquiète un peu plus pour Motoko, qui m'a posée des questions sur la légitimité des ronins à faire seppuku... Il faudra que j'en touche deux mots aux autres, à l'occasion...

Kagura nous fait le plaisir d'être présente à cette soirée. Elle semble toutefois très agitée...
J'ai l'étrange sentiment qu'il y a une tension entre elle et Goru, mais malgré mes questions tous deux insistent sur le fait que tout va très bien.
Je me fais peut-être des idées... et puis tout le monde est nerveux en ce moment.

Les autres sortent prendre l'air, ayant surement du mal à trouver le sommeil. J'en profite pour questionner un peu Kagura, et finit par lui soutirer qu'elle est très inquiète à cause du vieux moine tatoué.
Enfin, ''vieux moine''... Elle est d'accord avec moi pour dire qu'il s'agit certainement d'un esprit. Il parle toujours par énigmes, et semble apparaitre de nulle part... personnellement, je pencherai pour un tengu.
Quoi qu'il en soit, je ne vois pas pourquoi nous devrions avoir peur de lui. Bien que parfois farceurs, les esprits sont généralement sages et bien intentionnés. De toute manière, ils font partie de la Création au même titre que n'importe quel être vivant.
En tous cas, j'ai cru comprendre que ces derniers jours, il avait parlé avec plusieurs de mes camarades... et tout particulièrement, enseigné à Goru un bien curieux kata.
Bref. J'essaierai de parler à ce... tengu, où quoi qu'il soit.

Le lendemain, la foule est nombreuse pour assister au duel.
Les raisons de cet affrontement n'ont pas été rendues publiques, mais les participants sont des plus prestigieux. On m'explique que le champion désigné par le daimyo du Dragon est Mirumoto Gima, l'un de ses plus proches conseillers.
Le terrain est détrempé, car il a plu à verse toute la nuit. Le temps est encore nuageux... j'en profite pour m'isoler et demander à un kami de l'air où je peux trouver l'esprit portant le visage du Vieux Moine.

Il se passe alors une chose des plus... inattendues. Le kami de l'air disparait, remplacé par un autre bien plus important, qui refuse alors de répondre à ma question.
Je...
... pardon ?
Ils ont le droit de refuser de répondre ?
Moi, je veux juste lui parler, au vieux moine !
Bon. Peut-être pas un tengu, du coup.
Qui est assez puissant pour bénéficier de privilèges pareils ? Peut-être un dragon ?
Un vrai dragon, je veux dire... Après tout, il parait qu'eux aussi peuvent prendre forme humaine.

On verra plus tard. Je retourne sur le champ du duel.
Pour être honnête, les détails de la cérémonie m'échappent un peu. Tout cela répond à un protocole des plus rigoureux...
Ce que je suis en mesure de dire, c'est que tout a été réglé en quelques secondes à peine.
Les deux adversaires se sont jaugés, Gima m'a paru particulièrement détendu... Il faut avouer que sur la papier, sa victoire ne faisait aucun doute.
Goru a alors fait trois pas en avant. Au deuxième pas, un rayon de soleil a percé les nuages, se réverbérant sur une flaque d'eau et aveuglant le champion Mirumoto. Celui-ci a eu le réflexe de faire un pas en arrière tout en se mettant en garde.

Il y a eu un ou deux échanges des coups après, mais en réalité le duel s'est terminé à ce moment.
En effet, comme on me l'a longuement expliqué, en se mettant en posture défensive Gima-sama a en réalité implicitement reconnu la supériorité de son adversaire, et donc concédé la victoire.

Le daimyo Kitsuki, qui arbitrait la rencontre, a aussitôt mis fin au combat.
L'ensemble du public, nous inclus, était des plus perplexe. La situation était d'autant plus stupéfiante que, comme il s'agissait d'un duel à mort, le champion Mirumoto commençait déjà à se préparer au seppuku.
Goru s'est précipité vers nous pour nous demander de trouver un prétexte pour annuler cette mise à mort... En effet, la mort d'un homme aussi important ne ferait que profondément déstabiliser tout le Clan du Dragon.
Mais le problème, c'est qu'on ne peut pas changer après coup les termes d'un duel, et en l’occurrence...

...

Si.
En l'occurrence, l'issue du duel était la mort. Mais on n'a pas précisé à quel moment.
Je me lance dans des explications précipitées, mais les autres n'ont pas l'air de tout saisir.
Plus simple, Reiko, plus simple... va droit au but. Pas besoin des détails.
C'était un duel judiciaire : les kamis ont décidé de l'identité du vainqueur, les kamis décideront du moment de l'application de la sentence.

Voilà. Comme ça, c'est bien.
Goru et Motoko se dépêchent d'aller présenter cet argument au daimyo Mirumoto. Après quelques échanges, ce dernier accepte, mais quitte néanmoins les lieux avec un air furieux. Il faut reconnaitre que l'humiliation reste sévère...

Mais au moins Goru est vivant.
Et j'ai résisté à la forte tentation de tricher. De toute façon, il m'avait interdit de le faire.


Scène IV : comment lever un lièvre chez la Tortue


Nous voilà enfin dans ce fameux entrepôt tant suspect.
Kitsuki-sama nous a fourni un document nous autorisant à y perquisitionner. Bien entendu, une certaine discrétion s'impose...
Le marchand qui nous as accueilli s'est montré tout à fait courtois. En même temps, il ne fallait pas s'attendre à autre chose.

Malheureusement, il s'avère qu'une partie importante des documents qui nous intéressent ont été la proie des flammes au cours des combats, qui ont également endommagé une bonne partie du quartier.

Dévorés par les flammes, hein ?
Une rapide invocation du kami approprié permet d'obtenir l'information cruciale : la personne qui a acheté tous les chargements ayant par la suite été livrés aux Justiciers est un dénommé Kitsuki Kaga.
D'ailleurs, ce nom apparait régulièrement dans les registres de marchand de la Tortue, y compris les plus récents. L'homme semble acheter diverses fournitures avec à chaque fois un point commun : des prix absurdement bas.

Tirer les vers du nez au marchand n'a bien sûr pas été spécialement facile...
Mais les archives ne mentent jamais.
En étant suffisamment gentille avec elles, elles m'ont livrés tout un tas de vilains petits secrets sur ce commerce... Peut-être pas assez pour le faire fermer, mais suffisamment pour causer des ennuis à son propriétaire.
Ce dernier a donc lâché le morceau : Kitsuki Kaga est un haut fonctionnaire qui se montre arrangeant envers lui. Moins d'audits des douanes, des procédures administratives simplifiées... Les marchandises à prix cassé sont le pot-de-vin qui lui permet d'avoir la vie aussi facile.
Notre Tortue n'avait pas l'air au courant de la destination finale de ces marchandises. Il faut dire que poser la question n'était pas dans son intérêt.

Mais peu importe. Ces magouilles de bas étages n'ont que peu d'importance par rapport à nos découvertes. Kistsuki Kaga est l'intendant local du vaste complot des faux moines.
Il nous faut prévenir le daimyo au plus vite pour arrêter cet individu.

Nous nous rendons donc immédiatement aux appartements du daimyo, qui d'ailleurs nous attendait.
Mais pour une toute autre affaire, il semblerait.
En effet, à notre arrivée il était en compagnie de Kagura.

Et elle n'a pas du tout l'air contente de nous voir débarquer...
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeMar 25 Avr 2023 - 18:57

Nous laissâmes la courtisane responsable de la mort de son amante faire le rapport auprès de Kitsuki-sama qui se montra fort surpris de l'implication de Kitsuki Kaga dans des affaires louches. Ce margistrat semble bénéficier d'une bonne réputation dans le cadre de ses fonctions de diplomate chargé de superviser le commerce. Pourtant, Reiko amena les preuves écrites de ses exactions. Pendant que le procès de Kaga se déroulait aux yeux de tous, un drame silencieux se jouait en arrière-plan. Kagura, que nous connaissions si sûre d'elle et affable, cherchait à présent à se faire oublier. Elle aurait disparu dans un trou de souri si elle avait pu. Kitsumi-sama semblait se délecter de cette attitude et n'hésitait pas à l'interpeler pour accroître son malaise.
Le daïmyo semblait perplexe : quelques que fussent les preuves apportées, il ne pouvait faire arrêter Kaga sans que son honneur n'en soit entacher. Il lui était effectivement difficile de faire éclater la vérité aux yeux de tous. Nous sentions que toute idée de notre part serait étudiée avec beaucoup d'intérêt.
Nami proposa de le prendre à son propre piège mais son plan nécessitait du temps que nous n'avions pas.
La shugenja au langage si peu emprunt de nuance, quant à elle, suggéra de le faire disparaître après l'avoir interroger discrètement : un plan des plus déshonnorables mais aussi des plus efficaces.
C'est Kitsuki-sama qui nous donna l'information qu'il nous manquait pour bâtir un plan pour confondre Kaga. C'est à Mirumoto Nara, un subaltèrne de Kaga que revenait la charge de la gestion des entrepôts. cet individu devait certainement être incorruptible pour que Kaga lui prenne cette tâche. En nous rapprochant de ce samouraï, nous avions une possibilité qu'il nous aide dans notre entreprise.
Pendant toute notre entrevue, Kitsuki-sama n'avait cessé de chercher à mettre Kagura-san encore plus mal à l'aise qu'elle ne l'était, jusqu'à subtilement buter sur le nom de Shosuro pour s'adresser à elle. Il semblerait que Kagura soit mal à l'aise avec son ascendance. Pourtant, il n'y a pas à rougir de descendre du Tonnerre.
Une fois les principe du plan défini, le daïmyo nous annonça que la délégation Grue était arrivée et que le daïmyo Kakita avait eu connaissance du décès de son épouse.
À la fin de l'entrevue, Kagura n'attendit pas son reste et fila pour esquiver les questions de Nami et Reïko mais celle-ci trouva les mots pour qu'elle lui prête attention. La candeur et le manque total de retenue de notre Shugenja me rendent un peu nerveux lorsqu'elle parle à son amante : qui sait ce quelle confidence elle est capable de lui faire. Nos secrets sont en très mauvaises mains. Quant à savoir ce qu'une Scorpion pourra en faire. J'en frémis à y penser.
Nous demandâmes une entrevue auprès de Mirumoto Nara. Là où quelques années auparavant, je me serais permis de signifier l'urgence de ma demande, je fis, comme mes camarades d'infortune, preuve d'humilité en attendant que quelqu'un veuille bien nous recevoir.
Ce n'est qu'à la fin de la journée qu'un jeune homme, tout au plus 19 printemps, aux yeux cernés, nous reçut dans un petit bureau fort encombré.
Motoko lui exposa le but de notre visite et les faits. le jeune samouraï prit connaissance également des document. Après la lecture, le samouraï nous avoua qu'il pensait son supérieur d'ores et d'jà en fuite. Il nous informa ainsi que Kitsuki Kaga avait demandé à partir prétextant que son épouse était malade.
Nous n'attendîmes pas longtemps pour filer à la porte est afin d'intercepter le magistrat.
Mais celui-ci était déjà parti depuis longtemps avec une escorte et nous dûmes marcher à marche forcer ce qui ne fut pas du goût de la Phénix et de la Grue, peu rompue à cet exercice. Nami, comme à son habitude, partit en reconnaissance. Je restai en arrière afin de protéger Motoko et Reïko. Alors que nous approchions, un bruit d'éboullis nous annonça que Nami avait sans doute agi. Un brouillard se leva comme nous arrivions près du convoi, arrêté devant l'éboullis. Des chariots s'alignaient le long de la paroi rocheuse. Les ashigarus superstitieux étaient très nerveux.
Notre shugenja préféra se fondre dans l'obscurité pendant que notre courtisane grue et moi-même avancions afin de demander à parler à Kitsuki Kaga.
Le discours de Motoko ne convint pas le samouraï qui s'était porté à notre rencontre. Sans même répondre, il tira son katana dans un geste maîtrisé avec la ferme intention de décapiter la courtisane. Mais les leçons de défense que je lui avais dispenser lui permirent d'ignorer l'attaque. Je me portais donc à son secours.
Je ne saurai trop expliquer tout ce qui se passa alors. Le samouraï que je combattai me blessa à plusieurs reprises alors que j'avais bien du mal à lui porter des coups. Il finit par me projeter vers le ravin et je ne dois d'être resté en vie que par la grâce de Bishamon. De plus, le brouillard et l'obscurité ne permettaient pas de voir à plus de deux pas mais il me semble que les ashigarus furent pris de panique et s'enfuirent dans la nuit.
Lorsque je parvins à regagner le chemin, aidé par Nami, la bataille était terminée et mes compagnes d'infortune recherchait Kaga. Celui-ci s'était révélé être un shugenja, la notre grande surprise, et avait fait usage de sa magie. Il fut vite trouvé malgré l'illusion de chariot qu'il avait produit pour se cacher.
Pris au piège, il tenta alors de se suicider en ingérant ce que nous prime d'abord pour du poison. Mais Nami lui sauta dessus pour tenter de le faire vomir pendant que la shugenja faisait appel aux kamis de la terre pour ralentir le poison.
Kaga finit par vomir un pendant en cristal identique à celui que portait Reïko et qui lui venait de son senseï. Cette découverte laissa la shugenja perplexe et le doute s'installa en elle.
Kaga perdit bientôt connaissance. Il nous fallait maintenant retourner à Kyuden Kitsuki sans trop se faire remarquer.
Motoko se présenta seule aux portes où elle fut interrogée par les gardes (qui voulaient savoir où nous étions) et lorsque nous la vîmes reprendre la route escortée de quatre ashigarus, nous décidâmes de passer par les souterrains dont nous avions connaissance. Avec l'aide des Fortunes, cet accès ne serait pas encore connu et surveillé.
Un piège à piques, que nous avons brillamment évité, nous rappela que l'entreprise n'était pas aussi simple qu'elle paraissait. Et comme si la situation n'était pas encore suffisamment compliquée, Kaga repris conscience. Dans l'immédiat et jusqu'à être en sécurité, mieux valait qu'il fut baillonné et entravé car il nous fallait attendre la fin de la prière pour ressortir par le temple.
Lorsque son baillon lui fut enfin enlevé, "Kaga" nous annonça s'appeler Iuchi Anzaï, shugenja du clan de la Licorne et ne plus se rappeler des dix dernières années qu'il avait vécues.
Reïko, avec l'aide des kamis, put affirmer que l'homme n'était pas possédé la veille au soir, lorsque nous l'avons rencontré.
Kagura, telle une ombre, arriva et nous fit sortir discrètement des tunnels, usant du même sortilège que Iuchi-san la veille. elle nous annonça que notre présence était requise auprès du daïmyo. Nous répondîmes le plus prestement possible à l'invitation et présentâmes Iuchi-san.
Une fois l'identité et l'histoire du personnage connues de Kitsuki-sama, celui-ci déclara de façon fort énigmatique : "Iuchi-san, voulez-vous mourir ?"
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeLun 22 Mai 2023 - 20:36

Un silence choqué suivit la demande du daïmyo Kitsuki. Même Iuchi san ne put garder son masque.
Le daïmyo reprit la parole. Il laisse sous-entendre que Ichu san pourrait servir d’appât. Puisque cette organisation tue toute personne qui n’est plus dans le rang ou qui ne sert plus à rien en vie.
 
Pendant que nous débattions de cette hypothèse, le daïmyo tend une lettre à Goru, qui renforce son masque au point qu’il en devient illisible.
Ensuite le débat ne dure que peu de temps. C’est une surprise Reiko ne s’exprime pas !
Elle est devenue complètement défaitiste. « Tout ce que j’ai toujours cru est faux, alors qu’est-ce qui est vrai ? est-ce que cette organisation existe vraiment ? Et tout ce qu’on dit au sujet de la souillure c’est aussi des sornettes ? …» Elle évoque même des doutes envers son senseï à cause de la pierre blanche autour de son cou qui est la même que celle que Kaga sama a essayé d’avaler.


Il faudrait jouer sur plusieurs plans afin d’en apprendre plus sur cette organisation. D’ailleurs il va aussi falloir leur trouver un nom. Car actuellement c’est un peu long à formuler …

On pourrait essayer de les piéger dans leur commerce.

Non ça prendrait trop de temps.

Il faut aussi être sûr qu’on peut faire confiance au senseï de Reiko. Dans tous les cas ils vont essayer de tuer Iuchi san, maintenant qu’il n’est plus Kaga sama. Et ils ont plusieurs occasions pour agir, l’arrivée des grues ou encore le seppuku du daïmyo.
 
Quitte à attendre qu’ils arrivent pour le tuer, on va placer Iuchi/Kaga avec nous, dans nos quartiers, avec peu de personnels.
J’examine l’étage et nos appartements pour faire plusieurs plans de défense. Je me demande surtout comment ils pourraient venir, par où ? quel pourraient être leur déplacement dans l’étage. Je prends note de plusieurs plans. Et je piège la fenêtre d’Iuchi/Kaga.
 
