Sujet: L5A - La Forteresse Cachée Jeu 14 Sep 2023 - 17:09
Saison Mystic Glue 2023-2014, première tablée !
Nous sommes en l’an 1148. C’est une période sombre pour Rokugan. Il y a 20 ans, le trône impérial a fait l’objet d’un terrible complot. L’empereur Hantei XXXIX a été traitreusement assassiné, et les conjurés ont placé une usurpatrice à la tête du pays. Depuis, tout l’empire est tombé en disgrâce, comme une sinistre parodie de lui-même. De cruels seigneurs tyrannisent des paysans miséreux, pendant que les clans s’entre-déchirent dans des querelles mesquines. Mais tout espoir n’est pas perdu. La résistance s’organise, et au plus profond de la mystique forêt de Shinomen un groupe de fidèles de l’empereur légitime travaille à ramener la paix et la justice dans Rokugan.
VOUS êtes des orphelins de guerre. Ces dernières années, les forces de l'usurpatrice ont menés des purges contre les familles restées loyales à l'empereur Hantei XL. C'est surement le destin qui a voulu que vous soyez sauvés et emmenés jusqu'à la forteresse cachée de Yosai Shiruku. Ce lieu est celui où vous avez grandi, où vous avez été entrainés et préparés à devenir les instruments de la Justice et de l'empereur légitime !
Les personnes d'importance de la Forteresse sont :
- Dame Mibojin, dite ''la Veuve C'est elle qui dirige la forteresse. Une femme très âgée, se déplaçant difficilement à l’aide d’une canne. Vous savez qu'elle a perdu ses enfants lors du coup d'état, il y a 20 ans. Bien que toujours sévère et autoritaire en public, elle se montre beaucoup plus bienveillante en privé (peut-être surtout avec vous, pas besoin d'être un fin psychologue pour deviner qu'elle vous considère surement un peu comme ses enfants).
- Reikoku, la chasseuse Une femme d'une trentaine d'année, qui dirige les patrouilles et les groupes d'éclaireurs tout autour de la Forteresse. Il lui arrive donc de s'absenter longtemps, mais a toujours eu une attention gentille pour vous à son retour. Le fait qu'elle soit à la fois célibataire et belle comme une déesse attire aussi l'attention (et alimente surement les rumeurs des jaloux).
- Gunsu, le maître d'armes Un homme dans la cinquantaine, dont tout le monde sait qu'il est un vétéran de la garde personnelle de feu l'empereur Hantei XXXIX. Toujours aussi énergique, c'est lui qui s'est chargé de votre entrainement physique. Et autant dire que vous vous en rappelez, des kilomètres parcourus à courir, des nuits passées dans le froid et des hématomes des coups de sabre en bois...
- Saba, la servante Une femme dans la quarantaine, qui s'est toujours occupée des tâches quotidiennes pour vous d'aussi loin que vous vous en souvenez... Bien que parfois paresseuse, le fumet de sa cuisine a toujours été un réconfort pour vous même après les pires journées. Vous savez qu'elle voue une admiration certaine à Dame Mibojin, et elle ne manque pas de rappeler la honte que vous faites à cette dernière à chacun de vos écarts de conduite.
Sujet: Description du personnage Jeu 14 Sep 2023 - 18:33
Toku Katsu (17 ans) est une jeune femme issue du clan du Singe. Elle a passé ses plus jeunes années dans l'ombre de Shinobu, laissant sa consoeur parler pour elles deux. En grandissant elle a commencé à s'extraire de cette influence et à trouver ses propres centres d'intérêt, comme le kenjutsu et la chasse. Elle voit dans cette dernière activité primitive une occasion de se libérer des protocoles.
Katsu rend très volontiers service pour toute tâche physique, c'est ainsi qu'elle garde le contact avec sa soeur.
Suite à un excès d'autorité de maître Gunsu, Katsu a défendu l'honneur de Uso en affrontant son mentor lors d'un duel, lequel lui a laissé une vilaine cicatrice en plus de l'avoir vaincue sans difficulté. Toutefois, le maître d'armes semble s'être radouci depuis cet événement, à moins que ce ne soit à cause des rumeurs de tricherie...
Elle ne comprend pas vraiment pourquoi Rajin est aussi aigri et virulent. Heureusement, elle n'est pas la principale cible de sa mauvaise humeur. Un jour, en ramenant un renard, elle a furtivement aperçu de la douceur dans son visage d'habitude si dur, isolé du château avec un livre dans les mains. Hélas elle n'a pas osé s'approcher pour lire le titre, de peur de troubler ce qui semblait être un moment agréable.
Dernière édition par Elfrero le Jeu 2 Nov 2023 - 21:32, édité 17 fois
Gwennolé Délégué
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Jeu 14 Sep 2023 - 22:56
Moshi Rajin, 25 ans, dévoué sujet du véritable Empereur pour vous servir (enfin, façon de parler) !
Bon, on m'a demandé de me présenter et de vous raconter ma vie...mais ça me gave alors je vais la faire courte.
On va tout de suite s'occuper du bœuf dans le couloir : Oui, je suis du clan de la Mante. Non, j'en ai pas honte. Oui, si ça vous pose un problème je m'en care. Et enfin, oui, si vous me faite chier avec ça je vous pète le groin qui vous sert de pif. Des questions ?
Pour le reste, c'est très simple : Je suis orphelin de guerre comme tout le monde ici. Je considère Yosai Shiruku comme ma maison, Mibojin-baba comme ma grand-mère, Reikoku-nesan comme une grande sœur, Gunsu-jiji comme un oncle, et les gamins qui ont grandi ici comme mes insupportables cadets. Alors, je me vois comme un grand frère loyal, aimant et sans aucune patience.
Ah, une dernière chose : Si "je" me moque de ma famille, c'est de l'amour vache et une marque d'affection. Si "vous" vous moquez de ma famille, c'est du manque de respect... Sinon, j'aime les romans à l'eau de rose et parier sur les combats de sumo.
Sur ce, bougez-vous le cul les bleus, vous aurez jamais fini de reboucher ses trous avant la nuit si vous les creusez pas plus vite que ça !
Frhejal Sergent d'Armes
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Sam 16 Sep 2023 - 5:37
Konichiwa ! Tout ce qui est petit est mignon. Sauf les araignées, mais ça tombe bien, je n’en suis pas une. Je suis Kitsuki Shinobu, Originaire du clan du Dragon, je suis une petite fouine avec un irrésistible petit minois !
“Petite” est à prendre au sens propre, malgré mes 18 ou 19 printemps (mes parents avaient deux filles de 1 et 2 ans, et personne n’a jamais su dire laquelle a survécu…). Au fil des ans j’ai dû apprendre à amadouer les autres pour qu’ils fassent à ma place tout ce qui implique des charges lourdes ou des objets situés à plus de 1m60 du sol.
Si je tombe sur un mystère à éclaircir, il est difficile de m’en distraire… À moins d’être un beau jeune homme. À propos des garçons, je ne compte pas le nombre de fois où Saba-obasan m’a sorti son fameux « Que dirait Dame Mibojin ? », donc bon, j’essaie d’être discrète sur le sujet, mais… Bah disons que parfois les rumeurs me rattrapent.
Saba-obasan c’est un peu une maman de remplacement pour celle que je n’ai pas connue, mais elle est concurrencée dans mon coeur par mon idole, mon modèle, l perfection faite femme, Raikoku-senpai ! Quand Rikoku-senpai suit une piste, c’est comme une enquêtrice, rien ne lui échappe. Et surtout elle est BELLE ! Quand j’aurai son âge, j'espère rester belle comme elle. Je ne comprends pas qu’elle soit toujours sans époux. Peut-être parce qu’aucun homme n’est à la hauteur de son irradiante beauté . Amaterasu elle-même pâlit de jalousie lorsque Reikoku-senpai regarde le ciel. Un jour Sire Lune lui-même tombera sur terre s’il croise le regard de notre chasseuse.
Quant au maître d’arme Gunsu-sensei, ses entraînements sont stricts et épuisants pour ma petite carrure. Je le considérerais comme quelque chose entre le vieil oncle acariâtre et le héros de L’empire viril sculpté par les ans et les combats.
J’ai grandi avec trois autres orphelins. L’aîné, Rajin-nisan, ne mâche pas ses mots, c’est facile de se sentir insulté quand il vous parle, mais quand on le connaît on comprend que c’est juste sa façon d’être. Il paraît que c’est normal pour un fils de Mantes, moi je trouve que ça lui donne une aura de mauvais garçon pas si désagréable. Il y a même des fois où je me demande s’il n’en fait pas exprès pour attirer l’attention.
Il y a aussi ma quasi petite sœur, Katsu-chan. Quand on était petites, elle me suivait toujours dans toutes mes lubies, mais depuis qu’elle a eu sa poussée de croissance et pas moi, elle passe plus de temps à faire des trucs de bushi: chasser, s’entraîner au combat… Et moi je n’ai plus personne pour parler chiffons.
Au moins, je peux discuter courtoisie et étiquette avec [Perso de Gwendal] ; même si je crois que nos philosophies sont assez divergentes. Disons que notre rapport à la vérité n’est pas le même. [lui/elle] et moi, nous sommes souvent parmi les premiers à être au courant des nouvelles rumeurs, mais malgré toutes nos recherches, il arrive souvent que les sources de ces rumeurs restent inconnues.
La vie à Yosai Shiruku me pèse un peu. Au bout d’un moment, c’est lassant de voir toujours les mêmes têtes. Ça manque de renouvellement de la gent masculine. Ça manque de vrais enquêtes aussi. Ces derniers temps, le seul mystère encore non éclairci est « qui a emprunté en cachette les romans à l’eau de rose de Rajin-nisan ? », mais ce mystère restera non résolu pendant longtemps, après tout je ne vais pas enquêter sur mon propre méfait.
Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Dim 24 Sep 2023 - 20:48
Résumé première séance : Fin de la routine
Bonjour, je suis Katsu. Maintenant que nos aventures ont commencé, nous nous devons de les relater quelque part pour en garder une trace.
Ce jour-là, les disciples suaient à l'entraînement habituel, dont nous quatre. Maître Gunsu nous avait hélés pour nous faire réviser les bases du combat, ce qui présageait déjà un changement proche de notre morne quotidien. J'avais même réussi à lui arracher un minuscule compliment après l'avoir presque désarmé !
C'est alors que Reikoku, fraîchement rentrée de plusieurs jours de mission, nous rejoignit pour nous informer que Dame Mibojin voulait nous voir. Gunsu-sensei, visiblement au parfum du sujet de cet entretien, protesta en assurant qu'il était trop tôt pour nous, mais visiblement la décision était prise. Allions-nous enfin passer à l'action ? Shinobu, Rajin, Uso et moi-même quittâmes alors l'espace d'entraînement afin de nous préparer à ce qui semblait plus qu'une visite de courtoisie à la maîtresse des lieux.
En rentrant, Mibojin, Gunsu et Reikoku nous attendaient. Après avoir échangé les politesses d'usage, ils nous expliquèrent qu'ils voulaient nous tester avant de nous confier une véritable mission. Notre tâche était la suivante : découvrir la raison de l'invasion par plusieurs groupes d'intrus repérés au Sud de la forêt, aux alentours d'un village de Bakemono, avant que ces intrus ne découvrent Yosai Shiruku.
Ainsi, le lendemain à l'aube, nous troquâmes nos kimonos pour des vêtements de voyages et nous mîmes en route. C'était la première fois que nous nous éloignions autant de notre foyer. Je fus agréablement surprise du rythme que les autres arrivaient à tenir malgré la difficulté du terrain.
Sur le lieu de notre premier campement, nous fûmes étonnés que Shinobu découvre des ruines ornées de symboles, qui selon les légendes témoigneraient de l'existence de civilisations pré-humaines. Elle se démène à les recopier au dos de notre carte pendant que nous finissons de monter le camp, mais cela n'a pour le moment rien à voir avec notre mission. L'endroit est parfait pour s'installer. Nous prîmes le temps de remercier les esprits pour leur hospitalité alors que le mysticisme nocturne de l'endroit eût effrayé tout étranger.
A mesure que nous progressions vers le sud, le terrain devenait de plus en plus difficile et marécageux. Nous finîmes par tomber sur un villageois Bakemono armé d'une pseudo-lance, qui bredouillait des menaces à notre encontre. Après l'avoir calmé et exprimé nos intentions, il nous conduisit au chef du clan du crapaud-buffle, la "grande chamane Klik". Cette femelle aux cheveux boueux portait effectivement un bâton orné de pièces métalliques trouées, symbole de pouvoir dans cette communauté. Après que Rajin eut gratifié le clan de quelques breloques et mentionné le nom de Reikoku, la chamane nous accorda une audience. Elle demanda également à Shinobu de lui embellir sa chevelure, puisque la sienne l'impressionnait. La pauvre serra les dents au moment de planter son peigne dans la masse visqueuse qui dégringolait de la tête de la créature. Néanmoins, nous pouvions passer au vif du sujet.
Klik nous confirma que sa tribu avait repéré d'autres "grandes gens" traversant la forêt de façon assez désordonnée. Aux dernières nouvelles, un groupe de trois individus se dirigeait vers le Grand Chêne, à un jour de marche pour des humains. Elle-même nous confia y avoir envoyé un grand groupe d'éclaireurs il y a trois jours de cela. D'après l'ensemble de nos informations, ces étrangers semblaient venir des terres du clan du Crabe, ce qui ne pouvait rien présager de bénéfique pour nous. Le temps pour Rajin de calmer autoritairement un dernier caprice de Klik, et nous reprenions la route vers le Grand Chêne.
Nous arrivâmes dans le délai indiqué par les Bakemono, mais aucune trace des intrus de prime abord. Pendant que je m'échinais à trouver et interpréter des traces, Uso nous appela pour nous montrer les restes de leur feu de camp. A partir de ce dernier, la piste était bien plus facile à suivre et pointait au Nord. La nuit tombant, Rajin-onii décida d'interroger les kamis sur nos cibles. Trois hommes, dont un visiblement entraîné et muni d'un Wakizashi. Aucun signe distinctif d'appartenance à une quelconque maison. Nous passons la nuit, puis nous mettons à leur poursuite.
