Americana - le syndrome de Babylone

Sujet: Americana - le syndrome de Babylone Mer 23 Sep 2020 - 23:24

Je vous laisse présenter vos personnages, avec la précision littéraire que vous souhaitez : nous ne sommes pas dans un atelier d'écriture, l'essentiel étant d'avoir les informations.
Si vous le souhaitez, vous pourrez écrire le compte-rendu de la partie récemment jouée dans ce sujet mais cela ne doit pas être ressenti comme une contrainte.
Précision sur le rêve que votre personnage a fait : il était seul. Peut-être y avait-il d'autres personnes autour de lui (2 ?) mais elles étaient à la périphérie de son champ visueL

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Jeu 24 Sep 2020 - 19:11

Oliver Klein

Americana - le syndrome de Babylone Klein10

Quarante ans, l’heure du bilan.
Sacrée phrase d’introduction. Hier soir, alors que je refaisais le monde avec Jules, je lui ai dit que j’avais la sale impression qu’il manquait quelque chose dans ma vie. Il m’a conseillé d’essayer de coucher tout ça sur le papier, histoire de mettre mes idées en ordre. Le genre de conseil à la con qu’il à dû lire dans un ce ces magazines qui s’empilent dans ses toilettes.
N’empêche que l’idée n’est pas mauvaise.

Faisons le bilan, donc.
Je m’appelle Oliver Klein. Homme, caucasien, marié, trois enfants. Signes particuliers : aucun.
Age : quarante ans tout rond, dont dix-huit de mariage avec la même femme, et dix-neuf de boulot au même poste à la Ville.

Très exactement, je suis ‘’agent de gestion administratif au Patrimoine Bâti’’. Concrètement, ça consiste à gérer toute la paperasse des bâtiments de la Ville. Les assurances, les factures, tout ça… C’est surtout de la compilation de données, des tableurs, etc. Dix-neuf ans que je pianote sur le même clavier, dix-neuf ans qu’on me fait miroiter une récompense.
J’en ai vu défiler, des chefs. Ils ont tous le même discours : ‘’cette année il n’y a pas de budget pour votre augmentation’’, ou ‘’poursuivez vos efforts, et on reparlera de votre promotion’’. Putain, mais dîtes-le moi une bonne fois pour toute, que je n’aurais rien, au lieu de trouver des excuses bidon ! Je ne le prendrai même pas mal, je n’ai pas le pire poste du monde… mais j’en ai marre de cette hypocrisie.
Enfin… le point positif, c’est que depuis le temps je connais par cœur le plan de la Ville.

Voyons les amis, maintenant. Un seul à signaler : Jules Smith, qui se trouve également être mon voisin d’en face. Je l’ai rencontré par hasard, un dimanche, en faisant mon jogging. Il doit avoir dix ans de moins que moi, mais on a vite sympathisé.
Maintenant, c’est le rituel du dimanche : le grand tour du parc, puis on va vider quelques verres à l’Irish Pub du coin. Bière pour lui, café pour moi, et ensuite on peut refaire le monde. On a une passion commune pour l’histoire des Etats-Unis. La grande époque de la Conquête de l’Ouest, où la Californie n’était qu’un rêve, où les gens avaient du cran… Où il y avait du danger, certes, mais surtout de l’aventure.
Ah, on en a fait des débats, avec Jules ! Jusqu’à pas d’heure, et souvent avec trop de grammes dans le sang. Tout ça s’est terminé en empoignades avec les autres clients à plus d’une reprise. J’imagine que c’est un moyen comme un autre de faire descendre le stress de la semaine.

Maintenant le meilleur pour la fin : la famille.
Je disais donc, marié depuis dix-huit ans à Ashley, née Durden, dentiste de son état. Rencontrée sur le fauteuil pour faire soigner une carie. Mariage au bout de quelques mois, un peu sur un coup de tête… et depuis, aussi incroyable que ça puisse paraitre, ça tient toujours.
Hé ouais. Pendant que tous les collègues de mon âge, hommes comme femmes, sont en cours de divorce ou se vantent carrément de leurs aventures extraconjugales, moi et Ashley nous entendons toujours parfaitement bien. Bon, à quelques détails prêts. Les bagarres dans les bars avec Jules lui plaisent moyennement, entre autres… Mais pour le reste c’est quasiment comme au premier jour. Juste quelques rides en plus qui, je trouve, ne font que la rendre plus distinguée.

Et puis on se rejoint dans notre lutte contre les enfants.
Parce que là, ce n’est pas la même chanson.
James, l’aîné. Dix-sept ans. Honnêtement ? Je ne le connais pas. De mon point de vue, son existence se limite à parfois des bruits de porte au milieu de la nuit, et de la nourriture qui disparait dans le frigo. Des fois, je me dis qu’il est en réalité le fruit de mon imagination.
Mais au moins, je ne peux techniquement pas dire qu’il pourrit ma vie, contrairement aux jumelles. Emily et Jessica. Seize ans. Apparemment incapables de d’exprimer autrement que le plus fort possible et en gloussant de manière stridente (ce qui est extrêmement difficile à reproduire, en tous cas avec Ashley on n’y arrive pas), et leur seul champ de connaissance semble se limiter à l’actualité people d’Hollywood, où elles rêvent évidemment de devenir actrices. Mais pas dans des vrais films, bien sûr, plutôt en télé-réalité.

Alors en conclusion ? Et bien je ne sais pas. J’ai l’impression qu’il manque quelque chose. J’ai envie de nouveauté, de connaitre le frisson de l’inconnu. Des fois, le soir avec Ashley, on parle de tout plaquer, boulot et gamins, et de partir façon Bonnie & Clyde. Mais évidemment ce n’est pas sérieux.
Pas vraiment…

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Jeu 24 Sep 2020 - 19:17

Agir	Connaitre	Endurer	Forcer	Percevoir
3	5	4	3	4
S'imposer	Savoir-Faire	Se battre	Se contrôler	Viser
3	3	4	3	3

Spécialité	Relance
Connaître : informatique	••
Connaître : Histoire	•
Percevoir : orientation	•
Endurer : course	•

Atout	Spécialité	Relance
Ashley Klein (épouse, dentiste)	Premiers secours	•••
Jules Smith (militaire, ami et voisin)	Se battre (mains nues)	••

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Jeu 24 Sep 2020 - 19:50

Très cool. On peut se permet sur le forum d'en mettre eun peu plus que sur un feuille de personnage.
Je ne doutais que un seul instant que tu serais le premier à poster.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Dim 27 Sep 2020 - 18:17

Ivan Beck

Americana - le syndrome de Babylone Tyler-hoechlin

Moi c'est Ivan, Ivan Beck. J'viens d'une petite famille de l'Illinois. On vivait notre petite vie tranquille avec mes parents et ma sœur Gabrielle quand, par un matin pluvieux de novembre 1998, mon père qui bossait comme employé de banque a été abattu par des petites frappes venues pour braquer là où il bossait. On a été dévastés.

Suite à ça ma mère a décidé de déménager sur la côte Ouest, parce qu'on serait plus tranquille selon elle. Mais le mal était fait. Ma frangine a suivit une thérapie, mais moi je me suis fait ma propre thérapie. J'ai commencé à m'intéresser aux armes, d'abord celle qui avait pris la vie de mon père alors que j'avais 11 piges, puis toutes les autres. Je voulais me venger, retrouver la pourriture qui avait fait ça et lui faire payer. Puis j'ai rencontré Tommy. C'était un gamin un peu solitaire qui était dans ma classe, du genre qui se faisait emmerder par les petits cons populaires, le fan d’informatique qui s’assied au fond de la classe et qui bricole des trucs tout le temps. Un jour j'en ai eu marre qu'il se fasse racketter alors je l'ai défendu. Je leur ai fait sauter les dents à ces blaireaux. Depuis on a commencé à passer pas mal de temps lui et moi, il m’a mit aux jeux vidéos en me disant que ça m’aiderait à éliminer ma frustration. Et il avait raison ce con ! En parallèle j’ai commencé la compétition de tir sportif, ça m’a fait du bien. Mais plus je devenais bon, plus la haine disparaissait. Quand tu es face à une cible, tu n’as pas de haine, tu n’as que la ligne de mire et la volonté de faire le tir parfait. Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai arrêté de vouloir me venger, de vouloir faire aux autres ce qui m’avait fait autant de mal. Il paraît qu’on appelle ça mûrir.

En sortant de l’école, j’ai fait pas mal de petits boulots de merde, j’ai pas réussi à me concentrer sur mes études pour faire quoi que ce soit de bien. Jusqu’au jour où ma sœur a terminé ses études. Elle était devenue Docteure en Sciences Physiques et m’a proposé un boulot dans sa boîte. Elle m’a dit que ça serait bien payé mais que ça serait rude, mais je lui ai dit que c’était mieux que rien. « Transporteur de déchets dangereux », effectivement quand on voit l’intitulé du poste ça vend pas du rêve. Mais il suffit de conduire des containers scellés d’un endroit à l’autre, en faisant attention à pas être contaminé. Au début c’était dur, je me sentais souvent pas bien, j’avais des maux de tête à répétition et tout, mais mon corps a fini par s’habituer. Depuis je tombe plus malade, je me suis musclé comme si j’allais à la salle 5 fois par semaines et j’suis plutôt bien payé ! Que demander de plus ?

