Le Corbeau
Nous avons à peine commencé à explorer les sous-sols de la tour que deux étranges bêtes nous ont attaqués… Le combat ne nous a pas fait beaucoup de bien. Je n’avais jamais observé pareilles créatures… même à Qadira. Heureusement que Némo était là, car Lys et moi avons pris des coups importants. Une fois soignés, nous avons continué à explorer les sous-sols.
Nous avons très rapidement trouvé une statue en fer d’une femme souriante, mais qui m’a glacé le sang… Il me fallut quelque temps pour comprendre : une vierge de fer ! Cette sorcière pratiquait donc la torture. Mes camarades ne semblent pas s’en être formalisés. Il faut dire qu’on a une équipe un peu étonnante… j’ai presque l’impression d’être le plus érudit du groupe, tant le seul qui aurait pu également l’être, Azrael notre prêtre, passe plus de temps à penser avec sa bourse (de pièce d’or s’entend !) qu’à étudier des secrets millénaires. Il a suffi d’apercevoir un coffre dans la pièce suivante que toute la prudence du monde s’envole par la fenêtre. Un petit tour de passe-passe de Lys, et le prêtre a trouvé deux lames, contenant des encoches, et les a prises… elles auraient pu être maudites !
Bref, Némo trouve une clef pour poursuivre notre exploration. Nous avons quand même dû lui expliquer comment l’utiliser. Il est gentil ce garçon… mais bon… ce n’est pas le couteau le plus affûté du tiroir comme on dit à Jalmeray. Néanmoins, je le trouve attachant, autant de naïveté c’en est presque émouvant. La suite de notre exploration nous dévoile de multiples cellules, et des squelettes essentiellement humains, quelques éboulis également, mais pour le moment nous ne sommes toujours pas parvenus à identifier les causes de l’effondrement de la Tour.
Tous ces cadavres avaient l’air d’être présents depuis des années, quand soudain, nous trouvons finalement une cellule pleine, avec plusieurs personnes qui nous demandent de les libérer et de leur donner de quoi manger. Paraît-il qu’ils travaillent pour un Baron du coin, le
Baron Sarveau. Azrael, Lys et Machin finissent par leur donner certaines de nos victuailles, Lys ouvre la porte et finalement, ils avaient disparu… des spectres ! Il ne manquait plus que des spectres… d’après Azrael, il s’agirait d’engeances d’Aroden, le Dieu disparu.
Décidément, cette Tour recèle bien des surprises. D’autant que quelques portes plus loin nous trouvons un mécanisme particulièrement étrange, qui semble fonctionner à la foudre et qui produit des étincelles. Plusieurs chaînes partent de cette salle et semblent se prolonger dans différents couloirs. Nous finissons par suivre ces chaînes et nous arrivons dans une grande salle éclairée. Au mur, une inscription :
« Les confessions purifient l’âme, la douleur éclaircit l’esprit » (tout un programme !), et des armoiries,
un coq surplombant deux lances croisées. Peut-être un lien avec ce fameux Baron ? Il faudra qu’on étudie la question à l’avenir…
Surtout, dans cette salle se tenait un
corbeau. Il nous a fait une proposition étonnante, il nous donnerait accès au trésor que recèle cette tour à condition de verser notre sang dans cette salle. Ce rituel magique ne nous enchantait guère et nous avons donc choisi de nous battre. La créature était coriace, Némo avait beau frapper de toutes ses forces, les blessures du Corbeau se refermaient. J’arrivais à la déstabiliser avec mon cri perçant, mais rien n’y faisait. Il faut dire que nous n’étions pas tout à fait aidés par notre mage qui était incapable de viser correctement, il semblait déterminer à enduire d’acide l’ensemble de la salle sans jamais toucher la créature récalcitrante… Finalement, Azrael eut la bonne idée de tester les lames qu’il avait récupérées et enfin des dégâts semblaient apparaître sur le corps du corbeau. Finalement, c’est une nouvelle fois mon intervention qui a été déterminante. Sortant ma flûte au péril de ma vie, j’entrepris de jouer un chant de guerre du Qadira pour donner du courage à mes compagnons ! La créature comprit que le combat était perdu pour elle et entreprit finalement de se rendre.
Tout cela ne me dit qui rien qui vaille, mais cela ferait une bonne histoire à raconter au coin du feu pour des enfants nobles… les enfants nobles aiment toujours se faire peur avec des histoires car c’est un sentiment qu’ils ne vivent jamais.