Moi qui pensais être la plus à l'aise en forêt, je me rendis compte que je traînais par rapport aux autres. Ma fierté en pris un coup. Il me faut m'endurcir davantage. Néanmoins je tins bon et cette journée ne fut que du déplacement. A la tombée du jour nous poursuivîmes encore un peu notre progression, et notre patience fut récompensée lorsque nous vîmes les lueurs du feu de camp de notre objectif sur la colline d'en face.
Le lendemain, après un réveil brutal par Rajin-onii, nous nous mîmes rapidement en route. La tension était montée d'un cran, car nous savions établir le contact aujourd'hui. Je décidai de dissimuler ma présence en marchant plus loin et plus discrètement, pour nous donner un atout de surprise au cas où la confrontation tournerait mal. De toute façon, parler, c'était plutôt le travail de Shino' et Uso. Il se mettent d'accord avec Rajin sur une histoire de jeunes aventuriers inconscients en quête de gloire pour justifier leur présence en ces lieux. Ils finirent par appréhender le groupe de trois personnes. Un ronin et ses deux serviteurs, apparemment. Ils semblèrent croire à l'histoire de mes camarades, et le ronin expliqua qu'ils cherchaient des créatures à éliminer pour le compte du seigneur Crabe, qui récompenserait du titre de Samouraï quiconque lui ramènerait au moins vingt têtes. En effet, nos intrus transportaient un sac, et même si de loin je ne pouvais me faire une idée de son contenu, le haut-le-coeur bien visible sur la face d'Uso m'en dit suffisamment : c'étaient leurs trophées. Depuis ma cachette je m'inquiétai : le seigneur Crabe projetterait-il de conquérir notre forêt ? Rajin, s'adressant au ronin, prétendit que vingt têtes de créatures hautes comme trois pommes n'étaient pas preuve d'un grand courage, et ainsi ils parvinrent à convaincre l'étranger de poursuivre ses recherches.
Mais alors que le groupe se remettait en route, la discussion s'anima sans que j'en comprenne l'origine. Le ronin se mit rapidement sur ses gardes, et je m'accroupis dans mon buisson en attrapant mon arc. Si ça chauffe, il est hors de question qu'ils blessent mes frères. J'entendis alors Shinobu se lancer dans une des performances théâtrales dont elle a le secret (souvent en présence de garçons) et sans comprendre tous les détails, le mot "fiancé" parvint à mes sens. Après la tirade, le ronin poussa un long soupir d'exaspération, et moi de soulagement. La marche reprit alors sans nouveau heurt de la journée, mais le groupe se dirigeait cette fois au Nord-Est, vers la forteresse cachée ! Inquiète, je fus soulagée lorsque Rajin, la nuit tombée, prétextant un besoin naturel, s'éloigna du groupe pour venir à ma rencontre. Il m'expliqua alors qu'ils avaient effectivement inventé une histoire d'amour impossible et d'exil pour excuser leurs mensonges, et qu'il voulait les amener à la forteresse où ils seraient faits prisonniers pour leur extraire d'éventuelles informations manquantes. Même si l'idée me plaisait moyennement, je me laissai convaincre.
Soudain, alors que Rajin et moi venions tout juste de nous séparer, une petite voix s'adressa à la cantonade : "Grande chamane Klik vient chercher nouvelles ! Avez-vous trouvé intrus grandes gens ?"
Frhejal Sergent d'Armes
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Mar 3 Oct 2023 - 17:56
La Grande Chamane Klik a débarqué. Je suis tellement surprise que je n’ai pas le temps de comprendre ce qui se passe ensuite. Alors que le Ronin et les paysans bondissent en saisissant leurs armes, Raijin invoque une bourrasque qui les bouscule. Katsu jaillit des fourrés en bandant son arc. Après quelques secondes de luttes, le Ronin s'effondre, percé de flèches. Raijin a incendié une partie de la clairière, j’ai pu porter quelques coups de parangu à un paysan. Alors qu’ils tentent de fuir, la “grande” Klik lance un sort qui embourbe les paysans. Une fois que nous les avons achevés, elle soigne également Raijin. Je ne comprends pas ces créatures… Elles sont à la fois plutôt douées et terriblement naïves. Nous montrons le contenu du sac de gobelins décapités à Klik, mais elle ne comprend pas le concept de “mort”. Elle ne reconnaît pas Tark le borgne, car selon elle “Tark le Borgne, il a un corps sous sa tête.” En parlant de mort, Uso semble complètement chamboulé depuis que le premier corps a touché le sol. Lui et moi laissons le soin à nos camarades de fouiller les corps. Ce n’est pas une tâche de courtisan, pas même une tâche de Samouraï, mais nous n’avons pas le luxe d’avoir des Etas à notre service.
Ils y trouvent un note qui confirme que le gouverneur crabe Hida Ichi incite les ronins ou les aspirants samouraïs à éliminer de la “vermine” dans la forêt afin d’obtenir le privilège de le servir. Cela explique l'image du wakizashi que les kamis de l’eau avaient montré à Raijin : les intrus dans la forêt sont à la recherche d’un statut de samouraï.
Nous mettons Klik en garde contre les futurs chasseurs qui risquent d'affluer avant le printemps, mais elle ne semble pas très inquiète, elle dit que la forêt s’occupera d'eux s’ils essaient de s’y aventurer l’hiver. Elle repart vers son village car “ils font n’importe quoi quand je ne suis là”
Raijin souhaite garder le sac de têtes, et y ajouter celles de nos trois adversaires défaits. Selon lui cela peut se révéler utile si nous devons nous faire passer pour des chasseurs. Aussi dégoûtant que cela puisse être, il n’a pas tort. Il “conditionne” les têtes pour le transport. Uso et moi nous tenons à l’écart pendant qu’il procède. Uso a l’air particulièrement perturbé.
Une fois de retour à la forteresse, nous faisons notre rapport à Dame Mibojin. Elle nous parle du commanditaire de la “chasse aux nuisibles” : Hida Ichi, dit “le roc”. Il est le seigneur de Kudo Mura, la cité Crabe la plus proche de la forêt.
Nous avons droit à du “repos” (c'est-à-dire, à l'entraînement habituel) pendant les jours suivants. A mon grand regret, Raijin a mis ses romans sous clés. Je vais devoir ruser si je veux lire la suite. Je pourrais aussi lui demander, mais ce serait moins drôle…
Après quelques semaines, une nouvelle mission nous est confiée. Dans une zone humide de la forêt, près du lac, un groupe de paysans escortés de samouraïs s’est aventuré dans les ruines près du lac. Cela est fort surprenant, car habituellement les ruines servent de repoussoirs aux habitants du coin, qui les croient hantés . Notre objectif est de découvrir le but de ce groupe de crabes, et de contrecarrer leurs plans.
Nous décidons d’appliquer le plan de Raijin, en nous faisant passer pour des Ronins chassant les nuisibles. Nous nous mettons en route, guidés par Katsu. Le temps se rafraîchit, les loups sont de sortie. Nous arrivons au bord du Lac des Cerisiers. Nous ne sommes jamais allés si loin. C’est grand et plat. C’est la première fois que nous voyons l’horizon, cela donne une impression de vertige… Le monde doit être si grand…
Nous longeons la rive, jusqu’à ce qu’un “Qui va là !” nous interpelle. Un garde Crabe nous a repéré. Nous nous présentons selon notre plan, et il se laisse convaincre. il nous autorise à rester pour la nuit, et nous aiguille vers leur camp pour nous présenter au capitaine. Il se sont installés dans un grand complexe de ruines, dont le style ressemble à celui que nous avions déjà croisé. Nous entendons des bruits de travaux. Une statue est mise à terre. Les paysans semblent méticuleusement détruire les bas reliefs et les sculptures de la citée perdue.
Lorsque nous rencontrons le capitaine, il nous explique que les Crabes veulent étendre leur territoire, et que cela commence par effacer toute trace des civilisations passées. Tout ce qui n’est pas Rokugani doit disparaître. Raijin Commence à faire des remarques déplacées : “ Vous n’avez pas plus urgent à faire que de nettoyer des ruines ?” Il ne réfléchit pas aux conséquences de ses paroles. Le capitaine suggère que nous l’aidions au lieu de critiquer. Il renvoie à Raijin l’argument que celui-ci avait sorti au Ronin : “une vingtaine de têtes ce n’est pas pas grand chose pour devenir samouraï”. Uso rattrape tant bien que mal le manque de retenue de Raijin. Nous apprenons que le capitaine est mécontent de ses ouvriers. Il aimerait que la démolition aille plus vite, mais les ouvriers sont trop froussards à son goût. Nous avons tous la même idée. Raijin et Katsu vont aider les ouvriers, Uso va discuter de ci de là avec les travailleurs. . je leur apporte de l’eau. il y en a quelques uns qui ne sont pas mal du tout, mais bon, ça reste de vulgaires paysans. Mais que de muscles seyant travaillant dans la moiteur de la forêt… Hum. D’après ce que nous entendons, les ouvriers ne sont pas heureux d’être là, cela sent la réquisition arbitraire. Au fur et à mesure que la journée avance, des rumeurs de serpents géants et d'esprits vengeurs circulent . Je ne suis pas rassurée. J’examine à mon tour les bas reliefs : c’est bien le même genre de ruines que celle vue le mois dernier, peut-être des vestiges des légendaire Naga. Ces être reptiliens ont vécu avant la chute des kamis et se sont volatilisés à la fondation de Rokugan. Une mosaïque attire mon attention, ce qu’elle raconte semble familier. J’y retrouve la vénération de Sire Lune et Dame Soleil, mais il manque les références aux grands Kamis. Comme si le narrateur s'était arrêté juste avant la partie importante de l’Histoire. Il y a aussi un alphabet non Rokugani, donc forcément bizarre. Pas grand chose d’autre à dire sur ces ruines, si ce n’est qu’un système de canaux et de rigoles semblaient amener l’eau à chaque recoin des rues. Ces créatures semblaient aimer avoir les pieds dans l’eau.
Le soir venu, Uso raconte des histoires qui font peur. Je commence à être vraiment inquiète au milieu de toutes ces ruines. En plus mes camarades m’ont demandé de me tenir à l’écart du côté d’une grande statue lugubre. Je dois attirer l’attention lors d’une mise en scène destinée à faire paniquer les ouvriers, mais je suis à deux doigts de paniquer moi-même. Cela ne manque pas: lorsque les yeux de la statue s'illuminent, je hurle de peur. Pas besoin de me forcer, même si je sais que c’est Raijin qui est derrière tout ça… Un vent de panique se répand parmi les péons. Le capitaine essaie de ramener le calme, puis la foudre touche sa tente, tandis que Uso crie des choses comme “Les esprits se vengent !” Le capitaine est à son tour frappé par la foudre, et il ordonne enfin la retraite. Nous nous retrouvons tous les quatres seuls au milieu des ruines. Je suis planquée derrière derrière Katsu. Les copains m’expliquent que la foudre était un autre sort de Raijin. Quelle bande de …!!
Alors que nous repartons vers la citadelle, j'aperçois une silhouette en forme de serpent au bord des ruines dans l’eau du lac. Les autres ne l’ont pas vu et ils me charrient.
De retour à la forteresse, nous faisons un nouveau rapport à Dame Mibojin. Elle semble très contente de nous, de nos initiatives et de nos ruses. Nous avons été formés à bonne école !
Quelques semaines plus tard, nous sommes à nouveau convoqués. Seuls Mibojin-chama , Reikoko-senpai et Gunsu-sensei sont présents. On nous annonce de façon grave que LA mission va débuter, celle pour laquelle on nous prépare depuis deux décennies.
Il s'agit d’affaiblir les partisans de l’usurpatrice. Kudo Mura est le grenier à riz du clan du Crabe : il nous faut prendre le contrôle de la zone. L’actuel gouverneur, Hida Ichi, est extrêmement difficile à approcher. Une opportunité s’est présentée : sa fille va épouser un courtisan Mante, Yoritomo Gonan. Celui-ci s’est fâché avec à peu près tout son entourage, et c'est donc lui qui va rejoindre le clan de sa belle famille après le mariage. Notre objectif est d’intercepter Gonan et son escorte, et de prendre leur place. Uso jouera le rôle de Gonan et épousera la fille de Hida Ichi. Il s’agira ensuite de remplir son rôle de gendre idéal, afin d’éloigner tout soupçon, avant de pouvoir passer à la phase suivante. c’est l'affaire de plusieurs semaines. Notre brave Saba-obasan sera notre agent de liaison.
Nous avons quelques semaines devant nous pour échafauder un plan d’action.
Nykos Légende vivante
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Mar 3 Oct 2023 - 18:32
Territoires situés au Sud de la forêt de Shinomen (commentaires de Reikoku)
Shiro Usagi : (à l'Est) La forteresse principale du Clan du Lièvre. Un clan plutôt isolationniste, n'aimant ni les étrangers, ni intervenir en-dehors de son territoire. Yoritomo Goman devrait logiquement traverser leurs terres avant de longer la forêt, mais tenter quelque chose sous le nez du Lièvre relève du suicide...
Maemikake : (au bord du Lac des Fleurs de Cerisier) Un village de pêcheurs et de charpentiers, assez prospère. Les ébénistes de Maemikake sont réputés. De plus, il s'agit d'une étape presque inévitable pour tous les voyageurs traversant l'empire dans sa longueur. En théorie, ce village est sous l'administration du Clan du Faucon, un clan mineur. En pratique, toutes les autres possessions du Faucon sont situées de l'autre côté de la forêt, si bien que leur présence sur place est toute symbolique. Voilà des années que le Clan du Crabe réclame la possession de Maemikake, ce qui serait en plus logique d'un point de vue géographique. La seule raison pour laquelle ils ne l'ont pas encore fait de force, c'est que le Faucon possède quelques amis hauts-placés à la capitale... On a toutefois bien remarqué que Hida Ishi ne s'est pas gêné pour traverser ces terres avec ses troupes sans demander la permission.
Remarque importante : au printemps, Maemikake est le théâtre d'un festival durant une semaine, attirant des curieux de très loin. Le festival va coincider avec le passage de Yoritomo Goman dans la région. Les voyageurs seront nombreux, et votre groupe devrait facilement passer inaperçu.