Mais la nuit dernière je me suis réveillé avec une gueule de bois ! Pourtant c’pas mon genre, j’bois jamais et de toute façon le mal de crâne du lendemain m’arrive jamais mais là ! Et j’avais cette réminiscence du rêve que j’avais fait, le genre de rêve qui ressemble plus à un bad-trip qu’un vrai rêve. Et puis les yeux de cette ombre, j’avais jamais rien vu de tel ! C’est donc ça qu’on appelle « de la couleur » ?

Spoiler:

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Dim 27 Sep 2020 - 21:04

- Oliver ! Oliver ! Oliver Klein, me recevez-vous ? Tu te souviens que tu dois m'amener Emily et Jessica après les cours pour que je resserres leur appareil ?
- Y a plutôt intérêt parce quand Emily fait une salade de langue avec Dylon, ils restent accrochés par le dentier, ah, ah, ah.
- T'es qu'un crétin, James ! Tu veux qu'on parle du surnom que tu te trimballes : French Cheese Lover ?
- N'importe quoi, tête de piaf. Ton Dylon, c'est qu'une face de calculette et c'est tout ce que tu as réussi à te pécho.
- Oh là, oh là, on se calme et on va tous se laver les dents, justement... Ouste ! Jessica, ça va ? Ca fait dix minutes que tu regardes tes céréales sans les manger.
- Je vous déteste.

- Qu'est-ce que j'ai dit ? Il va falloir qu'on parle aux enfants. Mais c'est quoi cette cravate orange ? Non, c'est pas possible. Enlève la vite et prends celle qui est rayée. Bon, je file. A ce soir, mon chéri.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Lun 28 Sep 2020 - 21:59

Message Discord de Submachineplayer : Salut vieux frère, ça fait lontemps qu'on ne s'est pas fait une partie. J'ai un nouveau jeu à te montrer Laughing

. Tu pourrais passer à la maison ? bounce

Ca me ferait plaisir de te voir.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Mar 29 Sep 2020 - 7:12

Jhon Cervantes

Naître dans une famille de travailleurs manuels latinos (espagnol 1) quand on est d’un naturel artistique et contemplatif (observation 2) n’est pas chose aisée. Ainsi, quand Jhon s’est, en plus, durant son adolescence, découvert homosexuel, les relations familiales se sont vite retrouvées très complexes. C’est à cette époque qu’il est parti vivre chez sa grand-mère après s'être brouillé avec son père. Cette période fut difficile, mais avec un peu d’aide et beaucoup de persévérance (volonté 1), il parvint à s’en sortir.

Aujourd’hui, à 28 ans, il s’est refait, est heureux avec son amant et trouve son travail intéressant (bien qu’il se rende compte qu’il passe plus de temps à vendre (argumenter 1) ses créations qu’à les fabriquer). Seule ombre au tableau, il voudrait se réconcilier avec son père avant de se marier.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Mar 29 Sep 2020 - 18:55

[bruit de douche dans le loft]

"Jhon, mon coeur, tu es réveillé ? Tu as fais un cauchemar ou quoi ? En tout cas, j'espère que tu ne rêvais pas de moi.
Je rentrerai tard ce soir. Ne m'attends pas pour dîner. Je vais discuter d'un contrat avec un client. Et comme c'est la "All American Picture"... il y aura Brian.
Je préfère que tu le saches mais ne t'inquiète pas. Tu sais qu'il n'y a plus rien entre nous. Tu... tu le sais ?
Je t'ai fait un Colombien bien corsé, comme tu les aimes. Ne tarde pas à le boire, il est encore chaud.
Bon, je file, je vais être en retard. A ce soir. Je t'embrasse."

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Jeu 1 Oct 2020 - 18:17

Journal d’Oliver Klein

Mercredi 9 Sept.

Routine du petit-déjeuner. Café, journal, cris d’enfants. Mais j’ai la tête ailleurs. L’étrange rêve de cette nuit me travaille. J’ai vu de la couleur. En rêve, certes, mais quand même. Le retour d’un lointain souvenir ? J’imagine qu’un aveugle peut voir en rêve, s'il n'est pas aveugle de naissance. Peut-être qu’à la naissance je n’étais pas achromate…

Routine du boulot. Café, clavier, discussions insipides de collègues. Le plus troublant dans cette histoire, c’est que je suis à peu près sûr d’avoir localisé l’endroit. On apercevait la tour moche de la 9^e, et selon l’angle et la distance…
J’en aurais le cœur net, je vérifie sur Google maps. Et effectivement, le terrain vague de mon rêve est bel et bien présent. Il y a même une bâtisse dessus. Je serais déjà allé là-bas ?
Pas que je me souvienne, mais après tout au bout de dix-neuf de boulot j’ai bien dû oublier certaines visites.

Pause déjeuner. Après tout, j’ai un peu de temps. Autant aller directement sur place, ce n’est pas loin et j’aurais peut-être des souvenirs une fois sur place.
Il fait froid et il pleut, super temps pour un mois de septembre sur la côte Ouest…
Le terrain semble abandonné, et depuis des années à en juger par l’état de délabrement général. Une friche en plein centre-ville, il n’y en a plus beaucoup des comme ça de nos jours.
Ceci dit mon regard a été attiré par… un truc. De couleur. La même qu’en rêve. Sur la capuche d’une gamine asiatique plantée là sous la pluie, l’air d’attendre quelque chose. Est-ce que je suis de nouveau en train de rêver ?
La gamine m’a salué et m’a dit qu’elle m’attendait… moi et d’autres personnes. Pourquoi ? Comment est-elle au courant ? Mystère, elle se contentait de répondre à côté. Mon absence au boulot passera probablement inaperçue, je décide de patienter un moment avec elle (j’en profite pour noter tout ça), mais en vain.

17h. Penser à aller chercher les gosses après l’école pour les emmener au cabinet d’Ashley. Je m’en suis souvenu juste à temps. Dans la voiture, Emily pianotait sur son téléphone avec une concentration qui laissait croire qu’elle était en train de désamorcer une bombe… mais Jessica était étrangement silencieuse. Et maintenant que j’y pense, elle l’était aussi ce matin. En tous cas c’était anormal au plus haut point.
Évidemment, pas de réponse à mes questions. J’ai profité d’être seul dans la salle d’attente avec elle pour un interrogatoire en règle.
Trouver les mots justes n’a jamais été spécialement mon truc, mais j’ai réussi à lui arracher finalement la vérité. La dernière fois qu’elle a fait du babysitting pour Mr Howard, et alors qu’il la raccompagnait en voiture… il en a profité pour glisser une main là où il ne fallait pas.
Voilà. Et merde. Je me surprends moi-même à rester étonnamment calme. En même temps, on sait très bien que ce genre de connard traine dans la nature. Il fallait bien que ça tombe sur quelqu’un, et c’est tombé sur ma gamine à moi. Maintenant, il s’agit de gérer les conséquences.
J’en ai touché deux mots à Ashley, qui a réagi moins mal que ce que j’aurais pu craindre. En tous cas, direction le commissariat demain matin à la première heure.

Tu parles d’une journée… J’ai l’impression d’être le personnage d’un mauvais film. Moi à qui il n’arrive jamais rien, voilà que coup sur coup je suis victime de sévères hallucinations et que j’apprends que ma fille s’est faite attoucher.
Quoi que… hallucinations, ça reste à voir. Tout ça semblait quand même parfaitement réel.
Encore une fois, je dois en avoir le cœur net. Je suis indésirable à la maison, Ashley s’occupant de gérer les jumelles. Alors tant pis, je retourne au terrain vague.

Fin de journée. Sur place, je découvre que je ne suis pas seul. D’abord un homme d’allure mexicaine ayant l’air de chercher son chemin, puis un grand brun qui paraissait ne vouloir que passer, mais qui s’est fait interpeller en même temps que nous par la gamine asiatique.
Celle-ci se contenta de déclarer qu’elle avait un message pour nous de la part de ‘’l’homme aux yeux rouges’’. C’est donc ça, du rouge ? Voilà au moins une couleur d’apprise. Le message en question n’était qu’une simple photographie de classe à la teinte étrange, un groupe d’enfants (que des garçons) et de deux instituteurs, avec la mention manuscrite ‘’orphelinat Saint-Martin, 1912’’.
Orphelinat qui est certainement le fameux bâtiment abandonné se dressant au milieu du parc. D’un commun accord, notre improbable trio décida d’aller jeter un œil de plus près. Tout cela était bien trop mystérieux… et intriguant… pour laisser tomber maintenant, sans raison.