Pendant que nous sommes que tous les 3, Goru, Motoko et moi, des confidences sont échangées.
Goru a surpris Kagura, il y a quelques temps en discussion très très très proche avec le jeune Mirumoto.
Kitsuki sama a menacé Kagura de faire savoir des choses à propos d’elle. En retour, Kagura a menacé de rendre la vie infernale à son successeur s’il le faisait.
 
He, beh ! Kagura semble être le centre d’attention de tout le monde.
 
Reiko revient. Elle nous transmet la demande de Kagura sur Iuchi pour connaitre des choses sur la personne d’avant. Mais il risque de perdre la tête. Nous ne sommes pas d’accord pour le fasse.

Kagura arrive. Elle fait la demande. Nous lui répondons par la négative. Elle nous dit alors que cette demande n’as été faite que par politesse envers nous, car en soi elle peut s’en passer. Elle n’as pas besoin de notre accord. Le ton monte.

Non mais vraiment !?! C’est le moment de nous rappeler que nous sommes des moins que rien. Et puisque nous sommes des moins que rien, elle n’a pas besoin d’être avec nous, ou plutôt elles n’ont pas besoin de nous pour poursuivre la mission. Elles peuvent y arriver à deux ! Comme si j’avais besoin qu’on me rappelle constamment que cette mission est sous la contrainte d’une putain de magie. Une magie manipuler par les Phenix. Par les mêmes personnes qui ont été incapable de voire qu’ils étaient sur le point de faire la plus grosse boulette que l’empire est connu. Ces mêmes personnes qui sont incapable d’avoir un bon jugement pragmatique. Si j’avais le choix, je ne serais plus d’ici. Sauf que cet acte aurait un impact sur d’autres personne que seulement moi-même. Donc oui fais bien ce que tu veux, nous on ne pourra rien dire ni rien faire ! Juste serrer les dents et encaisser le merdier qui sera mis. Et actuellement, le merdier des autres je commence à en avoir ma claque.
 
Sur mes belles paroles, je vais me coucher.
Le sommeil tant attendu ne fut pas celui escompté. Je suis réveillé par une odeur de brulé et de la fumée. Il n’y a pas de fumée sans feu. Goru aussi est réveillé. On peut voire Motoko et Reiko tranquillement endormi, à coté d’une table avec des tasses de thé.

On peut voire en ombre chinoises deux personnes en face à face plus loin dans le couloir. La conversation ne semble pas être le mot d’ordre. En nous dirigeant vers ces personnes, je crie au feu pour faire venir des serviteurs afin éteindre l’origine de cette fumée.

Une fois dans la salle, on voit Kagura face à Iuchi san. Mais quelque chose cloche.
Iuchi san ?
SAMA !
 
Ok. Quelque chose ne vas vraiment pas. On essaye comme on peu de calmer les choses. Et puis d’un coup, Goru attaque …. Sama. Kagura aussi est prête à riposter.
 
Ah tiens l’odeur, c’est du pavot. Un grand merci Kagura. Non mais vraiment on n’avait pas besoin de ça.
Goru ouvre la fenêtre, je jette le seau d’eau sur les braises du brasero, ce qui fait encore plus de fumée.
 
J’entends Motoko parler dans la chambre, je pars la rejoindre. Ils devraient pouvoir s’en sortir à deux contre un.
J’avertis Motoko de la situation. Puis j’essaye de la convaincre que la discussion n’est plus une option à envisager. J’arrive au moins à la convaincre de déplacer Reiko dans sa chambre. Cette dernière se réveille pendant qu’on la déplace. Et puis on voit 3 personnes sur le toit : Bidule SAMA, Kagura et Goru. Bon il semble qu’à deux ils n’aient pas réussi à s’occuper de Bidule SAMA. Je leur ordonne de ne pas bouger de la chambre tant que nous ne sommes pas revenus.
 
Je cours sur le toit. Je rejoins Bidule SAMA avant les autres. Mais certaines tuiles glissent et Bidule SAMA commence à tomber. Je plonge pour le rattraper à temps. Mais les tuiles continuent de glisser et je tombe avec Bidule SAMA. Goru et Kagura m’attrape chacun une jambe et nous arrêtons de tomber. Ouf !
Sauf que Bidule SAMA n’est qu’un abruti de première car il se m’est à bouger dans tous les sens pour remonter, quitte à ce qu’on tombe tous les quatre. J’essaye de le calmer en lui disant que plus il bouge plus on risque de tomber tous ensemble. Il bouge encore plus le con. Bon, il n’y a plus le choix, j’essaye de l’assommer. Il me rend le coup de boule. On commence à discuter.

Je demande confirmation à ceux qui tiennent mes jambes qu’ils ont bien position stable pour tenter une pendule. Un silence s’ensuit, et Kagura émet un doute quant à la faisabilité de l’action. Je précise que la « pendule » et une sorte de balançoire sur le coté pour mettre Monsieur SAMA sur le toit.

OK, tentons l’action. De toute façon, c'est déjà la merde.


1, 2, 3 et je lâche le petit con sur le toit. Kagura et Goru ont dû me lâcher pour ne pas tomber et je me retrouve emporter dans mon mouvement.

Je glisse vers le vide. J’arrive à me rattraper sur le bout de toit encore stable. Je me tiens juste avec mes deux bras.
Kagura est déjà parti rattraper Bidule SAMA, mais Goru a attendu que je sois hors de danger pour aller la rejoindre.
 
Je me décale sur la gouttière afin de trouver un endroit stable pour remonter sur le toit. Une fois debout, des gens nous observent.
Bon pour la discrétion on peut dire adieu. Tout le kyuden est réveillé et nous regarde.
Je me déplace latéralement, de manière que à ce que Bidule SAMA ne puisse faire une tentative de suicide.
Bidule SAMA est calme. C’est bizarre et dangereux en même temps.
Il est perturbé par un truc qu’il voit un peu plus haut. C’est Motoko qui sort par la fenêtre avec une théière. Puisqu’elle a réussi à sortir elle devrait réussir à rentrer toute seule. Non ?
 
Calmement, Kaga sama, demande à rentrer par la fenêtre, pour retourner dans nos chambres.
 
Bon. OK. Là il va falloir me donner une explication.
 
Juste avant de m’énerver sur Kagura, je lui ai fait part d’une hypothèse, car Reiko était (est ?) perdue dans ses convictions. Celle que si j’assommais Reiko, comme j’ai assommée Iuchi/Kaga ou je ne sais qui, alors à son réveil on saurait si c’est toujours elle. Il suffira de dire une ineptie sans nom qu’elle ne pourrait nier. Car quand j’ai assommé IuchiKagaOuJeNeSaisQui, quand il est revenu à lui, ce n’était pas la même personne.
 
Et là, j’apprends qu’en fait Iuchi = Kaga et inversement. Il n’y a pas eu de possession ou d’autres choses. C’est juste Iuchi qui est devenu Kaga de son plein gré et qu’il était juste amnésique. Elle voulait tester cette hypothèse ce soir.
 
Bon, il faut prévenir le Daïmyo Kitsuki. J’accompagne Motoko pour aller prévenir le Daïmyo. Ce dernier est déjà début. Nous le prévenons des dernières avancées. Il nous accompagne jusque dans nos chambres, furieux d’avoir appris que la bêtise ne vient pas de Reiko mais de Kagura. Lorsque nous approchons de nos chambres, nous entendons Goru hurler :
« FAUT PAS JOUER AVEC LE SANG !!!!! »
 
Oh punaise, je n’ai pas envie de rentrer. Je ne veux pas savoir. Je veux que cette mission se termine et rejoindre Haruo. C’était tellement plus simple avant.
Je m’assieds avec les autres et m’essaye à la conversation avec KagaIuchi sama.
Au moins, le titre il ne l’oublie pas …
Durant cette discussion, nous voyons qu’il est complément embrigadé dans cette organisation. Nous apprenons que cette organisation avait fait une expériences sur les parents de Goru et que ça a fini par les souillé. Il remet en doute la légitimité des Kamis.
Et …
 
Reiko ….
 
Répond !
 
Halléluja, elle n’est pas complètement perdue !
 
D’après Kaga, l’organisation belliqueuse existe depuis la création des phénixs. Ah, effectivement !
Il ne sait pas ou se trouve l’objet mais est au courant de son existence. Ouf !?
 
La discussion continue. Je réponds avec un sourire, que Haruo avait atteint son objectif. Il est interloqué par mon sourire. Je ne dis pas que j’étais d’accord avec ses choix ou son objectif, mais que mourir en ayant atteint le but d’une vie, c'est mourir en paix Pendant que je parlais, Kitsuki sama a fait un signe et Goru tranche la gorge de Kaga. Je me prends une grande gerbe de sang dans la bouche. Je cours à la fenêtre pour vomir. Le Daïmyo demande des explications à « Kagura Iogo ». Et un silence s’est fait. Ok, ce n’est pas le nom qu’elle nous a dit en se présentant à nous, mais c’est une scorpion. Je ne comprends pas en quoi cela est problématique.
 
 [petit interlude de narration : La famille Iogo est maudite. Leur malédiction est de trahir les personnes qu’ils aiment. Donc dans le cas présent, Kagura Iogo pourrait nous trahir ou trahir Reiko. Soit. Mais ce n’est pas ce que fait tout bon scorpion ?
Le deuxième problème que soulève cette révélation, est que Kagura pourrait mettre à exécution sa menace. Celle de faire vivre un enfer au successeur de Kitsuki Sama. Bon effectivement, qu’elle nous trahisse ne me pose pas de problème, surtout maintenant que je suis au courant. Mais ce serait dommage qu’un autre paye des pots cassés.
Petit interlude terminé]
 
Ne voulant pas entendre ses explications, et souhaitant une vraie nuit de sommeil. Je m’en vais.
Un sommeil réparateur ! Il était temps ! Pas d’interruption, pas de combat. Rien. Juste le silence de la nuit.
Après le bon repas, je m’en vais au parc. Je n’ai pas envie de les voir. Je ne suis pas prête à affronter les autres. Je suis las de toutes ces histoires et de cette mission.
Arrive le repas du soir. Kagura et Reiko sont au meilleur de leur couple.
Reiko pose des questions au kami de la terre. Non, Kaga n’as pas le même parchemin que nous. Et non, il n’as pas envoyé de messager il y a quelques jours.
Puis nous avons un invité. Nara Mirumoto. Il reprend la place de Kaga. Mais il doute de sa promotion. Il nous demande ce que nous avons fait pour ça. Il nous apprend que Kaga avait un petit poulain. Donc il faut se méfier de cette personne que Kaga avait pris sous son aile. Un certain Morio Kitsuki. Nous essayons comme nous pouvons de convaincre Nara qu’il est le meilleur à ce poste, et que si le Daïmyo Kitsuki en a décidé ainsi c’est qu’il avait une bonne raison. Juste avant de partir il nous dit que nous recevrons les Grues dans 2 jours. Le visage de Motoko s’assombrit.
 
La journée du lendemain se résume à la préparation de l’arrivée de Grues.
Arrivée à la fin de la journée, Motoko est magnifique. Elle a retrouvé toute sa beauté.
Une autre nuit passe.

Lorsque Motoko sort de sa chambre, elle est aussi belle qu’un matin de printemps sous les sakura en fleur. Elle n’a rien à envier même à la plus belle fleur du monde. Je n’ai jamais vu de personne aussi belle qu’elle. Haruo, tu n’as qu’à bien se tenir !
 
Nous attendons l’arrivée proche des Grues. Motoko est devant avec le daïmyo Kitsuki. Nous sommes derrière.
Motoko est encore plus belle lorsqu’elle parle devant le daïmyo Kakita.
Mais dans ces paroles, je peux entendre une dérobade que le daïmyo Kakita pourrait utiliser. Je recule doucement.
Le Daîmyo Kakita est toujours en colère envers Motoko mais demande réparation auprès du daïmyo Kitsuki.
Un repas est pris juste avant que la cérémonie ne commence.
 
Un garde accompagnant le daïmyo Kakita semblait surpris de l’absence d’une personne dans l’assemblé. C’est sûrement une personne de l’organisation.
 
Tout le monde est prêt pour la cérémonie. La personne se trouvant au coté de Kitsuki sama est son fils.
Le vieux moine arrive et fait la cérémonie religieuse commence. Le vieux moine fait l’éloge de Kitsuki Sama pendant 10min.
Kitsuki Sama se fait seppuku, aidé par son fils. Ce dernier ramène la tête de son père auprès des daïmyo, comme le veux la tradition. Reiko quitte discrètement la cérémonie (pour aller rejoindre le vieux moine)
 
La cérémonie se termine calmement. Reiko revient. Elle nous apprend que nous devons faire nos bagages au plus vite car nous partons ce soir. Il faut aussi prévoir des vivres.
Kagura est déçu par « le manque de temps pour tenir ma parole » en reprenant mot pour mot ce qu’elle a dit.
 
Reiko nous apprends aussi le nom du garde : Akio Daidoji
 
Nous prenons la route avec le vieux moine. Nous nous dirigeons au niveau des collines magnifique où les vieux moines se cachent. Chouette ! Je vais enfin découvrir ce secret !
Reiko remet en question la roue céleste. La situation est grave. Si nous perdons notre Reiko, qui va faire diversion en débattant pour rien ?
 
Cela fait bien une semaine que nous marchons. Le vieux moine nous dirige vers vers un renfoncement, invisible s’il n’est pas connu (et je ne le connaissais pas !). A l’intérieur se trouve des habits de moine.
Puis une deuxième semaine de marche. Le moine ne dort pas, ne mange pas et trouve toujours le meilleur endroit pour passer la nuit.
La colline ! Le moine sait même sur quelle branche je me trouvais lorsque j’ai vu un moine disparaître. Ah ? L5R, Une aventure au creux de la vague 1f635 
 
Nous suivons un chemin très serré à flanc de montagne. Chemin qui continue jusqu’au monastère. Tous les moines sont agenouillés et tête baissée. Une allée est faite au milieu et mène jusqu’au monastère.
Le moine demande à Kagura de soutenir Reiko qui va trébucher. Et Reiko trébuche.
Nous traversons l’allée et arrivons devant le moine qui dirige le monastère. Les 2 moines échanges sur des préparations. Et la discussion se termine sur « Tout est prêt, comme vous l’avez demandé, Togashi No Kami ».
 L5R, Une aventure au creux de la vague 1f631  L5R, Une aventure au creux de la vague 1f631  L5R, Une aventure au creux de la vague 1f631  L5R, Une aventure au creux de la vague 1f631  L5R, Une aventure au creux de la vague 1f631  L5R, Une aventure au creux de la vague 1f631  L5R, Une aventure au creux de la vague 1f631  L5R, Une aventure au creux de la vague 1f631  L5R, Une aventure au creux de la vague 1f631  L5R, Une aventure au creux de la vague 1f631
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeVen 2 Juin 2023 - 2:24

Acte XIII


La mission des petites gens




1-Dans la maison d’un dieu vivant.


Montagnes majestueuses,
Je marche sans but précis,
L'insouciance règne.


C’était mon état d’esprit jusqu’à ce que nous apprenions la véritable identité de notre guide.


Reiko-san s’est jetée à terre, prosternée devant Togashi no Kami, en parfaite imitation des moines de la haie d’honneur. Je m’incline aussi bas que Reiko-san, mais pas question de le faire aussi maladroitement qu’elle. C’est une révérence de qualité supérieure qu’il nous faut là. je prends mon temps.
Le Kami nous demande simplement de le suivre, ce que nous faisons sans broncher.
Ce n’était pas un humain, en effet.. Mais pas un Dragon mythique, non plus… Un Kami…
Même Kagura-san n’en mène pas large.
Togashi nous conduit à une petite salle et se met à l’aise sur des coussins. Ils nous invite à poser nos questions. Le Kami fondateur du clan des enquêteurs invite Reiko-san à poser des questions… Et elle n’ouvre pas la bouche. Il a cassé Reiko-san. Une prouesse que seul un Kami peut réaliser, au cas où nous doutions encore de son identité. Alors je vais poser ma question :
-Pourquoi sommes-nous là ?
-Parce que la situation l’exige, l’empire est dans une situation délicate. Vous allez être le vecteur d’un changement.
-Pourquoi nous ? demande Goru-san. N’y en a-t-il pas d’autres plus dignes? 
-C’est parfois des petites gens et des petits événements que viennent les grands changements.


Le fait de s’être révélé en tant que Kami ne l'empêche pas de continuer à parler par énigmes… Mais il répond parfois sans détour, comme lorsque nous demandons le nom du fameux groupe de comploteurs :
-Vous luttez contre le Kolat. Reiko, déliez-moi cette langue. 
L’injonction fait mouche :
-Que devons nous faire ???


Togashi ironise car elle prônait le libre arbitre, mais maintenant elle demande des instructions
-Restez vous-même .