Kuda Mura : (au Sud-Ouest) Le grenier à blé du Clan du Crabe. Une ville importante, située sur les bases arrières du Crabe. On ne sait pas grand-chose de la ville elle-même, si ce n'est que Hida Ishi ''le Roc'' en a été nommé gouverneur depuis près de quinze ans. Mais ce qui est sûr, c'est que sans le soutien logistique de cette cité, les armées du Crabe seront incapables de se lancer dans des campagnes militaires d'envergure dans le reste de l'empire.
Gwennolé Délégué
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Ven 6 Oct 2023 - 2:28
Mue en crabes effectuée sur le menton du visage de la mort
Installation dans le nid du faucon deux jours plus tard
Arrivée de cinq insectes le lendemain, un seul piquant
Jonction amicale, début de la migration prévue après la nuit
Nouvelle mue programmée dans l'intimité lors du réveil suivant d'Onnotangu
Bon, ça devrait suffire pour comme rapport pour Reikoku. Je sais que c'est cryptique, mais il faudrait pas que toute la mission soit compromise parce qu'un passant trouve cette note avant notre chasseuse favorite. Nous n'avons pas convenu de procédure précise pour la transmission des rapports, mais je sais parfaitement qu'elle observe nos moindres mouvements et qu'elle ne manquera pas de me voir "perdre" ce papier lors de notre départ de Maemikake.
Mais j'ai bien envie de coucher sur le papier récit de cette mission qui, je l'espère, sera plus tard vue par les historiens comme la première étape de la récupération du trône par l'Empereur légitime. Il serait criminel de ne pas les aider dans leur tâche, n'est pas ?
Nous profitâmes de la fin de l'hiver pour préparer notre mission le plus consciencieusement possible, l'enjeu étant bien trop grand pour laisser au hasard une étape aussi cruciale que l'interception de Yoritomo Gonan. Après une étude approfondie des échanges entre les pères des futurs mariés et des cartes à notre disposition, nous décidâmes d'intercepter notre cible au moment de son passage obligatoire par le village de Maemikage. Le lieu était tout indiqué en raison de son positionnement stratégique, nous permettant d'effectuer la substitution avant de pénétrer en territoire crabe, et du festival qui s'y déroulerait au moment de passer à l'action, nous évitant ainsi d'attirer une attention malvenue sur nos visages inconnues. Enfin, afin d'endormir la méfiance de Yoritomo et de nous donner la possibilité de l'éloigner de la route sans éveiller les soupçons, nous nous ferions passer pour une escorte envoyée par son futur beau-père afin d'assurer sa sécurité sur la fin de son voyage. Cela aurait également l'avantage de nous donner une occasion de récolter des informations nécessaire à la perfection de nos identités d'emprunts avant de procéder à l'échange.
Le plan validé, nous finîmes nos préparatifs en attendant le bon moment pour passer à l'action.
Nous partîmes de Yosai Shiruku au début du printemps. Toute la forteresse semblait être venue nous saluer, même Muboji-baba et Gunsu-jiji avait fait le déplacement jusqu'à la porte pour nous faire un dire au revoir avant de nous envoyer seuls en territoire ennemi. Enfin, seuls est un bien grand mot, car Reikoku-nesan m'a bien fait comprendre que nous serions en permanence sous surveilance discrète. Je ne savais pas si cela devait me rassurer, mais elle se tiendrait visiblement prête à "réparer nos bêtises" en cas d'échec.
Nous mîmes quelques jours à atteindre Maemikake dans nos belles tenues au couleur du clan crabe. La ville était gigantesque, nous n'avions jamais vu ça. Elle devait abriter au moins deux milles personnes en temps normale et sa population semblait avoir au moins doublée avec le festival ! J'étais partagé entre le stress de la mission et l'émerveillement de la découverte d'un monde aussi animé et coloré ! Et dire que tout cela n'était qu'à quelques jours de marche du lieu calme ou nous avions grandi...
Nous nous installâmes dans "Le premier dégel", une auberge au bord du lac. L'établissement nous avait été conseillé par un membre du clan du faucon et il semblait être d'un raffinement parfait pour amadouer Gonan. Nous réservâmes donc à l'avance des chambres pour lui et sa suite, afin de leur offrir un accueil qui ferait honneur à notre clan d'emprunt.
J'avais prévu que nous resterions tous à l'auberge afin de ne pas nous perdre et de ne pas attirer l'attention, mais je dû rapidement me résoudre à accompagner mes turbulents cadets dans une découverte de la vie nocturne de Maemikake (même si je dois bien reconnaître que cela me disait également). Katsu et Uso ne m'inquiétaient pas plus que ça, c'est plus de Shinobu que je me méfiais. Attention, je ne dis pas qu'elle n'était pas capable, mais disons que sa beauté et son amour des beaux jeunes hommes pouvaient parfois la mettre dans des situations...complexes.
C'est donc comme ça que nous nous retrouvâmes plus tard dans la soirée à nous faire offrir des verres par un jeune Bayushi qui tentait manifestement le numéro d'équilibriste consistant à m'insulter le plus possible tout en avinant Shinobu afin de la ramener dans sa chambre sans se faire briser le nez par mes soins. Malheureusement pour ce funambule en herbe je sonnais la fin de la récréation avant que la crevette ne soit plus en état de marcher, quand bien même elle s'en tira avec une bonne gueule de bois au réveil.
Le lendemain en fin d'après-midi, alors que nous observions la procession du dragon, nous aperçûmes un hurluberlu à mauvaise humeur ostensible qui tentait te traverser la foule avec son garde du corps et un carriole remplie à ras bord poussée par trois hommes à la peine. Nous avions trouvé notre cible. Nous frayâmes un chemin jusqu'à eux afin de nous présenter et de les guider jusqu'à l'auberge où Katsu nous attendait.
Le plan marcha aussi bien que prévu, voire mieux, car Gonan s'avèrera être un imbécile imbu de lui-même aussi incapable qu'il était insupportable. Le jeune seigneur, trop heureux de recevoir l'honneur d'une escorte n'hésita pas un instant à nous faire confiance (les flatteries de Usa et Shinobu semblant le satisfaire au plus haut point). Le problème viendrait peut-être de son homme d'arme, un guerrier accompli selon Katsu et visiblement en permanence sur ses gardes.
Nous partîmes le jour suivant vers le milieu de la matinée, notre invité n'étant visiblement pas matinal pour un zeni, et nous progressions à une allure ridiculement lente à cause de ses caprices incessants . Cependant, cela nous arrangeait bien. Katsu avait enfin repéré lors de notre arrivée un endroit parfait pour effectuer l'échange, et si celui-ci nous avait malheureusement paru trop proche de la ville pour constituer une étape suffisamment longue pour ne pas éveiller les soupçons, notre rythme en fit une halte des plus naturelles pour la nuit.
Une fois arrivé à proximité du lieu, il fut aisé à Uso de convaincre Gonan de s'éloigner hors de vu de la route pour monter le camp au abord de ce lac, éloigné de du peuple que le jeune Yoritomo semblait exécrer au plus haut point.
Pendant que nous nous préparions la nuit, Uso et Shinobu organisèrent une cérémonie du thé pour notre invité. Le pauvre ne soupçonna visiblement pas un instant que la boisson avait été agrémenté avec un mélange d'herbes de ma composition. Rien de toxique, juste de quoi s'assurer que tout se passerait dans calmement... Comme prévu les premiers bâillements firent leur apparition quelques minutes plus tard chez Goman qui ne tarda pas à aller se coucher, accompagné de son garde du corps qui n'avait lui pas touché au thé ou vin drogué, contrairement à ses quatre compagnons de voyages.
Nous en sommes là. Je finis d'écrire ses lignes alors que les ronflements se font entendre de plus en plus forts depuis la tente de Yoritomo et les couches de ses serviteurs. Il va bientôt être temps de mettre fin à ses vies innocentes. J'ai conscience de repousser au maximum ce moment, mais je ne peux plus reculer. Katsu et Uso me regardent, attendant mon signal...
Ô kami, faîtes que tout se passe bien, que ses âmes trouvent la paix, et que leur sacrifices ne soient pas vain...
Range soigneusement son nécessaire d'écriture avec de son lever et de regarder ses compagnons dans les yeux.
- Pour l'Empereur.
Nykos Légende vivante
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Jeu 19 Oct 2023 - 20:04
Comptes-rendus de Saba à destination de Dame Mibojin (soigneusement codés) Extraits
3e jour du mois du Dragon Le corps de Yoritomo Goman gît désormais au fond du lac des Fleurs de Cerisier, en compagnie de son escorte. Nos jeunes et talentueux espions ont frappé avec vitesse et détermination. Bien sûr, recourir à de si vils subterfuges, tels que le poison et le mensonge, n'a pas été sans difficulté sur eux. J'ai cru comprendre, notamment, que l'un des serviteurs s'était réveillé au moment où Katsu lui tranchait la gorge. Une vision qui semble l'avoir un peu remuée... Mais heureusement, l'intérêt supérieur de notre mission demeure intact. Comme le dit Dame Mibojin, "le seul honneur qui n'est jamais entaché est celui des samurais de salon".
7e jour du mois du Dragon Arrivée à Kuda Mura. La ville est grande, entourée de larges murailles de pierre, et partout l'on peut voir la marque du seigneur Hida Ishi. Déjà sur les routes traversant les campagnes environnantes, chaque carrefour est marqué des cadavres pendus de criminels. Le fort en lui-même est d'une laideur toute fonctionnelle, typique du clan du Crabe. Aucun serviteur n'est venu à notre rencontre, Uso ''Goman'' a dû s'annoncer lui-même, et même ainsi on nous a fait patienter une éternité au beau milieu de la cour. De toute évidence, le seigneur Ishi n'accorde aucune importance au mariage de sa propre fille. Au final, c'est son fils Ichiro, revenant de chasse, qui nous a présenté à lui. Le garçon est taillé sur le même modèle que son père, avec en plus toute la fougue et la témérité de la jeunesse.
8e jour du mois du Dragon Devant le peu d'intérêt du seigneur Ishi face à la cérémonie, nos jeunes espions ont proposé de procéder eux-mêmes à la décoration du temple où aura lieu le mariage. L'objectif est également d'impressionner Hida Atsuko, épouse d'Ishi, une femme semblant aussi observatrice que retorse. Il faudra certainement se méfier d'elle. Le temple se situe non loin du fort, dans la partie haute de la ville. un lieu étonnamment serein, dont les jardins sont constitués d'un habile jeu de fontaines et de canaux dessinant autant de symboles théologiques. L'endroit est également dédié à de nombreux champions du clan du Crabe tombés sur la muraille. A ce sujet, nos jeunes amis se sont interrogés sur les conséquences de l'affaiblissement du clan vis-à-vis de la menace de l'Outremonde. J'ai pu leur rappeler que le Crabe avait tendance à se vanter des guerres passés, qui ne sont finalement que fort rares. Comme le dit Dame Mibojin : "La grandeur des menaces passées ne soit pas éclipser la réalité des menaces présentes".
10e jour du mois du Dragon Jour du mariage. L'évènement a été précipité, et nous avons vite compris pourquoi. Hida Kame, la jeune mariée, a un pied bot. Donner naissance à une handicapée est une honte pour un samurai aussi fier que le seigneur Ishi, d'autant plus dans une famille de guerriers comme les Hida. La cérémonie a donc été une succession d'insultes pour la jeune femme, qui a toutefois réussi à conserver la face. Pêle-mêle, le seigneur Ishi a grossièrement interrompu le moine pour écourter son discours, la dame Atsuko a subtilement laissé entendre à sa fille qu'elle aurait préféré qu'elle soit morte-née, et lors du repas qui s'est ensuivi tous les membres influents du clan du Crabe se sont isolés de leur côté. Celle qui est désormais ''Yoritomo'' Kame a toutefois pu faire montre de ses talents d'artiste en offrant une estampe de sa propre main à ''Goman'', et elle a également démontré sa parfaite lucidité sur la situation actuelle.
A partir de maintenant, c'est la patience qui sera notre meilleure alliée.
Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Sam 21 Oct 2023 - 13:33
Compte-rendu : Une nouvelle vie
par Toku Katsu
Après ce mariage glacial, il est temps pour nous de prendre nos marques à Kuda Mura à plus long terme. Nous devons d'abord acquérir la confiance de nos hôtes, et chacun à sa façon.
Uso, que j'appelle Goman même en privé pour éviter tout lapsus, promène sa femme partout où elle le désire à cheval. Ils vont jouer, manger en ville, et rentrent souvent plus tard que nous autres. Au moins, Kame a l'air plutôt heureuse.
Mon frère en a profité pour laisser traîner ses oreilles à la cour, ce qui lui a permis de comprendre l'état d'esprit du seigneur Ishi :
- Guerrier vétéran, que la gestion d'un domaine ne passionne pas
- Content d'être secondé par sa femme dans cette tâche bien qu'il s'en acquitte de son mieux
- Occupe son esprit par un immense projet d'ingénierie, faisant parcourir un long canal sur tout son domaine
Malheureusement aucun d'entre nous n'est suffisamment affûté en connaissances pour comprendre les détails techniques du projet, et nous avons mieux à faire pour le moment.
Rajin et Shinobu sont partis demander directement à Atsuko comment ils pouvaient se rendre utiles. Cette dernière leur a confié une tâche d'intendance énorme et fastidieuse. De ce qu'ils m'ont raconté, ils passent leur temps à peser du riz, du blé, et d'autres provisions, à compter des bocaux, et à poser des étiquettes, technique apparemment trop avancée pour les intendants d'ici.
Blague à part, l'intendant en chef fait preuve d'une certaine mauvaise volonté quant à son travail, étant assez remonté contre la dirigeante qui se comporterait comme une vraie peau de vache. Oups, je commence à parler comme Rajin... ou comme une Crabe. Bref, ils auraient pu le dénoncer mais ils n'en ont rien fait pour le moment. Après tout, s'il faut au final faire tomber la maison Hida, autant se mettre le plus de personnel dans la poche. Mes frère et soeur reviennent tous les deux aussi irritables et usés psychologiquement au repas du soir.