Si le bâtiment était fermé par des planches et plongé dans l’obscurité, il ne fut guère difficile de trouver une entrée praticable. On n’allait pas me faire croire que cet endroit n’a jamais été squatté.
L’intérieur était plongé dans ne noir, mais assez rapidement une clarté étrange a permis d’y voir quelque chose. Les proportions étaient bizarres, comme si tout était trop grand, et surtout… tout était en couleurs.
En couleurs. Du bois, de la poussière, des vitres, tout en couleurs.
Et comme si ça ne suffisait pas, voilà que je me rendis soudainement compte que je n’étais plus accompagné par les deux hommes de tout à l’heure, mais par deux enfants. Et qu’accessoirement, j’étais moi aussi désormais dans un corps d’enfants. D’où les proportions déformées des lieux.

Le bâtiment était dans un état étrange, comme figé entre deux époques. D’un côté il était en bien meilleur état que ce que l’extérieur suggérait, mais d’un autre il était rempli de poussière et de toiles d’araignées, comme déjà abandonné. Par les fenêtres, nous avons vu que le parc… était toujours en noir et blanc. Comme si nous étions dans une bulle appartenant à une autre réalité.
Le rez-de-chaussée était vide et ne contenait rien de notable, à l’exception d’un étrange cercle tracé à la peinture sur le sol de la grande salle, orné sur son pourtour de symboles semblant sortis d’un alphabet inconnu et du mot ‘’Tetragrammaton’’ détaché en plusieurs syllabes. Ça me dit vaguement quelque chose, mais quoi ?

Nous avons poursuivi notre exploration des lieux en passant à l’étage. Juste des pièces vides, sans doute d’anciens dortoirs, où ne subsistaient que les marques au sol des meubles disparus.
Un bruit soudain, comme des gémissements, provenant du plafond attira notre attention. Il fut rapide de trouver la trappe menant au grenier, de même que l’échelle permettant d’y monter.
Sauf que dans le grenier… nous avons découvert la scène la plus affreuse que j’ai jamais vue de mes yeux. Tout ça n’a duré qu’un instant, comme un flash, mais qui s’est gravé dans ma mémoire de manière indélébile.

Bien sûr, avec la pénombre, je n’ai pas tout vu distinctement. Mais ce qui est certain, c’est qu’il y avait plusieurs personnes dans ce grenier, comme une assemblée assistant à un spectacle, ou avec le recul plus probablement un rituel malsain. Il y avait beaucoup de mouches, aussi. Des dizaines, peut-être des centaines, envahissant la pièce.

Mais surtout : un homme pendu à la poutre centrale, pas encore mort et essayant de dire quelque chose, mais ne pouvant rien articuler car à la place de sa langue il n’y avait qu’une blessure sanglante. Ceci dit, sa langue n’était pas bien loin, car encore tenue par un autre homme faisant face au pendu, un homme effrayant, nu, n’ayant plus de parties génitales, et dont le calme dans une situation pareille était proprement terrifiant…

Mais l’instant d’après, tout avait disparu, et nous n’étions tous les trois que des adultes debout dans un grenier abandonné, au milieu d’un parterre de mouches mortes et desséchées.

Hallucination collective ? Mise en scène élaborée ? Magie noire ?
Personnellement, je pencherais plutôt pour la dernière solution. Tout ça semblait beaucoup trop réel pour être le fruit de notre imagination. Et puis les couleurs… aucune mise en scène n’aurait pu faire ça.
Toute cette affaire prend une tournure extraordinaire, au sens propre du terme. Je ne sais pas trop comment je suis censé réagir à tout ça.

Parce que comme ça, le premier adjectif qui me vient en tête, c’est…
… grisant.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Jeu 1 Oct 2020 - 18:19

Journal d’Oliver Klein

Jeudi 10 Sept.

Passage au commissariat aux premières heures. Tout s'est passé plus ou moins comme on pouvait s'y attendre. La déposition a été prise par une lieutenante dénommée Garcia, qui m'a parue plutôt professionnelle.
Par contre on m'a encore dit de rester calme. De ne pas m'approcher d'Howard. C'est quand même curieux, je suis parfaitement calme, j'ai confiance dans notre police. Peut-être que je suis sensé être plus en colère ?

Ahsley m'en a sortie une bonne, en passant. Comme quoi cette histoire serait la bonne occasion de passer voir un psy pour une thérapie familiale.
Sérieusement ? D'où ça sort, ça ? D'accord on a sans doute quelques soucis, mais sans doute moins que la majorité des gens. Un psy...

J'ai pris ma journée. J'en profite pour passer chez un fleuriste (chez qui les fleurs sont toujours en noir et blanc), et pour préparer le diner. Une soudaine envie de chinois, allez savoir pourquoi. En tous cas on trouve de très bon tutos sur internet.

Pendant la journée, le latino, Mr Cervantes, m'envoie quelques nouvelles. Notamment sur le fait que ''Tetragrammaton'' soit en fait le nom de Yahvé, et que ce genre de dessin est supposé défendre contre les forces du Mal.
Du coup, ça n'a pas l'air très efficace. Je ferais bien quelques recherches de mon côté aussi, mais là la priorité c'est la famille.

(passage écrit à la va-vite)
On est au beau milieu de la nuit, mais il faut que j'écrive ça. Nouveau rêve, en couleurs également. De retour à l'orphelinat St Martin, où moi et les autres étions enfermés dans une chambre, sans doute en guise punition.
Sauf qu'un incendie s'est déclaré. La porte était verrouillée, il y avait des barreaux aux fenêtres, impossible de sortir. Impossible de faire quoi que ce soit, à part regarder la fumée envahir la pièce et sentir la température monter. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

Ces rêves sont criants de vérité. Pourrait-il bel et bien s'agir de souvenirs ? D'une vie antérieure ? Et pourquoi pas, après tout ? Ce ne serait pas la première fois que ce genre de choses arrive à des gens. Le général Patton, par exemple... il affirmait bien avoir des souvenirs d'autres vies, où il a été légionnaire romain et grognard, entre autres.
Moi j'aurais été un orphelin mort dans un incendie en 1912. Il faut que je trouve son nom.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Dim 4 Oct 2020 - 12:45

Journal d’Oliver Klein

Vendredi 11 Sept.

Retour au boulot. Quoi que je commence par faire un crochet aux archives de la ville, histoire d'en savoir plus sur ce fameux orphelinat.
Connaissant déjà l'emplacement et le nom, il n'est pas difficile de retrouver quelques documents. Notamment un article de journal, parlant d'un incendie début avril 1912 ayant causé la mort de plusieurs enfants. Ce rêve était donc bien réel ! Enfin je me comprends.
Rien d'autre de pertinent. Ce tragique accident a probablement provoqué la fermeture de l'établissement. J'en saurais peut-être plus du côté du cadastre, en creusant sur l'identité du propriétaire du terrain.

Cadastre. La femme de l'accueil m'informe que je ne suis pas le premier à venir chercher des infos sur l'ancien orphelinat. Un homme pâle aux cheveux blancs, d'abord... un albinos ? Le fameux homme aux yeux rouges ? Impossible à confirmer pour l'instant.
Et aussi une femme, une brune avec des lunettes de soleil. Tu parles d'une description. On verra plus tard qui ça peut bien être.
Les documents officiels me confirme l'hypothèse que l'orphelinat a mis la clef sous la porte suite à l'incendie, mais n'a jamais vendu le terrain. Tout a donc été laissé à l'abandon.

Bien plus intéressant, il y avait une coupure de journal glissée au milieu des documents. Un vieil article parlant de la disparition d'un journaliste, un certain Mr Cobain (mais pas Kurt), fin mars 1912. Soit juste avant l'incendie.
Mais le plus frappant, c'est que j'ai reconnu la photo du journaliste. Nul autre que le pendu à la langue tranchée !
L'article précise que Mr Cobain enquêtait sur de sombres histoires de meurtres rituels. Ben le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a effectivement mis le doigt sur un truc.

Résumons la situation : Mr Cobain enquête sur des rituels satanistes (ou quelque chose d'équivalent), est enlevé par les responsables et assassiné dans le grenier de l'orphelinat. Pas de chance, des gosses sont témoins de l'évènement... et ces mêmes gosses meurent à peine une semaine plus tard dans un incendie.

La coïncidence est un peu grosse. Cet incendie n'avait sans doute rien d'accidentel. Je fais part de mes conclusions aux autres, et remarque à ce moment qu'il y a une mention manuscrite au dos de l'article. Une adresse. La même écriture que sur la photo de classe.

Une invitation ? Surement. De l'homme aux yeux rouges, qui devait se douter que l'un de nous viendrait fouiller par ici.