Il nous explique qu’il nous a amené ici pour nous protéger.. Et protéger les Dragons (petit coup d'œil à Kagura-san).  Les membres du Kolat veulent détrôner les Kamis. Le Kolat a eut son utilité jusqu’à présent, Togashi pourrait le détruire, mais l'empire ne s’en relèverait pas :  le Kami ne peut agir directement.
Goru-san demande s’il peut s’occuper de nos colliers. Togashi dit en être capable, mais en même temps il ne peut pas le faire… Décidément les voies des Kamis sont impénétrables.
Il nous confirme ensuite que Isawa-sama, le sensei de Reiko-san, est bien un membre du Kolat.



Reiko-san dresse la liste de nos objectifs : retrouver Makoto, détruire l’artéfact, tuer ceux qui savent comment le créer. Concernant Makoto, Togashi nous suggère d’aller chez les Lions, mais il déconseille de tuer les créateurs de l’objet. Une autre option qui s’offre à nous est d’aller interroger Isawa-sama.


Nami-san demande pourquoi les Licorne semblent être les cibles privilégiées du Kolat : d’abord la “nièce”, puis Kaga-sama… Togashi ne sait pas, mais il indique que l’implantation du Kolat semble coïncider avec le retour des Licornes en Rokugan. D’ailleurs à une époque, les Utaku sont passés près d’être exterminés par leur Kami.


Les Kolat auraient-ils suivi les Licorne jusqu’à Rokugan ? Ce serait donc des suiveurs d’une philosophie Gaijin ? Pouha ! D’un autre côté, cela ne me surprendrait guère...


Togashi nous propose de voter pour choisir notre destination. Les deux options me semblent des pistes de même valeurs, mais à titre personnel, je n’ai pas vraiment envie d’aller chez les Lions. Nami-san ne veut pas non plus aller chez eux, elle les voit avec ses yeux de Crabe. Goru-san s’abstient. Reiko-san se range à mon avis “car je suis celle qui a la meilleure vision à long terme”. Euh… Et bien là je ne vois rien en fait. Je crois qu’à force de devoir m’imiter pour ne pas faire de faux-pas sociaux, elle finit par me faire confiance sur un peu trop de choses…


C’est donc décidé : demain nous redescendrons vers Shiro Kitsuki, avant de partir pour Kyuden Isawa. En attendant nous avons quartier libre. Togashi reste discuter en privé avec Kagura-san, Goru-san va au temple, et Reiko-san disparaît vers les bibliothèques en suivant un moine trop lent à son goût. Nami-san et moi nous amusons en la regardant s’éloigner, bouillante d'impatience, derrière le religieux le moins pressé de Rokugan. Puis Nami-san part de son côté, je vais méditer dans un petit jardin zen austère, qui serait propice à cet exercice si je n’avais pas encore mal aux pieds.


L5R, Une aventure au creux de la vague Monast12

Le soir, pas de Reiko-san dans nos appartements. Elle réapparaît le lendemain, avec un clair manque de sommeil. Les affaires de Kagura-san ont disparu, et Kagura-san aussi.
Lors de notre départ, Reiko-san trouve un petit mot dans ses poches, elle nous le résume ainsi : “C’est Kagura, en gros elle reconnaît qu’elle a merdé”. Avec le mot, il y a une moitié de la carte de tarot des “amoureux”.


Togashi nous raccompagne dans les collines. Il conseille à Nami-San de “chercher le deuxième la prochaine fois. La zone est plus boisée et plus agréable.”  Mais de quoi il parle encore ?  Il dit aussi quelque chose à Goru-san,au sujet d’un établissement où savourer un thé avec un certain Ryuji (?).


Dans la grotte où nous avions laissé nos armes et vêtements, ceux de Kagura-san ont déjà disparu. 
Notre retour est plus lent, il semble que Togashi cherche à nous retarder. Probablement pour laisser de l’avance à Kagura-san.



2- Pensées hors-sujet



La marche est donc plus longue qu’à l’aller. Et j’ai TOUJOURS mal aux pieds.


Ouille, mes petits petons… Je les ai entraînés à danser, pas à gravir des pentes. Je suis une danseuse, par Sadahako ! La dernière fois que j’ai eu mal aux pieds comme cela, c’était juste avant que Nami-san jaillisse de son buisson, lors de notre première rencontre. Je me souviens parfaitement de l’impression qu’elle m’a fait en sortant de nulle-part, des brindilles dans les cheveux et une joyeuse absence de masque. Ces derniers temps elle avait perdu ce sourire inconvenant, mais j’ai l’impression qu’elle l’a retrouvé l’autre jour, quand elle était aux petits soins avant l’entrevue avec les grues. J’ai d’abord cru qu’elle cherchait à être agréable à la façon des crabes, c'est-à-dire sans subtilité. Mais la remarque de Kagura-san m’a mis le doute. “méfiez-vous de ses sentiments”. Et Nami-san qui m’a proposé de me tenir compagnie pour dormir… Est-ce commun, entre amies Crabes, de partager une chambre sans raison ? Me prend-elle pour sa sœur ? Ou bien est-ce qu’elle … Bon, je sais qu’elle courtise aussi bien hommes que femmes, elle l’a dit lors de la fête de notre départ des terres Scorpion. Et je sais que mon “anatomie particulière” (dixit Reiko-san) laisse rarement indifférent, même si j’essaie généralement de ne pas en abuser. Je suis une courtisane, une Samourai, pas une geisha. C’est ce que me disait Mutsumi-chama : “Ta beauté doit servir la danse, nourrir ton art, appuyer ton éloquence, mais pas devenir un vulgaire bâton sur lequel te reposer. Un Bushi utiliserait-il son katana comme une béquille ? Non. Laisse la au fourreau, qu’on la devine seulement, elle rayonnera d’autant plus quand tu choisiras de l’exposer au monde.”
C’est ce que j’ai fait : en prévision de l’entrevue avec Kakita-Sama, j’ai dégainé mon arme. Ce faisant, j’ai peur d’avoir touché Nami-san. Depuis la mort (?) de Haruo, elle est sûrement vulnérable… Je ne sais pas comment la gérer. Il ne faut pas qu’elle se repose sur moi pour oublier son chagrin. Et même si elle ne s’attend qu’à une histoire sans lendemain, ce n’est pas à moi qu’il faut la demander, qu’elle se trouve donc un autre trio de jeunes galants pour égayer ses nuits… Bon, j’admets que dans ces montagnes, cela ne court pas les rues. D’ailleurs il n’y a pas de rues.


Je sors de mes pensées gênantes pour me raccrocher à celles que Reiko-san énonce à voix haute, comme à son habitude. Elle parle de la souillure qui n’affecte pas forcément la pensée, puis elle évoque Fu Leng en le qualifiant d’incompris. Togashi semble nostalgique, triste, à la mention de son frère souillé.
Il y a quelque chose qui me gène dans ce que raconte Reiko. Pendant l'aller, elle était en état de choc, répétant que tout n’était que mensonge ou que notre mission était vouée à l'échec. À présent, en ressortant cette histoire selon laquelle Fu Leng aurait pu régner sur l’Empire d’Émeraude, elle continue à remettre en cause les décisions des Kamis fondateurs et l’ordre établi. C’est très, très perturbant.



3- Ceux qui restent ici-bas.



Une fois rentrés à Shiro Kitsuki, Togashi nous laisse à une auberge. Un serviteur vient nous apporter un document confirmant la vente de nos marchandises précédemment laissées chez les Libellules. La vente a été validée par Nara-sama, mais les indications de facturation, adressée directement à Ryoko Owari, nous indiquent discrètement que notre couverture a fuité. 
On nous annonce ensuite la visite du nouveau daimyo Kitsuki. Il se porte relativement bien , du moins aussi bien que peut se porter un homme qui a tranché la tête de son père un mois plus tôt.
Il nous laisse entendre que Togashi lui a rendu visite. Il doit nous recruter pour justifier de financer un voyage vers Kyuden Isawa. Et il se demande bien qui nous sommes, d’autant qu’il doit nous transmettre les remerciements de son défunt père, sans savoir pourquoi. Il apprend à Goru-san qu’il respectera la promesse que son père à son égard, même s’il la désapprouve.
Il porte aussi une nouvelle qui me glace le sang : Kakita-sama souhaite me voir. Et Kitsuki-sama me conseille de faire attention à ses émotions.
Bien. Je pensais avoir mis cela derrière moi. La discussion va donc avoir lieu maintenant.



Quand j’arrive à l’appartement de Kakita-sama, je sens une grande tension. Avant même d’y entrer, des subtilités dans la posture des gardes m'indiquent que je ne suis pas bienvenue. À l'intérieur, Kakita-sama s’entretient avec le Daidoji que nous suspectons d’appartenir au Kolat.. Les deux me toisent d'un regard froid. Le Daidoji prend congé, et Kakita demande à tous les serviteurs de sortir.


Silence.


J’ai les yeux baissés. Si proche de Kakita-Sama, le visage de Mutsumi-chama me hante. Les secondes s’étirent. Il ne dit pas un mot. Moi non plus. Elle était si belle quand elle se tenait à ses côtés. Pourquoi cela est-il mal d’aimer la même personne qu'un autre ? Je finis par craquer et demander pourquoi il m’a convoquée. Il a gagné la première manche.




-A votre avis ?


Très bien, cela va donc être ce genre de conversation.


Il finit par me dire que son entourage lui conseillait de lancer une vendetta contre moi… Une vendetta sur une personne qui n’a plus ni famille ni clan, cela revient à mettre un arrêt de mort sur ma tête. Je répond que ce n’est pas ce qu’elle aurait voulu.


Il s’énerve.. Il me dit qu’elle est partie par ma faute, que si j’étais restée elle serait encore vivante, qu’elle est morte car je n’ai pas su maîtriser mes émotions…


Mutsumi-chama…


Il me demande si j’ai autant souffert en tranchant la gorge de sa femme, que lui a souffert en apprenant ce qu’elle ressentait pour moi.



Donc, il sait…


Plus besoin de le cacher. Je me ressaisis. Oui j’ai souffert, je souffre encore, je souffrirai toujours. Comment le lui faire comprendre ?


-Les neiges éternelles auront fondu avant que je ne me le pardonne.


Son masque tombe et sa colère éclate. Il se lève et jette une coupelle contre un mur. Dans son discours je crois comprendre qu'il est surtout en colère qu’elle m’a préférée à lui. Le reste de la conversation devient flou. Je me vois me lever en disant “Votre femme avait plus d’honneur que personne en Rokugan ! Elle ne serait jamais partie !”


Et je lui assure que la mort me serait plus douce que de continuer à vivre avec ce souvenir. Je crois lire de la cruauté dans ses yeux, ou bien l’ai-je seulement imaginé ?
Il m’annonce qu’il y a pire que la mort, et il exige que je repasse “prochainement” par ses terres, afin de venir récupérer mes œuvres de danse. “Elle tenait absolument à les conserver. Maintenant je comprends pourquoi…” ajoute-t-il amèrement.
Il profère une dernière menace : si jamais il apprend que “ce genre de chose” se reproduit, il s’assurera que ce serait la dernière fois.



Puis il me congédie.


Je ne suis pas sûre de savoir ce qu’il entendait par cette dernière phrase. Que croit-il ? Que je passe mon temps à séduire des femmes mariées ? Où à séduire des femmes tout court ?
Bien sûr que non ! Ou… Pas volontairement en tout cas.


Je retourne à l’auberge en vitesse. Mes pensées vont dans tous les sens. Elle serait encore vivante si j’étais restée à son service. Un daimyo en colère qui me dit que je n’ai pas su contrôler mes émotions… Alors que c’est pour les faire taire que je suis partie… Elle serait morte de faim, ou pire, si je ne l’avais pas retrouvée… À ma place, sous cette tente, aurait-il retenu le wakizashi ?


Quand j’arrive à l’auberge, je tente de garder le masque, j’échange quelques mots brefs avec mes camarades, et je leur demande de me laisser quelques minutes de solitude dans ma chambre.
Le vent triste souffle,
Dans mon cœur, un vide immense,
Ton départ me hante.



Tss, je n’ai retenu ces larmes qu'un mois, quelle honte. Il est temps de se remaquiller.


Quand je réapparais, mes camarades font poliment semblant de n'avoir rien entendu, et je prétends les croire. Louée soit la magie des murs de papier. Je me paie même le luxe d’ignorer les maladresses de Reiko, avant que nous ne revenions aux choses sérieuses.


4- Ra-Ra-Chan

Reiko-san écrit le dernier rapport pour son sensei. Elle évoque simplement la manière dont la situation s’est normalisée chez les Dragons, avec l’arrivée de Kakita-sama et le seppuku de Kistuki-sama. Nous suggérons à Reiko-san d’évoquer le fait que les convictions des “moines comploteurs” la troublent. La réponse de Isawa-sama est rapide et brève : “Tu sais où me trouver”.  Le plan est en marche : Nous devons nous renseigner sur ses possibles points faibles avant de le voir, pour cela Reiko-san envisage de revoir une ancienne “amie” d’école.


Nous partons pour Kyuden Isawa, la ville des érudits. Cela représente un mois de trajet, assez semblable à nos voyages précédents. Avec Nami-san qui ne rate pas une occasion de complimenter mon apparence dès le levé, malgré les plis de mon écharpe imprimée sur ma joue, et mes racines capillaires qui recommencent à noircir.
Je me fais sûrement des idées.


Nous nous installons dans une petite auberge. Nous recevons une invitation à dîner chez les parents de Reiko-san pour le surlendemain. Mais avant, nous avons une autre invitation dans un salon de thé par Ran-san (ou devrais-je dire Ran-sama ?), la fameuse “Amie” de Reiko-san. 
Avant d’y aller, j'aide Nami-san à se maquiller. Pendant que je peaufine le dessin de ses sourcils, elle a un sourire béat. Pourvu qu’elle fasse preuve de plus de retenue pendant le thé.


L’Hirondelle Errante est un salon de luxe. Je crois que le ”sama” sera de circonstance. Ran-sama est déjà installée, entourée d’une vingtaine de personnes visiblement importantes, qui ne semblent pas connaître Reiko-san.  Ran-sama salue notre shugenja.
 - Reiko-San ! 

 - Ra-ra-Chan ! répond Reiko-san.


Des petits rires polis sortent de l’assemblée.  Ra-ra-Chan.  RA-RA-CHAN. Non mais vraiment…


Il y a quelque chose, dans le placement des invités, je ne sais pas quoi, qui me donne l’impression que “Ra-ra-chan” a réussi son coup… Mais je suis trop déconcertée par la beauté de Ran-sama pour pousser plus loin l’analyse de la tablée. Ran-sama est sublime. Choix de coiffure intéressant. J’ai honte en pensant à ma teinture datée. Et quel kimono, au moins 9 Koku, je dirais. Il y a de la compétition, elle ferait fondre une enclume en la regardant. Si j’ai bien compris comment fonctionne Nami-san, elle doit être en train de dévorer Ran-sama du regard en bavant par terre.
Coup d'œil à Nami-san…
Elle me fixe des yeux.
Merde.


Reiko-san  me présente, en disant que je suis celle “qui n’a pas réussi à m’enseigner la courtoisie”.
Elle présente les deux autres en tant que “bushi”. Si je ne connaissais pas aussi bien Reiko-san, je croirais qu’elle me met en avant pour faire bouclier. Mais je la connais, donc je sais qu’elle essaye juste d’être distrayante et agréable pour nos hôtes.


L’entourage se demande si Reiko-san correspond à la légende. Ah, c’était donc ça : ils sont venus découvrir le “phénomène Reiko”. 
Ce n’est pas très agréable, on ne nous parle pas vraiment, la conversation est principalement centrée autour de Reiko-san et Ran-sama, et leurs souvenirs d’école. Néanmoins, Reiko-san semble avoir gagné en maturité par rapport aux souvenirs de Ran-sama. Je prends ça comme une petite victoire personnelle.


Lorsque l’on finit par évoquer leur vieux maître, il est temps pour les spectateurs de prendre congé. J’ose croire que Reiko-san a été moins fidèle à sa réputation que prévu. 
nous apprenons que Isawa-sama ne sort plus beaucoup de chez lui, il refuse même des élèves, cela dure depuis un mois et demi environ… Soit  à peu près quand la situation chez les Dragons s’est apaisée. Pour ce qui est de sa famille, son épouse est décédée il y a des années, et il n’ a pas d’enfant. Pas de moyen de l’influencer de ce côté-là.


Puis Ran-sama parle des expériences de Reiko-san autrefois. Nous apprenons que Reiko-san pratiquait des expériences en cachette pendant ses études, pendant que Ran-sama se chargeait de faire le guet avec d'autres camarades… Reiko-san elle-même semble surprise de cette anecdote.


Avant de nous séparer, Ran-sama évoque les parents de Reiko-san. Elle apprécierait beaucoup que nous glissions un petit mot à la mère de Reiko-san, sur le fait que les petits commerces n’ont pas la chance de se développer avant d’être absorbés par les grands groupes déjà en place. Selon elle, cela bride leur potentiel, et empêche surtout les petits artisans de grimper les échelons par leur mérite. Je promets d’essayer d'en toucher un mot… Et je suis surprise que Reiko-sama ne se soit pas lancée dans un exposé de deux heures sur le thème “S’ils ne sont que des petits artisans, c’est que leur karma l’a voulu ! s’ils ne sont pas récompensé dans cette vie, ils le seront dans la suivante.” Mais elle ne dit rien. Qu'avons-nous fait d’elle ?


