L5A Janvier 2020 - Peut-on échapper à son destin ?

Mais c'est que les résumés sont de plus en plus succincts, dites-moi (quoi qu'il faille reconnaitre que l'essentiel de ce qui t'es arrivé est là).

Bon, enfin, j'avais dis que c'était du volontariat....

[rédaction en cours]

Je voulais éviter la page blanche.
Z'avez vu ? on peut apprécier les postes d'un clic maintenant.
On va pouvoir pourrir les compte-rendus des uns et des autres sans avoir à faire d'effort !

すばらしいです イリヤクさん！

Lettre ayant voyagé par les ombres;


A l'attention de Daigotsu I, empereur légitime de Rokugan

 
Monseigneur,

Comme il m'a été ordonné, j'ai suivi les ordres de Bayushi Masayoshi jusqu'à ce qu'ils ne soient plus en adéquation avec les objectifs de l'Araignée.

Suite à mon précédent rapport, le Scorpion a tant bien que mal récupéré de ses blessures. Il était encore sous l'effet du puissant sort du Vide de la scission de l'âme lorsqu'un bushi du nom de Mirumoto Masahiro l'a transpercé de son katana.
Seule la Souillure lui a permis de ne pas périr sur le coup, ainsi, il faut reconnaitre, que sa volonté de fer. C'est toutefois cette même volonté qui l'a enfermé dans son obstination à traquer la prétendue ''anomalie'', là où il aurait été plus judicieux de battre en retraite pour aller chercher du renfort.

Quoi qu'il en soit, il a été relativement aisé de suivre à distance le groupe de samurais constituant notre objectif. Ils n'ont guère été discrets, et il est vite devenu évident qu'ils se dirigeaient vers les terres du clan du Dragon.
Ils ont bien été stoppés quelques jours sur les terres de la Libellule, mais ont ensuite pu passer la frontière, sans doute par l'entremise de ce même Masahiro évoqué précédemment. Nous-mêmes avons empruntés les voies détournées propres à notre clan.

C'est à peu près à ce moment que j'ai commencé à concevoir des doutes sur le bien-fondé des plans de Bayushi Masayoshi. La Souillure le rongeait presque à vue d’œil, le rendant fort peu discret. De plus, son refus répété de contacter d'autres de nos agents demeure suspect.
Il n'est pas impossible que le Scorpion ait imaginé se servir de nous pour accomplir ses propres objectifs, et que sa loyauté envers Vous n'ait été que de façade.


Quoi qu'il en soit, le groupe des samurais s'est scindé en deux. Certains se sont dirigés vers Kyuden Togashi, tandis que les autres se rendaient vers la vallée dite ''des mille cerisiers''. Cette dernière destination nous as grandement surpris, car il ne s'y trouve absolument rien de remarquable.

La vallée est, à ce qu'il parait, un lieu de pèlerinage au printemps. Mais en cette saison elle est très peu fréquentée, si bien qu'il a été extrêmement facile de suivre nos proies. Ces dernières n'ont pas manqué d'attirer l'attention des locaux. Même les moines du temps des Mille Cerisiers ont manifesté leur surprise de voir des voyageurs à cette période de l'année.

Toujours est-il que nos cibles ne se sont pas attardées longtemps au temps. Très rapidement, nous avons pu observer la dénommée Asako Sakura, la shugenja, quitter les lieux en compagnie d'un kami du feu qu'elle avait très certainement invoquer pour la guider quelque part.

Sakura et ses compagnons se sont enfoncés dans la forêt de pins bordant la vallée, malgré la nuit tombante et l'orage grondant au loin, preuve que cette tâche devait être bien urgente à leurs yeux. Tout cela les a amené au beau milieu de la forêt, dans une obscurité percée uniquement de la pauvre lumière de leurs lanternes et ne faisant donc que nous avantager.
Là, ils ont commencé à réaliser une sorte de rituel, étant apparemment à la recherche de restes humains enfouis dans les environs depuis des temps immémoriaux.

C'est surtout à ce moment que Bayushi Masayoshi a choisi de frapper. Le grondement du tonnerre et la noirceur de la nuit nous a permis d'affaiblir leurs meilleurs combattants (notamment cette obstinée Shinjo Börte ) avant même qu'ils ne réalisent notre présence.
Masayoshi a ensuite défié en duel le fameux Mirumoto Masahiro, et ce dernier a stupidement accepté en vertu de son précieux code d'honneur.