Milieu d'après-midi. Je retrouve Mr Cervantes et Mr Beck à l'adresse indiquée. Un banal immeuble de banlieue. Nous montons à l'appartement mentionné, frappons à la porte... et à l'intérieur la surprise est totale.
Car c'est bien l'homme aux yeux rouges qui nous attendait, mais ce dernier n'est autre que Mr Cobain, le journaliste ! Avec de nouveau une langue.
Au final, il ne nous a pas dit grand-chose. Juste qu'il était chargé d'une ''mission'', et que nous avions nous aussi un rôle à jouer. Les bribes d'informations qu'il a lâché ont plutôt conforté mes idées sur le déroulé des évènements en 1912.

Surtout, il nous a informé que des ''Anciens'' voulaient nous rencontrer. Et il est parti sans en dire beaucoup plus. Ce qui est intéressant, c'est qu'il n'a pas l'air de connaitre la femme aux lunettes de soleil...

19h. Voilà des heures que nous patientons dans une ruelle sentant les poubelles, à guetter le ''guide'' censé nous emmener voir les Anciens. Mr Cervantes a l'air nerveux, toute cette histoire semble plus ou moins l'effrayer. Quant à Mr Beck, il joue le gars détaché, affirmant que tout ça n'est surement qu'un vaste canular. A mon avis, il est surtout dans le déni de la réalité.
Enfin, quelque chose apparait.
Un chien. Un gros chien noir sentant le soufre et aux flancs lacérés. Je connais mes classiques, ce n'est pas le genre d'animal qu'il faut contrarier.

Ceci dit, le chien ne s'est absolument pas montré hostile, mais nous a plutôt incité à le suivre dans une cave, où nous avons marché pendant une éternité au milieu de couloirs obscurs, humides, et de toute évidence rarement fréquentés.
Jusqu'à parvenir à une porte. Qui n'était pas verrouillée. Une invitation à entrer est parvenue de l'intérieur.

Avec le recul (au moment où j'écris ces lignes), la scène avait un côté grotesque. Une grande table au milieu d'une pièce vétuste éclairée à la chandelle, avec un groupe de sept vieillards, hommes et femmes, tous tirés à quatre épingles et attablés avec l'air de nous attendre.
Ceci dit, le plus bizarre était surement le plat sur la table : un singe éventré, auquel toutefois personne n'a touché.
La discussion avec les vieillards a été plus ou moins à sens unique, ces derniers refusant souvent de répondre à nos questions, ou alors répondant à côté. Ils nous ont surtout dit que nous devions traquer le ''seigneur des mouches'', le monstre responsable de notre assassinat en 1912, et le tuer.
Comment tuer un démon ? Et bien à l'aide d'un ''artefact'' camouflé en banal tuyau de plastique biseauté.
Cet objet doit être planté dans le nombril du démon, et sa tête est alors censée tomber. Tête qu'il faudra ensuite ramener aux Anciens. Comment ? Pourquoi nous ? Mystère.

Nous sommes ressortis de là bien plus vite que nous y sommes entrés, nous retrouvant immédiatement dans la ruelle de départ... et il était toujours 19h. Tout ça n'aurait pu être qu'une hallucination si je n'avais pas encore le tuyau de plastique en main.

Et maintenant, que fait-on ? Mr Cervantes est assez indécis, et suggère surtout de se renseigner davantage avant de prendre une décision. Maintenant que l'adrénaline est retombée, je suis assez d'accord avec lui. Et Mr Beck, lui, est fermement opposé à l'idée d'assassiner quelqu'un.
Sauf que nous ne sommes pas dans une situation qui peut être résolue avec des moyens ordinaires.

La nuit porte conseil, nous verrons bien demain le plan à adopter.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Jeu 8 Oct 2020 - 9:22

De Dr Cohen
À Dr Mortimer

Cher collègue,
Je vous adresse un de mes patients, Oliver Klein,dont l'état de santé relève de votre spécialité.
Le sujet, qui s'est présenté dans mon cabinet à la demande insistante de sa femme, est dans le déni le plus total. Il semble cependant souffrir d'un délire schizophrénique aigu dans lequel il se sent investi d'une mission : enquêter sur un obscur culte démoniaque. Je précise que le sujet n'a profession ni de force de l'ordre, ni de pasteur.
Je crois avoir lu dans une publication le terme de "syndrome de Babylone" qui décrirait bien sa pathologie.
Cordialement, cher confrère.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Mar 13 Oct 2020 - 19:55

Journal d’Oliver Klein

Samedi 12 Sept.

Nouveau rêve cette nuit. Retour à l'orphelinat, retour de l'incendie. Petite différence avec la dernière fois, cependant : nos versions enfantines / avatars antérieurs (je sais pas trop comment appeler ça) cachaient quelque chose dans une boîte en fer blanc sous le parquet.
Cette boîte pourrait-elle encore exister ? Pas le temps de m'en occuper personnellement, j'ai une famille à gérer. J'envoie malgré tout un SMS à Mr Beck pour faire part de mon idée, il avait l'air d'avoir plus de temps libre.

Fin de mâtinée. Réponse de Mr Beck (est-ce que je pourrais l'appeler Ivan ? Ça semble un peu trop familier, même si on s'est connus dans une vie antérieure, tout ça reste nouveau). Il a été à l'orphelinat, rencontrant sur place un SDF (apparemment un vétéran de l'armée) qui avait l'air de squatter là depuis des jours. Pourtant on ne l'avait pas vu la dernière fois.
Toujours est-il que la boite en fer blanc existe bel et bien. A l'intérieur, un carnet avec une écriture d'enfant. Impossible de la reconnaitre. Le texte parlait de fuite, d'une rencontre avec les Anciens, et d'un pacte signé avec eux.

Voilà qui expliquerait pourquoi ces Anciens reviennent vers nous aujourd'hui. Nous aurions pris un engagement auprès d'eux il y a un siècle, mais sans parvenir à le remplir. Et aujourd'hui, ils viennent nous demander de finir le travail. Mais pourquoi maintenant et pas avant ?

Après-midi. Après quelques échanges par SMS, nous tombons tous d'accord. Avoir la version des faits du Seigneur des Mouches (alias Belzébuth, alias l'Homme Émasculé) serait intéressant. Rendez-vous est pris à proximité du terrain vague.

Après-midi toujours. J'écris ces lignes depuis l'intérieur d'un camping-car conduit par Mr Cobain (mais pas Kurt). Le Guide nous as conduit jusqu'à lui, et maintenant l'albinos-revenant nous emmène voir le Seigneur des Mouches. Ou plutôt son nouvel avatar. Une sorte de possession, il semblerait, ce qui colle avec les histoires qu'on nous raconte sur les démons.
L'avatar en question est un gamin, un certain Samuel, dont la disparition a été signalée dans les journaux il y a quelques jours à peine. Voilà qui n'était pas exactement prévu, là on parle d'aller tuer un gamin. Mais d'un autre côté, on parle aussi d'empêcher l'apparition sur Terre de l'Antéchrist...

Qu'est-ce qu'on est censés faire ? Les autres sont silencieux, je crois bien que nous sommes tous les trois dépassés par la situation.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Mer 14 Oct 2020 - 17:28

Journal d’Oliver Klein

Dimanche 13 Sept.

J'écris ces lignes depuis le camping-car conduit par Mr Cobain, alors que nous rentrons en ville. Par la route. Moi qui m'attendais à ce que le Guide nous fasse gagner du temps comme d'habitude, à la façon du maitre des clefs de Matrix, et bien raté.
Résultat, je suis bon pour me faire passer un sacré savon par Ashley pour avoir disparu comme ça. J'ai quelques heures pour inventer une histoire crédible. Une affaire de dettes de jeu serait pas mal.

Mais bref. Nous revenons d'un endroit perdu quelque part au milieu du désert de Sonora, à un bon 300 km au Sud-Est de notre point de départ. Et accessoirement potentiellement au Mexique. Ce qui serait effectivement un bon endroit pour échapper aux autorités.

Parce que le plus important, c'est que l'endroit en question était le repaire d'une espèce de secte d'adorateurs du Démon. Un malheureux carré composé d'une demi-douzaine de bungalows et de caravanes qui n'ont pas dues bouger depuis une éternité.
Mr Cobain nous en a approché le plus possible, et nous avons terminé le trajet à pied. Aucune sécurité particulière sur place, mais il faut dire que cette bande de tarés fanatiques ne s'attendait surement pas à ce qu'on les trouve au milieu de nulle part.
De plus, il faut croire que les Anciens ne se sont finalement pas adressés à n'importe qui. Mr Cervantes a fait preuve d'un incroyable sens de l'observation en repérant du premier coup d’œil des bouches d'aération trahissant la présence d'un genre de bunker souterrain.

Nous avons commencé par nous approché discrètement d'une caravane un peu en surplomb des autres, où Mr Cervantes a trouvé un carnet confirmant l'hypothèse de la réincarnation de l'Antéchrist (ou assimilé, de toute évidence la possession à venir avait l'air de rendre ses victimes à moitié folles, elles se mettaient à parler aux mouches...), mais surtout dans une valise rien d'autre que la tête étrangement intacte de l'Homme Émasculé !