Avant que son amie ne parte, Reiko-san demande à Ran-sama où elle a acheté son kimono, car elle aimerait trouver le même en rouge et noir pour une personne chère. Autant dire qu’elle vient de lui confier qu’elle fréquente un(e) Scorpion.
Ran-sama lui répond aimablement que le Kimono coûtait 10 kokus.
Cette greluche porte plus que ma fortune sur son dos…
Et en parlant de cette bassesse matérielle qu’est l’argent, sa grâce Ran-sama nous dit de mettre la facture sur son ardoise.  Ouf… De toute façon, je suppose qu’il est normal de payer les frais de bouche quand on embauche des comiques, non ?

5 - “Ça ne m‘étonne pas d’elle”

Le lendemain nous préparons la visite chez Isawa-sama. Reiko-san et moi entreront le voir, pour lui parler du Kolat, ensuite Reiko-san doit évoquer ses doutes et nous devrons trouver un prétexte pour me faire sortir. Il suffira que Reiko-san sorte une de ses énormités pour que je m’offusque. Cela va être difficile, je suis de plus en plus habituée à ignorer ce qu’elle dit. Et de plus j’appréhende l’idée de jouer la comédie devant un aîné. N’est-ce pas mentir ?


Nous arrivons chez Isawa-sama. Un vieux domestique nous accueille tous les quatre, et nous introduit, Reiko-san et moi, dans le laboratoire du shugenja. 
Reiko-san commence à parler du Kolat, Je vais bientôt devoir trouver une raison de sortir. Oh, et puis, après tout, je n’ai qu’à dire la vérité, comme toujours. J'interromps Reiko-san pour demander à dire quelques mots à Isawa-sama en aparté. Je lui confie à voix basse que je m’inquiète pour Reiko, car je trouve qu’elle remet de plus en plus en cause l’ordre des choses, et qu’on pourrait croire qu’elle se met à croire aux mêmes inepties que celles du Kolat. Au fond, ces deux affirmations sont vraies.
Il me dit qu’il va en parler avec elle, et me demande de sortir. Voilà, pas besoin de  mise en scène, il suffisait que la demande vienne de lui.


Je rejoins les deux autres en priant pour que Reiko-san ne se laisse pas berner par son sensei. Mais il faut lui faire confiance. J’essaie de me rassurer : elle a visité la bibliothèque de Togashi. Elle y a sûrement trouvé des textes philosophiques qui démontrent pourquoi le Kolat a tort. J’espère qu’elle n’a pas passé la nuit là bas à lire des traités d’orthographe.


Goru-san et Nami-san patientent avec le vieux serviteur qui radote. Il se réjouit de la venue de Reiko-san, selon lui Isawa-sama est très attaché à elle. Le domestique raconte qu’il y a plusieurs années, Reiko-san serait arrivée en larme voir Isawa-sama… La porte du laboratoire s’ouvre, Reiko-san nous prévient qu’elle en a encore pour au moins une demie heure. vingt-cinq minutes plus tard, un cri féminin retentit. Les deux bushis bondissent. On trouve Reiko-san en pleine crise, Isawa-sama a les larmes aux yeux. Reiko-san débite un flot de paroles révoltés. Nous finissons par comprendre qu’elle vient de retrouver la mémoire concernant un événement traumatisant. Et pour cause : elle se souvient avoir “inventé” le concept de la relique que nous recherchons, le fameux “crabe”.


… Reiko-san… Je devrais être outrée, mais… Elle m’épuise. C’est tout, elle m’épuise. Pas besoin d'avoir des enfants quand on a une Reiko.
Des années auparavant elle avait commencé à remettre en question la légitimité des Kamis, et son sensei lui avait effacé la mémoire pour la protéger du Kolat. Dans sa logorrhée, on comprend qu’elle s’indigne surtout des méthodes du Kolat, plus que de leur but. Nous nous tournons vers Isawa-sama. Vraisemblablement, c’est la confirmation que ces méthodes existent qui l’a mis en larmes. Il devient bien bavard.
Nous apprenons alors que le crabe est déjà dans les mains du Kolat. Ils espèrent le dupliquer, afin d’en posséder dix, dans le but d’enfermer chacun des Kamis et de rendre leur liberté d’action aux Hommes. J’en ai la nausée. 
Nami-san et Goru-san posent des questions, pour ma part je suis trop sous le choc pour parler.
Qui serait capable de répliquer cette relique ? Réponse : beaucoup de monde, des shugenja de différents clans. Mais ce sera difficile : il y a eu beaucoup de morts pour créer la première relique. 
Selon Isawa-san, il existe un village dissimulé aux yeux de tous, ou du moins, il le suppose. La communication se ferait via les fameux colliers de cristal, mais il ne sait pas comment cela fonctionne. 
Nami-san est excédée et sort tailler les buissons à coup de Bo. Reiko-san sort à son tour. 
J’échange quelques mots avec Isawa-san, mais je ne parviens pas à mettre sa logique en défaut : il croit dur comme fer que les forts ne doivent pas dominer les faibles, et que la puissance des Kamis ne justifie pas leur place au sommet. Pourtant je  sais qu’il a tort. Même si je ne suis plus Grue, je ne remettrais pas en question la légitimité de mon ancêtre tombée du Ciel. Je sors. Goru-san reste avec lui, il veut lui parler seul à seul.


J’ai bien envie de taper sur un buisson moi aussi.
Reiko-san parle de Haruo avec Nami-san. Elle dit qu’elle en vient à comprendre son raisonnement. J’ai envie de taper autre chose qu’un buisson. Reiko-san parle de génocides entiers de plusieurs races qui existaient avant la fondation de Rokugan. Elle l’aurait lu dans la bibliothèque de Togashi. Elle dit que le Kolat est plein de belles promesses, mais qu’au final leurs méthodes ne valent pas mieux, et qu’ils ajoutent juste de l’hypocrisie à l’horreur.


6- “Vide-nous ce verre et nous le remplirons”

Quand Goru-san revient, il propose d'aller boire un saké. Reiko-san est motivée à aller se noyer dans l’alcool. On décide de rentrer à l’auberge, et d’accompagner Reiko-san avec modération… Un verre, pas plus. Ou d-deux. Ou t-t-trois. De t-t-toute façon ça sera t-t-toujours moins que Reiko-chan. Nami-chan a l’air de mieux se t-t-t-enir que Goru-kun et m-m-moi. Mon verre a un goût salé. Chacun de nous a une chose différente à oublier…Snffrlf… Ça boit à l’injustice, aux amours imp-p-possibles, aux génocides, aux dieux qui s’en f-f-f-ffoutent, aux kimonos à 10 kokus et aux ff-f-f-femmes qui les portent.


Le lendemain, Nami a pardonné à Reiko. Je ne sais pas ce qui l’a décidé, mais cela fait quand même une chose positive dans ce monde.


Dernière édition par Frhejal le Ven 1 Mar 2024 - 15:25, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeDim 18 Juin 2023 - 11:25

Acte XIV

Scène I : mémoires d'outre-tombe

Réveil.
Où sommes-nous ? Quand sommes-nous ?
Ah oui, c'est vrai...

Kyuden Isawa, la maison de mon senseï, la séance d'hypnose... Et ensuite, beaucoup de saké.
Je me suis bien fourvoyée. Le Mal, ce ne sont pas ces monstres hideux et destructeurs déformés par la Souillure dont on parle dans les légendes...

Enfin... si, aussi, bien sûr, mais le Mal le plus redoutable, c'est bien celui qui se présente avec un visage humain, vous fait avaler de beaux mensonges enrobés de miel, et puis vous pousse à commettre des atrocités.
Moi qui me croyais meilleure que Nami et son Haruo, tiens... Tu parles, je ne suis pas plus maligne que lui. Et lui n'était finalement pas si fou que ça.

On toque à la porte. Un serviteur, avec une lettre de la plus haute importance. 
Quelle idée de déranger les gens à une heure par... ah non, en fait la matinée est déjà bien avancée.C'est donc ça, la gueule de bois ?

Je reconnais immédiatement l'écriture d'Isawa-senseï. 
C'est une lettre d'adieux.
Au fil de la lecture, je comprends qu'il a fait seppuku. C'est... tragiquement logique. Au vu de l'état dans lequel nous l'avons laissé hier, je sens qu'au fond de moi je m'attendais à cette issue.

Les autres s'interrogent sur la prétendue étrangeté de certaines tournures de phrases, laissant entendre un sens caché. 
Peut-être. Je ne sais pas. Je n'ai pas la tête à ça. 
Il est surtout indiqué qu'Isawa-senseï souhaiterait utiliser sa mort pour changer le Kolat de l'intérieur...
Mais quelle tâche insurmontable ! Autant vouloir changer le sens de la course du Soleil. Cette organisation est aussi ancienne que tentaculaire... 
Je déteste cette situation. Je ne sais pas ce qui nous arrive. On est là, tous les quatre, on se déplace à tâtons dans ce monde informe aux règles et aux objectifs totalement inconnus, apparemment indéchiffrables, voire même probablement inexistants… toujours à deux doigts de se faire assassiner par des forces auxquelles on ne comprend rien.*

Il faut que je me trouve quelque chose à faire, sinon je vais devenir folle.
Nami suggère de mener quelques recherches sur le quartier général du Kolat, ce fameux village caché où le crabe-en-terre-cuite se trouve probablement. Bon, et puis il n'est probablement pas en terre cuite... Très certainement un matériau absorbant les courants magiques, comme la jade ou...
Ou l'obsidienne. Ce qui serait... inquiétant en termes de possibilités.
Bref. La section géographie de la bibliothèque universitaire se montre, évidemment, bien fournie. Nous procédons par élimination. Le quartier général du Kolat occupe forcément une position centrale dans Rokugan, mais en même temps il doit être assez isolé pour ne pas attirer l'attention...

La chaîne de montagnes coupant l'empire en deux semble une bonne piste. Nami suppose que cela serait plutôt dans la partie Est, du côté du clan de la Licorne, car après tout nous savons qu'ils sont historiquement liés.J'ai une idée... Inutile de chercher à localiser directement le crabe-artefact, il est forcément dissimulé aux yeux des kamis... Il en va de même pour le village caché. Mais Makoto ?

Une brève invocation des kamis plus tard, nous sommes cependant dans l'impasse. Les esprits de l'air s'avèrent incapables de situer le Lion ronin. Ce qui aurait donc tendance à indiquer qu'il se trouve lui aussi au village caché...

*si vous avez la ref, vous êtes des bons



Scène II : cela m'hante que maintes Mantes mentent

Dans la soirée, Nami et Goru partent en reconnaissance du côté de la demeure de feu mon senseï. 
En effet, nous craignons que le parchemin enchanté servant à faire nos rapports ne tombent entre de mauvaises mains.
Nous avons bien tenté d'y écrire une question, mais pour seule réponse un certain ''Asako'' a répondu que désormais c'est à lui que nous devions faire nos comptes-rendus.

Comment savoir si cet Asako est digne de confiance ? Après tout, il n'y avait aucun membre de cette famille lors de la réunion initiale... Et quand bien même ce serait le cas, comment être sûr qu'il ne fait pas partie du Kolat ?
Finalement, nous avons opté pour la solution la plus simple : faire des rapports sans grand intérêt, et affirmer que nous n'avons pas le droit d'en dire plus si jamais notre garde-chiourme se montre trop insistant.
De plus, Goru m'a également rapporté qu'il a appris en ville la mort ''accidentelle'' d'Isawa-senseï. Mon maître aurait donc camouflé son suicide en accident ? Il est vrai qu'un seppuku en bonne et due forme aurait éveillé de nombreuses questions.

Je suis interrompue dans mes réflexions par Motoko qui s'inquiète de ne pas voir Giru et Nami revenir. Je n'ai pas le temps de lui répondre que le calme de la nuit est déchiré par une violente détonation.
Détonation qui a tout l'air de provenir précisément de la maison de mon senseï !
Le même genre d'alchimie qu'à Shiro Kitsuki ?

En nous précipitant sur place, nous découvrons une scène terrible ! La maison est en feu, les corps des gardes ont été réduits en charpie... le souffle a été si violent que l'un d'eux a été projeté contre la façade de l'autre côté de la rue, y laissant ce qui semble être un morceau de...
Motoko me coupe dans mes observations en notant l'absence de nos deux camarades.

C'est alors que j'aperçois justement Goru, juché sur un toit et nous faisant signe. Il nous intime de fouiller les environs, et rapidement nous découvrons dans les ruelles voisines une sacoche remplie de documents (où je reconnais l'écriture de mon senseï), ainsi qu'une bien étrange tenue de couleur sombre, faisant penser à un déguisement de théâtre...

Plus loin, nous rejoignons Nami, qui est en compagnie d'un soldat Shiba et d'un homme blessé à la jambe, se présentant comme Yoritomo Kane.
Après quelques questions, nous avons pu reconstituer les évènements.
En résumé : Nami surveillait la demeure de feu mon maître, lorsqu'elle a remarqué un homme en tenue sombre, sortant discrètement par une fenêtre de l'étage. Elle s'est lancée à sa poursuite, juste avant l'explosion.
Notre éclaireuse n'a perdu de vue sa cible qu'un instant, mais malheureusement cela lui a permis de se débarrasser des preuves compromettantes...
Dans la rue suivante, elle a repéré le Mante, qui avait un comportement suspect, et a d'ailleurs cherché à s'enfuir en la voyant. Juste derrière elle, Goru accompagné du garde Shiba (qui, en ce qui le concerne, était en fait chargé de nous surveiller) ont débarqué, et le garde à immobilisé le fuyard d'une flèche bien ajustée.

Malheureusement, Yoritomo Kane nie évidemment toute implication, et affirme avoir fui car il craignait pour sa vie. Malgré les quelques incohérences de son récit et son attitude bien bravache pour un prétendu froussard... nous n'avons aucun élément formel pour l'incriminer.
Finalement, Shiba-sama le fait donc raccompagner à son auberge.
Tout cela est décidément bien curieux...
Il serait logique que ce voleur soit un membre du Kolat, cherchant à récupérer des documents sensibles chez mon senseï... 
Mais comment aurait-il fait pour être aussi vite au courant de sa mort, qui date de moins d'une journée ? 
D'un autre côté, nous savions déjà qu'ils pouvaient communiquer rapidement. Cela veut surtout dire que le Kolat aurait d'autres agents en ville, et que nous avons donc tout intérêt à nous tenir sur nos gardes.


Dernière édition par Nykos le Dim 18 Juin 2023 - 20:54, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeDim 18 Juin 2023 - 15:17

Scène III : un dîner presque imparfait


Une nuit plus tard. Personne ne nous a égorgés dans notre sommeil, c'est déjà un bon point.
Mais cela dit, une épreuve encore plus fatidique nous attend.
Enfin... m'attend moi, surtout.

Un dîner chez mes parents. Quelle idée...
Sur le plan rigoureusement social, je ne suis plus sensée être leur fille. Comment je suis supposée me comporter ?
J'imagine que le mieux est encore de considérer que c'est un rendez-vous officiel chez des notables de la ville.
Pas question de se pointer en s'asseyant en tailleur puis en parlant la bouche pleine. Déjà que j'avais droit à des remarques en le faisant à l'époque, alors qu'on s'en fiche, quoi, y avait pas d'étrangers...

Bref.
Motoko voulait faire un tour en ville pour renouveler sa garde-robe. Je suppose que je vais l'imiter. Autant faire un maximum d'efforts.
Il ne nous faut pas trop longtemps pour trouver la boutique d'un couturier assez modeste, mais talentueux. J'en profite pour négocier une remise en échange de la promesse de parler favorablement de son travail lors de la soirée, chose que nous avions promis à Ra-ra... euh... je veux dire Ran-sama.

Ne reste plus qu'à se préparer pour de bon. Il s'agit de se présenter sous son meilleur jour. Motoko fait remarquer qu'en ce qui me concerne, il y a du travail...
Mais, euh !
Et puis quoi encore ? Ce n'est pas sous prétexte qu'en temps normal je ne perds pas mon temps avec ces enfantillages que je ne suis pas capable de m'apprêter correctement !
Jouer à savoir qui est la plus belle, c'est bon pour la cour de récréation quand on avait huit ans. Mais je vais lui montrer, moi...

Facile. Je m'en souviens, des leçons de mère... On enfile les différentes couches de robes, en prenant garde de bien les serrer près du corps... Dégradé de couleurs accordé à la saison... Pour la coiffure, volontairement asymétrique, pour cacher le ''mauvais'' oeil... 
Quant aux poudres et aux parfums, tout ça n'est rien d'autre qu'une forme d'alchimie.

Je ressors peut-être la dernière de ma chambre, mais en me voyant les autres me lancent des regards... stupéfaits.
Dans le bon sens du terme.
C'est... un peu gênant, et en même temps pas désagréable. Curieux. 
Heureusement que nous serons en petit comité, j'aurais détesté être au centre de l'attention au milieu de parfaits inconnus. 