Je vous passe les détails sur le déroulement de ce duel, monseigneur, mais sachez simplement qu'il aurait été digne de figurer dans un livre d'histoire.
Le Bayushi et le Mirumoto ont échangés des passes d'armes parfaitement maitrisées, le tout dans une pénombre générale. Toutefois, le Mirumoto étant aveugle, l'absence de lumière ne devait pas le gêner. Un détail qu'avait certainement oublié Masayoshi, car son assurance s'est vite transformée en colère, à tel point qu'il en a perdu toute raison et s'est mis à frapper son adversaire comme une brute sans cervelle, hurlant tel le dément qu'il était devenu.

Vous comprendrez donc, monseigneur, que fasse à ce triste spectacle j'ai préféré opérer un repli stratégique afin de vous faire un compte-rendu détaillé. Je peux toutefois vous confirmer qu'en dépit de terribles blessures qui auraient mis à terre un homme ordinaire, le samurai du Dragon a finit par défaire son adversaire, et ce en ayant systématiquement refusé toute aide de ses camarades.

J'ignore ce qu'est devenu le corps de Bayushi Masayoshi, mais sans doute a-t-il été brûlé sur place par ces traitres à l'empereur légitime. Quant aux ossements qu'ils étaient venus chercher dans cet endroit reculé, j'ignore s'ils ont réussis à mettre la main dessus.
Ce qui est certain, c'est que toute cette affaire ressemble surtout à une perte de temps dans vos plans.

Puissiez-vous vivre dix mille ans,

                                Votre Ombre

Avant de publier mon épilogue, je voudrais faire ce qu'on oublie souvent de faire : remercier notre MJ. Car bons ou mauvais (et dans le cas, je tendrais vers la première proposition), ils donnent de leur temps et de leur énergie pour que nous, joueurs, passions un bon moment.
Merci donc, Nykos, pour m'avoir permis d'être Sakura. Elle gardera une place particulière dans le Panthéon (fort décousu) de mes personnages.
Merci également à mes camarades de jeu. Par pudeur, nous omettons souvent d'avouer que sans une bonne équipe de personnages, sans la bonne table de jeu correspondante, on ne parvient pas à donner le meilleur de soi. Soyez donc remerciés.

Je ne l'aurais pas mieux dit !
Et donc, pour éviter une répétition futile, je me contenterai de vous remercier d'avoir supporté mes trahisons, mes coups bas, mes moqueries, ma condescendances, mes blasphèmes, mes maltraitances sur personnes âgées...
Enfin merci d'avoir supporté Gisei pour résumer.

Moque toi encore et plus jamais tu n'auras de remerciement ! Na !

Je ne me moque pas.

Bien au contraire, je suis moi-même plutôt content de l'histoire que je vous ai proposée cette saison (phrase qui sonne horriblement prétentieuse, mais il m'arrive aussi de trouver que j'ai fais de la merde), donc savoir que vous l'avez vous aussi appréciée... ben mine de rien, ça fait bien plaisir.

Bien entendu tout cela est aussi le résultat d'une belle synergie de groupe. Après tout, que serait un metteur en scène sans comédiens, un chef d'orchestre sans musiciens, un cuisinier sans ingrédients ? (à la réflexion, oubliez cette dernière métaphore...)

Mais n'étant pas amateur de la débauche de bons sentiments, j'ai préféré résumé tout cela par cette fort sympathique vignette, qui peut certes paraitre sarcastique, mais l'intention derrière était sincère.

Si si, ça m'arrive.

Ne le répétez pas aux autres, ma réputation de Loyal Mauvais en prendrait un coup.

C'est si beau les amitiés viriles !