Qui sait quel genre de rituels maléfiques ces types comptaient faire avec. Dans le doute, nous l'avons emportée. Le tout en échappant de justesse à l'occupante de la caravane, sans doute la cheffe de la secte, qui heureusement n'a jamais soupçonné notre présence.

Quoi qu'il en soit, pendant que Mr Beck nous couvrait avec son pistolet depuis le surplomb au-dessus du camp, Mr Cervantes et moi-même nous sommes dirigés vers une sorte de cabine en tôle, dont j'ai eu (je ne sais pas trop quoi) l'intuition qu'il s'agissait de l'entrée du bunker.
A l'intérieur, une volée de marches menant au sous-sol. Il y régnait une odeur épouvantable, et un bourdonnement insupportable à cause de toutes les mouches y tournoyant. Surtout, il y avait le fameux Samuel, accompagné d'un gardien (geôlier ? garde du corps ? surement un peu de tout ça), qui s'est rué vers nous sans avertissement.
C'est donc bien entendu en état de légitime défense que nous l'avons mis au tapis. Comme quoi, les bagarres dans les bars avec Jules se sont montrées utiles.

J'ai encore un sentiment étrange concernant ce qui s'est passé ensuite. Samuel était là, debout devant moi, à me regarder d'un air implorant, et moi je ne savais pas quoi faire... quand j'ai soudain eu une certitude.
La certitude absolue que ce que j'avais en face de moi n'était pas un enfant, mais un démon. Un démon ayant volé le visage d'un enfant innocent pour tenter de me tromper. Mais cette ruse n'a pas fonctionné sur moi. Je lui ai planté l'artefact dans le corps sans hésiter, et sa tête est immédiatement tombée comme les Anciens l'avait dit.

Autant dire que nous ne nous sommes pas attardés sur place. Nous sommes repartis aussi sec vers le camping-car, alors que l'alerte était donnée par je ne sais quel moyen.

Et maintenant ? Maintenant le contrat est rempli, mais pour autant il est peu probable que les Anciens nous laissent tomber aussi facilement. Une affaire d'indemnités de retard, en somme. La prochaine fois, il va falloir planifier en semaine histoire que mon absence passe un peu plus inaperçue.

Ou alors... je dis toute la vérité à Ashley. Enfin, une partie du moins. Après tout j'ai des preuves. Les carnets, les archives de la ville... Je ferai mieux de lui en parler.

Avec l'histoire des dettes de jeu, elle risque de m'envoyer voir son docteur Cohen pour des histoires d'addiction.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Dim 18 Oct 2020 - 19:02

Journal d’Oliver Klein

Dimanche 11 Oct.

Un mois. Ça fait maintenant un mois que nous avons empêché l'arrivée sur Terre du Démon. Un mois que nous avons rapporté la tête... ou plutôt les deux têtes de ses avatars aux Anciens. Sur le moment, ils avaient plutôt eu l'air satisfaits, mais ensuite plus de nouvelles.

Un mois que je suis obligé d'aller voir ce stupide docteur Mortimer. Quoi qu'au moins, j'ai matière à lui donner le change. Rien qu'avec le boulot, il y a un paquet d'histoires à raconter. Et du côté de Jessica, j'aurais bien du mal à dire si mon idée d'inscription dans un club de tir permet effectivement de lui changer les idées ou non.

Et puis aujourd'hui, un SMS de Mr Beck. Lui-même a reçu un coup de fil de Mr Cobain pour un nouveau boulot. Nous sommes supposés aller voir un ''gobelin aux cauchemars'' et récupérer des informations auprès de lui. Avec une phrase codée pour s'identifier. Tout ça fait très roman d'espionnage. Pas de blague, cette fois nos recherches auront lieu en semaine. On verra tout ça demain.

Lundi 12 Oct.

Bon. Décrire tout ça va prendre un peu de temps. La bonne nouvelle, c'est que trouver le gobelin a été plus facile que prévu. La mauvaise, c'est que je viens de rater une journée entière. Il a fallu baratiner le chef en disant que j'étais malade, et baratiner Ashley en prétendant m'être endormi au boulot. Plus qu'à croiser les doigts pour qu'ils n'en parlent jamais entre eux.

Nous avons donc trouvé le Gobelin, nom de code désignant un homme de petite taille qui a tout l'air d'être un ex-tueur à gages au service des Anciens. Et il se trouvait bien aux ''Cauchemars'', nom désignant une boite de nuit underground se trouvant quelque part en ville.
Enfin, en ville...
Cette boite de nuit est particulièrement bien cachée, puisqu'il semblerait que le seul moyen de s'y rendre soit en rêvant. Moi et les autres y sommes arrivés tant bien que mal la première fois (en se rendant compte que nous rêvions, puis en suivant le son d'une étrange mélodie), mais sur place le barman nous as donné quelques infos des plus intéressantes.
Un truc à noter est que les autres rêveurs qui étaient là-bas avaient l'air d'être capables de modifier, au moins en partie, leur apparence. Il faudra que j'essaye ça.

Mais bref. Ce qui compte, c'est que le Gobelin nous as remis une mallette contenant un certain nombre d'informations. Celles qu'il a accumulé après des années de service auprès des Anciens, du moins c'est ce que j'ai déduis du peu qu'il a lâché.
Problème : la clef de la mallette est en possession de sa petite amie, qui se cache à une adresse qu'il nous as communiqué. Il a sous-entendu qu'ils étaient tous les deux en fuite, et c'est Mr Beck qui a eu l'intuition que cette fameuse petite amie était certainement un contrat qu'il n'a pas rempli.

Quoi qu'il en soit, il y a un bon nombre de personnes qui souhaite mettre la main sur cette mallette. Et effectivement, dès notre retour dans le monde réel (au café le Dream Inn, ce qui n'est probablement pas un hasard), j'ai remarqué quelques personnes nous jetant des regards louches.

Nous avons décidé que c'est Mr Cervantes qui conserverait la mallette pour le moment, car c'est lui qui pourra la cacher le plus efficacement.
Dès demain, nous nous rendrons à l'adresse donnée par le Gobelin.

Et cette nuit, je vais avoir quelques expériences à mener.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Dim 25 Oct 2020 - 21:31

Journal d’Oliver Klein

Mardi 13 Oct.

12h. Mauvaises nouvelles ce matin. Je viens d'apprendre par un SMS que Mr Cervantes (bon, je vais dire John à partir de maintenant, ce sera plus court) a été agressé chez lui par un étrange homme en costard, qui a également fouillé son appartement. Même si l'agresseur a été mis en fuite, ça ne ressemble pas vraiment au profil type du cambrioleur. Heureusement, la mallette était suffisamment bien cachée pour qu'il ne mette pas la main dessus.

Reste qu'il vaut mieux se rendre à la plaque de Fortune (nom de code de la copine du Gobelin, je ne sais plus si je l'ai déjà noté) au plus vite.

18h. Bilan de l'après-midi : mitigé. La planque a été facile à trouver, mais d'une part nous avons repéré d'autres hommes en costard en surveillance dans une berline, et d'autre part le concierge nous as appris que la ''belle blonde'' avait quitté son appartement depuis un bon moment.
Et effectivement, pendant qu'Ivan faisait diversion auprès des men in black, moi et John avons pu constater que l'endroit était désert depuis au moins deux semaines (du moins c'est ce que j'estime à partir des dates de péremption dans le frigo).

Quoi que... pas si vide que ça. C'est John qui a remarqué des micros cachés en plusieurs endroits, et nous avons également mis la main dans la salle de bain sur un laconique message de la main de Fortune informant qu'elle était surveillée par des ''Faucheux'' (surement les costards), et qu'elle allait voir un certain ''Sway''.

Nous voilà bien avancés. Je pense que dès cette nuit, nous nous rendrons de nouveau au Cauchemar pour se renseigner sur ce type.

Mais le plus important reste que les costards n'en sont pas restés là. Ils nous sont tombés dessus dès que nous avons mis le nez dehors, cherchant à s'emparer de la mallette par la force. Heureusement, John a réussi à prendre la fuite pendant qu'Ivan et moi retenions les autres. Ceci dit, les Faucheux ont également battus en retraite dès que les sirènes de police ont retenti (il faut dire qu'Ivan a fait usage de son arme pour les intimider), ne me laissant entre les mains qu'un morceau de veste ne contenant aucun indice pertinent sur leur identité réelle.

Bref, il semblerait que des gens soient déterminés à mettre la main sur cette mallette. Plus tôt nous aurons trouvé la clef, plus tôt nous pourrons la livrer aux Anciens, et mieux ce sera.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Mer 28 Oct 2020 - 16:54

Journal d’Oliver Klein

Mercredi 14 Oct.

9h. Étrange rêve cette nuit. Ou plutôt rêves, au pluriel. Celui de détrousseurs de cadavres sur un champ de bataille européen, en pleine seconde guerre mondiale... et celui d'une version macabre du Petit Poucet à base d'enfants égorgés (quoi qu'en fait c'est déjà dans la version normale un truc comme ça).