Il y a longtemps que je ne me suis pas entraînée correctement. Maintenant que je n'ai plus besoin de jouer les gardes du corps, j'ai du temps pour me remettre au niveau. Je me suis incrustée dans les entraînements des samouraïs, et quelle épreuve ! Musculation, gainage... "la montagne ne cille pas". Le lendemain du premier jour, j'ai souffert de courbatures à des muscles que je ne connais même pas. Mais je dois tenir bon ! Maître Gunsu partage le goût des Crabes pour l'endurance, et je dois leur prouver ma valeur, ainsi qu'à moi-même.
Au bout de plusieurs semaines de dur labeur, j'ai laissé tomber mes seaux d'eau lorsque j'ai vu Hida Ichiro s'avancer d'un pas décidé vers moi. Il s'est visiblement préparé à la chasse mais que me veut-il ? Il vient me complimenter sur mes efforts et remarque ma cicatrice. Prise au dépourvu, je lui confie la vérité : duel perdu contre mon maître d'armes. Il rit et félicite mon audace de façon quelque peu grivoise, et me promet de m'inviter à sa prochaine chasse. Il prend ainsi congé, me laissant avec mes seaux, encore en nage. Au moins puis-je mettre mon teint sur le compte de l'effort.
Ichiro tient parole et me propose une chasse pendant le mois suivant. Lorsque j'en informe mon "seigneur" Goman, il ne peut pas laisser passer un pareil irrespect du protocole et va râler un peu. Ichiro convient de son erreur et présente ses excuses, mais notre chasse a bien lieu. Traquer un animal dans les petits bosquets d'un paysage aussi champêtre n'est pas si différent de la chasse à Shinomen, et je parviens à montrer mes compétences au groupe. Au terme de cette agréable journée où j'ai pu revoir quelque nature, je perçois Ichiro poser sur moi le même regard que ceux qui suivent habituellement ma soeur. J'aurais dû prêter plus d'attention à la façon dont elle parle aux garçons, car je bafouille des compliments mal formulés et me couvre de honte. Heureusement Ichiro ne se montre pas offensé et fait preuve d'humour.
Lorsque je rentre avec le sourire, j'apprends que Saba a eu un accident, et est désormais en convalescence. Si j'attrape l'auteur de cet attentat, il le paiera cher, mais nous ne devons pas attirer l'attention. C'est désormais Rajin qui doit transmettre nos messages à Yosai Shiruku, et lui seul connait le reste des détails.
Goman nous reparle du projet de canal d'Ishi. Celui-ci serait bloqué dû au fait qu'il passe sur les terres du clan du Faucon, et qu'obtenir leur accord ne sera pas une mince affaire au vu de l'état actuel des relations entre les deux voisins. Après s'être tâté à prendre l'initiative, il se résigne à demander à Atsuko d'aller rendre une petite visite aux faucons pour intercéder en faveur de son seigneur de mari. Celle-ci accepte, n'ayant rien à perdre mais aucune foi en notre réussite. Peu importe, nous commencions à prendre racine. On nous gratifie d'une escorte de quelques hommes pour une visite officielle et nous nous mettons en route.
Les voyages, ça commence à nous connaître, nous quatre. Par contre, en passant près de Shinomen du côté Ouest, il s'en dégage un climat malsain que nous ne lui connaissons pas. Plusieurs fois Goman et Shinobu croient apercevoir de sombre silhouettes dans la forêt. Ces dernières prouvent leur existence lorsque je les vois s'approcher du campement pendant mon tour de garde. Après que j'ai donné l'alerte, Shinobu nous crie de frapper au cou, ce qui ne manque pas de me faire remonter un sombre souvenir. Néanmoins, l'un de nos hommes confirme et la méthode a l'air de fonctionner. Après une bataille assez courte contre cinq zombis, au cours de laquelle nous avons pu constater le courage de Kame, nous nous remettons en route et arrivons à destination sans autre incident notable.
Frhejal Sergent d'Armes
Messages : 135 Date d'inscription : 01/04/2017 Age : 36
Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Sam 4 Nov 2023 - 17:09
Journal de Shinobu
Shinobu a écrit:
Jour X, mois Y
Cher journal-dont-je-vais-devoir-brûler-cette-page-immédiatement-après-l-avoir-écrite-car-on-ne-doit-pas-laisser-de-traces, Aujourd’hui nous sommes arrivés dans la principale place forte du clan du Faucon. Il s’agit d’un lieu austère, quasi monastique. Il y a beaucoup de torches et de bougies, des autels de prières adressés à Ryoshun le dixième Kami décédé dans le ventre de son père, gardien du Royaume des Morts, et à Emma-o, Fortune de la Mort et juge des trépassés.
Nous sommes installés au château en attendant d'être reçus par la Daimyo. Kame nous a résumé ce qu’elle sait du clan du Faucon. Ce sont des bushis. Comme les crabes, ils préfèrent des discussions directes allant à l’essentiel. Nous n'aurons pas à tourner autour du pot avec eux. Pendant que nous préparons nos arguments, Katsu est partie se promener (comprendre: étudier les défenses de la ville). On vient de nous prévenir que la Daimyo est prête à nous recevoir, à tout à l’heure cher journal.
Shinobu a écrit:
Même jour, le soir.
Coucou Journal. Bon, voilà, plus qu’à rentrer à Kuda Mura. La Daimyo nous attendait dans une salle imposante, mais pas opulente : le clan du Faucon n’est pas riche. Comme partout dans cette citadelle, il y avait une forte odeur d’encens. La Daimyo a le crâne rasé, mais ce qui est surtout dérangeant, c’est cet œil à l’iris décoloré. Raijin a eu une légère hésitation qui a trahi son dégoût. Nous l’avons repris, ce que la Daimyo semble avoir remarqué. A part elle, il n’y avait dans la pièce qu’un garde et un ou deux conseillers. Les choses se sont passées de façon assez protocolaire : elle nous a priés d’excuser les “piètres conditions d’accueil”, nous avons répondu que les crabes sont habitués au style de vie monastique. En sous-entendus, on a tous compris que cela voulait “Comme vous, on n’est pas des connards de Grues enfarinés”. On en est vite venu but, ce qui ne paru pas déplaire à la Daimyo. En gros c’était un peu comme ça : -Vous avez donc un grand projet destiné à améliorer la logistique du clan Crabe. Mais en quoi cela nous concerne ? “Goman” a exposé nos arguments : chaque clan dépend des autres, le canal sera profitable à tous. Désenclavement des territoires, bla bla bla. Je crois que Katsu et Raijin ont dû lutter pour ne pas laisser paraître leur ennui. La Daimyo se délectait probablement de voir des crabes demander un service à un clan mineur. Bien sûr, bien que les affaires d'argent soient généralement mal vues chez les samouraïs, l’argument monétaire a fait mouche : si le canal est considéré comme une route de commerce, alors les Faucons toucheront un droit de passage qui couvrira largement les frais d’entretien. Et comme ce sont les crabes qui se chargent de la construction, pour les faucons c’est tout simplement un nouvel axe commercial qui tombe du ciel. Je suppose que de “notre” côté, nous avons besoin que cette section de canal existe afin d’amener l’eau à l’autre section, celle qui nous intéresse vraiment, celle qui fera le lien entre Kuda Mura et la muraille. Laisser la gestion de la première section aux Faucons, au final, c’est un soucis logistique de moins.
Cher journal, tu as remarqué que j’ai de plus en plus de facilité à dire “Nous” quand je parle des crabes? C’est comme pour “Goman”, je ne l’appelle plus du tout Uso, même quand nous sommes entre nous.
La Daimyo a accepté les termes du contrat, mais à une condition : elle ne veut pas que le canal porte le nom de Ishi. Elle a proposé qu’il porte le nom du lac : Le canal des fleurs de cerisier. Ce serait très joli, mais ce serait peut-être un peu fleuri au goût de Ishi… Et pas assez Crabe, surtout. Nous avons suggéré un nom qui sera plus facile à lui faire avaler à Ishi: Hantei XIII. Il s’agit de l’empereur qui avait autorisé la création du clan du faucon, qui était à l'origine une famille du clan Crabe. Le reste des discussions ne portait que sur des détails. Nous pouvons considérer notre mission ici comme accomplie. Nous allons pouvoir rentrer à la “maison”. Tout ce voyage pour une petite entrevue. Si seulement les shugenjas pouvaient inventer des moyens de se parler face à face sans avoir à se déplacer…
Shinobu a écrit:
Chez journal éphémère,
Nous voilà de retour à Kuda Mura après un voyage sans incidents. Ishi nous a reçus, et il avait l’air assez satisfait. Selon ses mots, nous sommes moins inutiles qu’il le pensait. Mais il ne nous considère toujours pas comme des crabes, faut pas déconner.
Il nous a confié un certain nombre de tâches à accomplir, mais j’ai l’intuition que cela ne suffira pas à nous faire vraiment entrer dans la famille. “Goman” doit se charger des différentes correspondances avec les seigneurs des terres concernées par la construction du canal. Raijin doit effectuer un recensement des travailleurs. Je dois m’occuper d’établir un inventaire de la logistiques et des ressources en prévision de la construction. Enfin, Katsu doit surveiller que les gens ne râlent pas trop fort, et mater les éventuelles révoltes.
Shinobu a écrit:
Cher journal, Je parviens à accomplir ma tâche, mais j’y mets beaucoup de temps, j’ai du mal à me concentrer là-dessus. Il y a quelques jours j’ai croisé Ishiro dans un couloir. C’est assez perturbant, je pense qu’il m’a remarquée, en tout cas il me regarde de temps en temps, mais je crois qu’il n’a pas l'intention de tenter quoi que ce soit. À croire qu’il ne me considère que comme une espèce d'œuvre d’art à regarder de loin, pour être polie. Espèce de rustre. Mais il y a peut-être une autre explication : Katsu est venue me voir hier, car elle avait besoin d’aide pour… se faire belle. Oui, Journal, je parle bien de Katsu. Elle a réussi à décrocher un rendez-vous avec Ishiro. Je ne comprends pas. Pourquoi elle? Il n’est donc vraiment intéressé que par les armes et le combat, ce gros bourrin ? En tout cas je suis contente pour elle, c’est sûr. Enfin, je veux dire, peu importe laquelle de nous parvient à lui mettre la main dessus, du moment que cela nous permette d'étendre notre influence… Il y a sûrement des tas d'informations à soutirer à Ishiro avec un peu de charme.
Shinobu a écrit:
Cher Journal, Katsu a l’air très contente de son dîner avec Ishiro. Elle dit qu’il est plus intéressant qu’il n’en a l’air. Ils ont discuté de musiques et de trucs de guerriers. Tant mieux pour eux. Je suis très contente pour Katsu. Très contente. Je ne suis pas jalouse, journal. Pas jalouse. Du. Tout. JE SUIS PAS JALOUSE OKAY ?
Et pendant ce temps, Goman drague sa femme. Et ça a l’air de marcher. je commence à me sentir très seule. Je ne vais pas tarder à dévorer les romans de Kame.
Shinobu a écrit:
Encore un autre jour, journal.
Nous sommes allés rendre visite à l’oncle de Kame, Kuni Oko. Il combat habituellement sur la muraille, il ne prend des congés que tous les 4 ou 5 ans. C’est le seul membre de la famille qui s'intéresse un peu à Kame. En effet, les kunis considèrent qu’un individu n'est pas limité à sa force physique. Oko s'intéresse aux cultures d’autres clan, il fallait espérer qu’il ne pose pas de question sur le clan Mante.
Nous avons trouvé l’oncle en question dans son jardin, un petit espace luxuriant rempli de plantes exotiques. C’est un vieux monsieur de 40 ans, mince, à l’air fatigué. La conversation était agréable, nous avons évité de parler de guerres et de combats contre l’Outre Monde. Katsu a fait remarquer que Oko est plutôt sympa avec Kame, contrairement au reste de sa famille. Oko nous a expliqué que pour les Hida, l’esprit sain va avec un corps sain. Mais pour Oko, les principes du karma impliquent que le plus méritant n’est nécessairement celui qui accomplit les plus grandes choses, car il faut mettre en rapport l'accomplissement et la capacité. Par exemple, j’ai plus de mérite que Katsu quand je parviens à attraper un objet haut placé. Par contre elle a plus de mérite que moi si elle parvient à mettre le grappin sur Ishiro. Ensuite il y a eu un peu de mièvrerie. Gunman a dit un truc du genre “kame n’attendait qu’une occasion de révéler ses capacités.” et Kame a répondu un truc du genre “tu as été cette occasion”, avec un petit contact de la main. Ça dégouline d’amour, c’est beau mais c’est insupportable…
Shinobu a écrit:
Quelques jours plus tard Cher Journal, avec les frangins, nous avons été convoqué au bureau de Ishi. Il y a vait Ishiro, Oko et Atsuko. Kame n’était pas convoquée mais elle est venue quand même. J’ai remarqué que Atsuko a l’air malade, pâle, et elle tousse. Faudrait pas qu’elle passe l’arme à gauche, vu l’énergie qu’on a mis à essayer de se faire bien voir d’elle… Bon, Je te la fais courte, journal: une force de l'Outre-monde s’approche de la muraille, il faut qu’on détourne quelques réserves pour les envoyer là-bas. Et Ishi y envoie aussi Ishiro, et puis nous aussi, parce que sinon il ne nous considérera jamais comme des crabes. On part dés que possible. Goman était en monde “No problemo beau papa”. Mais il ne se rend pas compte de ce que c’est que l’Outre-Monde. Au moins Kame a l’air de se rendre compte du danger qui nous attend. En plus Raijin écoutait aux portes et a entendu parler d’un Damné ou d’un Maître du Sang qui mène l’ennemi. Les damnés, ce sont des samouraïs qui ont venu leur âme en échange de pouvoirs. Les adeptes du sang, ce sont des adepte d’une secte de nécromanciens, ils utilise la magie du sang, c’est une abomination! Il parait que leur fondateur, Yushiban, se fait régulièrement tuer… et en revient.
Pendant les préparatifs, on a repéré un un passage secret utilisé pour déplacer les marchandises. À retenir. Départ demain.
Shinobu a écrit:
Jour je ne sais plus combien, Cher journal. Nous avons quitté Kuda Mura il y a quelques jours. Sur le chemin, Ishiro raconte des légendes et des batailles passées. Il n’est jamais allé sur la muraille, mais je sens bien qu’il est impatient d’en découdre. La muraille est encore à 2 jours de marche, pourtant nous l’apercevons déjà à l’horizon. Elle doit être énorme.