"Je me fais vieille", me dit la shugenja Moto toute ridée en reposant sa tasse de thé d'une main encore bien affirmée. "Je crains que ma mémoire ne me joue des tours. Et pourtant, cette journée est de celle qui marque à vie. Et c'est la dernière fois que nous étions tous réunis".
Ses petits yeux plissés se brouillèrent sous l'effet des larmes qui lui venaient. Je détournai mon regard pour ne pas lui faire perdre la face devant un étranger et il se fixa sur la magnifique carte qui ornait le mur de la pièce où nous étions installés. Elle ne représentait cependant aucune province de Rokugan que je connaisse.
"C'est une copie", me confia Sakura-san en ayant repris contenance, "l'orignial est dans la salle d'audience du Khan... ou peut-être dans ses archives. Mais celle-ci est plus complète, car je suis retournée dans les Terres Brûlées après les événements dont vous souhaitez m'entretenir et la mort de mon regrêté époux", ajouta-t-elle avec un petit sourire complice.
Je sentais qu'il n'en faudrait pas plus à la vieille femme pour fondre en larmes et je me concentrai sur ma tasse de thé. On m'avait décrit les coutumes des Licornes comme étranges et je m'attendais à boire un thé saturé d'un beurre d'animal ou d'une quelconque graisse nauséabonde mais celui-ci était frais, délicat avec une pointe poivrée que je n'arrivais pas à identifier. Il m'avait été servi dans les plus pures règles de cérémonie du thé de la cour impériale.
La shugenja devait avoir un sixième sens ou utiliser la magie des kamis de l'air car elle me demanda, comme si elle lisait dans mon esprit : "Vous ne vous attendiez pas cela, Miya-san ?, tout en portant un regard amusé sur les ustensils qui avaient participés à la cérémonie.
J'aurais pu, j'aurais dû m'offusquer de ce manque de politesse alors que j'étais porteur d'une requête impériale mais les témoins de l'affaire que l'empereur m'avait chargé de chroniquer étaient peu nombreux et la shugenja semblait s'amuser de la situation. Je décidai donc de ne pas relever ce manque à l'étiquette.
"J'espère que ce thé est à votre convenance, Monseigneur. J'ai appris à le faire, dès mes treize ans, dans un temple Isawa."
Je relevai la tête et ne pus réprimer mon étonnement : cette samouraï se moquait ouvertement de moi et s'en amusait. Il est de notoriété publique que les shugenjas Isawa voient d'un très mauvais oeil les pratiques magiques des Licornes.
"La synthèse... j'ai passé ma vie à faire la synthèse. C'est ce que nous devrions tous faire pour améliorer les choses à Rokugan. Je suis la synthèse entre mon clan Phénix d'origine et le clan de mon mari, qui m'a accueillie. Et ce thé est la synthèse entre notre cérémonie ancestrale et une recette que j'ai glanée dans les Terres Brûlées. Ce sont ces deux choses qui le rendent si intéressant : rien d'intéressant ne vient jamais des sentiers battus. Jeune samouraï, écoutez la vieille femme que je suis : cherchez en toute chose la découverte, la nouveauté. Et enrichissez-en vos acquis."
Je commençais à m'impatienter. Je n'étais pas venu jusqu'au confin de l'Empire pour entendre les conseils d'une vieille shugenja, aussi avisés fussent-ils mais pour en apprendre plus sur la mystérieuse affaire qui s'était déroulée en territoire Dragon durant l'automne de l'année 118. Là encore, Sakura-san usa de sa magie (ou d'une pointe de psychologie) pour comprendre mon agacement.
- L'avez-vous rencontrée ? Reiko ?
- Elle reste introuvable.
- Et lui ?"
Je secouai affirmativement la tête.
- Savez-vous qu'il ne s'est jamais excusé pour son acte déplacé dans cette grotte des Terres Brûlées ? Non plus qu'il ne m'a jamais remerciée pour les soins que je lui ai prodigués alors qu'il était au bord de la mort.
Au mépris de toute convenance, elle éclata d'un rire sonore.
- Et bien voilà qui l'obligera à revenir en ce monde pour achever son dharma, s'il est mort", ajouta-t-elle.
- Il m'a raconté l'essentiel de vos aventures mais il lui semblait que votre témoignage était primordial à ce moment de l'affaire. C'est bien vous qui avez mené le rituel pour donner un nom à... l'anomalie ?
- Oui effectivement, c'est bien moi. Après en avoir fini avec ce qui restait de Bayushi Masayoshi et ses complices, nous sommes rentrés au Temple des Mille Cerisiers. Nous devions avoir une mise très défaite car les moines ont eu un moment de recul lorsque nous sommes arrivés.
Mais je ne suis pas la seule à avoir jouer un rôle dans cette affaire. La heimin qui secondait Mirumoto Masashirodans ses gestes quotidiens se révéla une excellente artisane qui reforgea la lame de Bayushi Masayoshi pour en faire un nouveau wakasashi pour la nouvelle samouraï que devenait Reiko. Pendant ce temps nous cherchions un nom pour cette âme, un nom qui symbolise son parcours. Notre choix se porta sur Chiyoko : l'enfant de 1000 générations. Je dirais même qu'il s'imposa à nous.

[work in progress]

J'ai hâte d'entendre la suite du récit de cette vénérable femme !