De quoi s'agit-il, au juste ? D'autres souvenirs de vies antérieures ? Possible, après tout j'ignore ce que j'ai fais entre ma mort de 1912 et ma dernière naissance de 1980. Mais d'un autre côté, nous avons aussi vécu des souvenirs du Gobelin de cette façon.
Alors quel est le point commun entre tous ces rêves ? Il ne s'agit que de flashbacks des vies de gens ayant bossé pour les Anciens ? Ivan a l'air de penser que c'est le signe précurseur d'un autre travail à venir.

Nous verrons bien.

Ce qui compte, c'est que notre nouvelle escapade au Cauchemar a porté ses fruits. Tête-de-Corbeau s'est révélé être une mine d'informations. Le dénommé Sway est en fait un genre de spécialiste en faux documents, capable de faire quitter le pays à n'importe qui avec de faux papiers. Pratique pour une personne en fuite. Nous savons également où le trouver, un hôtel dans le quartier historique de la Ville.

Tout aussi important, Tête-de-Corbeau connaissait également les Faucheux. Ce sont les hommes de mains d'une figure de la pègre surnommée la ''Veuve Noire'' (Ndlr : en français dans le texte), dont la rumeur veut également que ce soient ses fils. Cette femme mystérieuse semble surtout donner dans la pornographie et le proxénétisme.
Je ne voyais pas vraiment le rapport avec notre affaire, jusqu'à ce qu'Ivan nous fasse remarquer que de toute évidence Fortune devait être la fille de la Veuve (décidément cet homme a une sacrée intuition).
Moi, ce qui m'embête le plus, c'est que je suis certain d'avoir déjà croisé au Cauchemar une femme avec un tatouage de veuve noire sur l'épaule. La coïncidence est un peu grosse.

14h. Les évènements se précipitent. Nous sommes allés voir Sway, mais nous n'étions pas les premiers. Les Faucheux nous avaient devancés, et fait passer un sale quart d'heure à notre homme dans le but d'obtenir la localisation de la nouvelle planque de Fortune.
Heureusement, nous avons pu les mettre en fuite (ce qui n'a pas été sans mal, ces types n'étant pas complètement humains comme je le soupçonnais), et même en capturer un.
Le nouvel interrogatoire dans l'autre sens a révélé que la fameuse Veuve Noire serait tout à fait disposer à nous rencontrer en personne. Y aller tous les trois me semblent parfaitement suicidaire. Ivan s'est porté volontaire pour se jeter ~~dans la gueule du loup~~ entre les crochets de l'araignée.

Sway nous devant une fière chandelle (sans mauvais jeu de mots, vu que dans la bagarre son bureau avait commencé à prendre feu), il n'a pas fait trop de mystères pour nous dire où était cachée Fortune. Elle se trouve chez un certain ''Cyclope''... au Canada.
Au Canada, putain.
Comme si je n'avais que ça à faire d'aller au Canada. Comment je vais justifier ça à Ashley ?

17h. Ivan est revenu en vie de son rendez-vous avec la Veuve Noire, avec les idées chamboulées. En soi elle n'a pas dit grand-chose de neuf, ne faisant que confirmer un certain nombre de nos hypothèses (Fortune est bien sa fille, elle est bien tombée amoureuse du Gobelin, et ce dernier avait bien été missionné par les Anciens pour lui faire passer l'arme à gauche).
Plus intéressant : elle a fourni à Ivan quelques bribes d'informations sur les Anciens, les présentant comme des sortes de ''collectionneurs d'âmes''. Ce qu'il a plutôt l'air de trouver épouvantable.

Moi je ne vois pas trop où est le problème, si les Anciens rassemblent les âmes de créatures comme Samaël pour les empêcher de se balader n'importe où, et bien c'est plutôt une bonne nouvelle.

Certes, j'aurais préféré avoir le choix. Là où je rejoins les autres, c'est que les modalités du contrat qui nous lient à eux sont des plus floues.

Ce qui est certain, c'est que je prendrais pas pour argent comptant ces nouvelles infos. Après tout, qui dit que la Veuve Noire n'a pas tout inventé ?

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Mer 4 Nov 2020 - 18:21

Journal d’Oliver Klein

Vendredi 16 Oct.

Dans l'avion, de retour du Canada. Mr Sway nous as organisé ce petit voyage avec une efficacité remarquable, convocation à un congrès bidon bidon en prime. C'est passé auprès d'Ashley comme une lettre à la poste. Il faudra songer à faire appel à lui pour notre prochaine excursion dans le désert mexicain...

Le bilan de notre escapade nordique est plutôt positif. Les coordonnées fournies par Mr Sway nous ont conduit sans faux pas jusqu'à la planque du Cyclope (il a quand même fallu crapahuter dans les bois sur quelques kilomètres), où se trouvait également bel et bien Fortune.
Qui était bel et bien en possession de la clef.
Qui ouvrait bel et bien la mallette.
Avec le recul, le fait que tout se passe exactement comme prévu est étonnant. Mais agréable. Comme quoi Hannibal avait raison au sujet des accrocs.

Bref. La partie inattendue, c'est qu'il n'y avait à l'intérieur de cette valise... rien d'autre qu'un trou d'où dépassait le sommet d'une échelle. De quoi cacher bien plus de choses qu'on aurait pu le croire de l'extérieur. Habile.

Fortune a insisté pour descendre la première, mais aucun de nous trois ne lui faisait assez confiance et nous sommes allés nous-même. Personnellement, je m'attendais à un genre de bibliothèque, ou en tous cas des archives d'un genre ou d'un autre.
Mais à la place, au bout d'un couloir insalubre et dans une chambre miteuse, c'était le Gobelin en personne qui nous attendait.
Surprenant. Quoi qu'avec le recul, j'ai de bonnes raisons de croire qu'il s'agissait plutôt d'une sorte de fantôme, ou peut-être de ''sauvegarde'' de lui-même.

En effet, je sais maintenant que les souvenirs de la WWII appartenaient au Gobelin... ce qui ne colle pas vraiment avec son âge apparent. De plus, nous sommes à peine ressortis de cette valise que l'accès à purement et simplement disparu.
"Ce message s’autodétruira dans cinq secondes"... toute cette histoire ressemble à s'y méprendra à un roman d'espionnage. Ce qui est assez excitant.

Mais bref. Je disais donc que le Gobelin était caché dans sa propre valise, et que c'est donc de sa propre bouche que nous avons pu apprendre ses fameuses connaissances.
Il s'agissait surtout d'un rituel permettant de ''récolter'' (à défaut de meilleur terme) l'âme d'un être vivant. Et surprise, elle se présente sous l'apparence d'un œuf sans coquille. Voilà qui explique ce que les Anciens ont récupéré dans la tête de Samaël (et aussi pourquoi ils tenait absolument à récupérer la tête en premier lieu).

Nous verrons bien à quoi tout cela peut servir. En attendant, je vais retranscrire ci-dessous l'intégralité du rituel. Après tout, ça peut servir.

Americana - le syndrome de Babylone Carmina_amethth

Americana - le syndrome de Babylone Carmina_amethth

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Mer 4 Nov 2020 - 18:28

Journal d’Oliver Klein

Lundi 19 Oct.

Viens de lire dans le journal que Mr Sway a été retrouvé mort à Las Vegas, victime d'une piqûre mortelle d'araignée.
Sérieux, les Faucheux sont venus récupérer Fortune juste après que nous ayons obtenu les ''archives'' du Gobelin, chacun a obtenu ce qu'il voulait et est reparti pacifiquement de son côté.

Alors pourquoi ? Il faut croire que la Veuve Noire est particulièrement rancunière. La méfiance sera de mise.

(honnêtement c'est pas mon morceau préféré, mais vu le titre c'était de circonstance)

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Dim 8 Nov 2020 - 22:53

Journal d’Oliver Klein

Mercredi 28 Oct.

12h. Beaucoup d'évènements ce matin. D'abord un rêve étrange, cette nuit, où je me baladais dans la ''dimension de minuit'' (ou bien le ''reflet de minuit'' ? A la réflexion, ça sonne mieux), enfin bref : ce reflet déformé de la ville auquel on ne peut accéder qu'en dormant et dans lequel il est tout le temps minuit. Je suis arrivé devant un entrepôt où était garé un pick-up bleu. Et ensuite... réveil.

Cet entrepôt pourrait-il être un autre endroit d'importance ? Après tout, il est assez peu probable que le Cauchemar soit le seul lieu notable du reflet...

Mais peu importe. Ce qui compte, c'est que Mr Cobain nous a repassé un coup de fil ce matin. Nous avons rendez-vous avec les Anciens. Ce coup-ci il s'est déroulé peu de temps depuis la dernière mission. Nous verrons bien de quoi il retourne.

19h40. Je profite d'être en planque dans une allée pour écrire tout ça. Les Anciens veulent que nous enquêtions sur une affaire de meurtre. Je ne m'attendais pas à ça. Ceci dit la victime n'est pas n'importe qui : une certaine Roberta Nimer, libraire de son état, qui a été décrite par les Anciens comme une ''amie''.