Shinobu a écrit:
Cher journal, La muraille est très grande, au moins 60 mètres de haut, et assez grande pour 7 hommes en largeur. Je ne me suis jamais sentie aussi petite. Mes jambes sont encore fatiguées d’avoir monté toutes ces marches.
Au delà de la muraille, il n’y a que des terres désolées, arides, avec des troncs d’arbre secs, pas de végétation, même pas d’herbe jaune. La force adverse sera là dans un ou deux jours. On n’a que des rations à manger, c’est dégueux. Quand le vent souffle dans la mauvaise direction, il y a une puanteur de charogne qui nous arrive.
Shinobu a écrit:
Très cher journal,
je griffonne ça vite fait cachée un recoin de mur, pendant que les sabres sortent de leurs fourreaux et que les cordes des arcs se tendent. La nuit est tombée en pleine journée, nous sommes à nos postes : Katsu en première ligne, prête à frapper les premiers monstres qui tenteront d'accéder au sommet de la muraille. Raijin, qui ne veut pas dévoiler sa nature de shugenja, se place un peu plus en arrière mais tout même prêt à l’engagement, Goman se place à distance en bon archer, et moi, petite chose frêle qui n’a que mon sens de l’observation pour servir à quelque chose, je me poste en soutiens, avec les hérauts et les observateurs. Il y a eu comme un grondement de tonnerre, on ne voit plus très loin, je distingue une mer de “trucs”, des monstres ? Ishiro parle… Il a dit : “la marée morte est sur nous, mais la montagne ne tremble pas.” J’ai peur, Journal.
Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Mar 14 Nov 2023 - 22:08
Je n'avais jamais compris pourquoi ma soeur écrivait à son journal, au lieu de parler à moi, à nos frères ou à tout autre confident. Maintenant, je comprends. Même un confident a ses défauts et surtout, ses propres soucis. Coucher ses pensées par l'encre permet de se libérer l'esprit sans encombrer celui des autres.
Cher journal,
Je reviens de loin. Je pourrais dire de la guerre, mais ce n'était qu'une petite bataille. Je pourrais dire de l'enfer, mais nous étions perchés sur une muraille. Au moins ai-je eu l'occasion de me racheter devant le verset de la Compassion et de mettre un terme à mes cauchemars. Je me suis fait taillader, trancher, balayer... j'ai vu la mort de près, mais nous sommes toujours de ce monde. Tous les cinq.
Et pourtant j'enrage. Toutes les chances étaient de mon côté. Pas de culpabilité lorsqu'on tue des créatures de l'enfer. Des mois d'entraînement façon crabe. Bref, une occasion en or de briller pour un bushi. Je pensais qu'enfin mon heure de gloire allait sonner, que j'allais me démarquer dans notre fratrie.
Mais c'est mon grossier frère qui s'est taillé la part du lion dans les honneurs. Lui qui a pourtant dissimulé son atout de shugenja pendant si longtemps. Je suis fatalement condamnée à la deuxième place. Cette frustration remonte à loin. Déjà à Shinomen je vivais dans l'ombre de la beauté de Shinobu et Reikoku.
Et puis, il y a Ichiro.
Il a fallu que ce... (rature) nous sauve la vie. Il a attiré l'attention du monstre pour le détourner de nous, alors que j'entendais la terreur dans sa propre voix. J'aurais voulu briller à ses yeux, plus qu'aux autres je l'avoue. Au lieu de cela, il m'a vue affalée contre un mur, incapable de me battre alors même que j'avais misérablement battu en retraite vers la seconde ligne.
Aussi arrogant et vantard soit-il, j'ai maintenant une dette envers lui. Après notre rendez-vous, je le trouvais charmant.
Maintenant, je le trouve héroïque.
A peine sommes-nous rentrés à Kuda Mura que Hida Atsuko est emportée par la maladie. L'ambiance se ternit dans la forteresse déjà maussade par sa construction. Mes camarades semblent se disputer, ce qui est assez rare. Je crois que Raijin est suspecté d'avoir joué un rôle dans la mort d'Atsuko... Et Ichiro est irritable à souhait. Je ne peux qu'imaginer ce qu'il ressent, j'étais trop jeune lorsque mes parents ont péri. Dans un sursaut de... je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai suggéré à ma soeur d'essayer de le réconforter ! Elle ne s'est pas fait prier. (Elle se retenait autant pour moi ...?) A son retour, elle semblait contrariée. Je n'y crois pas. Shinobu, remballée par un homme ? Est-ce... un signe du destin ? Ma chance d'être la première à quelque chose ?
Gwennolé Délégué
Messages : 321 Date d'inscription : 11/11/2015 Age : 28 Localisation : Ici
Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Mer 15 Nov 2023 - 11:32
Les jouets du neuvième se sont brisés contre le mur
Les anomoures ont brillé, mais le vent a emporté le premier masque de l'ami des dieux
La douce enfant a perdu sa chaleur, laissant son rocher se reposer sur le menteur
L'inattendu s'est annoncé, il sera anticipé
Bon voilà le rapport pour Reikoku, mais c'est la merde !
Je m'excuse d'avance pour la personne qui lirait ces lignes (si c'est toi Nee-san alors les choses ont très mal tournées pour nous) mais je n'ai pas le cœur à jouer les rimailleurs.
Je suis aussi partisan de l'Empereur que n'importe lequel de ceux qui connaissent la vérité. Mais encore combien de morts ? Combien d'innocents mis en danger ou sacrifiés avant que notre cause triomphe ?
J'étais pourtant optimiste après avoir survécu à la bataille.
Enfin si on peut appeler ça une bataille... Ce ne fut pour moi qu'un cauchemar indistinct. Un tunnel de ténèbres, cris, de souffrances et de morts...
J'aimerais tant oublier cet enfer, mais la vie est parfois une putain, alors je me souviens de tout. Je revois les morts grotesques, s'écrasant en vagues innombrables sur le Mur. Je revois les gerbes noires sortant des plaies du commandant corrompu alors que Katsu l'abat. J'entends de nouveau les kamis hurler de douleur quand le mao les force à faire jaillir le sang de nos plaies. Je sens encore ses os se briser contre la lame au moment où je le tranche de part en part, et les miens quand l'Oni me projette d'un revers de la main contre le mur. J'entends Shinobu guider les troupes, telle une vigie dans cette nuit sans lune. Je vois Uso qui semble danser avec le démon tant ses mouvements le rende intouchable.
Cela ne dura sans doute que quelques heures, mais après ce qui me sembla des jours, il ne restait que le silence de la mort perturbé par les râles des blessés...
Les crabes ont appelé ça "une escarmouche".
Il faut sans doute être fou pour vouer sa vie à un tel combat, mais à côté du leur le notre me semble désormais bien futile...
Malgré tout, nous nous en sommes bien sorti :
Seule Katsu a été gravement blessée (j'espère avoir un jour l'occasion de remercier la Grande Klick) et elle se remettait bien. Oko n'a pas du tout apprécié qu'on lui ai caché mon lien avec les kamis, mais l'idée des autres de plaider l'omission m'a permis de m'en sortir avec une simple remontrance. Nous nous sommes également fait remarquer en bien sur la Muraille, le regard des crabes à notre égard a changé et en cela notre mission à la frontière est une réussite totale.
J'étais donc optimiste sur la route du retour, cependant cela n'allait pas durer...
Nous étions à mi-chemin lorsque je le vis.
Il était là, pendu à un arbre à une intersection, entouré d'autres fruits macabres. Le cuisinier du château de Kuda Mura n'avait pas survécu à son changement de vie. Il semblait n'être qu'un condamné de plus par la justice expéditive de Ishi, mais je ne connaissais que trop bien les stigmates des tortures qu'avait subi le pauvre homme. C'était un message qui m'était adressé et il était très clair : "J'ai nettoyé ta merde...pour cette fois". J'avais manqué de volonté et quelqu'un l'avait payé extrêmement cher...
Une deuxième surprise nous attendait à Kuda Mura : l'état de Dame Atsuko s'améliorait grâce au traitement d'un nouveau médecin.
Cette fois-ci le message fut moins subtile, la note que je retrouvai dès le lendemain matin clouée à mon bois de lit étant limpide : "Agis". Je vous passe les détails, mais nous dûmes porter le deuil.
Uso et Shinobu me confrontèrent concernant mes liens avec la mort de Atsuko (Comment voulez-vous mentir à ses deux là ?) mais je ne leur dis rien. Ils savent que je leur cache quelque chose, mais je veux les préserver le plus possible de ce que cette mission nous demande. N'est-ce pas le rôle de l'ainé ?
Toujours est-il qu'une fois les funérailles passées tout semblait aller pour le mieux :
Uso avait été appelé par Ishi en personne remplir la position désormais vacante d'intendant, ce qui est un pas de géants dans la réussite de notre mission. Katsu avait même découvert le passage souterrain menant des greniers à l'extérieur de la ville !
Mais bien-sûr les kamis et leur humour si particulier ne pouvait pas laisser les choses se dérouler de manière aussi tristement calme.
Un messager apporta un jour à Uso une missive de son "frère". Ce dernier voulait renouer après s'être vu mourir lors d'un violent orage en mer. Il souhaitait plus que tout rencontrer sa belle sœur et faire la paix. Il informait son cadet qu'il était déjà sur la route de son pèlerinage au temple du Seigneur des tempêtes non loin et qu'il lui comptait séjourner ensuite à Kuda Mura pour rattraper le temps perdu.
Oh kamis-sama, combien d'innocents devrons nous encore sacrifier...
Elfrero aime ce message
Nykos Légende vivante
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Mer 15 Nov 2023 - 19:37
Lettre adressée à Yoritomo Goman
Mon frère,
Je me doute que tu n’as guère envie de lire ces lignes. Aussi j’irais droit au but : notre père n’est pas au courant de ce courrier, pas plus que de la teneur du message qui suit.
Il y a quelques temps, notre navire a été pris dans une tempête, et je n’ai échappé à la mort que par miracle. Tu vas certainement trouver cela sorti d’un roman de bas étage, mais cela m’a amené à reconsidérer beaucoup de choses.
Les regrets sont indignes d’un samurai. J’ai décidé de me rendre en pèlerinage au sanctuaire d’Osano-Wo, afin de méditer sur certains de mes choix passés. Ce sanctuaire n’est pas très loin de Kuda Mura, tu as peut-être toi-même eu l’occasion de t’y rendre. Nous aurions tous les deux tort de ne pas profiter de cette occasion pour mettre les choses au clair entre nous.
S’il doit s’agir de notre dernière rencontre, tant pis. Mais en ce qui me concerne, j’ai la ferme intention de pouvoir affirmer à nos ancêtres, le jour où je les rencontrerai, que j’aurais au moins essayé.
Et puis il me tarde de rencontrer ma fameuse belle-sœur. A l’heure où tu liras ces lignes, je serai déjà en route.
Sujet: Résumé session du 15 Novembre - 1ère partie - Départ pour le Sanctuaire Ven 17 Nov 2023 - 18:11
On dit souvent qu'on ment aux gens pour les protéger. Et en effet, je ne me suis jamais autant sentie en danger depuis que j'ai compris la vérité.
Au début, nous devions nous occuper de ce Yosogai. J'étais fermement opposée à le tuer, ce qui ne devait arriver qu'en dernier recours. Mais sa présence nous gênait. Le plan initial était d'envoyer Shinobu en tant que messagère et suivante de son frère Goman pour lui expliquer que ce dernier ne désirait aucunement renouer le contact, et dissuader Yosogai de poser ses sabots à Kuda Mura. Elle aurait pu au passage user de ses charmes pour lui soutirer des informations sur cette querelle et sur les Yoritomo en général.
Ainsi il nous fallait partir tous les quatre, prétextant un pèlerinage à la mémoire d'Atsuko. Le problème, c'est que Kame a voulu s'incruster. Un peu bizarre vu ce qu'était sa relation avec sa mère, mais j'imagine qu'elle ne rate pas une occasion de sortir prendre l'air. En plus, elle et Us Goman se sont considérablement rapprochés. Je crois qu'elle est véritablement tombée amoureuse de mon frère... je redoute le moment, s'il a lieu, où elle découvrira l'imposture, mais je me rassure en me disant qu'elle serait sans doute moins heureuse avec le véritable Goman. Shinobu m'a fait avaler de travers en me confiant avec enthousiasme qu'on allait "être tatas". Je ne sais pas comment elle a fait pour l'apprendre, et quand je vois la lueur dans ses yeux j'ai peur de demander. Néanmoins ce fut un excellent prétexte pour dissuader la future mère de nous accompagner au sanctuaire. Quand Uso et Shinobu s'y mettent à deux, ils font faire n'importe quoi à n'importe qui. Raijin, lui, s'est fortement rembruni depuis notre retour de la forteresse. Mais Monsieur ne me dira rien, il n'y a que lui qui est dans les petits papiers de nos maîtres.
De mon côté j'ai offert mon ocarina à Ichiro. Il l'a accepté et m'a gentiment remerciée... et c'est tout. Je ne sais pas ce que j'espérais mais je vais le laisser à son deuil, car notre départ est imminent.
Nous nous mettons en route, et en effet le trajet est court par rapport à nos précédents voyages. Le sanctuaire est très important et attire des voyageurs des quatre coins de Rokugan, car Osano-Wo fut, de ce que j'ai compris, le plus grand guerrier Crabe de l'histoire. Ainsi s'est développée une petite agglomération autour du monument. Mes frères restent à l'extérieur monter un campement, tandis que j'accompagne Shinobu au temple pour visiter et chercher notre contact.