Bon, alors je sais qu'on est environ 1 mois et demi après la dernière séance (à 20% près), mais la fin de l'histoire n'a toujours pas été postée.
Et ça m'empêche de dormir la nuit. Voilà ce que c'est d'être perfectionniste (ou chieur pointilleux, appelez ça comme vous voulez).

Donc...


Journal personnel
Chiyoko - Chapitre 1
(date non précisée)

Pensées éparses

"J'ai vu tant de choses que vous ne pourriez pas croire.
De grands navires en feu surgissant du Soleil Levant,
Des châteaux fabuleux, briller dans l'ombre des portes du désert...
Tous ces moments se perdront dans l'oubli,
Comme des larmes sous la pluie.
N'est-il pas temps de mourir ?"

C'est ce que j'ai pensé presque jusqu'à la fin. Trente vies, une infinité de souvenirs, se mêlant et se bousculant à l'intérieur d'un esprit commençant à devenir trop étroit. 
N'est-il pas temps de mourir ?
Trente vies, c'est épuisant. Mourir, dormir... rien de plus. Et par ce sommeil, mettre fin aux maux du coeur et aux mille tortures qui sont le lot des remords et des regrets. Voilà un dénouement qu'on pouvait souhaiter avec ferveur.
Mourir, dormir ; dormir, peut-être rêver.

Rêver. Voilà un autre obstacle.
J'ai un destin, j'ai une existence. Cette fois il n'y aura pas de souvenirs. Lors de la prochaine vie, il faudra jouer selon les mêmes règles que tout le monde. 
Mais je pourrais tricher. Je sais comment faire. Je sais comment m'effacer à nouveau de l'existence. Quel immense gâchis ce serait... Tous ces efforts réduits à néant... Je n'ai aucune envie de faire une chose pareille.
Mais un jour, ce sera peut-être le cas. La tentation risque de naître, comme une petite voix murmurant au creux de mes rêves. 
Peut-on se permettre de courir ce risque ? 

Presque jusqu'à la fin, j'ai pensé que non. Presque jusqu'à la fin, j'étais prête à commettre le seppuku, afin de ne laisser aucune place au hasard.
Mais les autres m'en convaincu de ne pas faire une telle chose. Moi qui n'avais jamais envisagé un seul instant une fin heureuse à toute cette affaire, ils se sont tous ligués pour me convaincre de ne pas commettre l'irréparable.

Comme quoi il me restait encore des leçons à apprendre, même après trente vies.
Apprendre à s'affronter soi-même.
Apprendre à savoir, parfois, laisser tomber.
Apprendre à laisser le passé derrière soi.

Après toutes ces années, je réalise soudainement que je n'ai fais que me tenir en dehors du monde. J'ai regardé le monde me passer à côté, je l'ai observé en y restant extérieure, sans jamais comprendre ce qui était bien ou mal.
Et pour tout cela... je m'en excuse. 
Je m'excuse auprès de tous ceux à qui nous avons fait du mal, que ce soit moi, Ronin, ou tous ceux qui m'ont précédé. 

Désormais, la principale question restant en suspens est : de quoi sera fait l'avenir ?
Je l'ignore. Je ne l'ai jamais su. 
Et comme le dirait Bara : j'en ai surtout putain de rien à carrer.
C'est à chacun de forger son propre destin. Pour le moment, le mien est lié au clan du Moineau, et c'est tout ce que j'ai besoin de savoir. Je tacherai de me montrer digne des enseignements de mon frère et de mes amis, et qui sait ? Peut-être qu'un jour mes exploits seront contés avec ceux de Suzume Aoï et de Seppun Tenshy, ou bien gravés aux côtés de la légende de la dernière charge de la Porte de l'Aigle...
Au fond, vouloir à tout prix se rappeler de ses propres actes, c'est une forme d’égoïsme. Et que personne d'autre ne se rappelle de nous, c'est un aveu d'échec.

Je n'ai pas peur de la mort. Ce n'est pas la fin, juste une étape avant la vie suivante.
On ne meurt vraiment que lorsque plus personne ne se souvient de nous.
Voilà pourquoi le Bushido nous pousse à devenir meilleurs, à devenir des héros. Pour que notre histoire marque les mémoires et devienne éternelle.

Pourquoi donc voudrais-je échapper à mon destin ?
Tant que quelqu'un se rappelle de mes actes ici-bas...
                   ... je serais immortelle.

Le manque de sommeil semble vous inspirer maître. Ce fut une belle aventure et le récit de sa fin aura la saveur douce- amère de la nostalgie.