Elle est morte aujourd'hui, précisément à 19h. Le Chien de l'Enfer nous a permis de nous rendre sur place rapidement, mais malgré tout après la police. Beaucoup de badauds sur place, l'affaire a l'air sordide et le meurtre particulièrement sanglant. J'ai pu croiser l'inspecteur en charge de l'enquête : une espèce de cow-boy (d'ailleurs c'est comme ça que ses collègues l'ont surnommé) qui a l'air de sortir tout droit du Texas. Mais je n'ai pas pu apprendre grand-chose d'intéressant.
En même temps c'est logique, ce n'est pas comme si les policiers allaient nous faire part gentiment de leurs propres conclusions.

En revanche, nous avons pu discuter avec un témoin. La voisine d'en face, qui a vu beaucoup de choses depuis sa fenêtre. A commencer par le type qui est probablement l'assassin. Un homme assez gros et au crâne rasé (ou peut-être chauve ?), qui est reparti avec un carton sous le bras.
De plus, elle nous a également appris que la police n'avait pas l'air d'avoir remarqué l'existence de l'entrée de derrière.

(Note pour moi-même : arrêter d'utiliser l'expression ''avoir l'air'', ça fait trois fois en deux paragraphes)

Nous avons donc attendu la soirée (en passant un petit coup de fil à Ashley pour prétexter une réunion qui s'éternise... il faut vraiment que j'arrive à la faire venir au Cauchemar, ça me simplifierait la vie). John et Ivan se sont introduits dans la librairie pendant que je fais le guet. J'espère que personne ne nous verra.

21h. Bilan de nos découvertes (j'espère que je ne vais pas faire des tâches de gras dans ce journal, j'écris ça en dînant) : John et Ivan ont bel et bien découvert le cadavre de Roberta Nimer... ou du moins ce qu'il en restait. La pauvre femme a apparemment été horriblement mutilée et démembrée. D'une façon ou d'une autre, elle a quand même eu le temps d'écrire le mot ''Malkuth'' avec son propre sang.

Malkuth. Quelques recherches sur le net nous ont appris que c'est un terme obscur d'origine juive (de la cabale, plus exactement), qui semble faire référence à des concepts d'alchimie. Du moins de ce que j'en sais. Honnêtement, je n'ai quasiment rien compris à ce charabia mystique. Mais ça doit avoir de l'importance pour que Mme Nimer le choisisse comme dernier mot.

Autres indices trouvés sur place : un exemplaire du Wings dans lequel un article avait été découpé et le flyer d'une association hippie. Plutôt maigres, comme indices.
Ceci dit, les autres ont aussi trouvé un vieux médaillon, que John a reconnu pour l'avoir déjà aperçu dans un des souvenirs du Gobelin. Il en a déduit que Mme Nimer n'était autre que la petite fille (enfin... petite dans les années 40) que nous avions croisé en rêve sur un champ de bataille d'Europe de l'Est. Bien joué de sa part.

Mais tout cela ne nous avance guère sur le mobile de l'assassin, pas plus que sur son identité. Il a dû voler quelque chose, mais quoi ?
En tous cas, nous avons pris le temps de nous arrêter à un kiosque à journaux pour acheter un autre exemplaire du Wings et voir quel était l'article manquant. Il s'agit en fait d'une invitation à une exposition artistique.
Mais quel foutu rapport avec le schmilblick ?

Americana - le syndrome de Babylone More_human

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Lun 9 Nov 2020 - 22:53

Journal d’Oliver Klein

Jeudi 29 Oct.

12h. Pause déjeuner. Ai profité de la matinée pour faire quelques recherches sur cette fameuse exposition, ''More Human''. Pas trouvé grand chose. Le dénommé Verner est un artiste sculpteur pour ainsi dire inconnu au bataillon. Quelques références de-ce de-là, mais il semblerait bien que ce soit sa première exposition d'envergure.
Le style est particulier. Des sculptures de métal et de plastique figurant des êtres humains. Le résultat est un peu bizarre, mais il faut au moins reconnaitre que le gars a du talent.

De plus, coup de bol monumental, John connait le proprio de la ''Maison Rishel'', où a lieu l'exposition. Un client qui lui a commandé une bibliothèque. Du coup il a fait un saut sur place sous prétexte de devoir prendre des mesures, et a pu obtenir sa propre entrée sur place.

Mais tout ça ne nous avance toujours pas sur l'identité du meurtrier. Quel foutu rapport entre une libraire ésotérique et un sculpteur excentrique ? Peut-être que l'assassin compte s'en prendre à Verner ? C'est ce qui parait le plus probable.

L'exposition a lieu demain soir. Je vais me procurer d'autres exemplaires du Wings, histoire d'avoir assez d'invitations pour tout le monde. Et puis tant qu'à faire je proposerai à Ashley de venir, tiens. Avec un peu de chance il se produira deux ou trois évènements extraordinaires, histoire que je puisse la convaincre de la vérité.

17h. Ai profité de l'après-midi pour piquer une petite sieste et faire un saut au Cauchemar. J'y ai retrouvé Ivan, et nous avons essayé de tirer les vers du nez (ou du bec) de Tête-de-Corbeau. Malheureusement, il semblerait que Mme Nimer ne soit pas si connue que ça...

Personne ne semble avoir entendu parler de cette affaire. En même temps, il faut reconnaitre que l'histoire est encore toute récente.
L'escapade n'a cependant pas été complètement infructueuse. On nous a conseillé d'aller voir un certain ''Homme des Souterrains'', sorte de commerçant en informations, qui avec un peu de chance pourrait avoir quelques tuyaux. Reste à savoir comment le trouver.

Vu l'activité, ça me paraitrait logique que cet Homme des Souterrains (appelons-le HS) soit en cheville avec feu Sway. Après tout, leur business a des points communs.

L'Hôtel des Oubliés a certainement été repris par l'assistant de Mr Sway, ce type gothique dont le nom m'échappe... Joshua, il me semble. Nous passerons le voir avant de rentrer à la maison.

Le truc qui me dérange, c'est que j'ai aperçu un détail troublant au Cauchemar. Un gamin (ou du moins quelqu'un avec une apparence de gamin, il ne faut pas se fier aux apparences dans un endroit pareil) avec devant lui... un modèle réduit de pick-up bleu.
La coïncidence parait trop grosse. Il va falloir rester à l'affût.

Je note aussi que le barman du Cauchemar a retrouvé sa serveuse. Comme quoi c'était bel et bien la fille du Dream Inn qui souffrait d'insomnies. Pour le coup, c'est moi qui avait eu une heureuse intuition.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Sam 14 Nov 2020 - 18:04

Journal d’Oliver Klein

Vendredi 30 Oct.

14h. Avons réussi à mettre la main sur l'Homme des Souterrains. Et ça n'a pas été sans mal. la seule indication que nous avons réussi à obtenir pour le trouver, c'était "fiez-vous à votre instinct". Ce qui a bel et bien fonctionné.
Il faut dire que rien qu'en consultant le plan du métro et en voyant une station nommée ''Avalon'', la suite coulait de source...

Quoi qu'il en soit, HS est apparemment un homme très demandé. Il y avait une sacrée queue pour le voir, et il semblait se faire payer en montres... Notre affaire étant tout de même une question de vie ou de mort (après tout, il y a de de sérieuses raisons de croire que Verner est en danger), nous avons pu lui parler directement.
En soi, la discussion ne nous a pas appris grand-chose. Il ne connaissait pas spécialement Roberta Nimer, et la description du principal suspect ne lui a rien évoqué de particulier. C'est seulement en évoquant Malkuth qu'il a pu dire deux-trois choses plus intéressantes.

Malkuth est... une forme de magie. Un principe créateur à la base de la vie. Et c'est au moment où il a dit ça que j'ai eu une espèce de flash.
Malkuth, la création de la vie, la tradition cabalistique juive, le golem de Prague, le type qui confectionne des statues ''plus qu'humaines'', et le foutu arbre de vie de cette même tradition qui sert juste de foutu arrière-plan à l'invitation à la soirée.

Sérieusement, comment j'ai pu rater ça ? Je l'ai vu sur internet, ce foutu arbre, dès qu'on fait la moindre recherche sur Malkuth il apparait dans la moitié des résultats.
Il est donc là, le foutu lien entre Roberta Nimer et Verner. Le sculpteur cherche à fabriquer de foutus golems.
En tous cas, c'est ce qui me parait être le plus probable. Et en toute logique, l'assassin poursuit le même objectif, et est prêt à tuer pour devenir le nouveau docteur Frankenstein.

Il va surement profiter de la soirée pour frapper. Il va falloir nous tenir sur nos gardes.

23h. Retour à la maison. Ashley a pris un somnifère pour réussir à s'endormir, et moi j'ai bien besoin d'un remontant. J'en profite pour écrire tout ça pendant que c'est encore frais dans ma mémoire.