Direction la maison.
Nous sommes accueillis par les serviteurs, et rapidement menés à la salle à manger principale. Mes parents sont là, Père aussi solennel qu'à son habitude, et Mère... 
... Mère a l'air de quelqu'un qui est obligé de se rendre à une cérémonie funéraire. 
De quelqu'un qu'on déteste.

Je laisse les autres faire le début de la conversation, échangeant quelques banalités.
Je ne peux pas tout dire... Je ne peux rien dire, même.
Je le sais bien, mère, que je suis une abomination. Une erreur de la nature, une anomalie dans l'Ordre Céleste, et que la seule chose que j'aurais dû faire était le seppuku.
Mais je vous assure que je me rends utile. J'ai un rôle à jouer. Je ne suis pas un déchet, mon âme à encore des choses à accomplir dans cette vie.
Tout ça je le pense très fort, mais je ne maitrise pas la télépathie.

Et à l'instant même où j'ouvre la bouche pour l'expliquer à voix haute, Mère prétexte la fatigue et quitte la pièce.
Je ne peux pas lui en vouloir. J'aurais peut-être fait la même chose à sa place.
Père semble un instant décontenancé, mais comme à son habitude conserve son calme et rembraye sur la conversation. 

C'est alors que débarque soudainement mon frère Goro, mais pas seul. Il est accompagné d'un jeune homme, une quinzaine d'années tout au plus, qui se présente comme Isawa Choyo.
Nous comprenons rapidement qu'il s'agit d'une personne très haut placée, et que mon frère est son garde du corps... et aussi que malgré son wakizashi à la ceinture, ce Choyo a autant d'étiquette qu'un tout jeune enfant.
Je veux dire... je sais bien que je suis mal placée pour donner des leçons d'étiquette, mais moi au moins je m'efforce de rester polie.
En ce qui concerne Choyo... en l'espace de quelques minutes, il parvient à insulter directement le Conseil élémentaire, à proclamer qu'il peut faire ce qu'il veut, et à faire preuve de son ignorance totale sur tout vocabulaire vaguement soutenu.

J'en viens même à penser que c'est peut-être un simple d'esprit. Au moins ai-je réussi à placer quelques commentaires favorables sur notre fameux couturier et la notion de ''mécénat''.
La discussion dérive sur le jeu de go, et le jeune Choyo finit par défier l'un d'entre nous en duel. Motoko accepte de l'affronter.

Et au début, la partie semble vraiment tourner à l'avantage de notre camarade. Notre jeune adversaire ne donne même pas l'impression de se concentrer sur la partie, et à l'air de jouer complètement au hasard.
Sauf que j'ai quand même quelques parties à mon actif, et il me semble que... en réalité, il y a tout l'air d'y avoir une stratégie complexe et à long terme...
Mais ce n'est pas possible, Choyo ne regarde même pas ce qu'il fait. C'est comme si ses mains jouaient toutes seules.
Comme si...
Comme si...

Oh, bon sang.

J'ai un soudain souvenir de ma première communion avec le Vide. Celle qu'évoquait Isawa-senseï dans sa lettre d'adieux...
Il s'agissait juste d'avoir un aperçu de la beauté de l'Eternité.
Mais moi j'ai contemplé l'Infini et plongé dedans la tête la première.
Communier avec le Vide, et à travers lui avec l'intégralité de la Création, à travers tous les plans et toutes les époques. Le temps et l'espace n'ont plus aucun sens, car Tout ne fait qu'Un.
L'espace d'une éternelle fraction de seconde, je suis la somme de mes vies passées, présentes, et peut-être même futures.
Je sais tout, je ressens tout.
Je compulse les pages d'un tome interdit. Est-ce moi ? Non, cette fois-là j'étais un homme...
Je meurs au milieu des flammes, dans un palais qui s'écroule, en enlaçant la femme que j'aime.
J'exulte de joie, sur le pont d'un navire en pleine tempête, et je ne serais à genoux devant personne.
J'étrangle un shugenja de mes mains de colosse, en lui expliquant calmement qu'il n'est qu'un misérable traitre.
Je sais tout, je ressens tout, et qu'importe si je me noie.
Qui es-tu ? Quiestuquiestu ? Tu ne fais pas partie du choeur de nos points brillants.
Intruse !
BRÛLE.
Et c'est là qu'Isawa-senseï m'avait brutalement ramenée dans cette terne réalité en trois dimensions. 
En n'ayant plus en tête que la saveur diffuse du savoir absolu.

Et lui...
Lui il agit comme j'ai SU que je pouvais le faire pendant l'étincelle d'un moment.
Isawa Choyo remporte la partie en écrasant littéralement Motoko.
Mon frère croise mon regard et me fait de grands signes pour que la boucle.
Mais je ne peux pas... Je ne peux pas.
Je lui demande s'il se souvient.

Et il répond oui.
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeDim 10 Sep 2023 - 18:00

Au début, je n'ai pas compris l'échange entre Shoyo et Reïko. Je m'enorgueillis de rester stoïque dans la plupart des situations et de rarement laisser paraître mes émotions. C'est le fruit de l'éducation Dragon dont j'ai pu bénéficier. Mais je dois dire que ce petit morveux m'exaspérait et son aisance au jeu de go tout en montrant de la désinvolture mettait ma patience au supplice. La réponse affirmative du jeune samouraï mit notre shugenja dans tous ses états, quant à Goro, il devint blême. Mokoto chercha à savoir ce que Shoyo entendait par "Il y a deux ans, j'étais encore un heimin". S'ensuivit une discussion entre le gamin et Reïko qui dépassa une fois de plus ma compréhension. Il expliqua qu'il avait été repéré par un membre du Conseil élémentaire et avait été fait samouraï. Bien que surprenant, son changement de statut ne pouvait donc pas être le fruit d'une erreur ou de la lubie d'un puissant.
A mesure que la conversation se déroulait, je compris que cet enfant se souvenait de ses vies antérieures. Cette rencontre incongrue avec un être détestable mais disposant de soutients puissants prenait une tournure extraordinaire.
Alors que Motoko faisait subtilement remarquer à Shoyo son manque de courtoisie, Nami, avec beaucoup moins de subtilité, lâcha, dans un raclement de gorge un "Kola" qui pris tous les auditeurs par surprise. Pourqoui, mais pourquoi donc fait-elle cela ?
Reïko mena rapidement la conversation sur des sujets plus badins et nous nous apprétons à partir. Shoyo nous pris de court en demandant à son garde du corps à partir. 
Nami avait fair mouche. Avec quelles conséquences, nous ne le savions pas mais elle avait fait mouche.
En partant, Goro nous annonça sérieusement : "cette soirée n'a jamais existé." Cela ressemblait plus à une injonction qu'à une demande. A cela, Nami lui conseilla la prudence.
Ainsi Shoyo connaissait le kola et même très bien. Ceci expliquait peut-être son état récent d'heimin dans sa vie actuelle. Mais adhérait-il toujours à ces idées ? Ce dernier point était source d'inquiétude car il était maintenant proche du Conseil élémentaire et s'était présenté comme futur daïmyo.
Reïko nous apprit à cet occasion qu'il y aurait déjà eu un empereur militant du Kola.
Nous prenons finalement congé auprès du père de Reïko qui nous invite à le revoir pour une tasse de thé.
Nos mouvements sont toujours surveillés par des gardes Phénix fort peu discrets.
Le lendemain amena son lot de rumeurs et d'informations en tout genre. Nous apprimes ainsi que la petite boutique de kimonos à laquelle Motoko avait fait allusion devant Shoyo la veille, avait été "achetée" durant la nuit.
D'après les recherches menées par Reïko et Nami, le kola serait présent partout dans l'Empire et l'itinéraire pris par la caravane pour transporter la relique n'était pas adaptée pour un trajet sûr. On peut donc en déduire que Makoto est un agent indépendant qui a pris le kola de court.
Notre enquête ne semblant pas mener bien loin, Reïko et moi décidons d'aller au dojo afin entraîner Nami avant le probable duel avec le clan de la Mante. Il nous fallut l'intervention du garde Phénix qui nous suit comme notre ombre mais à la discrétion toute relative pour que l'accès à la salle nous soit permis, nous rappelant encore une fois notre condition.
Le premier randori fut mené par Nami et Reïko. IL montra que cette dernière avait tout de même progressé dans les arts martiaux. Bientôt, ce fut l'arrivée de Shoyo et Goro qui attira notre attention. Le jeune samouraï demanda à Nami de combattre contre elle. Malgré une très bonne technique déployée par Shoyo, ce fut Nami qui gagna le combat qui se termina par l'explosion des bokens sous le choc des coups portés.
Shoyo quitta le tatami fébrile, vacillant, le sang coulant de son nez et pourtant, il n'avait pas été blessé. Soigné par Reïko sous l'oeil réprobateur de Goro, le "futur daïmyo des Phénix" reprit son comportement habituel et nous entraîna dans un jardin pour discuter. Il commença par nous demander comment nous avions eu connaissance du kola. Puis il nous raconta que l'organisation avait tenté de le recruter juste après le reour des Utaku. Puis il avait failli l'intégrer mais avait raté son passage.
Il nous avoua avoir des ordres "d'au-dessus" l'empêchant d'être à nos côtés et, de la façon dont il en parla, il était évident qu'il avait déjà rencontré Togashi.
A notre retour à l'auberge, un vieux samouraï nous attendait. Son aura était pesante au point que Reïko fut au bord du malaise et de la surexcitation. Il nous demanda de nous approcher. Dans son visage d'octogénaire fatigué, deux pupilles blanches sans vie scintillaient. Nous étions en présence du Maître élémentaire du Vide.
Son regard nous transperça alors qu'il fouillait dans nos pensées. Puis il nous libéra de nos colliers.
Après le repas, nous reçumes un message. Il s'agissait d'un rendez-vous qui nous était donné pour le lendemain avec l'injonction de nous présenter avec de beaux atours.
Nous décidâmes d'aller nuitamment repérer les lieux : La maison où nous devions nous rendre était une maison hupée non loin de la maison en ruine du maître de Reïko.
L'ascèse qui constitue la base de ma morale m'empêche de me complaire dans le luxe, me fusse-t-il demandé mais je conscientis pour l'occasion à porter un kimono propre et dépourvu de trous. Si Motoko montra dans sa parure tout ce qu'on peut attendre de la grâce d'une Grue, Reïko était sublime.
Nous arrivâmes à la superbe demeure où on nous convia à entrer.
Dans la pièce, Shoyo et Goro étaient assis auprès de 4 tables basses sur lesquelles papier et pinceaux étaient étalés.
Avec son détachement habituel qui le rend si insupportable, Shoyo nous demanda de signer un formulaire de création d'un clan mineur, ce qui nous redonnait à tous une respectabilité.
Nami et Mokoto signèrent sans attendre. Reîko, tout comme moi, restâmes un instant interdit, appréhendant les conséquences d'un tel acte.
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeVen 10 Nov 2023 - 23:45

Création de clan ?
Pourquoi ai-je accepté d’être Daïmyo ? Pourquoi ai-je signé ce document ? Pourquoi ai-je ouvert la bouche ? Pourquoi ai-je accepté cette mission des scorpions ? Pourquoi ai-je aidé à défendre ce village scorpion / licorne ? Pourquoi ai-je aidé cette jeune et magnifique Ronin ? Pourquoi suis-je devenu Ronin ?
Je voulais être libre. Est-ce cela le prix de la liberté ? avoir une autre laisse plus grande mais plus dangereuse ? La liberté c’est être seule ? Je voulais seulement croire que mon rêve complètement fou était possible. Mais là c’est plutôt un cauchemar. Un cauchemar terrifiant. Une chaine invisible que j’ai attachée en pensant à Haruo.
Inspire.
Expi« Nami sama ? » dit Motoko avec un sourire.
Blocage de la respiration.
Moi qui voulais être libre de mes choix, maintenant je suis responsable de 3 personnes.
Il faut décider de notre devise, du nom du clan, et de tout un tas de chose auquel je n’accordais aucune importance.
Le clan de l’écureuil nous semble correct. Nous serons donc le clan de l’écureuil volant ou Musasabi.
Hum.
Pour la devise, nous nous sommes mis d’accord pour « Toute forêt commence toujours par une graine. »
Et la discussion continue, je n’arrive pas à me concentrer. Quel est l’école ? quel mon ? …
« Maintenant que le plus urgent a été fait, on peut demander à Shoyo et Goro de revenir pour terminer l’autre discussion Nami Sama » Encore Motoko avec son sourire.
 
Il faut que j’apprenne à faire ce sourire de façade. J’ai encore beaucoup trop de chose à apprendre.
 
Bon, je n’ai pas suivi la conversation qui a eu avec Shoyo et Goro. Mais j’ai retenu qu’on avait quelques jours avant le duel. Le duel avec le mante. Ce faux mante que là j’ai envie d’étrangler.
Mais avant il faudra faire une conversation avec eux. Peut-être pourrions-nous réussir à éviter ce duel ?
Nous avons donc plusieurs jours devant nous pour nous préparer à la rencontre avec la délégation mante. Je demande des cours intensifs d’étiquette à Motoko et Reiko. Ce que je retiens c’est qu’il faut :
-      rester polie,
-      faire de la caricature
-      reprendre ce qu’il vient d’être dit et le reformuler
-      proposer deux choix sans autre possibilité
-     

Pendant que j’apprends à mieux me comporter en société rokuganaise, Goru lui apprends à mieux se battre et se prépare contentieusement pour le duel. Il revient en sueur, son kimono a des traces de combat. Il a combattu vaillamment face à 6 enfants et parfois avec le garde. Puis il a été pris en main par le senseï. Il revient nous voir avec le sourire puis se dirige vers un onsen avec le garde.

 
Entrevue annonçant les augures

Avant l’entretient avec toute la délégation mante, nous avons une entrevue avec l’intendant mantes. Cet intendant à un sourire sinistre. J’avoue ne pas trop suivre la conversation car sa présence laisse une ambiance pesante à la limite de l’asphyxie. Et aussi parce qu’il commence la conversation par me rabaisser. Puis il appuie sur « Je suis la voix de mon maître ». Gnagnagna
Je viens de comprendre pourquoi Motoko n’est pas à l’aise. Il a une posture de combat alors que nous avons une SIMPLE conversation. A la fin de la conversation, il nous annonce que l’entretient avec la délégation mantes se fera à l’heure du thé dans un endroit bien précis.

 
Rencontre déterminante
 
A l’heure du thé nous arrivons devant l’endroit précis. Deux gardes encadrent l’entrée. Nous sommes arrivés avec quelques minutes d’avance. Je fais semblant de me prendre les pieds dans mon kimono mais mon manque de subtilité est aussi visible qu’un nez au milieu de la figure.
Nous arrivons dans la salle. Il y a 2 phenixs et 3 mantes. Il y a 3 tables. 2 qui font face en oblique par rapport à celle du milieu. Celle de droite est déjà prise par les phenix : le garde phenix qui a fléché le faux mante et un général phenix. Celle du milieu par 2 mantes : Kure « la voix de son maitre » ou surnommé le sinistre. Et on peut supposer que c’est son maitre, Maki, qui a une posture « détendu » mais que je qualifierais d’insultante pour l’objet de cet entretien. Le dernier mante, celui que le garde phenix a fléché est assis contre le mur derrière les mantes.
Avant même que nous atteignons nos places, Goru me conseille de ne pas être trop proche de la table. Ce que je fais.

La conversation commence et encore une fois je ne brille pas par mon savoir faire en conversation. De ce que j’ai compris, je les ai insulté deux fois (ah bon ?). Et eux, ne m’ont pas insultée en menaçant de détruire mon clan que nous venons à peine de construire ? Ils sont à la limite de l’insulte à chaque instant et nous provoque délibérément, ce qui est un plaisir pour sinistre. Mais je reste stoïque. Motoko et Reiko essaye tant bien que mal de rattraper mes bourdes. Elles ont tout de même réussi à obtenir une réaction chez le faux mante.
Il se lève et se dirige vers moi. Mais il rencontre une gifle sur son chemin. Gifle qui l’assomme et le couche avant même que nous ayons pu expirer. Gifle assénée par « le maître ».
Le « Maître » prend enfin la parole et le duel à mort aura lieu dans 48h sans autre possibilité de discussion.


Le calme avant le duel
 
Nous rentrons à l’auberge pour les prochaines 48h. Le premier soir je commande une bouteille de saké et je m’enferme seule dans ma chambre.
Si le duel se termine mal je vais mourir mais cela ne me dérange pas. Par contre j’entrainerais Goru et le reste du clan dans ma chute. Je ne suis plus toute seule, j’ai des gens sous ma responsabilité. Je ne peux plus penser comme avant. Désormais je ne serais plus jamais seule mais je ne serais pas avec la seule personne que je veux à mes côtés. Je ne serais plus jamais seule et pourtant je me sentirais encore plus seule qu’un geigin échoué sur les plages de rokugan.
 