Etant à pied et sans affaires encombrantes, nous n'avons aucun mal à progresser jusqu'au temple. C'est alors qu'un moine devant l'entrée nous demande l'aumône. Le pauvre homme semble avoir enduré mille souffrances durant l'apparente cinquantaine d'années qu'il a vécue. Nous donnons sans hésitation, ne serait-ce qu'en vertu du verset de la Miséricorde. En refermant ses doigts non manquants sur ses pièces, le moine nous demande qui il doit remercier. Je me contente de donner nos prénoms, mentionnant mon "maître" Yoritomo Goman. Le moine se présente comme Kitsuki Kensaka. Je jette un coup d'oeil à ma soeur, qui réagit en lui demandant s'il a déjà écrit. Il se raidit et hésite avant de confirmer. Un ange passe. Voulant éviter l'éveil d'autres soupçons, j'encourage notre homme à nous informer s'il rencontre un Yoritomo Yosogai, et il s'attend logiquement à ce que je lui dise où nous trouver. Je lui dis que nous reviendrons, et profite de cette excuse pour entraîner ma soeur à la recherche d'un logement. Ainsi nous prenons une chambre à l'auberge du Tonnerre, assez peuplée, y déposons nos effets dispensables, et repartons en quête de notre cible. Yosogai semble n'être pas encore arrivé au sanctuaire. Cependant, Shinobu m'interpelle en pleine rue en désignant nos arrières. Le moine nous suit.
Dernière édition par Elfrero le Mer 22 Nov 2023 - 13:04, édité 1 fois
Frhejal Sergent d'Armes
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Lun 20 Nov 2023 - 16:22
Journal de Shinobu
Shinobu a écrit:
Cher journal. Nous venons de revenir de la muraille. Il s’est passé beaucoup de choses, et je me pose beaucoup de questions. D’abord, il y a eu le combat sur la muraille. L’outremonde en vrai est mille fois pire que ce que j’ai lu dans les livres centenaires. Saba se trompe, le rôle du clan Crabe est important. Si nous les affaiblissons, Rokugan risque d’être envahi par des hordes de démons et des vagues de souillure. Cela vaut-il la peine de risquer l’existence même de l’Empire d’Emeraude? Il doit bien y avoir un autre moyen pour ramener Hantei XL au pouvoir ? J’ai aussi vu autre chose sur la muraille. Il y avait un homme, pas une horreur de mort vivant ou un Oni, non, un homme, un samouraï, qui arborait l’emblème de l’Araignée. Ce groupe, ce “clan” dont parle le livre de Kitsuki Kensaka existe donc bel et bien. Et il est, à minima, allié avec l’outremonde. Il en fait même probablement partie. Comment se fait-il que personne n’en parle jamais? Pourquoi ne nous en a-t-on pas parlé à la forteresse ? Est-ce que personne ne prend leur existence au sérieux ?
Il y a d’autres questions que je me pose. D’abord, que fait Raijin? Il nous cache des choses, il dit que c’est pour nous protéger. Mes fesses, oui. On a tué Goman et pris sa place, d’où croit-il nous protéger en nous cachant qu’il a empoisonné Dame Atsuko… Bon, d’accord, il a reçu des ordres, mais pourquoi ne sommes-nous pas dans la boucle ? Mais il y a pire… À la forteresse, on dit que le cuisinier a quitté ses fonctions pour retourner chez les siens, dans une autre ville. Or nous l’avons vu pendu à une branche à un croisement, torturé. Ishi n’est pas homme à dissimuler la raison des exécutions. Ce n’est donc pas lui qui a fait ça. Saba a laissé entendre que le cuisinier a été tué pour “nettoyer” derrière Raijin. Il devait être au courant pour l’empoisonnement. N’y avait-il pas des façons moins brutales de faire disparaître cet homme ? Pourquoi utiliser des méthodes dignes de l’outre-monde ?
Allez ma fille, sois logique et méthodique. À qui profite le crime ? À nous. Notre mission est facilitée par la mort de Dame Atsuko, et la mort du cuisinier permet de couvrir Raijin. Qui a intérêt à ce que notre mission réussisse ? Dame Mibojin, notre cause, Hantei XL… Et l’outremonde et ce “clan de l’araignée.”
Peut-être que le clan de l'araignée a entendu parler de notre mission… Peut-être qu’il cherche à nous assister pour affaiblir les crabes, dans son propre intérêt. Il faut avertir Dame Mibôjin. Au lieu de le sauver, nous mettons peut-être Rokugan en danger.
Shinobu a écrit:
Journal, il y a un imprévu. Nous avons une tâche urgente à accomplir : le frère du vrai Goman arrive. Il faut le convaincre de repartir sans voir son frère, ou bien il faut l’éliminer. Pour la première solution, Katsu suggère que je l’aborde. je pourrais lui dire que son frère ne pardonne pas d’avoir été abandonné, qu’il n’acceptera jamais de le voir. Elle dit que je pourrais le convaincre en utilisant mes charmes. Tu parles, mes charmes, ils ne marchent pas. Même un rustre comme Ishiro n’est pas intéressé. Je ne sers à rien, journal. Depuis le début je ne sers à rien, à part compter des jarres de riz. Même quand on a intercepté Gonan, je dormais comme un bébé sous somnifère pendant que les autres faisaient le sale boulot. L’arrivée de ce “Yosogai”, ça va être l’occasion où jamais de briller un peu.
Il semble un peu intimidé lorsque nous nous rapprochons pour lui demander ce qu'il nous veut. Il commence alors à nous parler de son ouvrage, un recueil d'informations sur le clan de l'Araignée qui lui a été enlevé en même temps que sa fille Shinobu. Il nous supplie de lui dire si c'est elle qu'il a devant lui. Le pauvre est de plus en plus fébrile à mesure qu'il parle, et je vois ma soeur livide et aphone. L'attention des badauds est centrée sur nous. Ne réalisant pas vraiment ce qui venait d'être dit, je commande à notre mendiant de nous trouver un endroit tranquille pour poursuivre cette conversation. Il nous conduit dans un salon de thé en jetant fréquemment des regards vers Shinobu.
Une fois installés aussi calmement que possible, elle se décide à le faire parler sur le clan de l'Araignée et sur le contenu de son livre. Kensaka nous confie que sa condition physique déplorable n'est que le résultat de longues années passées à rassembler ces précieuses informations. Cette communauté oeuvrerait dans l'ombre depuis au moins des décennies. Elle serait alliée avec l'Outremonde et projetterait de mettre sur le trône une créature bâtarde, fruit de l'union entre l'empereur Hantei XLIX et d'un Oni travesti par magie noire. Le tout, bien sûr, en employant tous les moyens possibles, sans souci d'honneur ou de morale. Bref, une organisation pas si différente de la nôtre. Ma soeur me lance un regard effaré. Je fais de mon mieux pour jouer le jeu avec elle, lorsque je comprends qu'elle ne simule pas. Shinobu est excellente comédienne, mais elle ne peut suer sur commande, et les gouttes qui perlent sur ses tempes sont bien réelles. Quelque chose m'échappe ? ...mes yeux se tournent vers la fenêtre et je tressaille, traversée par un vent de panique.
Les Araignées sont des clandestins. Yosai Shiruku est cachée en Shinomen. Les Araignées sont des assassins. Le ronin. Goman et sa suite. Atsuko. Les Araignées veulent mettre un usurpateur sur le trône. Nous agissons pour Daigotsu, fils de Hantei XLIX. Les Araignées sont alliés avec l'Outremonde. La désinvolture de Saba quand tu lui as confié tes inquiétudes après le Mur. Non... c'est impossible... j'ai tué un de leurs samouraïs ! Et il a été capable de nommer ton maître, rien qu'en t'affrontant. Et que faisait ce livre chez nous ? Réfléchis. Ils ont récupéré une preuve hautement compromettante. Je n'ai connu que Yosai Shiruku avant cette mission... dame Mibojin, maître Gunsu, Reikoku... tout le monde nous aurait menti ? Est-ce si surprenant ? Quoi de plus manipulable qu'un enfant ? Nous sommes...
Des Araignées. Plus exactement des pantins animés par des fils de soie. Tout prend sens dans mon esprit. A ce moment, la voix de Kensaka me ramène à la réalité : "Tu as les yeux de ta mère." Les deux Kitsuki fondent en larmes, tandis qu'une boule me prend au ventre. Qu'allons-nous faire ? Nous devons prendre congé avant d'animer encore plus ce salon de thé. Raijin va devoir s'expliquer... et avec mon sabre s'il le faut. Les dragons parviennent à se ressaisir, et le père nous donne rendez-vous dans une cabane à l'extérieur de la ville pour le lendemain. En sentant l'air libre, je regarde tout autour, prise d'une soudaine peur qu'une flèche fuse et transperce mon cerveau désormais trop informé... plus tendues que jamais, Shinobu et moi-même retournons auprès de nos frères avec la plus grande prudence.
"Qu'est-ce qui ne va pas ?" s'enquièrent-ils dès qu'ils nous voient. Ma soeur demande à Raijin de poser des questions aux kamis, sans en dire plus. Celui-ci insiste pour que nous lui confiions ce qui cloche, mais hors de question avant d'avoir une confirmation. Je garde la main sur le pommeau de mon katana et reste debout pour pouvoir parer à toute menace, interne comme externe. Ma tension se relâche un peu quand mon aîné cède à notre caprice et me demande de chercher rapidement un endroit sécurisé où on ne pourra pas nous espionner, ce que je m'empresse de trouver. Ainsi Raijin exécute son rituel à l'abri des regards, sous un surplomb de rochers et de végétation. Le fait qu'il ne nous ait pas encore attaquées est déjà un bon signe, mais j'ai également peur de la réaction d'Uso, obsédé comme il l'est de mettre notre grand Patron à la tête de Rokugan.
- "Quelle est ta première question ?
- Aujourd'hui, nous avons rencontré et partagé le thé avec un homme. Est-il le géniteur d'au moins un de nous quatre ?
- Oui... " transmet Raijin, aussi surpris par la question que la réponse.
Au moins, l'ambiance est posée. Les garçons ont l'air très inquiets. "Daigotsu, alias Hantei XL, a-t-il été engendré par un Oni ? Reikoku est-elle est un membre du clan de l'araignée ?" Deux autres "Oui", et des kamis apparemment terrorisés. Au comble du stress, nos frères nous somment de nous expliquer. Je laisse Shinobu doser raisonnablement les informations pour laisser aux autres le temps de les avaler. De son côté, Raijin passe également aux aveux. Il a épié Reikoku et c'est une véritable timbrée, qui n'hésite pas à torturer ses cibles pour le plaisir avant de les assassiner. Le cuistot, c'était elle. C'est aussi elle qui a mis la pression à Raijin pour qu'il empoisonne Atsuko, ce qu'il confesse enfin. Elle communique avec lui en laissant des messages directement sur son lit ! Jamais il ne l'a surprise... ça explique son attitude tendue, et pourquoi il a décidé de nous protéger de cette pression énorme... elle est le fil de la toile qui nous relie à l'araignée, et qui nous tient en laisse.
Mais maintenant, nous sommes tous les quatre à égalité en information, et également déterminés à faire payer aux araignées leurs mensonges. Même Uso nous suit malgré son regard vide. Il semble mener une terrible lutte mentale interne. Nous-mêmes sommes terrifiés par le peu d'alliés qui nous reste. Reikoku sait-elle que nous sommes au courant ? Malgré mes rondes, je ne peux rien certifier. Et Kitsuki Kensaka ? Si la chasseuse sait, il est en danger ! Espérons qu'il soit encore en vie demain... pour nous, il est temps de rentrer à l'auberge du Tonnerre, alertes jusqu'à la paranoïa.
- SHINOBU A DISPARU ! hurlé-je à mes frères en pénétrant dans leur chambre à la volée.
- Et merde ! Ses affaires sont là ?
- Oui !
- J'arrive ! Je vais demander aux kamis de nous conduire à elle ! Dans deux minutes, on est dehors !
Ni une ni deux, nous nous précipitons tous les trois à la poursuite du mouchoir que les kamis font voler dans la direction de sa propriétaire sous la requête de Raijin. La piste s'enfonce dans les bois, et dans la direction de la demeure du vieux Kensaka. Il est certainement déjà mort, et peut-être ma soeur aussi. Uso est à la traîne, alors Raijin et moi lui ordonnons de retourner au temple. Nous ne voulons pas qu'il se fasse tuer tout seul, mais nous n'avons pas une seconde à perdre ! Cette tête de mule va tout de même continuer à nous suivre. Mon aîné et moi filons côte-à-côte à travers la forêt, et nous percevons une odeur de brûlé ainsi que de la fumée. Reikoku a mis le feu à la cabane ! Mon frère se précipite à l'intérieur tandis que je continue de pister. L'incendie n'a pas encore tout dévoré, elle ne doit pas être loin ! Je repère les traces de la chasseuse, d'un enfant et d'une personne... étrange, trop légère pour sa taille. Quand je reviens auprès de Raijin, il peine à transporter Shinobu et son père, tous deux vivants par miracle. Après s'être assurés qu'ils n'allaient pas nous re-claquer dans les pattes dans les heures qui viennent, Uso nous rejoint et nous nous lançons tous les trois à la poursuite de notre ex-sensei.
Je repère tout à coup une zone d'ombre suspecte et intime à mes frères de s'arrêter en silence avant de me tapir dans la végétation. Raijin m'a indiqué que les traces suspectes étaient certainement celles d'un ninja. Il joint ses mains et, après quelques instants, des flammes magiques encerclent l'ombre et dévoilent une silhouette de laquelle nous parvient une voix d'outre-tombe :
- C'est... le traître...
Tout se passe en un éclair. Le ninja bondit sur notre shugenja et lui lance deux shurikens. D'après ses cris, il est très mal en point et il s'écroule. Mais la lumière des flammes et son attaque sur une autre cible l'ont mis à ma merci. Une flèche d'Uso bien placée met notre mortel adversaire dans une position idéale pour moi, et je surgis des buissons pour l'exécuter. Les autres semblent avoir pris la fuite. La tête détachée du ninja et son corps se décomposent rapidement dans une boue noire répugnante tandis que nous volons au chevet de Raijin. Le pauvre Uso n'en mène pas large face aux cadavres et à ces shurikens empoisonnés. Dans un sursaut d'adrénaline (et de chance) je parviens à garroter et stabiliser mon frère le temps de la marche, et nous transportons tous les blessés au temple d'Osano-Wo.
Une fois arrivés, nous parvenons grâce à au moine Kensaka à obtenir l'aide des guérisseurs. Pas besoin de leur mentir : le clan de l'araignée nous a attaqués. Nous nous sentons à l'abri ici, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Un employé de l'auberge du Tonnerre vient nous informer qu'un certain Yoritomo Yosogai est arrivé en ville. Qu'allons-nous faire ?