La Maison Rishel, donc. Espèce de villa située dans les quartiers chics. Nous sommes arrivés séparément pour ne pas éveiller les soupçons. Précaution probablement inutile, avec le recul, on n'a même pas vérifié nos invitations.
Il faut dire que les personnes présentes n'étaient que des gens... ''avertis'', dirons-nous. D'ailleurs, j'ai pu reconnaitre quelques têtes connues dans l'assemblée, à commencer par celle de Mr Cobain.

L'exposition elle-même, ma foi, était assez intéressante. Répartie dans une enfilade de salles au premier étage. Aucun signe d'activité hostile, et personne qui ne ressemblait de près ou de loin à notre assassin.
Le fameux Verner a fini par se montrer, en compagnie d'une femme présentée comme sa ''muse'', et nommée Anatalya. Originaires d'Europe de l'Est. Plus exactement de Serbie à ce que j'ai cru comprendre.

Verner lui-même était assez... pas exactement froid, disons plutôt en mode ''pilote automatique''. D'ailleurs il ne parlait pas beaucoup. J'ai donc plutôt préféré adresser la parole à son accompagnatrice, l'avertissant qu'ils étaient tous deux en danger à cause de Malkuth.

A la réflexion, c'était un peu un coup de poker de les avertir comme ça, de but en blanc. Mais ça a payé. Au moins, ils nous ont immédiatement fait confiance. Autant qu'il était possible dans de telles circonstances.

Et ça a servi. Parce qu'au beau milieu de la soirée, voilà qu'a débarqué toute une escouade de types armés jusqu'aux dents, parlant serbe, et qui n'ont pas hésité à tirer dans la foule pour atteindre leur objectif : à savoir Verner et Anatalya.

Heureusement, John avait pris le temps d'étudier le plan des lieux. Il a pris la fuite pour mettre les deux cibles à l'abri, pendant qu'Ivan et moi nous engagions dans une fusillade à l'étage.
Au final, tout ça n'a pas dû durer plus de quelques minutes. Trois ou quatre, peut-être. Mais ça a été suffisant pour ruiner définitivement les boiseries, réduire en miettes les œuvres exposées, et surtout étaler au sol un bon nombre de cadavres et de blessés dans une mare de sang.

En ce qui me concerne, j'ai préféré jeter mon arme aux premières sirènes de police et jouer la simple victime. Les commandos serbes ont rapidement pris la fuite, sans avoir accompli leur mission. Le sculpteur et sa muse, quant à eux, ont également disparus dans la nature, mais sains et saufs.

Évidemment, la suite a été composée d'un grand ballet d'ambulances et de voitures de police, avec en guise de chef d'orchestre nul autre que l'inspecteur cow-boy déjà croisé à la librairie. Je ne sais pas s'il m'a reconnu. En tous cas j'ai fait profil bas.

Le seul qui semble avoir réellement remarqué notre implication est Mr Rishel lui-même, qui était présent à l'étage au moment de la fusillade. Il a été facile d'obtenir de sa part l'adresse de Verner.
A l'heure où j'écris ces lignes, Ivan et John se rendent sur place, histoire de vérifier que tout va bien.

Moi j'ai ramené Ashley à la maison, et elle semble plus ou moins en état de choc. Et il y a de quoi. La vue des cadavres ne m'a pas spécialement gêné, mais j'ai quand même frôlé la mort, de même que toutes les autres personnes présentes dans la pièce.

J'espère que tout ça n'aura pas servi à rien.
Nous verrons bien demain.

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Sam 14 Nov 2020 - 18:10

Pensée du jour :
Pourquoi est-ce que je devrais me préoccuper du salut de mon âme ?
Après tout ce qu'a commis l'humanité, vous croyez encore qu'on en possède une ?

(dédicace à Niko Bellic le serbe, et du coup par extension à ma propre mégalomanie. Si vous avez des problèmes avec ça, ben vous n'avez qu'à poster vous aussi des morceaux de résumé ^^)

Sujet: Re: Americana - le syndrome de Babylone Mer 18 Nov 2020 - 19:41

Journal d’Oliver Klein

Lundi 2 Nov.

9h. Écris ces lignes à ma sortie de l'hôpital. Ai passé tout le dimanche dans un lit de réanimation. Super...
Au moins, personne n'a mis la main sur ce carnet. J'ai bien fais de l'écrire dans un simple agenda. J'aurais eu l'air malin si quelqu'un l'avait lu. En tous, on ne m'y reprendra plus à manger l'une de ces saloperies d’œuf.

Ceci dit, faire un bilan des évènements du week-end serait utile. Dans la nuit de vendredi à dimanche, Ivan et John se sont donc rendus chez Anatalya pour s'assurer de sa bonne santé. Je dis bien Anatalya seulement, pas Verner. Il s'est en effet avéré que le type était un foutu golem. En même temps on aurait pu s'en douter, j'avais bien senti quelque chose de faux chez ce type.

Premier coup de théâtre : le lieu de résidence de l'apprentie sorcière serbe (ce qui n'est pas si facile que ça à prononcer) n'était autre que le fameux entrepôt au pick-up bleu.
Comme quoi, tout est lié.
D'après ce que m'ont rapporté les autres, la discussion qui a suivi a permis d'éclaircir un peu la situation. Anatalya a fui la guerre de Yougoslavie il y a des années, en ayant mis la main au passage sur un certain nombre de documents ésotérique au sujet de Malkuth, et surtout sur un chandelier à sept branches lui ayant assuré une maitrise du pouvoir de création bien plus avancé que feu-Roberta Nimer (qui après tout, semblant en être encore au simple stade de la recherche).
Problème : ce savoir secret semble susciter la suspicion de serbes sociopathes et assassins (bon, ou en vrai la simple jalousie de paramilitaires yougoslaves, mais admirez l'allitération !).

Tout ce petit monde n'a pas vraiment l'air d'avoir de lien direct avec notre tueur chauve.
Sauf que second coup de théâtre : le susnommé meurtrier à la pilosité crânienne contrariée débarque par surprise sur ces entre-faits.

Ivan et John ont alors incité Anatalya à quitter la région au plus vite (ce qu'elle a fait immédiatement, emportant avec elle le chandelier et ne laissant aucune adresse), pendant qu'ils confrontaient le tueur.

Sauf que troisième coup de théâtre : il s'est alors avéré que ledit tueur était un réalité... un handicapé mental. Un vrai. Au sens médical du terme, quoi. Et que le carton qu'il trimballait avec lui contenait en réalité un ensemble de bonhommes en pâte à modeler auquel il cherchait apparemment à donner vie.

Putain.

Reste que le type à également avouer sans trembler qu'il avait effectivement fait la peau à Roberta après que celle-ci l'ait insulté et se soit moquée de lui. Handicapé, mais dangereux, donc.
Et c'est justement alors que mes deux camarades cherchaient à le maitriser que l'individu est redevenu violent.

Tout cela s'est donc terminé dans le sang. John a été salement blessé au passage (ce qui lui a valu quelques explications confuses avec la police, à ce que j'ai compris, mais il faut dire que le type qui se fait agresser deux fois dans la même soirée c'est un peu gros...), mais Ivan s'est chargé de récupéré l'âme du pauvre type et de la conserver dans un bocal.

Dernier coup de théâtre : Ivan a pris la précaution de créer une fuite de gaz pour effacer nos traces, et c'est en quittant les lieux qu'ils ont aperçu la même bande de paramilitaires yougoslaves débarquer et s'engouffrer dans le bâtiment.
Le groupe entier semble avoir disparu dans l'explosion qui s'est ensuivie. Voilà ce qui s'appelle faire d'une pierre deux coups.

Nous nous sommes tous retrouvés le lendemain au Dream Inn. Moi et Ivan avons décidé de goûter un morceau de l'âme du tueur, histoire d'essayer d'avoir accès à certains de ses souvenirs et apprendre comment il a été mis sur la piste de Malkuth en premier lieu...
Mais ça c'est mal passé. Une simple vision d'une espèce de secte avec des mecs masqués, et c'est tout. Ah si, une journée de coma. Que j'ai pu mettre sur le compte du choc émotionnel après la soirée de la veille auprès des médecins, heureusement...

Tant pis pour l'explication, alors.
Ce qui m'inquiète le plus dans cette histoire, c'est que nous avons beaucoup discuté entre nous de cette fameuse histoire de contrat auprès des Anciens. Ivan ne leur fait absolument pas confiance, et John est mitigé.
J'ai essayé d'aborder le sujet avec eux lorsque nous avons ramené le bocal, mais c'est tout juste s'ils m'ont écouté. Pire que ça, ils ont complètement éludé mes questions et ont préféré me couper la parole avec une crise de vomissements.
Très classe.
Mais surtout inquiétant, donc.

Finalement, c'est peut-être Ivan qui a raison. Tout ça ressemble de plus en plus à une vilaine escroquerie.

La question est désormais : comment faire pour échapper à son destin ?