Changements récent
Nombreux futurs inconnus
Solitude extreme
 
https://www.youtube.com/watch?v=OoJgPqwM2jg
 
Le réveil fut difficile mais je dois prendre mon nouveau rôle et ce jusqu’à la fin de ma vie, quelle soit longue ou courte. Je crois me souvenir que quelqu’un a dit un jour « On n’est pas obligé de mériter les responsabilités mais on doit au moins faire semblant. »
Faire semblant. Ça je sais faire !
C’est parti pour une vie de comédie (mais pas d’insouciance).
La discussion tourne autour du duel et dérive vers le mon. C’est une bonne idée d’aller acheter des mons et de nouveaux kimonos auprès du vendeur de kimono. Commande pour tout le clan. Bon vu le temps court, il ne pourra que faire un mo.n baclé sur un seul kimono. Mais il prend commande pour les autres kimonos.
 
Une autre nuit à l’auberge. Mais cette fois je me comporte comme un Daïmyo.


Le duel à mort !
 
Nous sommes le jour du duel. Je ne montre aucune émotion. J’espère que les kami sont avec nous. Et aussi que ce soit directement ce faux mante qui se représente. Avec un peu chance, Goru remporte son duel et il n’y aura qu’un seul mort.
 
Nous arrivons sur le lieux du duel. Ce faux mante a trouvé un représentant : Yoritomo Arita face à Musasabi Goru. Je ne peux m’empêcher d’être fier en entendant le nom de notre clan. Je prie les kami pour que le duel nous soit favorable.
Le faux mante n’a pas été soigné depuis la baigne qu’il s’est pris il y a 48h.
 
Dans un coin de la pièce un paravent est présent et on peut distinguer deux silhouettes.
 
Le duel commence. Goru fais le premier sang puis lui assène un deuxième coup. Arita commence à saigner et sort ses kama. Malgré ce manque de protocole Goru gagne le duel. Les kami sont avec nous ! Nous avions raison.
 
Yoritomo descend mais n’est plus aussi sûr de lui. Lorsqu’il arrive en bas et se retrouve face à son Daïmyo pour le seppuku, il commence à parler mais son Daïmyo lui tranche la tête avec empressement pour lui éviter de dire des choses que nous ne devrions pas entendre.
Ces mantes qui manquent de reigi !
Est-ce que les dernières paroles étaient des révélations liées au kola ?
 
Retrouvaille avec Goru. Je suis fière d’avoir un champion qui a déjà gagné deux duels. Dont un pour son clan. J’ai une petite larme qui coule. Surement le vent qu’il y a autour de nous.
Nous retournons à l’auberge.

C'est           la                fête, c'est la fête, service garantie impec 
Nous y commandons une petite soirée pour fêter la victoire. Geisha, musicienne, saké.
Ah mais en fait on est déjà invité à une fête. Dans cette auberge.
C’est une fête privée. Nous sommes invités tous les 4. Il y a quelques geisha, des danseuse, des masseuses, de la musique. On voit le garde qui s’est aussi entrainé avec Goru. D’ailleurs ce dernier l’invite à la fête. Puis arrive un peu après, Shoyo suivi fidèlement par Goro.
Nous trouvons différents stratagèmes pour éviter que Shoyo ne prenne de l’alcool. Celle que j’ai préférée (et regrettée) fut lorsqu’il appliqua à la lettre une expérience expliquée par Reiko. Ça a fini avec l’onsen des monsieurs qui était devenu mousseux jusque dans le couloir avec une mousse multicolor.
Pour prendre un peu l’air, et aussi parce que je n’arrive pas à profiter pleinement de la fête je me dirige vers l’onsen pour dame. Seulement je n’y vais pas seule. Motoko et Reiko me rejoigne. Alors j’applique ma nouvelle doctrine. Faire semblant. Je m’aperçois qu’elles sont inquiètes pour l’agrandissement du clan. Mais au moins elles sont très impliquées pour le développer. Je demande juste à Reiko d’attendre demain pour parler paperasse et autre trucs administratifs digne de mes nouvelles responsabilités. Qu’on me laisse encore une soirée avant que ma vie ne devienne ennuyeuse à vouloir mourir.
 
Le lendemain matin.
Reiko, vexé de ne pas avoir pu parler comme elle voulait hier soir, se fait suppliée pour qu’on puisse avoir les infos que Shoyo lui a confié.
Tout d’abord, Il y a un problème avec les documents de son senseï et il est fort probable que les Mantes soient derrière tout ça. Bref le kola recopie les documents et les mets à sa sauce.
Ensuite. Comme nous allons aujourd’hui vers le petit village qui nous sert de clan, Shoyo aimerait qu’on étudie ce qui se passe sur un autre village (qui est sur la route). Il s’y passe des choses surnaturelles. C’est une mission qui est abordable.
 
En route pour de nouvelles aventures !
 
Alors que nous nous apprêtions à aller voir le commerçant de kimono, Reiko se souvient que Shoyo nous a payé tous nos kimonos car selon lui notre vrai mission (retrouver un arctefact magique en forme de crabe et qui peut enfermer un kami dans le corps d’un humain est impossible -> sans blague !)
 
Ah ! et aussi, il faut penser à l’école que l’on souhaite monter !
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeJeu 16 Nov 2023 - 1:16

Acte XVII 

 Le Loup, le Chat, l’Ours et l’Écureuil




L5R, Une aventure au creux de la vague 03590-10


1 - L’aube de l’écureuil



C’est le matin, il fait beau, Amaterasu inonde Rokugan de sa lumière bienfaitrice, je suis d’humeur joyeuse, cela faisait bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé.


La fête de la veille a été relativement calme, si on omet les gamineries de Shoyo-sama. Il  est décidément intenable… Du moins quand c’est sa personnalité d’enfant qui est aux commandes. Quoique… Lorsqu’il se souvient de ses vies passées, il semble tout aussi capable d’actions imprévisibles. 
Nous lui devons pourtant beaucoup. Je ne peux pas m'empêcher de m’interroger : comment a–t-il pu obtenir la création d’un clan ? A-t-il fait jouer des relations à la cour? A-t-il falsifié des documents ? Est-ce que c'est moi qui n'a rien compris aux modalités de création d’un clan ? 
Et pourquoi nous faire ce cadeau ?



Je suppose que Shoyo-sama a surtout estimé que le statut de Ronin était trop handicapant, face à la tâche qui nous incombe… Ou bien simplement, il a trouvé une façon plus subtile que les colliers pour nous lier les uns aux autres. 
Quoiqu’il en soit, Nami-san-sama a été bien inspirée d’évoquer le Kolat devant lui. Sans cela, nous serions toujours des parias. En soi, est-ce que cela ne justifie pas son nouveau titre de Daimyo ? Nami-Sama. Sama, sama, sama, Nami-SAMA. Ça va rentrer.


Je m’installe devant le miroir pour m'apprêter. Nous devons partir dans la matinée, en direction d’un village qui connaît des “problèmes surnaturels”, puis nous nous rendrons dans notre nouveau chez-nous. 
À quoi ressemble le domaine qui nous est confié ? Goro a parlé d’un village. Je ne m’attends pas à quelque chose d’extraordinaire, ce doit être un coin de campagne sans importance que Shoyo a choisi pour remplir la ligne “Domaine” sur le formulaire de création de clan. 
Un clan. Un statut. Une famille. Plus jamais de danse dans des villages étrangers pour justifier d’un repas d’un soir. Plus besoin d’appeler “Sama” le premier samouraï venu fraîchement sorti de son gempukku.



Soleil émergeant,
Vie nouvelle éclot doucement,
Écureuil danse, joyeux.


Je dois me ressaisir, il reste tant à faire. Nous n’avons pas le loisir de profiter de notre statut retrouvé : la relique est toujours entre les mains du Kolat, l’ordre immuable des choses est en danger.



2 - Le cas Nami : Théories


Lorsque je sors de ma chambre, ma Daimyo est déjà levée. Elle prend bien moins de temps que moi à se préparer. C’est vrai que Reiko-san et moi devons encore lui apprendre à se rendre plus présentable. Je ne vais pas pouvoir passer des heures à la maquiller et la coiffer à chaque fois qu’elle a un rendez-vous important. Et ce regard hagard qu’elle prend quand elle reste trop longtemps en face de moi est difficile à ignorer… J’ai hélas l’habitude de sentir des satyres me dévisager du coin de l'œil en se croyant discrets, ou des impudents qui ne cherchent même pas à cacher leur regard dégoûtant. Au moins Nami-sama a le bon goût de ne pas être un homme, ça rend presque la chose supportable.



Nami-sama a une lettre dans les mains, qu’un serviteur vient d’apporter : Dame Agasha, l’ex-mère de Reiko-san, la convie à venir prendre un thé. Seule. Cela va être un baptême du feu pour ses compétences de dame de cour…  Pourvu que les quelques conseils que nous lui avons donné soient suffisants. Je la regarde partir à son rendez-vous avec un peu d’anxiété. Est-ce que c’est ce que ressent un maître d’arme qui voit partir son élève au combat pour la première fois ?


Nami-sama a été désignée Daimyo sur les conseils de Shoyo, et il est vrai que cela a permis à notre champion de s’illustrer à nouveau, mais maintenant que le péril lié au duel est passé, mes doutes reviennent : sera-t-elle à la hauteur de la tâche ? Voyons, cela aurait pu être pire,  notre Daimyo aurait pu être Reiko-san, par exemple. Mais… Nami-sama n’est pas parfaite. Il faut que nous l’aidions à le devenir. Corrigeons un défaut à la fois. Je vais en parler aux autres.



Je leur demande s'ils pensent qu’elle est déjà prête à affronter ce genre d’entrevue seule. Tant qu’à parler des lacunes de Nami-sama, je leur demande aussi s’ils ont remarqué qu’elle avait une tendance à… disons, à facilement perdre ses moyens devant les jolis minois. Ils me disent qu’ils n’ont pas remarqué. Est-ce que je l’ai imaginé ? Ils n’ont rien vu, vraiment ? Goru-san ne me semble pas convaincu. Il faut dire que cet ascète doit mettre un point d’honneur à ne pas relever ce genre de chose, surtout depuis qu’il est condamné à passer ses journées avec trois femmes aussi particulières que nous. 
Reiko-san ne saisit même pas le concept, illogique selon elle, de se laisser influencer par l’apparence d’une tierce personne. J’aimerai parfois réussir à voir les choses de façon si détachée que notre shugenja.



Je reste pensive en retournant préparer mon nécessaire de voyage. Je tente d'envisager toutes les possibilités concernant le cas “Nami”, méthodiquement, froidement, comme le ferait Reiko-san. Je vois trois théories, et leurs conséquences. 


Théorie 1 : C’est uniquement moi qui lui fait cet effet. Si Nami-sama nourrit ce genre d’espoir à mon égard, il faut qu’elle en guérisse. Je ne peux pas lui offrir ce genre de relation. Plus jamais ça. J’ai choisi la voie des Ronins car même cela valait mieux que de voir mes sentiments prendre peu à peu le pas sur ma loyauté. Et cela n’a amené que la mort de celle qui m’aimait. Nami-sama, si c’est uniquement moi qui te colle ce sourire béat sur les lèvres, (assorti de ces yeux de merlan frits), j’ai le devoir de te faire redescendre sur terre, même si tu dois m’en vouloir après. C’est pour ton bien.


Je fais une courte prière devant une écharpe bleu ciel avant de la ranger précautionneusement au fond de mon sac de voyage.


Théorie 2 : Nami-sama est incapable de résister aux belles personnes et aux délices physiques en général. Dans ce cas, il faut qu’elle en prennent conscience pour s’en prémunir, sans quoi elle se met - elle nous met -  à la merci du premier profiteur venu. Que se passera-t-il si un bellâtre Ronin profite d’elle pour s’offrir un statut, en la menant par le bout du cœur? Elle s’est déjà laissée avoir par ce bandit d’Haruo, ce rebel, ce meurtrier… Faudra-t-il attendre qu’elle se fasse à nouveau abuser avant qu’elle ne se ressaisisse ? 
À moins qu’elle ne reçoive une leçon dans un environnement… Contrôlé. Pas sûr que cela suffise, mais qui ne tente rien… Et puis si elle parvient à résister à cette épreuve, il y aura de quoi la féliciter… Mais si elle échoue… Alors cela montrera qu’elle a besoin de notre aide pour ne pas se faire avoir par n’importe qui. De toute façon, dans les deux cas, elle m’en voudra. Et elle aura raison. Elle est mon Daimyo, elle décidera de la punition.



Je vérifie la lame de mon Wakizashi. Toujours ce reflet rouge. Il n’y a que moi qui le voit, mais il est bien là, indélébile. Je remets mon honneur au fourreau.


Théorie 3 : Mes camarades ont raison : je me trompe et Nami-sama n’a pas cette faiblesse, ni envers moi, ni envers qui que ce soit. Mais j’ai vraiment du mal à y croire. Il faut que je m’en assure… Mais comment ?


Dans le miroir, mon reflet me fixe elle-aussi avec un regard intense qui me met moi-même mal à l’aise. La solution saute aux yeux. La même procédure pour tester les trois hypothèses, peut-être trois résultats différents. Soit elle est guérie. Soit elle doit admettre qu’elle a une faiblesse à laquelle nous devons être attentifs. Soit j’ai la preuve que j’ai tout faux et que je suis une idiote paranoïaque qui prête des défauts inexistants à son Daimyo, et qui imagine des problèmes là où il n’y en a pas.

Pardonne-moi Nami-sama, tu vas m’en vouloir.
 

3- La mort du loup



La matinée avance, mais Dame Musasabi ne revient pas… L’heure du départ s’en trouve retardée. Finalement elle arrive vers midi. Selon elle, la conversation et le petit thé se sont bien passés. Dame Agasha dit avoir retrouvé une partie de son honneur maintenant que sa fille n’est plus une Ronin. 
Mais Nami-sama ne nous dit pas tout. C’était subtile, pas facile à déceler, mais je vois qu’elle cache quelque chose. Malgré tout, je suis contente qu’elle parvienne à le faire correctement. Je glisse une petite phrase de félicitation, que les autres n’ont probablement pas comprise. je tâcherai d’en savoir plus, plus tard. 

Enfin nous partons. Reiko-san monologue au sujet de termes agricoles, d'optimisation des récoltes et d’élevage de chèvre. Ne peut-elle pas au moins attendre que nous soyons là-bas? nous ne savons même pas de quoi vivent nos heimin, ni quelles cultures sont possibles. Elle parle même de consommer du lait d’animaux. Je sais que les Licornes le font, mais tout de même...


Goru-san et Nami-sama partent en tête jouer les éclaireurs, je suis sûre qu'ils n'ont juste pas envie d’écouter Reiko-san.
Alors que nous traversons une forêt, nous entendons des cris et des bruits de lutte. Je cours les rejoindre, et je les trouve au milieu d’une meute de loups. Nami-sama est à terre, blessée. Je me précipite vers elle, comme si j’avais la moindre chance de repousser des bêtes affamées. Mais je n’aurai pas à faire quoi que ce soit : dans un puissant hurlement, le champion du clan embroche un loup, l'élève au-dessus de sa tête en le tranchant en deux. En se couvrant de sang au passage. C’est très… Viril, on va dire ça comme ça. Les autres loups le regardent apeurés, et fuient.
Reiko-san nous rejoint et soigne Nami-sama. Elle devrait être remise avant que nous n’arrivions au premier village. 
Pendant le reste du trajet, l’armure de Goru-san pue le sang séché. Il a dû enfiler son kimono “de cérémonie” tout neuf, avec notre mon dans le dos.


4 - Le cas Reiko.



Un soir, Nami-sama profite d’un moment seules pour me parler de ce qui s’est dit durant le thé chez les Agasha.
La mère de Reiko-san a tenu à la mettre en garde. Selon elle, Reiko-san se moque de l’honneur. Ou plutôt, L’honneur est un paramètre qui n’entre pas en compte dans ses choix. Il semble qu’elle n’arrive même pas à appréhender le concept. Comment se fait-il que je ne l'avais jamais remarqué ? Je suis si nulle que ça pour déceler les failles de mes camarades ? Soshi-sensei ne serait pas fier de moi.
Mais d’un autre côté… Tout fait sens. Son incapacité à se taire quand il le faudrait. Le fait qu’elle n’hésite pas à me faire tricher au jeu de go. Ses méthodes d’interrogatoire discutables. Son absence d’humilité quand elle parle de théologie.
Selon la mère de Reiko-san, Reiko-san finira fatalement par faire quelque chose qui se retournera contre nous. Il faut nous tenir prête à rattraper ses bourdes… Mais n’est-ce pas déjà ce que nous faisons quotidiennement?

5 - Le village maudit



Le premier village se dévoile enfin à nous. Il est petit et enclavé dans une cuvette. Dès que nous l’apercevons, nous sentons que quelque chose ne va pas. Les cultures sont constellées de zones pourries sur pied, mais réparties sans aucune cohérence. L’atmosphère générale évoque un lieu touché par la maladie, mais comment se fait-il que nous le ressentions d’aussi loin?