Dire que je me suis mise en danger pour faire du zèle et aller chercher ce passage secret... que j'ai tout dit à Saba... plus rien ne retient l'araignée, et peut-être qu'Ichiro et son père seront déjà morts à notre retour... et ce sera ma faute.
Nykos Légende vivante
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Mar 21 Nov 2023 - 19:35
Journal trop-secret de Grande Chamane Klik, Championne-en-chef du fossoyeux Clan du Crapaud-Buffle et future impératrissime de tout Rokugan
Discuté avec la très très très très vieille dame Mibojin. Plein de plans compliqués pour l'avenir. Comme une toile d'araignée. Klik très importante ! Clan du Crapaud-Buffle indispentionnable pour la suite des opérations trop-secrètes. Bientôt la vengeance. Jolie et gentille Reikoku a expliqué que le Clan du Crapaud-Buffle pourra obtenir réparation contre les méchants-grands qui ont saccagé la forêt, et fait disparaitre Tark le Borgne. Pour que les méchants-grands du Crabe arrêtent de faire disparaitre les fidèles compléments de Klik, suffit de faire disparaitre les Crabes en premier.
Habile.
(série de gribouillages représentant vaguement une gobeline combattant des crabes géants, dont l'un particulièrement moche avec écrit grossièrement ''ISHI'' sur sa carapace)
Klik parle aux kamis de la Boue, oui. Mais chut, c'est un secret. Et jolie et gentille Reikoku parle aux ombres, oui, Klik l'a vu. Et les ombres répondent. Enfin, une Ombre, surtout. Ombre est très importante aussi. Cachée dans la tanière du Crabe. Rapporte les informations des amis de Klik. Jolie Shinobu, entre autres. Tous cachés, tous secrets. Trop fort.
Reikoku a dit que l'Ombre a dit que les amis de Klik ont rencontré un homme très méchant, très dangereux, qui dit plein de mensonges. Pas bien. Klik va venir avec Reikoku. Première mission ! Bientôt la vengeance, oui. Et après, Klik pourra épouser l'empereur Daigotsu-sama ! Klik aura plein de bijoux qui brillent, des kimonos en soie, et des fruits sucrés à chaque repas ! Dame Mibojin l'a dit, oui !
Suffit juste de tuer tout le monde. Facile.
(nouveaux gribouillages représentant Klik sur un trône, aux côtés d'un homme au kimono orné d'une araignée. Le parchemin au niveau de son visage est étrangement noirci, comme brûlé, rendant ses traits indiscernables)
Cabane au milieu des champs. Jolie Reikoku explique au méchant homme que c'est pas bien de mentir. Crac-crac-crac. Chaque fois que Reikoku tape sur le sac sur la tête du méchant, ça fait le même bruit que quand on craque des œufs. Klik aime bien ce bruit.
L'Ombre ramène jolie Shinobu, qui dort. Reikoku dit qu'il faut lui expliquer que c'était que des mensonges. Suffit d'attendre que Shinobu se réveille. Mais quand elle se réveille, tout devient bizarre.
Shinobu dit que le méchant doit pas disparaitre. Sinon Shinobu disparaitra aussi. Et du coup, plus de coiffure. Logique. Mais pas logique par rapport à ce que dit Reikoku. Logique et pas logique en même temps. Problème.
Reikoku s'énerve. Dit des trucs sur empereur Daigotsu. Shinobu pas d'accord. Plein de mots en même temps, trop compliqué. Et puis Reikoku fait apparaitre une ligne rouge sur la gorge de Shinobu. Shinobu tombe par terre. L'Ombre met le feu à la cabane. On s'en va.
On s'en va. On s'en va, mais Shinobu est par terre dans la cabane en flammes. Shinobu fait des drôles de bruits avec sa bouche, toute rouge, yeux qui bougent très vite. On dirait poisson qui vient d'être pêché. Klik aime bien regarder les poissons jusqu'à ce qu'ils ne bougent plus... mais Klik n'a pas envie que Shinobu disparaisse.
Est-ce que c'est ça, ''mourir'' ?
Les kamis de la Boue lavent le rouge, oui. Dehors, Reikoku appelle Klik. Oui oui, Klik arrive...
Tout ça est trop bizarre. L'Ombre reste en arrière pour que personne suive Klik et Reikoku.
Bizarre bizarre. Mais peu importe. Prochaine mission : tuer tout le monde. Facile.
Crac-crac-crac. Tout plein de carapaces de Crabes qui craquent.
Nykos Légende vivante
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Jeu 23 Nov 2023 - 20:50
Lettre de Yoritomo Yosogai, à l'attention de Tsuruchi Bara, commandante-en-second du Tonnerre du Levant
Ma chère amie,
Je t'écris depuis Kuda Mura, où je viens d'arriver ce matin-même. L'endroit est austère, à l'image du Clan du Crabe, mais en aucun cas miséreux. Bien au contraire, sur ma route je n'ai vu que des champs bien entretenus et des artisans soigneux. C'est simplement que les gens d'ici préfèrent la praticité aux fioritures. Je pense qu'ils te plairaient.
Mon passage au sanctuaire d'Osana-Wo s'est avéré... intéressant. L'endroit est chargé d'histoire, mais au final je n'y suis pas resté bien longtemps. Comme je l'ai expliqué à Rei, j'avais surtout besoin de ce voyage pour réfléchir, et comme on dit la route est bien plus importante que la destination.
Surtout, j'ai rencontré une certaine Hida Shinobu, qui s'est présentée comme une conseillère de mon frère à Kuda Mura. Une jeune femme qui m'a semblé très vive d'esprit, et dont le reste est aussi bien fait que la tête. Nous avons un peu discuté. Je lui ai fait part des conclusions de me réflexions, à savoir qu'au fond peu importe nos actions passées, le tout est de vouloir s'améliorer. Le Bushido, et le principe même du karma, n'est-il pas de chercher à constamment devenir de meilleures versions de nous-mêmes ?
Tout le monde peut faire des erreurs. Tout le monde FAIT des erreurs. La perfection est l'apanage des dieux. L'honneur consiste à le reconnaître.
Même si elle a semblé d'accord, mon interlocutrice a malgré tout délivré son message comme quoi Goman refusait catégoriquement de me voir. Très bien, qu'il en soit ainsi. Je lui ai promis de ne pas insister.
Mais par contre, je peux toujours chercher à rencontrer cette fameuse Kame, dont la vie ne doit pas être facile si j'en juge par le contenu des lettres de ses parents et des miens. Et puis surtout, je serai un bien piètre capitaine si je repartais des terres du Crabe sans le moindre trésor, n'est-ce pas ?
Je dois normalement rencontrer ma belle-soeur et Shinobu ce soir, en ville. Je ne m'attends pas forcément à grand-chose de cette entrevue, mais au minimum je vais dîner avec une belle femme ayant de la répartie, et ce n'est jamais du temps de perdu.
Bref, je ne devrais pas être de retour avant plusieurs semaines au bas mot. Rei ne cesse de ronchonner au sujet de toute cette marche, mais l'exercice physique (à moins que ce ne soit l'humeur, tu as dû déteindre sur elle) semble avoir un effet positif sur ses katas. Je pense que nous la prendrons avec nous pour notre prochaine expédition.
D'ici là, prends bien soin du Tonnerre. Tu as ma pleine confiance sur le sujet.
Yosogai
Nykos Légende vivante
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Jeu 23 Nov 2023 - 21:31
Lettre retrouvée dans la boutique d'un modeste tailleur des bas-quartiers de Kura Mura
Qu'importe mon nom. Qu'importe la vie que j'ai vécu. Il est plus que probable que personne ne lise jamais cette lettre, et il est plus que probable que je meurs cette nuit. Ceci est la confession d'un homme qui a tout perdu.
Aujourd'hui est le début de la fin. Les jours de Kura Mura s'achèvent minute après minute.
Aujourd'hui le seigneur Ishi a ordonné la conscription des ashigarus. Il parait que l'intendant a remarqué que les villages situés sur la route depuis la forêt de Shinomen ne donnent plus aucune nouvelle. L'information arrive un peu tard.
Aujourd'hui, j'ai vu le corps de la vieille Saba être amené au temps pour sa crémation. ''Son coeur s'est arrêté'', qu'ils ont dit. Moi je pense plutôt qu'ils l'ont démasqué. Après tout, c'est elle qui amenait les messages à la cave du potier, je l'ai aperçue à plus d'une reprise.
Aujourd'hui, ils ont arrêté mon cousin après qu'il se soit fait prendre à empoisonner les greniers de la citadelle. Il aura quand même réussi à le faire avant le repas des gardes. Et surtout, il ne fait que rejoindre les rangs des autres membres de ma famille que Hida Ishi aura déjà fait exécuter.
Beaucoup vont se demander pourquoi. Pourquoi ? Depuis des générations entières, nous travaillons dans les champs, nous servons à table, nous sommes les esclaves des samurais dans leurs châteaux. Et tout ça pour rien. Nous sommes les oubliés de l'Histoire, sans but ni de vraie place, sans gloire ni citation dans les grands récits, sans mention sur les monuments aux morts. Les moines sont ont appris que nous serons récompensés dans l'au-delà, qu'un jour nous serons tous au paradis, mais c'est faux. Et il est temps que les samurais apprennent cette vérité : nous en avons vraiment, vraiment plein le cul.
Rien à foutre de la damnation ou de la foutue rédemption. Nous sommes les enfants non désirés de la Création, au vu de notre sort il est même plus que probable que les dieux nous détestent. Très bien. Ils vont voir de quoi est capable un homme qui n'a plus rien à perdre. Un homme qui a été poussé à bout, au point que la mort est clairement ce qui peux m'arriver de mieux.
Le clan de l'araignée est un ramassis de laquais et d'ordures. Ishi est un abruti fini obsédé par son "honneur", alors que sa femme s'est fait empoisonner sous son nez.
Je n'ai plus rien. Je n'ai que mes frères les mythomanes. Comment être reconnue dans une fratrie pareille ?
Kame sait tout maintenant. Du coup elle nous hait. Quoi que je lui dise, elle pensera que je mens. Alors que j'exècre les cachotteries autant qu'elle. C'est injuste.
Même Ichiro. J'ai pas de nouvelle. Il s'en fout. Shinobu s'est trouvé une nouvelle cible, donc elle l'a oublié. Si seulement j'étais aussi frivole qu'elle.
Qu'est-ce qui a été bien dernièrement ? Dire la vérité à Kensaka. Mais en fait non, car je souffrais en racontant nos immondes actes. Non, la meilleure sensation, c'était de tuer ce ninja. Sentir ma lame traverser la gorge de ce déchet d'humanité. J'aurais tellement aimé voir la tête de Reikoku au moment où celle de son camarade roulait à mes pieds !
Si je survis, si je la trouve... je lui taille son joli minois en charpie.
Dernière édition par Elfrero le Jeu 30 Nov 2023 - 17:44, édité 1 fois
Frhejal Sergent d'Armes
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Jeu 30 Nov 2023 - 14:59
Shinobu a écrit:
Par ou commencer, journal ? Hier j’ai revu Yosogai. On a beaucoup discuté. Il répétait souvent que les gens pouvaient changer. Je pensais le revoir, j’hésitais à tout lui dire. Mais les choses ne se sont pas passées comme ça. L’Araignée a attaqué pendant la nuit. Nous avons fui, car Ishi est resté pour se sacrifier en ordonnant à son fils de partir pour préparer la vengeance. Il y avait déjà des ennemis dans la forteresse. Des bakemonos sont entrés par les latrines. Katsu et Ishiro ont affronté des serviteurs traîtres.
Nous sommes partis par les souterrains. Nous avons encore croisé des ninjas, je crois, mais un peu de travail d’équipe et ils ont goûté leur propre médecine…
Quand nous sommes sortis des égouts, nous nous sommes séparés. Raijin, Katsu et moi sommes partis en direction de l’auberge de Papa, les autres sont partis nous attendre à la maison de Oko. On a bien fait, car il y avait Yosogai avec Papa, si il s'était retrouvé en présence du faux Goman, on aurait pu se faire démasquer… Papa a fait mine d’avoir entendu dire que Goman avait été tué dans l’attaque, mais j’ai botté en touche. Yosogai voulait absolument nous accompagner. Un protecteur de plus, ça n'aurait pas été de refus... Mais encore une fois, s'il découvrait l'imposture de Uso... Pour gagner du temps, on a conseillé à Yosogai et sa fille de nous rejoindre chez Oko, mais en passant par un autre chemin… J’aurai dû dire la vérité à Yosogai. Il était encore temps. Il aurait compris, peut-être. Sinon, mes frères et sœurs l’auraient occis... Et il aurait fallu tuer Rei aussi. mais dans l'autre cas, il se serait joint à nous. Il serait peut-être toujours en vie. "Les gens peuvent changer." J'aurai du lui dire. Mais je ne l’ai pas fait. Je me souviens de la façon dont il me regardait hier. C’était bien. J’ai eu peur qu’il me regarde avec dégoût si je lui avouais notre crime.. Alors je n’ai rien dit. Alors Raijin a fait son devoir, encore. Quand je l’ai vu suivre Yosogai, j’ai compris ce qu’il allait faire. Faire son devoir, pour nous protéger, c’est ce qu’il a toujours fait. Il a lancé la foudre, pour que Yosogai soit repéré par l’ennemi. Mais il a quand même cherché à sauver Rei. J’ai emmené Rei loin du combat, pendant que Raijin se précipitait pour “Aider” Yosogai. Seul contre Raijin et contre les araignées, Yosogai est certainement mort. Est-ce que Rei l’a vu tomber avant que nous ne tournions au coin de la rue ? Je ne sais pas. En tout cas, Raijin ne nous a pas rejoint. Je crains le pire.
Quand on a présenté Rei à “son oncle”, elle a juste dit qu’elle avait dit à son père que ce voyage était une mauvaise idée. Dix ans et déjà trop lucide. Le jour où elle apprendra la vérité… Je la laisserai me tuer.