Reiko veut faire une frappe de jade sur le premier villageois qui passe. Nous l’en dissuadons. 
Non, Reiko, tu ne feras pas de frappe de jade : c’est Dés-ho-no-ra-ble .


Un enfant court vers nous, je lui demande de nous conduire au responsable du village. Il nous mène à un couple de samouraïs :Shiba Abo et son épouse Shiba Oshiro.
L’homme n’a plus de bras droit, il porte son sabre à droite. C’est inhabituel, mais cela montre probablement qu’il sait s’en servir de sa main gauche ? Un enfant de 7 ou 8 ans est dans leurs pattes. 
Les salutations sont assez gênantes, puisqu‘ils ne savent pas où nous situer par rapport à eux. Ils tâtonnent donc dans l’inclinaison…


Nami-sama se présente. Normalement c’est mon job, mais bon… Elle a besoin d'entraînement de toute façon. Nous retenons Reiko-san de parler. Ils n’ont pas l’air de vouloir que nous restions. Après un peu de blabla, je ne les convainc de nous laisser nous reposer un moment. Ils acceptent, mais nous incitent à ne pas rester trop tard.
-Papa, eux aussi ils vont hurler? dit le gamin. Ses parents se figent.
Nami-sama décide alors de dégainer sa Reiko, et l’autorise à parler. Celle-ci part alors dans une avalanche de paroles, que Nami-sama parvient à réguler en disant que  “Nous savons ce que sont les difficultés de la vie”. Nos hôtes cherchent à savoir qui nous a parlé de leurs problèmes, mais nous évitons de répondre. Reiko insiste sur le fait qu’elle est dépositaire d’une formation de l’université Agasha, mais ils cherchent à savoir si c’est l’université qui l’envoie… Et là j’ouvre la bouche comme une cruche, en évoquant que Reiko-san a été reniée de son clan. A force de surveiller ce que disent les autres, je ne surveille pas mes propres paroles. 
Abo-sama refuse d’en dire plus sur le mal qui les touche. Il dit que nous verrons bien cette nuit, et qu’on en reparlera demain.


L’enfant heimin, qui se nomme Haruo (coup d'œil à Nami-sama : son masque est bien en place, tout va bien), emmène Goru-san au Ido pour laver ses vêtements.
Reiko-san va inspecter les champs.. 
Nami-sama et moi allons discuter avec nos hôtes. Je dis à Nami-sama que je vais en profiter pour observer comment elle se comporte, pour trouver des voies d’amélioration… 
Au fil de la discussion, nous parvenons à les convaincre que nous voulons sincèrement les aider, car nous sommes leurs futurs voisins : résoudre le problème peut éviter qu’ils se propagent chez nous. Il nous assure que ce problème ne leur survivra pas. Il sait quelque chose sur la nature du mal, mais quoi ?
Nami-Sama veut aller admirer le jardin. Il y a quelque chose qui l’intrigue, mais elle ne semble pas trouver quoi. Nous la voyons examiner les buissons sans résultats…

6 - Jouer avec le feu, au sens figuré. 



Nous nous retirons, et c’est l’heure du débrief avec Nami. Je commence à lui parler de l’attitude à adopter en public, des gestes pour s’imposer avant de parler… Mais tout ça n’est que prétexte. Car le moment est venu pour moi de la mettre à l’épreuve. Est-ce vraiment une bonne idée? Il faut que je vérifie mes doutes.


Mmmm.. je vais commencer par arborer mon sourire neutre numéro 2 : “Politesse Bienveillante”.
Je commence par évoquer les postures à adopter, l’importance de la première impression. comment imposer le respect au premier regard, la difficulté de concilier la grâce qu’on exige des femmes avec la sévérité qu’on attend d’un daimyo. Je lui fais pratiquer les postures, Je guide un peu ses gestes. Puis je les guides de plus en plus, en n’hésitant pas à tenir son poignet, à poser la main sur son épaule. Elle se laisse faire. Normal, je suis la professeure, on fait ce que je dis sans protester… Je dois augmenter la dose. Sourire numéro 4 : Les Fiançailles de la Princesse”.  Je laisse les contacts se prolonger. Elle devrait réagir. Je redescend du “Nami-Sama” au “Nami-San”. Elle ne réagit pas. Elle est peut-être trop concentrée… Je me tiens beaucoup trop proche d’elle. Beaucoup trop de contact. Elle devrait me dire d’arrêter. Elle ne peut pas ne pas voir que ça va trop loin. J’ai laissé tomber le “San”, maintenant je l’appelle directement “Nami”, avec un ton mielleux qui devrait être insupportable. Je la frôle tellement que je dois faire attention à ne pas me mettre sa baguette à cheveux dans l'œil. La théorie 3 est écartée. Elle aurait dû me sermonner, m’ordonner de rester à ma place, me reprocher cette conduite inacceptable. J’ai mon visage à deux doigts du sien, Je pousse un soupir intérieur et je me décide à la regarder dans les yeux, c’est l’heure du verdict. C’est l’heure de sortir le sourire numéro 7 : Le Rire d'Amaterasu au Printemps sur les Fleurs de Cerisiers des Jardins Impériaux. Jamais testé ailleurs que devant ma glace.
-Nami, J’ai un aveu à faire… Il se trouve que…
Elle a les yeux pleins d'étoiles et son sourire béat. Elle a échoué au test. Arrêtons ça avant qu’elle se mette à baver.
- … il se trouve que la vraie leçon ne portait pas sur les postures, Nami-SAMA.. Vous ne pouvez pas vous permettre de baisser votre garde comme cela devant n’importe qui vous manifeste de l’intérêt, aussi peu subtile soit-il !


J’essaie de prendre la voix la plus sévère possible. Il lui faut un effet “douche froide”, où bien il faut qu’elle m’en veuille. Je poursuis ma diatribe, mais elle ne réagit pas. Elle a cessé de m’écouter il y a un moment, semble-t-il. Elle me fixe toujours avec l’air ravit d’une enfant qui a reçu le jouet de ses rêves. La sermonner ne sert à rien. C’est pire que ce que je croyais. 
Je lui jette son thé au visage, et elle daigne réagir. Je lui reproche encore de se laisser séduire trop facilement. Elle dit que ce n’est pas si simple, qu’il ne lui suffit pas de le vouloir, et elle commence (mais trop tard…!) à me parler avec sévérité, et avec une pointe de colère. Le ton monte. Avant qu’elle ne sorte de la pièce, je lui rappelle que savoir punir les fautifs fait aussi partie des pénibles devoirs d’un daimyo. Et que j’attends sans broncher la punition qu’elle jugera adaptée.


Une fois qu’elle est sortie, je frissonne. Plus jamais ça. Dire que certains utilisent leurs charmes quotidiennement pour arriver à leur fin. Comment peuvent-ils dormir la nuit ? 
Une araignée pend le long de la fenêtre. “Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités…” semble me dire l’arthropode.  “Facile à dire, quand on est moche comme toi”, lui réponds-je. 


Par la fenêtre, je vois Nami-sama qui va se plonger la tête dans l’eau froide. J’espère que je l’ai immunisée contre moi pour un moment. J’ai entaché mon honneur, mais à présent j’en ai le cœur net : notre Daimyo est vulnérable face aux séducteurs. Et si elle ne parvient pas à corriger cette faille, ce sera à nous de l’en protéger. C’est notre devoir.


7 - Des cruches



Peu de temps après, un ashigaru vient me dire que ma “camarade” est partie à “la grotte où on brûle les corps”, et que je dois l’y rejoindre.   La “camarade”, c’est Nami-sama. Je ne prends même pas le temps de me demander “Comment ça ils brûlent les morts dans une Grotte?”.
Arrivée devant la grotte en question, il y a une grosse cruche à l’entrée, et Nami-sama. Elle (Nami-sama, pas la cruche) me dit que Reiko-san est entrée dedans il y a un moment. En regardant l’entrée, je suis saisie d’effroi. Cette grotte est … Maléfique. Je n’entrerai pour rien au monde. Personne ne devrait entrer là-dedans. 
Goru-san nous rejoint, et sa réaction est similaire. Cette grotte est un des domaines du mal*. 
Nami-sama veut entrer, elle veut aller secourir Reiko-san. Je suis certaine que si elle y entre, elle n’en sortira pas. Je m’interpose. Si elle veut entrer il va falloir qu’elle me passe sur le…. Non mais elle va vraiment le faire ???? 
Je la repousse in extremis, alors qu’elle tente de m’embrasser… Elle a vraiment essayé ? Les yeux de merlan frit ne sont pas là cette fois. C’est un progrès. Elle avait plutôt un regard qui voulait dire “tu vas regretter ton sale coup cocotte”.
Goru-san ceinture Nami-Sama pour l'empêcher d’avancer, je la tiens (ou la repousse) par le col.
Elle nous ordonne de la laisser passer. C’est un ordre direct. Nous allons devoir accepter.


-Ah, vous êtes là ! Ça a été un peu long, mais j’ai mon échantillon de mort-vivant. Euh, vous faites quoi, là ?
Reiko-san sort de la grotte, avec une deuxième cruche dans les mains. Elle nous regarde tous les trois en pleine empoigne. Je me sens tellement idiote. Il y a plus de cruches qu’on le pense ici.  


Reiko-san nous fait un compte rendu de son enquête: C’est probablement un esprit tourmenté qui réveille les morts. Elle veut appeler les kamis du feu pour se renseigner sur les morts vivants brûlés. Pour ça elle compte utiliser les restes de morts qu’elle est allée chercher dans la grotte. J’ai un doute : utiliser des cendres de cadavres, même d’animaux, ce n’est pas un peu de la nécromancie ? Mais je n’y connais rien en magie… Après-tout, si Reiko-san se contente d’invoquer les Kamis en leur demandant “le truc brûlé là, qui l'a ramené à la vie?” ça devrait être bon, non ? 


8 - Jouer avec le feu, au sens propre.



Le soir arrive et tout le monde se met en armure, même Haruo. 
Reiko-san incante dans un coin à l’écart. Immédiatement, les kamis du feu deviennent fous. Une gigantesque colonne de flammes jaillit du pot de cendres. Les toitures des maisons voisines s’enflamment. Reiko-san tente de transmuter le feu en air, et les kamis de l’air perdent la tête à leur tour : la colonne de feu se change en tornade. La tornade fonce sur Reiko-san. 
Mais le champion est aux aguets, Il bondit pour attraper la shugenja et l’écarter du trajet des vents déchaînés. Comment fait-il pour avoir de tels réflexes ? Combien de fois nous a-t-il sauvées ?  Est-ce qu’on a déjà pris la peine de le remercier ? Par quel type d’injustice ,la souillure a-t-elle atteint un homme pareil ?



J'ordonne aux heimins de faire tomber les toitures en flamme, les feux sont bientôt maîtrisés. D’autant que la tornade s’est éloignée des maisons : elle poursuit les autres Musasabi. 
Portée comme un sac de course sous le bras de Goru-san, Reiko-san répète en boucle “Ça ne devrait pas faire ça… Ce n’est pas logique…” Il tente de l'amener vers le sanctuaire à l’extérieur du village, où les Kamis ne calmeront peut-être. La tornade perce une des barricades en les suivant. 
Les villageois s’agitent soudain en direction des défenses : Il y a des êtres, des silhouettes, qui sortent de la forêt. Finalement, la tornade se dissipe… Mais Goru-san et Reiko-san sont maintenant à mi-chemin entre les Choses et le village.


La bonne nouvelle, c’est que la pique à cheveux de Nami-sama ne brille pas du tout. Avec un peu de chance Il n’y a pas de souillure impliquée. Quand je lui suggère qu’on aille défendre la brèche, elle me répond froidement :
-Pas besoin de me donner d'ordre !
Ah ouais, on en est là…
-Alors quels sont vos ordres, Daimyo-sama?
-Occupes-toi !
Là ça suffit. Qu’elle soit en colère contre moi, d’accord. Mais il y a des moments où il faudrait mettre ça de côté. Pendant les attaques d’esprit vengeur, par exemple. Très bien, je vais m’occuper. Goru-san et Reiko-san sont en dehors, “ça” leur fonce dessus. Je sors mon petit wakizashi de cruchisane et je cours à leur rencontre. Je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir faire, qu’est-ce que j’imagine? Que je vais les aider à courir plus vite avec mes getas?
Une fois à leur niveau, je vois ce qui les poursuit : des zombies. Des cadavres d'animaux et d’humains réanimés. Je me fige sur place. Maintenant, en plus de porter  Reiko-san, Goru-san doit me traîner par la manche. Bravo Ma grande, tu es un vrai poids mort. 


Quand Goru-san nous ramène dans le village, Nami-sama a quasiment réparé les défenses. 
Reiko-san a perdu connaissance et crache du sang. Pendant que Goru-san repart se battre, j’examine les blessures de la shugenja. Étrange, il ne me semblait pas qu’elle avait été touchée. Pourtant elle a des hématomes, comme si ses côtes étaient cassées. Mais en tâtant, je sens que ses os sont intacts. J’essaie de lui parler, de lui dire que tout est dans sa tête. Après un petit moment elle revient à elle. Elle dit qu’elle a communiqué avec l’esprit, et que celui-ci lui a dit : ”Il sait qu’il est coupable”, “il sait ce que je veux”. Reiko pense qu’il parlait de Abo-sama.
Pendant ce temps, Goru-san et Nami-sama ont repoussé l’assaut. Il n’y a pas eu de victimes chez les villageois. 
Abo-sama nous remercie. Je lui demande d’excuser les dégâts dû à l’incendie et à la tornade, mais il dit que ce sont des dégâts mineurs.  Mais en entendant ses commentaires, je comprends qu’il n’a pas réalisé que nous sommes responsables de ça… Bah, si ce sont des dégâts mineurs, je suppose que la survie des villageois compense bien cela. Inutile de s’éterniser là-dessus. 


Le lendemain, une fois que Reiko-san est soignée, elle nous explique ses visions. L’esprit vengeur serait mort de façon brutale, lynché ou lapidé. Reiko-san a vu le jardin depuis un angle très particulier. Nous allons inspecter le jardin, et nous finissons par trouver ce que Nami-sama avait cherché inconsciemment sans le trouver : une toute petite tombe, avec une planche sur laquelle est dessinée une tête de chat. 


9 - Le supplice du chat



L’esprit vengeur serait un chat ??


Reiko-san nous explique qu’il existe des esprits ou des monstres à l’apparence de chats. 
Les nekomata sont des êtres plutôt maléfiques, qui choisissent leurs victimes avec soin. Un bakeneko, au contraire, est un esprit félin plutôt amical qui aime vivre en Ningen-do. Un chat domestique qui atteint un certain âge peut devenir un  Bakeneko, et agir comme gardien de la maison qui l’abrite… À condition d'être bien traité. Dans les deux cas, le “chat” peut se venger d’une maltraitance, et sespouvoir peuvent aller jusqu’à faire se lever les morts.

Nous allons voir  Abo-sama pour tout lui expliquer. Et ses réponses nous montrent que nous avions vu juste. Il finit par tout nous dire : dès les premiers cauchemars, il avait eu des avertissements : son fils a battu à mort le chat du domaine, Kuro, et Oshiro-san l’a même encouragé. Quelle genre de femme peut donc voir son enfant martyriser un animal et lui dire “c’est bien mon petit, continue !” ?.
En réparation, le bakeneko (car il semble bien s’agir de cela) exige la mort de la femme et du fils. Mais bien entendu, Abo-sama ne veut pas sacrifier sa famille. 
Nous réfléchissons à des solutions, mais elles semblent pour le moins bancales. 
Reiko-san propose un procès, on envisage même que Goru soit le champion du chat dans un duel au premier sang, ou que l’esprit du chat trouve refuge dans notre propre village… 
Nami-san a une idée, mais elle ne veut en discuter qu’avec Reiko-san. Quand elles reviennent, Reiko-san l’a dissuadée. Je me demande bien de quoi il s’agissait.


Reiko-san veut communiquer avec le chat pour trouver une solution.
Des bâtons d’encens sont plantés, Reiko-san entre en prière. Petit à petit, son attitude change, elle prend une posture plus… Féline. deux bosses apparaissent sur sa tête, on dirait des oreilles de chat. Est-ce que c’est une queue qui soulève son kimono dans le bas de son dos ? Puis tout redevient normal. Elle termine sa prière et nous fait un résumé. 
Kuro-sama est très poli, paraît-il. Il accepte de laisser la femme vivante, mais il exige tout de même que Abo-sama exécute son fils. je suis dépitée : Un enfant de cet âge est-il responsable de ce qu’il fait ? Surtout si sa propre mère l’incite à le faire ? Mais il ne semble pas possible de faire changer Kuro-sama d’avis. Et pour finir, une fois sa volonté exécutée, Kuro-sama accepte de devenir l’esprit protecteur de notre domaine. Des Écureuils sous la protection d’un chat… Ce serait bien cocasse. 


Comme on pouvait s’y attendre, Abo-sama refuse catégoriquement de tuer son fils. Reiko-san lui répète les mots exacts de Kuro-sama : Peu importe la méthode, une âme pour une âme, le fils d’Abo-sama doit mourir. En les écoutant, Abo-sama semble entrevoir une solution qui lui paraît honorable… Mais nous n’en saurons pas plus. 
Nous écrivons une lettre à Shoyo-sama pour lui expliquer le résultat de notre enquête. Nous avons identifié la source des problèmes. Nous avons identifié une solution. Nous avons même fait en sorte de réduire le prix exigé par l’esprit. La décision finale appartient à Abo-sama, et il semble savoir quoi faire. C’est triste, mais nous ne pouvons nous mêler plus de leurs affaires. Nous en avons fini ici, nous repartons chez nous. 


10 - Le nid de l’écureuil


Sur le chemin qui nous reste, Reiko-san recommence à imaginer les milles et une façon de faire fonctionner le village, d’augmenter ses récoltes… Se rend-elle compte de ce que cela coûterait de changer entièrement le fonctionnement d’un village, depuis les habitudes de ses habitants, jusqu’au matériel nécessaire? Est-ce qu’elle sait combien coûte une chèvre ? 
Lors d’une halte, elle fouille dans son sac pendant un long moment avant de finalement retrouver sa bourse. Quand je pense qu’il y a 6 mois elle avait failli dépenser tout son contenu pour un seul parchemin… 

Goru-san, qui lui avait légué toute sa fortune à l’époque, n’a pas l’air de s’en formaliser. Comment fait-il? Je comprends ce vœu de se détacher du matériel, mais je n'arriverai jamais à faire comme lui. Courageux, respectueux, généreux, vainqueur de tous ses duels. En dehors de la souillure que le destin (ou le Kolat…)  lui a imposée, notre champion a-t-il un seul défaut, si ce n’est celui d’être un homme ?

Nous arrivons enfin à notre village. Enfin… notre hameau. Trois ou quatre maisons. Dix ou douze habitants tout au plus. Ce n’est pas minable, mais presque. Comme je le pensais, c’est plus un prétexte qu’un vrai village. Ces paysans doivent à peine produire de quoi se nourrir. Les impôts, s’il y en a, seront faibles. Heureusement que Reiko-san a retrouvé sa bourse.


Un chat noir nous attend à l’entrée du village. Reiko-san s’adresse à l’animal. Elle félicite Kuro-sama pour sa réincarnation…
Elle nous refait le coup de la fille chat. Et Kuro-sama se met à nous parler à travers elle. 
Il nous apprend que Abo-sama a trouvé une solution à son problème : il avait promis de sacrifier son fils… Mais pas forcément celui que nous avons vu.
Je comprends la triste solution qu’à trouvé Abo-sama. Une adoption.
En effet, Kuro-sama nous le confirme : Abo-sama a adopté le petit Haruo, et l’a mis à mort.
Le terme du contrat était “le fils de Abo doit mourir”, pas “le fils qui a tué Kuro”. Et Kuro-sama a tenu sa promesse, les soucis du village voisin ont disparu.
Plus le bakeneko passe par Reiko pour communiquer, plus son apparence se transforme. 
Maintenant elle a des yeux fendus, et des moustaches. 
Le chat juge le village : il le décrit poliment comme “Discret”. 
Comme le dit notre nouvelle devise : “Toute forêt commence par une graine.”


Kuro-sama nous annonce qu’il va rester avec nous, mais que nous devons être corrects avec lui. Nous ferons passer le mot : ce chat est sous la protection du Daimyo. 
La communication se termine, et Reiko reprend son apparence normale. 


Il est temps de visiter le village. Aucune trace de l’intendant qui devait nous y attendre. Un paysan du nom de Kabuto répond à nos questions. Les habitants sont plutôt... Circonspects de notre présence. Ils ne savent pas lire, donc nos titres écrits ne leur servent à rien.  Mais nous sommes samurai, donc ils nous écoutent, et nous réservent une maison où dormir.
J’imagine bien leur situation : quatre samouraïs qui débarquent dans leur village et prétendent être leurs maîtres. Jusqu’à présent leur hameau était plus ou moins sous la dépendance d’un autre village, peut-être même sans supervision, qui sait ? Je me rappelle du village de notre première rencontre, loin à l’ouest, qui n'intéressait personne sauf quand le temps de l’impôt était là.


Notre présence risque d’avoir un lourd impact sur les réserves du village : la démographie locale vient de faire un bond de 40%, d’après Reiko-san. Je n’arrive pas à voir si c’est de l’humour ou si elle se réjouit vraiment de cette manipulation statistique.


Afin de préparer le repas du soir, Nami-sama et Goru-san vont chasser. Pendant ce temps, Reiko-san et moi découvrons notre village. Encore une fois, j’arrive à la même conclusion: il n’est pas en ruines, ce n’est pas un endroit invivable, mais c’est … Rustique. Les Grues chez qui j’ai grandi le désignerait probablement comme “Pittoresque” avec une variante du sourire numéro 1 (ironie faussement dissimulée, le plus utilisé), ce qui donnerait à ce mot le sens de  “trou à rat”. Je préfère me dire qu’il s’agit d’un lieu “Modeste”. Comme l’a dit Kuro-sama : discret, et c’est tout ce qu’il nous faut. En effet, dès que l’intendant sera arrivé, il pourra se mettre au travail, et nous pourrons revenir à notre mission principale : sauver l’Empire, rien que ça.
D'ailleurs, il va falloir trouver un prétexte pour se rendre en terres Lion. Et si nous rendions visite aux Licornes Otaku de l’Est ? Après tout, il y a une gouverneure là-bas qui m’a promis un service. Est-ce que cela justifierait de passer par les terres des Lions ? Je ne suis pas sûre, peut-être que cela ne serait logique que si nous venions des terres Grues… Il faudra que je demande à Reiko-sama, elle doit avoir toutes les cartes de l’empire dans la tête. De toute façon, il faudra bien que je repasse chez les grues un jour. Kakita-sama ne m’a pas donné d’ultimatum, mais il y a des choses qu’il vaut mieux ne pas trop faire attendre.


D’ailleurs, en parlant de choses à ne pas oublier, il va falloir penser à faire notre rapport hebdomadaire. J’imagine cela d’ici : “Cette semaine nous avons gagné un duel, fondé un clan, croisé des loups, enquêté sur un village hanté, et maintenant nous réfléchissons comment décorer notre nouveau chez-nous. Et la mission? Ah, bah, promis, on y réfléchit très fort !”
En début de soirée, Nami-sama et son yojimbo reviennent en transportant un daim. 
Pendant la chasse, ils ont croisé un ours, et Nami-sama a joué à l’écureuil en trouvant refuge dans un arbre. Les villageois s’affairent à dépecer l’animal. Je pressent que nous allons beaucoup manger de viande ici… Où es-tu, poisson? Où êtes-vous, Okonomiyaki de seiches, gyoza aux légumes, ravioles ! 


Le soir, nous faisons une petite fête, rien d’extraordinaire; c’est plus un mini banquet qu’autre chose. Je sens que les villageois, bien que respectueux, ne savent toujours pas sur quel pied danser avec nous. J’évite d'interagir avec ma Daimyo plus que nécessaire. Elle saura me convoquer quand elle voudra me parler.


Au matin, Maître Chat n’est pas là. Nami-sama nous demande de nous préparer à avoir l’air sévère et intimidants pour l’arrivée de l’intendant. 
L'intendant, un heimin du nom de Sera, arrive au village sur un cheval tirant une charette. L’animal semble s’être emballé, et l’homme a du mal à le maîtriser. Kuro-sama réapparaît discrètement au coin d’une maison, avec la nonchalance caractéristique de son espèce.  Ai-je raison de croire que c’est lui qui a “incité” le cheval à presser le pas?


Je parle pour Nami-sama. Avoir des subalterne pour s’adresser à votre place aux heimins, voilà bien un privilège de Daimyo. J’insiste sur l’arrivée tardive de l’intendant, et comme nous étions “inquiets” autant que “contrariés” de ne pas l’avoir trouvé à notre arrivée. J’en profite pour lui présenter ses maîtres: 


“Musasabi Nami, Honorable Daimyo du clan de L’Ecureuil,
Musasabi Goru, Champion du clan de l'écureuil,
Musasabi Reiko, Shugenja du clan de l'écureuil,
Et je suis Musasabi Motoko, Hérault du clan de l’écureuil.” 


C’est la première fois que je prononce tous ces noms, et ces titres tous ensemble. Les membres de ma famille. Fichtre, ça me fait quelque chose. En bien ou en mal, ces noms seront désormais associés aux miens dans les registres historiques… 
C’est tellement étrange, en six mois, j’ai vécu avec ces gens plus d’expériences qu’en 6 ans sur les terres Kakita. 


Sera se confond en excuses. Il tremble probablement encore de la présentation qu’a fait goru, qui s’est présenté comme étant celui auquel il ne devrait avoir affaire qu’en cas de problèmes. 
Les présentations étant faites, Sera demande ce qu’il doit faire de la cargaison de sa charrette. Il soulève la couverture : elle est chargée de matériel, de matériaux, et de monnaie.  
“Il y en a pour 200 koku…”










*oui, il y a une référence.


Dernière édition par Frhejal le Dim 21 Jan 2024 - 15:50, édité 2 fois
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Nykos
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MessageSujet: Re: L5R, Une aventure au creux de la vague   L5R, Une aventure au creux de la vague Icon_minitimeDim 10 Déc 2023 - 10:53

Acte XVIII

Scène I : quand l'hiver fut venu...

200 kokus.
Belle somme. Mais qui pourrait être vite bien mal utilisée si on n'y prend pas garde. Par exemple, les Grues seraient bien capable de dépenser tout cet argent en vêtements et accessoires de mode. Ils sont fous...

Des priorités. Il faut établir des priorités. J'insiste pour commencer par construire une palissade, un système d'irrigation digne de ce nom, un grenier, un moulin, un enclos avec des poules et d'autres animaux capables de produire de quoi se nourrir en période hivernale...
Goru évoque l'idée de bassins de pisciculture. Très bonne idée, je n'y avais pas pensé.

Les autres insistent aussi pour commencer par construire des maisons en nombre suffisant. Personnellement je trouve que c'est très secondaire, je ne vois pas où est le problème d'un grand dortoir commun, mais bon, s'ils le veulent...
Notre intendant s'occupe de recruter la main-d'œuvre, désormais il va surtout falloir attendre. 

Une nuit, un bien étrange évènement se produit. Comme si les esprits d'agitaient. Je sais que je dors, je sais que je rêve, mais je peux... aller... quelque part.
Je n'ai jamais exploré Yume-do.
Ce n'est pas dangereux, non ? Je crois que ce n'est pas dangereux. Je vais juste jeter un oeil, au pire je ferais demi-tour.
Je passe une porte, j'entre dans un jardin... Tout est étrange, disproportionné, et en même temps harmonieux. Goru est présent, je suppose que je suis dans son rêve à lui...
Mais surtout il y a également le bakeneko, Kuro-sama, sous la même forme qu'il avait la première fois que je lui ai parlé. Il est en grande conversation avec Goru, et n'a pas l'air très content...

Ne pas poser de question, ne pas poser de question. Part du principe que c'est comme quand Yoshi-senseï était en colère. On se fait tout petit, et on attend dans un coin sans faire de bruit.

Du coup, le rêve prend fin sans que j'intervienne. Au réveil, Goru m'avoue que si Kuro-sama était mécontent, c'est aussi parce qu'il a senti une ''odeur'' inconnue sur lui. Mon camarade est convaincu qu'il a du sang non-humain en lui, certainement le fruit des expériences malfaisantes du Kolat.
Peut-être qu'interroger les kamis nous permettrait d'en savoir plus ?
Mais cela devra attendre.

Les autres sont surtout agacés par le fait que je sois entrée dans le rêve dans l'un d'entre nous. Je tente bien de leur expliquer que ce n'est pas une ''intrusion'', puisque nos rêves ne nous appartiennent pas vraiment mais ne sont que des manifestations spirituelles bien matérialisées physiquement dans un plan parallèle...
Mais Motoko me demande juste si j'aurais envie qu'elle surgisse dans un de mes rêves avec Kagura. 
Franchement je ne vois pas où est le problème, je n'ai rien à cacher, avec Kagura je...
Je...
Bon, d'accord, plus d'entrées intempestives dans les rêves.

Les jours passent, deviennent des semaines.
Des artisans arrivent, commencent à aplanir le sol, monter des murs, assembler des parquets.
Et où est-elle, Kagura, d'abord ?
Je n'en sais rien. Et demander aux kamis ne sert à rien, je le sais déjà. 
Au fond, ça ne coûte rien de demander à son supérieur. En plus, ce sera l'occasion de donner quelques nouvelles à Bayushi Neiji. Après tout, c'est quand même lui qui nous a tiré de la fange à l'origine. 

Bon. Sortons de quoi écrire.

''Honorable Bayushi-sama'' ... c'est un bon début. L'assurer que nous allons bien, que nous ne l'avons pas oublié... ni lui ni Kagura... 
Je peux aussi préciser que le rencontrer à nouveau serait un honneur et un plaisir... lui ou Kagura... 
D'ailleurs, ce serait l'occasion de consolider nos relations... avec lui ou avec Kagura...
Je pense que c'est pas mal, j'ai mis les formes et tout, ça me semble très poli.
Ne pas oublier de demander à la fin comment va Kagura.
Je crois que j'ai été assez subtile, c'est parfait.

Plus qu'à attendre une réponse.



Scène II : Super Gore Nest

Les jours passent, deviennent des semaines. L'hiver suit son cours. A en juger par les beuglements bestiaux qui ont résonnés dans les montagnes l'autre jour, je crois que Kuro-sama a réglé son compte à l'ours.

Les maisons sont terminées, nous en avons une chacun.
Une chacun.
J'ai une maison pour moi toute seule.
Toute seule.
Je n'avais pas compris ça, moi. Je dois rester toute seule.
Même sur les routes, quand je dormais dans les auberges et les relais de poste, il y avait toujours du monde pas loin. 
Et si je commençais à m'étouffer dans mon sommeil ? Et si un ninja du Kolat venait me kidnapper dans la nuit ? Et si je glissais en allant me soulager et que je tombais quelque part, et que personne ne me retrouvais jamais ? 
Je ne peux pas rester toute seule, c'est beaucoup trop dangereux !

Heureusement, Motoko accepte que j'occupe sa chambre d'ami. Sage décision, c'est une question de prudence.

Quelques temps plus tard, Goru revient me voir. Cette affaire de sang non-humain le préoccupe, et il est temps d'interroger les kamis sur le sujet.
Très bien, mais quel élément interroger ?
L'eau, la terre ? Aucun ne me semble particulièrement adapté. Nous parlons là de la nature profonde d'un individu... autrement dit...
Le Vide.

Voilà longtemps que je n'ai pas interrogé les kamis du Vide.
Pas depuis mes études avec Yoshi-senseï.
Mais bah, au fond ça n'a rien de si compliqué que ça. Enfin, pour les ishiken-do comme moi, en tous cas...
Le Vide fait partie de moi, je fais partie du Vide.
Je me concentre.
Les enveloppes charnelles qui enferment mon âme et celle de Goru ne sont rien d'autres que des assemblages de poussières d'éléments. Autrement dit, des fragments du Vide. 
Mon corps et le sien sont la même chose.
Je me concentre.
A travers le Vide, je suis le corps de Goru. Je suis sa chair, son sang...

Son sang.
Je suis...

Je suis la Mort. 
Je suis la pureté du dernier soupir, l'extase du dernier souffle arraché à un faible corps fait de viande et de tendons.
Le carnage est la Vie ! Ta carcasse fertilisera le sol, et j'arroserai de jeunes pousses avec des hectolitres de sang !
Je veux voir ton regard s'éteindre, je veux entendre ton râle d'agonie, je veux sentir le battement de ton cœur dans ma main !
Ce moment précis où l'âme de ma victime part rejoindre ses ancêtres, voilà le nirvana !
Toutes ces notions pitoyables de civilisation, de compassion... du vent !
La vérité...
... c'est que la grande roue du Karma est graissée avec du sang.


Je suis un Tsuno.
Le champ de bataille est mon foyer, la guerre est ma raison d'être. Et quand vous aussi vous aurez réalisé que tous les êtres sont égaux dans la Mort, alors seulement vous serez libres.


Je me réveille avec un épouvantable mal de crâne.
Je crois que Nami m'a assommée d'un coup de bâton. Je crois aussi que j'ai essayé de poignarder Goru, et même tenté de le mordre.
Expérience intéressante.
Ceci dit, je ne pense que le moment soit bien choisi pour une argumentation étayée sur le fait que la philosophie Tsuno ne soit intrinsèquement pas plus ''bonne'' ou ''mauvaise'' que la nôtre.
Parce que le fait est que cette philosophie ne favorise pas spécialement l'analyse ou la réflexion, ce qui pourrait bel et bien poser problème.

Au moins nous voilà fixés.
D'accord, je ne recommencerai pas.
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