Quand nous sommes arrivés à la porte de la ville, Elle était là. Dame Mibôjin. Le pommeau de jade du sabre d’Ishiro brillait de mille feux. L’ombre derrière dame Mibôjin était démesurée. Je sais ce que cela signifie… C’est une Oni. Peut-être même que c’est celle qui a engendré Daigotsu, qui sait ? En tout cas, elle est trop forte pour nous.
C’est alors que Papa a commencé à parler. Il lui a tout reproché, la mort de Maman et de ma sœur, il lui a dit que malgré tout il avait gagné, car il a réussi à démasquer l'araignée, et retrouver sa fille… J’ai reconnu ce qu’il faisait : la technique du monologue inversé. C’est une diversion. Dame Mibojin semblait intriguée, ou bien amusée, par ce qu’il racontait. Typique d’un Oni : elle allait vouloir montrer sa supériorité en se concentrant d’abord sur lui. Ishiro et Uso ont poussé la mule de Kame vers la porte, j’ai tiré Rei par la main, et nous nous sommes esquivés. Quand j’ai jeté un dernier regard en arrière, il y avait la ville en flamme qui se découpait dans le rectangle de la grande porte. La silhouette noir de Dame Mibojin grandisait, et n’avait plus rien d’humain.
Je suis à nouveau orpheline, Journal.
Shinobu a écrit:
Journal, Cette nuit Klik nous a retrouvé. Elle est arrivée pendant le tour de garde de Katsu. Elle a l’air un peu perdue : apparemment, elle posait trop de questions, donc elle s’est faite détrôner par un certain “Grom le conquérant”. Elle a du mal à digérer que l’Araignée lui ait menti. Ils lui avaient promis monts et merveilles, elle se voyait déjà “Impératrissime”. Elle me fait pitié. Il faut refaire sa coiffure. Quand je pense que je lui dois la vie, alors qu’elle ne comprend même pas ce qu’est la mort. On va la garder, elle aura peut-être des informations intéressantes à fournir, au milieu de son babillage incessant… Ishiro n’a accepté que parce qu’elle n’est pas souillée.
Dans le dos de Ishiro, nous avons décidé que nous allions tout avouer à Oko. C’est un Kuni, il sera peut-être plus pragmatique que les Hida. Et puis je sens que si nous ne dévoilons pas la vérité à quelqu’un, Katsu va finir par exploser. Si seulement on avait tout dit à Yosogai.
Shinobu a écrit:
Une patrouille de Kuni et d'Hiruma nous a rencontré. On s’est pris une frappe de jade chacun, au cas où. Ils nous ont amené à la muraille. Oko a dit qu’il a à nous parler, tout de suite.
Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Dim 3 Déc 2023 - 14:18
Confession
"Non, ne faites pas entrer mes camarades ! Ils essaieraient encore de déguiser la vérité...
Vous êtes un homme sage, seigneur Kuni. S'il faut une personne qui sache tout, c'est vous.
Shinobu, Raijin... *glup* , celui que vous appelez Goman, et moi-même, sommes des orphelins élevés dans une communauté secrète. On nous apprit que le royaume de Rokugan était en proie à une infâme tyrannie depuis l'assassinat de Hantei XLIX, et que notre destin était de contribuer à un coup d'état pour confier le trône à Hantei XL, l'héritier légitime.
Nos précepteurs nous confièrent une mission : informés du voyage de Yoritomo Goman, nous devions l'intercepter et prendre sa place. Le Goman que vous connaissez s'appelle en réalité Uso. Ainsi installés à Kuda Mura après son mariage avec Kame, il nous fallait entrer dans les bonnes grâces du seigneur Hida Ishi au fil du temps, pour pouvoir le faire tomber lorsque le moment serait venu.
Une chasseuse et un ninja, si ce n'est plus, nous surveillaient de près et commandaient nos actes. Enfin, ça, seul Raijin le savait. Nous autres vivions paisiblement et remplissions les tâches données par le seigneur Hida.
C'est alors qu'il nous envoya au front avec vous, seigneur Kuni. Et nous vîmes la mort et l'Outremonde de près. A ce moment je commençais à douter de la légitimité de faire tomber les crabes... oui, peu importe ce que je pensais.
Bref, peu après nous reçûmes une lettre de Yoritomo Yosogai qui annonçait à son "frère" qu'il voulait lui rendre visite. Craignant que l'imposture soit découverte nous prîmes les devants pour le rencontrer à l'extérieur et le dissuader. C'est à ce moment que nous rencontrâmes Kitsuki Kensaka au temple d'Osano-Wo. Le.. *snif* père de Shinobu. Ayant reconnu sa fille, il nous révéla que nous oeuvrions pour le clan de l'Araignée, et que Daigotsu l'héritier d'Hantei était un hybride de l'Outremonde. Nous réalisâmes ainsi les mensonges de notre éducation, et heureusement notre bon sens nous poussa à changer de camp. Mais il était déjà trop tard... nous avions déjà trop fait pour l'Araignée, et plus rien ne pouvait l'arrêter.
Ainsi ces ordures attaquèrent Kuda Mura il y a peu, et nous sommes ici un groupe de survivants de ce massacre."
Gwennolé Délégué
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Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Mar 12 Déc 2023 - 22:26
YAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAATTAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! ... Quoi encore Kyoudai ? J'ai pas le droit d'être content ? ... Bon, je sais que c'est pas le moment pour ça mais...je suis joyeux, que dis-je, extatique ! ... Pourquoi ? Et bien sache que tu as devant toi l'homme en qui Oko-sama a le plus confiance ! ... Si, je te jure ! Il l'a dit à Goman de l'Araignée un peu avant de les libérer pour les envoyer en mission... ... Ah oui, c'est vrai que tu dois pas être au courant toi, forcément. ... Oui, oui je te raconte. Tu te souviens, je t'avais dit que Oko-sama s'inquiétait des mouvements de troupes inhabituels qu'on observe depuis quelques temps de l'autre côté de la Muraille. Et bah il avait, comme toujours, raison, parce que Kudamura est tombé sous le contrôle de l'Araignée en une nuit ! ... Je sais que c'est dur à croire, mais c'est ce grand dadais d'Ishiro qui nous l'a appris en débarquant au poste ce matin avec la petite Kame, son mari et deux de ses hommes...enfin de ses femmes plutôt. Bien roulée la plus petite, le genre qui fait timide mais qui aime bien faire du cheval et manier la crava... ... Oui oui, je suis un goujat... Je peux continuer ? Donc je disais que le fils du Roc avait débarqué avec sa suite, il y a avait aussi la nièce du mari de la petite Kame et une bakemono des plus drôles d'ailleurs...mais c'est pas le sujet. Et bah devine quoi, c'est même pas la meilleure de la semaine ! Parce qu'à peine il était arrivé devant Oko-sama que la grande renfrognée...la deuxième femme de la suite, faut suivre...donc que la grande renfrognée demande à voir notre Seigneur en privé...pour lui annoncer qu'ils sont tous les trois des agents infiltrés de l'Araignée et que c'est à cause d'eux que Kudamura est tombée ! ... Je te jure, j'étais sur le cul quand Oko-sama m'a fait appeler pour m'ordonner de tous les foutre au trou ! ... Non, ils ont pas fait de vagues. Juste la petite qui a fait un peu la gueule quand j'ai pris son wakizashi. Après ça Oko-sama m'a demandé de l'assister dans l'interrogatoire de ses chiens de l'Araignée... ... Oui, bien sûr que j'étais content, mais la renfrognée...Katsu je crois, m'a bien donné envie de lui refaire le portrait... ... Trois fois elle a interrompu Oko-sama ! TROIS....FOIS ! T'imagines bien que s'il avait pas eu des plans pour eux elle aurait compris le prix de son insolence ! ... Non, comme je te dis Oko-sama avait une idée derrière la tête, comme toujours. Il a décidé que puisqu'ils voulaient se venger de leurs anciens maîtres... ... Oui, je t'ai pas dit mais ils racontent à qu'ils ont été manipulé depuis l'enfance par l'Araignée et qu'ils leur en veulent à mort pour ça. Je t'avoue que je sais pas trop quoi en penser, ce serait pas la première fois que ces fumiers de corrompus essayent de nous la mettre à l'envers... Mais si Oko-sama a choisi de les croire pour l'instant c'est tout ce qui compte. ... On est d'accord. Enfin bref, c'est là que Oko-sama m'a désigné comme son homme de confiance ! Je peux te dire que j'ai dû utiliser toute ma volonté pour me retenir de danser la gigue et... ... Ah oui la mission ! Du coup on a été envoyer évaluer les forces ennemis qui avancent vers nous depuis Kudamura. ... Oui, c'est clairement une prise en tenaille qui nous menace. C'est pour ça que Oko-sama veut tenter des les surprendre en engageant la bataille en plaine plutôt que les attendre sur la Muraille. Franchement, cet homme est un génie... Mais c'est pour ça qu'il a besoin de renseignements fiables l'armée ennemie avant de faire quoi que ce soit. ... T'as tout compris. Puisqu'on a besoin d'eux, mais qu'on peut pas non plus les laisser se promener seuls dans la campagne, on m'a missionner avec quelques éclaireurs de confiance pour les accompagner. ... Non, Oko-sama m'a clairement demandé de les maintenir en vie et je n'échouerai pas dans cette mission...et puis si c'est le prix à payer pour le mettre bien profond à Fu Leng, je veux bien jouer la nounou pour ces petite araignées. ... Ishiro ? Oui, il sait maintenant. Oko-sama a obligé ses traitres à avouer eux-mêmes leur duplicité à Ishiro et la gamine. Un test de volonté à mon avis, il a même poussé jusqu'à demander à la copine du p'tit Roc se charger de l'annoncer à son homme et aux deux autres de faire de même avec la nièce. ... Non, franchement ça s'est bien passé. Ishiro l'a relativement bien pris, une table c'était vraiment le minimum à mon avis, et la gamine a empalé la main de son "oncle" sur la nouvelle table. Je l'aime bien cette gamine. ... Bah ils avaient vraiment l'air retourné après avoir fait ça, du coup je t'avoue que je sais pas trop quoi en penser... ... Oui il va falloir que j'y aille. Le jour va bientôt se lever et je dois aller m'assurer que nos trois auxiliaires sont prêts pour l'excursion qui nous attend. ... Promis je ferai attention. Tu me manques, mais j'ai parfaitement conscience que tu serais capable de me le faire payer lors de nos quatre prochaines incarnations si j'abandonnais Oko-sama ! ... C'est bien ce que je pensais. À la prochaine Kyoudai !
Sujet: Re: L5A - La Forteresse Cachée Jeu 14 Déc 2023 - 19:31
Toile déchirée
Au moins ce fanatique de Chuuken est loin d'être inutile. Grâce à ses pouvoirs nous avons découvert l'as dans la manche de l'ennemi : une cavalerie lourde pour parer à toute attaque en plaine de Kuni Oko. Shinobu a fait un délicieux appât en se faisant repérer par une sorcière démoniaque. La patrouille qui a été envoyée à nos trousses n'a pas fait long feu. Parmi eux, un mort-vivant de l'ancien clan du serpent. Encore des fous qui s'acoquinaient avec l'Outremonde.
Nous devons ralentir ou neutraliser cette cavalerie. La progression est pénible, Gunsu est sur ses gardes. Si Raijin était là, on aurait d'autres options, mais le secourir est trop risqué, même si l'idée d'aller défigurer Reikoku me travaille l'esprit. Une autre patrouille arrive dans notre direction. Dans ses rangs, une sorte d'homme-loup poilu. Nous réussissons à les supprimer sans qu'ils donnent l'alerte. Il faut dire que nos éclaireurs sont efficaces. J'en prends deux avec moi pour organiser ma diversion, après que Chuuken lance sur moi son sort de marche souterraine. J'entre dans leur camp et essaie de les effrayer avec la tête de leur loup-garou, mais il faut croire que je ne suis pas aussi douée que notre vieille chasseresse pour les mises en scène vicieuses. Tant pis. Je surgis de terre à bonne distance et je leur décoche une flèche, à l'ancienne. Mouche. Le mouvement provoqué est déjà plus conséquent. Des flèches fusent vers moi, un petit groupe d'hommes se déploie à ma recherche et des renforts sont appelés...
Shinobu provoque aussi sa diversion à un autre bord du camp. Elle réussit à attirer la Mao à ses trousses. Elle s'en tire grâce à l'un de ses hommes, si j'ai bien compris...
De leur côté, Uso et Chuuken doivent s'occuper des chevaux. Les kamis terrestres extraient du combustible du sol, et des flèches enflammées bien ajustées déclenchent la panique dans le corral. C'est fou ce qu'un shugenja futé peut accomplir.
Ça y est, je perçois à l'opposé du camp les hennissements paniqués et les ombres caractéristiques d'un incendie. Je pourrais m'enfuir maintenant, mais je veux couper le plus de pattes possible à l'araignée. Il me reste un peu de temps sous terre. Je fais signe à mes archers et surgis derrière un éclaireur ennemi pour lui asséner un coup de katana bien senti. Il s'effondre, puis les autres rappliquent. Je pare et valse entre leurs coups tandis que les arcs abattent mes adversaires depuis les fourrés. J'ai un peu de peine pour eux mais l'heure n'est pas à la pitié. Cette fois, les renforts arrivent et il nous faut disparaître dans les bois.
J'arrive au point de rendez-vous en échangeant quelques compliments avec mes hommes. Ils savent que tout le monde est imparfait, mais ils ont entendu parler de notre escarmouche avec l'oni. Ils sont déjà plus chaleureux que mes frères, mais passons. Tout le monde revient sauf, et il est temps de retourner à la porte de l'Aigle.
Après quelques courbettes de son cire-pompes personnel, Oko nous invite à nous reposer, car à l'aube nous serons sur le sentier de la guerre ! Chuuken nous suggère une taverne pour arroser notre succès et peut-être, notre dernière soirée. Shinobu paie un verre à son sauveur. Uso semble plutôt satisfait de son entrevue avec sa femme. (d'ailleurs, en cas d'imposture de la sorte, le mariage ne devrait-il pas être annulé ?) Si je ne dois pas revenir, j'aurais aimé revoir le pauvre Hida... mais j'imagine que ce n'est pas réciproque.
Le seigneur Kuni nous prévient que nous devons nous tenir prêts à affronter notre ancien maître.
Jeu 14 Sep 2023 - 17:09
